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EAN : 9782702144251
336 pages
Calmann-Lévy (03/02/2014)
3.9/5   40 notes
Résumé :
Le Cap. « Dans une ville où c’est le sang qui sépare les riches des pauvres, la vérité n’est que le mensonge auquel on croit le plus. » Cette citation du magazine Goodreads dit on ne peut mieux la brutalité et la psychologie perverse qui règnent dans la capitale de l’Afrique du Sud. Au moment où Sunny Exley, quatre ans, se noie près d’une maison de plage luxueuse, son père, Nick, fume de l’herbe et sa mère, Caroline, est dans les bras de son amant. Quant à celui qui... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Quatrième roman de Roger Smith traduit en français, ce roman sans artifices met en scène le personnage de Vernon Saul, enfant maltraité, abusé et violé par son propre père dès son plus jeune âge, dans l'indifférence de sa propre mère.
« Sa peau de petit garçon qui vire au noir sous la brûlure, tandis que son père tint la cigarette sur son ventre, l'autre main sur sa bouche et son nez pour l'empêcher de crier. Pas que sa mère entendrait. Elle est sourde à tout ça. Aveugle aussi, aux marques sur son corps, au sang entre ses jambes quand son père a fini de prendre son pied. »
Ces abus forgeront sa psychologie, jusqu'au jour où, âgé de 11 ans, incapable de supporter une agression de plus, il tue son père et condamne sa mère à vivre séquestrée dans sa propre maison.

D'un autre côté, « Dawn Cupido vit dans la peur que les saloperies qui ont fait de son enfance un cauchemar soient infligées à sa fille. Voilà pourquoi elle paie plus qu'elle ne peut se le permettre pour ce taudis de Goodwood, un quartier populaire habité en majorité par des Afrikaners blancs. Constitué de petites maisons et d'immeubles sans âme,il est entouré de barbelés pour tenir à l'écart les mains noires et avides venues de l'autre côté de la voie ferrée. » Dawn, jeune métisse qui danse dans un boui-boui, sous la coupe de Vernon depuis que celui-ci lui a permis de conserver la garde de sa fille, malgré son passé de toxico. Dawn, également régulièrement violée et abusée dans son enfance, veut à tout prix éviter que sa propre fille revive les mêmes excès…

« Exley se réveille à son poste de travail, la marque du clavier sur la joue, les yeux agités derrière ses paupières closes par la lumière stroboscopique de l'écran.
Il se redresse, regarde avec peine la représentation filaire qui danse encore, ne peut s'empêcher de remonter en arrière, jusqu'au moment où Sunny vient vers lui sur la plage en cherchant désespérément à attirer son attention. »

Nick Exley est un personnage complexe, indéchiffrable. Il donne une image de lui-même qu'il ne maîtrise pas et cherche à recréer les instants traumatiques de sa vie à travers l'application de capture de mouvement 3D sur laquelle il est en train de travailler, dans une impulsion morbide pour mettre de la distance entre lui et la réalité crue.

Le drame subi par Nick Exley, la perte de sa fille, et l'intrusion de Vernon dans leur univers, laisse entrevoir à Dawn une possibilité de se sortir de la spirale de la misère et d'espérer en un avenir meilleur.

Vernon, en maître manipulateur, s'est invité dans la vie de Nick, qui le considère comme un ami, mais au fur à mesure qu'ils deviennent plus proches, et que Vernon augmente son contrôle, Nick se rend compte qu'il y a chez ce gars quelque chose qui cloche. Vernon, qui dans son besoin absolu de contrôle et d'ordre, en arrive à créer de plus en plus de chaos.

Dans cet enchaînement de circonstances, pour se sortir du piège de Vernon, Nick va peu à peu s'affranchir de ses incertitudes et de ses peurs pour trouver, en la personne de Dawn et de Brittany, une planche de salut vers une possible rédemption.

La psychologie des personnages est bien travaillée, fournissant à chacun d'eux de bonnes (ou mauvaises) raisons pour leur actions. le style est brut de décoffrage, sans fioritures, les descriptions de scènes de violence ou de sexe très réalistes et crues.

