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Le Roi d'Ys tome 1 sur 3

Jean-Daniel Brèque (Traducteur)
EAN : 9782702136454
368 pages
Calmann-Lévy (11/01/2006)
3.69/5   18 notes
Résumé :
En ces temps de troubles, l’Empire romain tout entier est en ébullition, menacé par l’avancée inexorable des Barbares venus du Nord. L’agitation a atteint la ville-état d’Ys. Fille de Carthage bâtie sur la cote bretonne, cite grandiose enveloppée dans une brume de légende, gouvernée par la magie des Neuf Prêtresses et la puissance du Roi, leur mari.
Envoyé à Ys par son empereur pour y ramener coute que coute ordre et prospérité, le préfet Gratillonius ne peut... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
De tous les livres que j'ai lu de Poul Anderson, celui-ci est sans conteste mon préféré. Je n'avais jamais entendu parler de la légende de la cité d'Ys. Quoi qu'il en soit, ce sera l'occasion pour moi d'ajouter quelques lectures à ma pal pour en découvrir le récit d'origine.

L'histoire tourne autour de Gaius Valerius Gratillonius, « Romano-Breton de la tribu des Belges, centurion de la septième cohorte de la Legio II Agusta, par la suite Roi d'Ys. » Pour assurer ses arrières, Maxime (personnage historique : Magnus Maximus, c.335-388) l'envoie en Armorique (Bretagne). Une fois arrivé à Ys, il va être provoqué en duel par Colconor le roi en poste. En le tuant, Gratillonius devient le nouveau roi d'Ys avec ses 9 reines... ses 9 épouses. Je crois que cet état de fait l'a moins choqué que d'apprendre qu'il ne pourrait pas prendre de maîtresse, le pauvre ^_^

En devenant le roi d'Ys, Gratillonius se retrouve à un endroit stratégique pour servir Rome. Mais ses obligations envers Rome, Ys et sa religion (le mithraïsme) ne se combinent pas harmonieusement. Il y a, entre-autres, pas mal de problèmes relatifs à la tolérance religieuse : Rome est chrétienne, Gratillonius pratique le culte de Mithra et puis il y a aussi la religion ysane. Être le roi d'Ys est loin d'être une sinécure.

Je n'ai eu aucun mal à m'attacher à ce personnage et à comprendre ses difficultés. C'est un homme de principes et de fait, c'est compliqué pour lui de faire des compromis sur certaines choses. C'est un homme d'honneur. Je l'aime bien.

Il n'y a pas beaucoup d'action, mais l'intrigue est très captivante. C'est tout à fait différent de ses autres romans tout comme le style. Jean-Daniel Brèque affirme que sur « le plan stylistique, on est plus proche des romans historiques d'Anderson (…) que de ses romans mythologiques (…) . Il faut dire qu'ici, la référence n'est pas scandinave mais gréco-romaine, les poètes cités sont Ausone et Virgile plutôt que les auteurs de sagas. » Vu que c'est lui qui a fait la traduction du roman, il doit bien connaître son sujet.

En lisant, je n'ai pas pu m'empêcher de penser à David Gemmell et sa tétralogie Rigante. Cela m'a fait sourire de retrouver la Morrigu et d'apprendre qu'elle était en fait la déesse de la guerre et qu'il « a souvent été suggéré que le personnage de Morgane la Fée était une version ultérieure de ce mythe ». Il également fait allusion aux sídhes. Ils sont tous deux issus de la mythologie celtique.

Poul & Karen Anderson ont enrichi le texte de notes pour mieux comprendre ce qui se raconte (terminologie, glossaire géographique). Pour ma part, j'aurais préféré que ces notes figurent en bas de page car ce n'est pas très pratique de faire des allers-retours en fin de l'ouvrage.

J'ai donc passé un très bon moment de lecture et il faut absolument que je me dégote le volume 2 et ensuite prendre mon courage à deux mains pour lire la suite en anglais.

Je recommande vivement !


