Primatice partit pour la France, chargé des enseignements de Jules Romain et instruit de sa méthode. Il savait la manière de conduire de grands ouvrages, et par quel art un peintre heureusement doué se rend présent à la fois dans toutes les branches de l'art. Témoin l'année 1530 des décorations que son maître dressa pour l'entrée de l'empereur Charles V dans cette ville, il avait pu connaître toute la gamme de cette ingérence universelle. Toutefois, dans des préliminaires où manquent tant de circonstances, dont le témoignage a péri, ii s'en faut que tout ce qu'il faudrait savoir, ait été dit. Le seul examen des ouvrages que le Primatice exécuta plus tard, oblige d'imaginer dans ces premières années des événements dont on ne sait rien de précis.
A la seule histoire du Primatice ne s'est pas borné mon dessein : ou plutôt une pareille histoire n'eût pas été complète sans un regard jeté sur toute celle de la Renaissance en France. Les phases les plus importantes de celle-ci sont contemporaines de mon héros. Quarante ans durant et sous quatre règnes son influence s'est exercée chez nous dans le domaine de tous les arts. Peintre, sculpteur, architecte, il a touché à tout, donné des modèles de toutes choses. Le premier, au total, des artistes qui travaillaient pour la couronne, et qu'on comprend ordinairement sous le nom d'école de Fontainebleau, l'action que cette école exerçait, fut plus d'aux trois quarts son action.