AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Inspecteur Napoléon Bonaparte tome 19 sur 28

Michèle Valencia (Traducteur)
EAN : 9782264029003
269 pages
10-18 (03/04/2003)
3.49/5   43 notes
Résumé :
Avec cette vingt-huitième enquête, et après plus de 800 000 exemplaires vendus en 10/18, Napoléon Bonaparte, dit « Bony », et son géniteur Arthur Upfield, tirent leur révérence. En guise d’adieu, ils nous invitent à une pêche à la ligne, perturbée par la recherche de l’assassin d’un météorologiste célèbre et dérangeant.
Napoléon Bonaparte, dit Bony, le célèbre inspecteur métis de la police de Brisbane, part à la recherche de l'assassin de Ben Wickham, météor... >Voir plus
Que lire après Le Prophète du tempsVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Et un métis, en plus ! drôle de salade !
Commence un policier s'adressant à Napoléon Bonaparte, appelé Bony, c'est plus simple, inspecteur de police venu pêcher chez un vieil ami dans un village de la Nouvelle Galles du sud, près de la rivière Darling, affluent de la rivière Murray , pilier de la mythologie aborigène.

Puis meurtre, déguisé en délirium tremens, d'un météorologue prestigieux, et, ne nous mentons pas, alcoolique.

Comment un météorologue peut-il influencer par ses prévisions de sécheresse toute une région d'Australie : les agriculteurs ne mettent plus en jachère leurs terres, ne sèment plus, n'achètent donc plus d'engrais et de super phosphates, ni d'outils agricoles, licencient leurs ouvriers agricoles. Puis les éleveurs ont eux aussi jettent l'éponge.

Voilà le début du « prophète du temps. »
Upfield indique, lorsque certains traitent ce Ben Wickham - prédicateur de future et longue sécheresse , d'escroc et de diseur de bonne aventure, alors qu'il vient de mourir et de se faire incinérer- que les services secrets, la police du Queesland , la police fédérale se précipitent : C'est une affaire d'une ampleur nationale que cette disparition d'un météorologue.
Non seulement l'agriculture est touchée, mais aussi le commerce de produits agricoles, les compagnies pétrolières puisque plus de tracteurs, le marché de l'emploi. Catastrophe générale.
Avec ce bon exposé, tiens, il nous ferait presque penser à notre situation, Upfield, la catastrophe imprévue et ses conséquences imprévues en boucles, et pourtant son roman a été écrit en 1956. C'est un peu cependant sa spécialité de parler de ce qui va arriver, il avait écrit un roman policier avec des meurtres et un cadavre pas retrouvable, lorsque ce meurtre, avant la parution de son livre, a réellement eu lieu quelque temps après.

Revenons à Bony, impliqué dans cette mort/ meurtre du météorologue Ben ; la moitié de lui même est aborigène, et il utilise un mélange d'intuition naturelle et de déductions occidentales, reconnaissant que les aborigènes sont infiniment supérieurs lorsque les recherches ont lieu dans le bush. Ils savent, ils connaissent depuis 40 000 ans, et leur culture se perpétue quasiment inchangée depuis leur « temps des rêves ».
Il s'agit pour les aborigènes de relier les hommes à leur terre et aux ancêtres au présent, avec une cohabitation vécue entre les animaux et les humains. Dans leurs peintures, ils dessinent des cercles, l'emplacement où peut croitre une plante, des points, étendues de sable indiquant un chemin, les traces d'un animal, indiquées par leurs pattes.

Deux raisons me poussent à cette digression apparente.

D'abord, la couverture de « Un prophète du temps », dessin aborigène. Ensuite, la figure du métis Bony, au dessus de la mêlée entre polices fédérales, régionales et services secrets : Bravo à cet orphelin sorti du rang par son intelligence et qui damne le pion à toutes les polices, dans un pays où les aborigènes sont parqués dans des réserves, et leurs dessins exploités au fond des cabanes et revendus à pris fort.