Roger Smith signe là encore un roman d'une rare noirceur qui explore l'opposition entre la vie de la population blanche privilégiée et celle de la majorité noire terriblement appauvrie, dans l'ère post-apartheid. C'est un roman qui met mal à l'aise, peuplé de personnages imparfaits qui font des choses méprisables.

Dans cette Afrique du sud post apartheid, qu'on nous présente comme un pays réconcilié, force nous est de constater que la société sud-africaine est gangrenée par une violence et une corruption endémiques dont Vernon Saul et le policier Dino Erasmus sont de probants exemples.

Au coeur de la ville du Cap, des quartiers défavorisés des Flats, aux avenues clinquantes et prospères de la ville blanche, Roger Smith nous entraîne dans un opéra violent et tragique, douloureusement réaliste. Un terrifiant acte d'accusation à l'encontre de la société sud-africaine, bien loin des rêves de la « Rainbow Nation » chère à Desmond Tutu.
L' apartheid est certes officiellement banni, mais demeure toujours présent dans les faits. Les crimes de sang et la toxicomanie connaissent toujours des taux affolants.

C'est un thriller dur et captivant, vénéneux et enragé. Pas fait pour les âmes sensibles…

Editions Calmann-Lévy, 2014
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Dans le Sable était brûlant, Roger Smith nous présentait une Afrique du Sud ultra-violente, rongée par le crime, la maladie et les haines du passé, le tout dans un style nerveux et efficace.
Avec le piège de Vernon, il voudrait nous convaincre de ne jamais visiter son pays qu'il ne saurait faire mieux. L'ambiance est très différente, l'auteur prend le temps de présenter les personnages et de poser son intrigue, avant de la déployer. Puis quand la coupe est pleine, au fur et à mesure que la boue et la crasse remontent, quelqu'un enlève la bonde et tout est aspiré dans le siphon de la violence.
La fin de l'ouvrage est très particulière, sorte d'ouverture sans jugement manichéen sur la nature du bien et du mal, il fallait oser.
On le comprendra, si l'ouvrage est loin d'être un catalogue de scènes de carnage, la violence psychologique, avec de nombreux personnages au passé très lourd, pèse de tout son poids.
Et ce Vernon, ce boiteux qui vous veut du bien, comment savoir la véritable valeur de ses cadeaux ? La transposition d'une famille à une autre donne un parfum sulfureux à un roman qui vous colle à l'âme, comme la boue de vos péchés. Mais en frottant bien, tout finit par s'arranger, pas vrai ?
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Bienvenue en Afrique du Sud terre de tous les contrastes, de toutes les violences, de toutes les injustices.

Au travers d'une intrigue relativement mince, et qui a du mal à montrer son véritable objectif, c'est le contexte social violent que Roger Smith tente peut-être de mettre en évidence.

Bien que l'écriture soit, à l'image du contexte, alerte, très imagée et trop souvent crue, l'intrigue peine à se mettre en place. Les personnages m'ont semblé dans l'ensemble trop caricaturaux, et les situations un peu trop exagérées. J'ai comme l'impression que l'auteur ne savaient pas trop où allaient ses personnages, et notamment Vernon.


Ancelle, septembre 2019
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Noir majuscule

Après avoir refermé la dernière page de ce suspense très noir, très dur, tendu comme une lame de couteau, j'ai ressenti une impression d'inéluctabilité en ce qui concerne l'Afrique du Sud, un pays morcelé, communautarisé, sans classe moyenne: soit on naît très riche et on le reste en se barricadant dans des quartiers surveillés par des sociétés de sécurité, soit on naît très pauvre et on grandit dans la une misère et une violence quotidiennes, comme c'est le cas pour Vernon Saul et Dawn Cupido; Et les pauvres étrangers qui ont le malheur de venir vivre dans ce pays y perdent leur âme, comme Nick Exley.