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Wouch ! Voilà du roman historico-mythico-fantastique extrêmement bien ficelé (oui parce que la fantasy reste quand même assez discrète. On se rapproche pas mal de "Troie" de Gemmell, quelque part...)

Poul et Karen Anderson se sont emparés de la légende d'Ys, se la sont appropriée et l'ont digérée tant et si bien que quand ils nous l'ont restituée, elle est devenue vivante !!!

Et c'est donc aux côtés de Caius Valerius Gratillonius (Grallon pour les Ysans, Gradlon dans la légende) que nous vivons tout cela.

Certes, il n'y a pas beaucoup d'action dans ce premier tome qui sert surtout à planter un décor historique très solide et très riche en explications, avec ce centurion romain venu là pour pour assurer les arrières de Magnus Maximus (personnage historique) pendant sa conquête du pouvoir (guerre civile intra empire romain véridique dans les années 380), et la stabilité de la région d'Armorique, qui a de tout temps été une épine dans les pieds des divers rois, empereurs, révolutionnaires et autres avides de pouvoirs qui se sont succédés dans L Histoire;

Mais quel environnement ! Quels formidables personnages (fort nombreux au demeurant) ! Quelle maîtrise ! Quel talent ! C'est formidablement bien écrit (et bien traduit !), prenant malgré l'absence d'action, et finement tissé.
Les notes, glossaires, glossaires géographiques, cartes et listes des personnages en fin de tome sont absolument nécessaires à une bonne compréhension (surtout quand on ne connait pas l'environnement historique, les noms des peuples, les mythes évoqués, etc. Pour ma part j'ai quelques lacunes mais quand même une bonne connaissance de l'ensemble de ces paramètres, ce qui a sans doute contribué au fait que j'ai tant apprécié ce livre...).

J'ai adoré. Et dévoré. Forcément... A moi le tome 2 (toujours en français). Pour la fin, ce sera en anglais. Heureusement que je me serais familiarisée avec cet univers avec ces deux tomes... ;)
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« Ys, je te maudis. Que la mer dont tu te dis la reine dérobe à ton Roi son amour le plus cher, et que son nouvel amour se retourne contre lui pour le détruire. Que la mer te reprenne alors en son sein, de par la colère de tes Dieux. Et que ce soit moi, ô étranges et terribles Dieux, qui déclenche sur toi cette malédiction. Pour exercer ma vengeance, je suis prêt à payer n'importe quel prix. J'ai dit. »
Quand Poul Anderson s'approprie un récit légendaire, qu'il soit issu d'une saga héroïque scandinave, du cycle carolingien ou comme ici d'un mythe breton, le construit et le conte avec force détails et cohérence (et notes explicatives en fin d'ouvrage), on aime à croire que toutes ces histoires soient l'Histoire, que toutes les légendes qui auront inspirées ses oeuvres soient vraies… on aime aussi connaître l'intégralité de sa version de l'histoire…
Dans sa tétralogie le Roi d'Ys, qui relève plus de l'Histoire spéculative que de la Fantasy, Poul Anderson nous conte, avec son épouse, ce qui serait la plus célèbre légende bretonne : celle de la ville engloutie d'Ys. Ce cycle montre encore et toujours la « familiarité avec l'Histoire » de l'auteur. Et c'est encore et toujours avec un indéniable génie qu'il intègre sa version du mythe, bien loin des versions hagiographiques, dans un contexte historique approprié pour que sa symbolique prenne tout son sens.
La mythique cité matriarcale d'Ys devra à la fois faire face aux ambitions de l'empereur Maxime (et Théodose ???) de la déclinante « Roma Mater » (titre du premier tome) et lutter contre un ennemi qui l'a maudit ; « Les neuf Sorcières » (titre du deuxième tome) devront alors choisir le nouveau Roi de la cité pour la protéger… ou la conduire vers son sort funeste par l'entremise de Dahu (titre du troisième tome)… le quatrième tome The dog and the wolf verra peut-être Brest et Ouessant abîmées, Quimper et Paris submergées… qui sait… pas quelqu'un comme moi, intellectuellement inapte à lire en VO, car seuls les deux premiers tomes ont été traduits. Calmann-Lévy, je te maudis. J'ai dit.

