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Inspecteur Duncan McCormack tome 1 sur 2
EAN : 9791022609630
400 pages
Editions Métailié (03/10/2019)
3.82/5   39 notes
Résumé :
Dans la lignée de David Peace et Ian Rankin.

Un roman noir écossais porté par une écriture efficace et une intrigue tout en crescendo qui nous offre une plongée dans les bas-fonds sombres et glauques de Glasgow.

1969. Glasgow. Trois jeunes femmes sont allées danser dans un dancing populaire, elles y ont rencontré un garçon que leurs amies décrivent comme bien de sa personne et correct, elles ont été très discrètes sur cette relation, pu... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (16) Voir plus Ajouter une critique
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Mal réveillée, j'ai confondu William McIlvanney, le père avec Liam McIlvanney, le fils, en choisissant un roman noir dans l'opération Masse Critique. Je découvre donc la prose du second qui arpente lui aussi le genre polardeux avec Le Quaker.
Dans les années 60, à Glasgow, trois jeunes femmes ont été retrouvées mortes. Leur point commun, avoir passé la nuit dans un dancing et en être reparties avec un homme bien de sa personne. La police ramasse les indices à la pelle, et dresse un portrait précis du tueur, un homme séduisant et éduqué, féru de religion. La presse l'a d'ailleurs surnommé le Quaker. Hélas il n'a rien à voir avec l'impassible joufflu des boites de céréales, il assassine et mutile des femmes jugées amorales.
L'affaire aurait du être rapidement résolue, mais voilà, elle piétine, et l'inspecteur principal McCormack est parachuté dans le service pour y mettre bon ordre. La seule chose qu'il parvient à faire, c'est exaspérer ses collaborateurs, qui se sentent épiés; de plus, il est catholique, au milieu de flics protestants.

Bon sang ne saurait mentir. Même s'il ne possède pas l'écriture déroutante et élégante de son père, qui a fait des romans consacrés à l'inspecteur Jack Laidlaw une des meilleures séries noires, Liam McIlvanney nous offre un polar de très bonne facture inspiré d'un fait divers sanglant qui marqua l'Ecosse. En 1968 et 1969, Bible John avait tué trois jeunes femmes qui fréquentaient des dancing à Glasgow. Il aimait citer la Bible.
L'intrigue, complexe, serpente dans un quartier désolé de la ville écossaise en pleine mutation. Crépusculaire, la cité semble se mouvoir, et chasser une population ouvrière qui n'aura plus sa place dans le quartier métamorphosé. La police, violente, machiste, paternaliste, semble elle aussi changer avec l'arrivée d'une nouvelle décennie. Le fantôme de la Reine Mary Stuart plane au-dessus des femmes mortes qui nous parlent depuis les limbes.
Le Quaker est un écheveau à démêler, bien construit, bien écrit, dans la tradition du Tartan Noir.

Je remercie les Editions Métailié pour ce roman reçu dans le cadre de l'Opération Masse Critique.
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Un bonheur lorsque le récit et le lieu dans lequel il se déroule sont en parfaite harmonie. Tout comme la ville, on a des histoires de meurtres qui partent à vau-l'eau. Ici, c'est assez terrifiant de constater que la brigade des homicides piétine à retrouver le meurtrier, celui que l'on surnomme le Quaker, de trois femmes. Violées, étranglées, leur corps jeté, abandonné. On leur envoie un autre policier- Duncan McCormack - qui aura le devoir de faire un rapport sur le fait que depuis des années on fait du sur place avec cette enquête. Au final, il devra recommander de clore l'enquête. Mais il se prendra au jeu et sera presque obsédé par cette enquête. Entre temps, un vol de diamants vient encore en rajouter car le corps d'une quatrième femme est découvert là où se cachait justement le perceur de coffre.
Des personnages bien travaillés, en profondeur, des secrets qui risquent de faire basculer la vie de plusieurs et surtout, un vrai cadeau, Glascow. Un portrait juste et réel de ce que l'on a fait de cette ville dans les années soixante. Des quartiers entiers démolis, des familles relocalisées , des édifices à l'abandon, d'énormes projets immobiliers de revitalisation et bien évidemment la pègre locale qui supervise presque le tout ! Et toujours amusant aussi de voir comment travaillaient les policiers à cette époque: sans banques de données, sans téléphones cellulaires, sans Internet et imaginez un peu les séances d'identification où le témoin se promenait devant les personnes à identifier. Ouf la peur que devait ressentir le témoin! Bref, un réel plaisir de parcourir Glascow durant cette période avec la brigade volante des homicides. Le plus triste ? C'est que ce récit s'inspire d'un fait , Bible John, meurtrier non identifié qui a assassiné trois femmes entre 1968 et 1969....
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Livre reçu dans le cadre de l'opération Masse Critique.