Vernon Saul a grandi dans les Flats, un ghetto du Cap, une ville dans la ville, où les repères du bien et du mal n'existent pas; Seule compte la survie, au détriment des autres. Abusé sexuellement par son père durant toute son enfance, Vernon est devenu un adulte sournois et violent, qui n'aspire qu'a dominer ou manipuler les autres; Un jour, il assiste à la noyade d'une jeune fille blanche, alors que son père, Nick Exley, est en train de se défoncer, et que sa mère est dans les bras de son amant; Cette pourriture de Vernon aurait pu sauver cette pauvre fillette, mais il la laisse mourir, fait semblant de la secourir, pour entrer dans la vie de cette famille déjà bien dévastée; Et le piège de Vernon va se mettre en place, pour le pire.

Le surdoué Roger Smith mélange plusieurs thèmes tels que la douleur, la culpabilité, la virtualité, et bien sûr la violence qui régit un univers redoutable, sans pitié: l'Afrique du Sud.
Ses personnages sont englués dans une société qui ne leur permet pas de prendre des décisions rationnelles; le style d'écriture est précis, détaillé, chirurgical, notamment en ce qui concerne la modélisation 3D; Les mots de Roger Smith sont également durs, impitoyables, certaines scènes sont choquantes, telles des uppercuts qui vous arrivent en pleine face.
Un récit à plusieurs voix, nerveux et sans concession, très bien construit.
Lien : http://www.conseilspolarsdep..
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D'un côté, nous avons une riche villa en bord d'océan hautement sécurisé qu'habite un couple de blancs qui cachent bien des misères et dont le but n'est que de sauver les apparences. de l'autre, Dawn prostituée, gogo danseuse et camée qui se bat pour garder la garde de sa petite fille Brittany. Entre les deux, c'est Vernon Saul, un ancien flic cabossé par la vie, reconverti comme gardien dans un bar à prostitué. Il vit avec sa vieille mère diabétique, pas mieux lotie non plus.

Bienvenue en Afrique du Sud terre de tous les contrastes, de toutes les violences, de toutes les injustices.

Au travers d'une intrigue relativement mince, et qui a du mal à monter son véritable objectif, c'est ce contexte social violent que Roger Smith tente de mettre en évidence.

Bien que l'écriture soit, à l'image du contexte, alerte, très imagés, et souvent (trop même) crue, l'intrigue peine à se mettre en place. Les personnages m'ont semblé dans l'ensemble trop caricaturaux, et les situations un peu trop exagérées. J'ai comme l'impression que l'auteur a voulu forcer le trait (mais ne connaissant pas ce pays, peut-être que je me trompe sur toute la ligne), qu'il en faisait un trop sans vraiment savoir où allaient ses personnages, et notamment Vernon.

Je n'avais pas ressenti cela à la lecture de son précédent ouvrage le sable était brûlant, qui m'avait davantage et plus vite ferrée, et qui m'avait semblé nettement moins convenu.

Il n'en reste pas moins que Roger Smith est une voix qui compte dans le polar sud-Africain. Gageons que la prochaine fois, il me bluffe davantage.

Je remercie les éditions Calmann-lévy et Babélio qui m'ont permis de lire de cet ouvrage dans le cadre de l'opération masse critique.

Lien : http://leblogdemimipinson.bl..
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critiques presse (1)
Liberation
17 mars 2014
L’Afrique du Sud viciée et dégénérée de Roger Smith dans un polar sans euphémisme.
Lire la critique sur le site : Liberation
Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Le piège de Vernon est le nouveau livre de Roger Smith. L'auteur vit en Afrique du Sud et ses romans connaissent un beau succès au delà des frontière.
Le roman repose sur le personnage ambigu de de Vernon, véritable pourriture qui n'a pas hésité à laisser mourir une fillette devant ses yeux afin de mieux profiter le la culpabilité des parents négligents.
Pourtant tout n'est pas aussi simple qu'il n'y parait. Roger Smith tricote avec habilité ce roman noir sur fond de corruption et de misère sociale.
La plume de l'écrivain est vive, parfois crue, à l'image de la réalité.
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- L'agent Saul venait souvent chez vous?
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