Je te maudis car quand on ferme la dernière de ces 700 pages qui composent les deux premiers tomes on est englouti par un océan de frustration. 700 pages où l'intrigue se met doucement en place, où on apprend pas à pas à connaître et aimer chacun des personnages et Fin de l'Histoire.
Certes on a une vague idée de ce que deviendra Ys et comment, la malédiction est dite dès le premier tome, mais qu'adviendra-il de ces neuf sorcières qui ont tous les visages de la Sorcière de Jules Michelet, de Dahu (usera-t-elle de la méthode dite de la chasse au sifflet pour ouvrir les portes de la cité - euh non ça c'est une autre légende de bien chez nous : : http://locmeribel-le72.e-monsite.com/medias/images/la-chasse-au-dahut-1.jpg), Gratillonius et de Corentin qui auront fait la légende, des Nautoniers des morts, de ceux qui se battront contre la fin d'une civilisation et d'une culture ?
Quelle est la « véritable histoire » de la cité engloutie d'Ys ?
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Mes précédentes lectures de Poul Anderson m'ont poussé à me procurer ce livre (et le suivant) qu'il écrit avec son épouse. J'y retrouve le style clair, propre et précis de l'auteur; chaque mot est à sa place, chaque phrase est réfléchie, chaque paragraphe maitrisé. Maitrise également dans le travail énorme de recherche et de documentation historique, présent ici à la fois dans le déroulement de l'histoire et les quelques 40 pages de notes en fin de volume auxquelles il est conseillé de faire référence dans la lecture de ce tome. le roman regorge de détails historiques, politiques et sociaux, de la vie au quotidien, et surtout religieux, indispensable à la totale compréhension de l'histoire et surtout du contexte dans lequel les auteurs proposent de nous plonger. Les deux premiers chapitres sont fastidieux, lourds, tant les renvois aux notes sont nombreuses, et pour certaines, à usage double ( en effet parfois nous avons la signification d'un terme sous deux formes, ce qui parait un peu superflu, ou maladroit), qui peuvent rebuter ceux parmi les lecteurs les moins férus d'histoire. Mais l'histoire prend assez vite forme, les renvois deviennent moins nombreux et finalement on finit par se faire à l'idée de consulter les notes car cela devient pratiquement indispensable et ne gêne finalement ni la lecture ni le rythme. En ce qui concerne l'histoire justement, elle prend place lentement, les éléments sont disposés et révélés méticuleusement, les auteurs s'attardent plus sur les relations, les devoirs incombant aux personnages centraux, les positionnements de ces mêmes personnages pris dans un conflit interne partagé entre leurs croyances, leur foi et leur devoir, le tout dans un contexte politico religieux tendu témoignant du déclin de l'empire romain. C'est d'ailleurs là la mission du personnage central, un légionnaire romain,qui se retrouve du jour au lendemain Roi de la cité d'YS. J'ai d'ailleurs un peu de mal à croire au revirement total, accepté par celui ci, simplement par devoir patriotique. Même s'il est présenté comme étant l'élu... Enfin le côté fantasy est à peine suggéré, sinon par quelques évènements climatiques définis comme fantastiques, les capacités de certaines de ces "reines" dont l'une est douée du don de prophétie, de l'existence réelle de la cité d'Ys, et bien entendu de tout les mystères qui entourent les rites religieux de la cité et de l'île. Pour en savoir plus, il faudra vous le procurer et le lire. En ce qui me concerne, j'ouvre le second tome.
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Le centurion Gaius Valerius Gratillonius est chargé d'une mission par le Commandant des forces romaines en Bretagne, Magnus Clemens Maximus : établir une ambassade dans la légendaire et mystérieuse cité d'Ys, sise à l'extrême ouest de l'Armorique. Avec cette mission, Gratillonius doit asseoir la position militaire et politique de Maxime…

C'est avec un poids lourd de la SF que Calmann-Lévy poursuit sa redécouverte de la Fantasy. Car Poul Anderson, peu publié en France, bien que prolixe, est avant tout connu des lecteurs francophones pour ses romans de SF, notamment ses space opera. Il s'associe ici à sa femme Karen, pour nous délivrer un pur roman de Fantasy, inspiré d'une période de notre histoire restée étrangement peu exploitée.