Elles voulaient sortir, boire un verre, laisser derrière elles, le temps d'une soirée, l'ambiance parfois pesante qui régnait chez elles. En réalité, elles laissèrent derrière elles bien plus que cela : un foyer, certes imparfait, un conjoint, des enfants. Tout cela, elles le laissèrent sur un terrain vague ou dans un immeuble désaffecté, abandonnées, mortes et défigurées, par un tueur que la presse surnomme bientôt le Quaker. Elles sont trois, dont les seuls points communs apparents sont d'avoir passé la soirée dans un établissement appelé le Barrowland et d'avoir des enfants que, le temps d'une soirée, elles ont laissé à la maison. Les premiers témoignages font état d'un homme blond, bien habillé, et qui éructe parfois des versets de la Bible. Des mois d'enquête n'y font rien et les pontes de la police de Glasgow s'inquiètent bientôt de ce que la presse se moque allègrement du manque de résultats.

Pour se protéger, ils envoient Duncan McCormack, jeune inspecteur principal, dans les locaux du service chargé de résoudre l'affaire du Quaker. le boulot de McCormack est simple : rendre un rapport qui salue le travail des inspecteurs et préconise de clore le dossier, histoire de limiter les dégâts pour l'image de la police. Il faut dire que le Quaker n'a plus frappé depuis des mois, et que les enquêteurs ont interrogé la ville entière. Dans ce rôle délicat, McCormack est peu à l'aise. Dévisagé par des collègues qu'il doit, au final, désavouer, le jeune inspecteur originaire de l'Argyllshire se prend bientôt au jeu de l'enquête. Aidé par l'inspecteur Goldie, McCormack devient bientôt obsédé par cette affaire. Pendant ce temps, une bande de braqueurs fait un casse à Glasgow et les deux affaires - les meurtres du Quaker et l'argent volé de la banque - vont bientôt entrer en collision.

Sous des dehors de récit enlevé, rythmé par une narration où alternent les moments où rien ne bouge et ceux où l'on pense l'enquête sur le point d'être résolue, le roman de Liam McIlvanney se révèle subtil et offre à son lecteur plusieurs niveaux de lecture. Habilement, McIlvanney place son roman à la frontière entre le polar pur et le roman noir. Bien-sûr, il s'agit de la résolution d'une enquête, et l'inspecteur principal McCormack tendra, par son jusqu'au-boutisme, à la résoudre. Mais c'est l'environnement - Glasgow, à la fin des années 1960 - qui donne son ambiance et sa densité au roman. La grande cité ouvrière de l'Ecosse apparaît comme une ville sombre, en pleine mutation. Elle attire, sans cesse, les Ecossais des Highlands et les familles, nombreuses, s'entassent dans des quartiers aux allures de ghettos. Glasgow opère sa mutation : des quartiers entiers sont détruits, et reconstruits. Les logements nouveaux sont chers : ils se monnaient de toutes les façons possibles. C'est la promesse d'une vie meilleure que viennent chercher les nouveaux arrivants. Pour Jacquilyn Keevins, Ann Ogilvie et Marion Mercer, les trois victimes, ce sera une promesse non tenue. Ces trois femmes, d'ailleurs, ont la parole : McIlvanney les humanise, en décrivant leurs derniers instants.