Métis, en plus ? bravo encore plus.
Commenter  J’apprécie          122
Partons pour l'autre bout du monde, un coin perdu bien à l'intérieur des terres vers Adélaïde.
Un petit rappel pour ne pas oublier où nous sommes …
« Le vent soufflait tout droit du pôle Sud et, pour le contrer, les flammes dansaient dans la cheminée du salon de M. Luton » …
Nous sommes bien de l'autre côté de notre planète !
Une enquête tarabiscotée où pour une fois les aborigènes sont absents …
Nous sommes juste avec de vieux broussards ayant atterris là et ayant choisi d'y rester.
Les descriptions de la faune et de la flore sont absentes.
Nous sommes dans une petite bourgade et ne ferons des excursions que dans les jardins des uns ou des autres.
Arthur Upfield réussit tout de même à nous montrer son attachement à son pays d'adoption …
« Australie, le pays, en fait, dans lequel Alice est entrée en franchissant le miroir ».
Il utilisera son talent à décrire la gente féminine pas sous un angle des plus agréables …
Sous les traits d'une assistante douée d'un talent bien particulier soi-disant propre à son sexe !
Pour la première fois, j'ai peiné avec cette lecture … une pure enquête emberlificotée sans grand intérêt mêlant espionnite et conflit d'intérêt entre les différentes branches de la police … le final m'a par contre conquise pour enfin retrouver un peu de bonheur à détailler les arcanes des comportements humains.
Commenter  J’apprécie          62
"Les agriculteurs n'ont pas mis de terres en jachère l'été dernier et cet automne. Ils n'ont rien semé cet hiver. Ils n'ont donc pas acheté de super-phosphate ni d'autres engrais. Ils n'ont pas acheté d'outils agricoles l'année dernière et n'en achèteront pas cette année. Ils ont vendu leurs réserves et viré leurs ouvriers. Et les éleveurs ont réduit leur cheptel au minimum, et ont renvoyé leurs gardiens de troupeaux. Et aucun d'eux, ni parmi les agriculteurs ni parmi les éleveurs, n'a allongé beaucoup d'argent pour payer le travail et les machines, et pour le voir ensuite brûler au soleil. Aucun d'eux n'est aux mains d'organismes financiers. Au lieu d'être ruinés par la sécheresse, ils vivent confortablement sur leurs réserves."☀️☀️☀️
Quel est donc ce monde idéal décrit ici par le maître du polar ethnographique ? C'était l'Australie de Ben Wickham (" le prophète du temps"), un météorologue hors du commun qui était capable de prédire les précipitations et périodes de sécheresse de n'importe quel pays avec un taux de réussite de cent pour cent.
"Était" car il est retrouvé mort dans son lit après une sérieuse cuite par son ami M. Luton. Les prévisions de Ben n'étant pas du goût du gouvernement et des lobbys, son comparse soupçonne un assassinat. Il fait donc venir l'inspecteur Bony, officiellement pour une partie de pêche, alors en congé pour 10 jours, pour qu'il l'aide à ferrer des gros poissons (!). 🥃Car il faut savoir que le vieux Luton a une théorie sur les effets des différents alcools sur le corps humain, validée empiriquement bien sûr ! Spécialiste des cuites, il est certain que ce n'est pas l'alcool qui a tué son ami.
Très vite, la présence De Bony gêne, et après des incidents et menaces à peine voilées, il est rappelé par sa hiérarchie.
Il reviendra en force accompagné d'une policière redoutable à la voix très persuasive lors des interrogatoires...
Encore un très bon cru, qui n'a pas pris une ride !
Commenter  J’apprécie          30

L'inspecteur Napoléon Bonaparte, dit Bony a, une nouvelle fois, montré sa virtuosité en démasquant le coupable d'un meurtre sans cadavre puisque la victime a été incinérée avant le début de l'enquête, rendant impossible la manifestation de la preuve matérielle de l'assassinat.
Il a, par la même occasion, ridiculisé les services secrets et la police fédérale de son pays ainsi que les espions d'un pays étranger.

Il a, encore une fois, désobéi à sa hiérarchie avec la chaleureuse complicité de sa collègue, agente de police remarquable, Alice McGorr, laquelle a montré une efficacité à conduire un interrogatoire à faire pâlir d'envie les barbouzes.

Il a exprimé ses dons extraordinaires de psychologue et son humanité qui transparaît dans les liens qu'il tisse avec les protagonistes.

Le souci du détail, le rythme lent de l'enquête, les digressions apparentes, la manière de poser des questions, de mettre en place une stratégie permettant à Bony de piéger ses adversaires, l'attention portée aux lieux, les portraits qu'il dresse des protagonistes, notamment, la description qu'il fait du caractère et de la vie de M. Luton, font de A. Upfield non pas un simple auteur de romans policiers, mais un véritable écrivain maîtrisant les dialogues à la manière d'un Dostoïevski, donnant de l'épaisseur psychologique à ses personnages, le tout, servi par une parfaite connaissance de l'esprit de l'Australie provinciale et rurale.

de surcroît, Bony me rappelle le fameux commissaire Adamsberg des rompols de Fred Vargas. Peut-être a-t-elle été influencée par son grand et lointain devancier A. Upfield ? Pat

Commenter  J’apprécie          40
Contrairement à beaucoup d'enquêtes de l'inspecteur Bonaparte, ici, pas de bush, d'aborigène, ou de traqueur. L'art de la brousse pratiqué par Bony ne se retrouvera que dans la personnalité du vieux John Luton, dur à cuire, ancien bouvier et expert en effets d'une trop grande quantité d'alcool ingérée en très peu de temps; ce qui l'amène à exprimer des doutes légitimes (pas pour la police malheureusement) sur le décès de son meilleur ami Ben Wickham, météorologue dont la fiabilité des prévisions agaçait beaucoup de personnes haut placées.
En témoigne le fait que Bony se fasse très vite convoquer par sa hiérarchie lorsque son enquête informelle (puisqu'il était juste censé être en vacances à la pêche)...