Le couple s'inspire donc de deux sources pour Roma Mater : d'une part la légende de la ville d'Ys, d'autre part le Haut Moyen Âge au moment du déclin de l'Empire romain. de la première source, il est préférable de ne pas entrer dans les détails, au risque de dévoiler une bonne partie de l'intrigue, non seulement de Roma Mater lui-même, mais également des trois tomes à venir pour compléter le Cycle du roi d'Ys ; retenons toutefois qu'Ys est supposée avoir été située dans la baie de Douarnenez, et qu'elle était construite plus basse que le niveau de la mer, son existence ne dépendant que d'une digue percée de portes dont le roi portait les clefs autour du cou…

Quant au Haut Moyen Âge, il donne ici lieu à un important travail de recherche historique de la part des deux auteurs. Les notes, le glossaire et les cartes en fin de volume en sont une preuve irréfutable. Mais même l'écriture de Poul et Karen ANDERSON est toujours extrêmement précise, donnant l'impression au lecteur que chaque mot, chaque description et chaque dialogue sont parfaitement justes et à leurs places respectives. Tout cela est au service de la description d'un Empire romain qui entame son déclin, et ce tant d'un point de vue politique que d'un point de vue religieux.

L'ensemble donne un roman très agréable à lire. Certes il y a relativement peu d'action, ni même de ces créatures exotiques qui ont fait le succès de la Fantasy, mais l'omniprésence des religions dans ce qui est appelé à devenir l'Europe les remplace avantageusement. Je suis aussi partisan de croire que ce tome est destiné à poser un décor et une intrigue qui n'attendent que de se développer dans les tomes à venir. Car en refermant ce volume, on ne peut qu'avoir hâte d'ouvrir le suivant.
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
Síd (plus tard : sídhe) : « Buttes-à-fées » ou, plus généralement, habitations souterraines d'êtres surnaturels désignés sous le même terme. À l'origine, il s'agissait sans doutes de sépultures mégalithiques, mais ce nom désignait aussi des collines naturelles. Une fois l'Irlande christianisée, les síd ont été identifiés avec les Tuatha Dé Danaan, les tribus détentrices de pouvoirs magiques qui avaient battu en retraite après leur défaite mais se manifestaient encore de temps à autre, pour faire le bien ou le mal. De toute évidence, il s'agissait là des anciens dieux, à peine déguisés. Aux yeux d'un Irlandais païen, les síd étaient des spectres et autres créatures nocturnes. (Extrait des notes)
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La Foi nous vient de la Perse, le vieil ennemi de Rome, son vaillant ennemi. On apprend souvent bien plus d'un ennemi que d'un ami. Et puis nous n'avons pas toujours été en guerre, et tous les croyants n'étaient pas perses ; de plus, à mesure que ces idées se sont répandues dans l'Empire, les Grecs puis les Romains les ont enrichies.
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N'aurait-il pas été plus facile pour la Morrigu de t'abandonner au pied du Mur romain, pour y nourrir les charognards?
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Et puis, la sagesse n'est pas un don que l'on reçoit. C'est une chose que chacun de nous doit se forger, seul et sans aide.
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Belges : Peuplade occupant un vaste territoire au sud de l'île, grosso modo du Hampshire au Somerset. Ce furent les derniers celtes à s'établir en Bretagne, deux siècles à peine avant la conquête romaine, et leurs cousins continentaux ont conservé le même nom. Les Belges se targuaient d'une ascendance germanique. (Extrait des notes)
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