Si la ville semble sous le joug du manichéisme, où les catégories de personnes s'opposent entre elles (les protestants et les catholiques, les riches et les pauvres, les policiers et les gangsters ...), il s'avère que les liens sont parfois plus étroits que cela et que les solidarités et les antagonismes dépassent parfois ces cadres. McCormack, lui, s'il est policier, est aussi catholique et homosexuel, à une époque où l'homosexualité est encore un crime en Ecosse. Les liens entre la police et les milieux criminels sont aussi prégnants ; ces milieux sont symbolisés par John McGlashan, sorte de parrain local auquel aucun revenu d'origine interlope n'échappe. Au final, s'il y a une réelle opposition dans ce livre, c'est entre les trois victimes et la ville elle-même : car McIlvanney se sert de leur mort pour dresser de Glasgow un tableau vivant.
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Le Quaker est un roman bien ficelé et très agréable, un exemple remarquable de Tartan Noir(1).Tout écrivain en herbe ayant l'intention de s'aventurer dans ce domaine ferait bien de l'étudier et d'en tirer des leçons, car McIlvanney est un excellent artisan qui sait exactement ce qu'il fait et comment le faire. Il y a un large éventail de personnages, plusieurs stéréotypes comme c'est presque inévitable dans ce qui est entre autres une procédure policière. L'intrigue est compliquée, au bord de l'improbable, sans jamais y sombrer tout à fait. La ville de Glasgow est elle-même un personnage principal et je suppose que si vous suiviez le récit avec un guide de rue à portée de main, vous ne trouveriez aucune erreur.
le roman se déroule en 1975 et c'est, pour plusieurs raisons, une bonne chose. le Glasgow d'il y a 45 ans est reconnaissable aujourd'hui, mais profondément différent. le coeur était en train d'être dépouillé de la ville victorienne alors que les autoroutes la traversaient et que les quartiers étaient détruits. C'était une époque d'effervescence, l'époque aussi des Troubles de l'autre côté de la mer d'Irlande et Glasgow, comme McIlvanney le dit clairement, avait plus en commun avec Belfast qu'avec Édimbourg. Les chefs de gangs dirigeaient certaines parties de la ville, ou étaient censés le faire, et la police n'était pas contrainte par l'obligation d'enregistrer les entretiens avec toute personne amenée pour interrogatoire. La police n'a peut-être pas été aussi agressive dans la vraie vie que dans ces romans, mais elle était agressive et les aveux ont été obtenus par des moyens désormais illégaux. Il y avait des policiers corrompus, mais pas autant que vous en rencontrez dans la fiction.
Nous nous attendons maintenant à ce que tous les politiciens et avocats soient corrompus et méchants, que la prostitution et les prostituées figurent en bonne place, certaines des femmes comme victimes, et au moins une fille courageuse avec un coeur d'or qui sera persuadée, généralement par une jeune femme détective , de coopérer avec la police au péril de sa vie, et que tout foyer pour enfants abandonnés et endommagés sera un lieu d'horreur. Bref, même un roman aussi bien fait que celui-ci est aussi bourré de clichés.
Cela dit, le héros DI Duncan McCormack est l'un des policiers Tartan Noir les plus intéressants et les plus convaincants. En tant que catholique - quoique Highlander parlant gaélique plutôt que de souche irlandaise de Glasgow - il est considéré avec une certaine méfiance par ses supérieurs. Récemment revenu de six ans au Met, il y a un aspect de la vie de McCormack ignoré par ses collègues, et qui pourrait lui causer des problèmes à l'avenir si, comme je l'espère, il doit avoir le rôle principal dans d'autres romans.
En bref, un excellent polar, difficile à ne pas lire d'une traite.

1 Nom donnés aux romans policiers écossais

Lien : http://holophernes.over-blog..
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Polar plutôt classique.
Glasgow, 1969, 3 jeunes femmes sont assassinées par le quaker que la police recherche assidûment depuis plusieurs mois. L'inspecteur Mc Cormak est mis sur l'affaire, tout d'abord, pour "espionner" ses collègues afin de déterminer ce qui cloche et fait que l'enquête piétine, mais au final, il n'en restera pas là et va s'investir à fond jusqu'à faire tomber "les masques".