L'écriture est comme toujours agréable, décrivant les lieux sans ennui, campant des personnages hauts en couleur, qui boivent, outre de l'alcool, surtout des litres et des litres de thé. le tiraillement de Bony le métis entre ses deux origines est bien moins présent que chez les précédents roman, en revanche les jeux de pouvoir et l'espionnage ( après tout on est en 1956, en pleine guerre froide) occupent une grande place ; mais la psychologie des différents protagonistes continue d'être très exploitée .

Bref, si le sujet a un petit côté inhabituel chez Upfield, l'écriture en tout reste de la même qualité donc si vous avez aimé d'autres tomes de cette série , vous pouvez ouvrir sans hésiter ce vingtième tome des aventures de l'inspecteur Napoléon Bonaparte.
Commenter  J’apprécie          20

Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
Les Écossais dirigent les banques, les Irlandais sont dans l'administration, les Italiens possèdent les jardins maraîchers, et les Australiens chiquent du tabac, appuyés au pilier de leur véranda. Si seulement tous ces fichus dingues oubliaient un peu leurs grands-pères, le pays vaudrait la peine d'y vivre.
Commenter  J’apprécie          40
Des millions d'individus auraient été aux anges à la place de M. Luton. Le poêle chauffait bien. La lumière brillait sur la table couverte d'une nappe où était posé le plat de poisson froid flanqué de quartiers de citron. Les portes étaient fermées, empêchant la nuit et le vent de pénétrer dans ce château. Et dans la cave se trouvaient des délices capables de faire surgir de sa tombe poussiéreuse le vieil Omar Khayyam.
A lui seul, le confort matériel n'apporte pourtant pas d'immense satisfaction. M. Luton en était arrivé à apprécier les agréments d'une maison, mais pas au point de les placer au-dessus de l'amitié. L'amitié ressemble à un arbre : plus il pousse lentement, plus il sera résistant et plus il vivra longtemps. (P. 140).
Commenter  J’apprécie          10
Quand on se pintait au whisky, on avait l’impression que toutes les choses qui étaient devant nous grossissaient. Quand on clignait des yeux, elles ne s’en allaient pas, mais restaient sur la table, sur nos genoux, partout où elles apparaissaient, et éclosaient comme des roses sur un buisson. Avec une cuite au rhum, elles apparaissaient et disparaissaient soudain après avoir fait mine de vouloir nous mordre. Et une cuite au gin est encore différente. On les aperçoit du coin de l’œil. Elles restent planquées derrière vous et, quand on se retourne, elles ne sont plus là.
Commenter  J’apprécie          00
L'amitié ressemble à un arbre : plus il pousse lentement, plus il sera résistant et plus il vivra longtemps.
Commenter  J’apprécie          40
Cette espèce ne s’est pas complètement éteinte. Ses derniers membres, âgés, vivent encore paisiblement au bord des rivières de l’intérieur des terres, près d’une ville où ils ne se rendent que le jour où ils touchent leur pension. C’est une espèce qu’on ne reverra plus, et elle possède des qualités admirables et fort peu de défauts humains. Ces gens-là étaient nés bien avant que la motorisation ait pu affaiblir leur corps, et la folie du luxe et de la distraction leur esprit
Commenter  J’apprécie          00

Video de Arthur Upfield (1) Voir plusAjouter une vidéo

Arthur Upfield : crime au sommet
Olivier BARROT se trouve toujours dans les Blue Mountains en Australie pour présenter son panorama des écrivains australiens. C'est depuis un promontoire qu'il présente aujourd'hui sa chronique consacrée au romancier Arthur UPFIELD et à son dernier roman "crime au sommet" paru dans la collection "10/18 grands détectives".
autres livres classés : australieVoir plus
Les plus populaires : Polar et thriller Voir plus


Lecteurs (107) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (6 - polars et thrillers )

Roger-Jon Ellory : " **** le silence"

seul
profond
terrible
intense

20 questions
2864 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , thriller , romans policiers et polarsCréer un quiz sur ce livre

{* *}