Au début, j'ai eu quelques difficultés à rentrer dans l'histoire. le récit manque de rythme, on ne fait pas suffisamment connaissance avec les principaux protagonistes, pas assez de descriptions psychologiques à mon goût, ce qui fait que je n'ai pas eu beaucoup d'empathie envers les personnages et cela m'a manqué pour "accrocher" vraiment. Je n'ai pris réellement du plaisir qu'à partir du dernier tiers du roman qui est plus rythmé, plus concis, et nous amène vers une fin qui retient l'attention. Globalement, l'histoire est cohérente et pas inintéressante si on passe outre les bémols que j'ai émis.
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critiques presse (1)
Liberation
17 juillet 2020
Un polar dense et très très noir dont le héros, formidable d’honnêteté et de ténacité, a aussi sa part d’ombre.
Lire la critique sur le site : Liberation
Citations et extraits (31) Voir plus Ajouter une citation
Il faisait partie des quatre soldats du régiment d'infanterie des Argyll and Sutherland Highlanders- tous des fils de Ballachullish- qui s'étaient retrouvés coincés dans la poche de Dunkerque, abandonnés sur le rivage par la flotte britannique. Ils avaient décidé de traverser toute la France occupée pour gagner l'Espagne, un pays neutre. Ils parlaient tous le gaélique et, tout au long de leur interminable marche vers le sud, s'étaient fait passer pour des Russes condamnés aux travaux forcés et envoyés en France. Ils étaient parvenus à franchir les Pyrénées et avaient aussitôt accédé au statut de légendes vivantes auprès des habitants des Ballachulish. Et cet exploit leur vaudrait de boire à l'oeil jusqu'à la fin de leurs jours.
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Et Denise Redburn? Celle-là, elle vous dirait que le pape est protestant, si elle avait quelque chose à y gagner.
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Pour ceux qui étaient restés, ce fut l’hiver du Quaker. Pas moyen d’échapper à sa chevelure blonde, sa raie de côté et son sourire narquois. Tel un tas de miroirs gelés, les affiches renvoyaient à la ville son visage à moitié familier. Les hommes aux cheveux clairs et coupés court, les hommes avec des dents qui se chevauchaient, les hommes qui avaient les lèvres fines et vaguement sensuelles du portrait-robot se faisaient dévisager dans les pubs et les restaurants, les rames du métro. Relevant les yeux de leur exemplaire de l’Evening Times tandis que le bus rebondissait dans une ornière, ils se retrouvaient face aux regards courroucés, sans scrupules, de leurs concitoyens. Les gens murmuraient autour d’eux, les voisins surveillaient leurs allées et venues. Le chef de la police distribuait des cartes à tous ceux qui correspondaient au signalement de l’homme recherché : Je certifie que le possesseur de cette carte n’est pas le Quaker.
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La ville elle-même était en train de changer, au fur et à mesure que les boulets de démolition en rectifiaient la carte. Liquidation des taudis. Rénovation urbaine. Des quartiers entiers anéantis à force de raser leurs immeubles. Nettoyage des rues. Familles éparpillées. Certaines étaient relogées dans les grands ensembles en périphérie de la ville, mais la plupart partaient ailleurs. Les délogés se tiraient dans les villes nouvelles de la côte, ou plus loin encore, au Canada, aux États-Unis, ils embarquaient comme “passagers anglais à dix livres” pour Adélaïde ou Wellington. Ils partaient se chercher une nouvelle vie au soleil, quelque part ailleurs, en laissant derrière eux la crasse des immeubles insalubres.
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Certains affirmaient que c’était un Yankee de la base de sous-marins de Holy Loch. D’autres l’imaginaient plutôt débarqué des navires-usines russes, les fameux Klondykers. Il était conseiller municipal. Chef du gang des Milton Tongs. Prêtre catholique. Il avait participé avec le tueur Peter Manuel aux meurtres en série dans les trains du pays. C’était le demi-frère de Manuel, le voisin de cellule de Manuel, il avait aidé Manuel à s’évader d’un centre de redressement de Coventry, Southport, Bevereley ou Hull, selon les versions. Il existait désormais une foule de blagues sur le Quaker, que l’on racontait à voix basse lors des parties de cartes de la pause déjeuner, ou dans les arrière-salles des pubs.
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Videos de Liam McIlvanney (4) Voir plusAjouter une vidéo
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Payot - Marque Page - Liam McIlvanney - le Quaker
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