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EAN : 9791096492121
245 pages
Éditions Luciférines (20/03/2019)
4.4/5   5 notes
Résumé :
À vingt-deux ans, Sian pourrait vivre l’existence insouciante de la jeunesse bohème. Mais l’arrière petite-fille d’Edmond Locard, le fondateur de la criminalistique, préfère réserver ses nuits au musée Testud-Latarjet. Ses collections autour de l’anatomie humaine la fascinent. Derrière cette étrange obsession, l’absence de sa mère, disparue dans des circonstances énigmatiques.

Quand un inconnu entre par effraction pour dérober un foie infecté, la vill... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Un ouvrage qui offre une ambiance type cabinet de curiosité et polar mêlé. Étrangeté, horreur, enquête, ne sont là que pour faire transparaître davantage la noirceur humaine.

J'avais déjà pu découvrir le talent d'auteur et le style résolument unique de Xavier Otzi à travers son ouvrage L'homme maigre. Ce dernier était une lecture différente qui dans sa simplicité d'intrigue, intégrait énormément de profondeur et de réflexion, le tout manié avec une plume ciselée à la fois délicate et pleine d'éclaboussures, qui donne l'impression d'avoir bourlingué, un style très sombre et parfaitement adapté aux intrigues subtilement fantastiques et très « polarisées » qu'affectionnent l'auteur.

Sian est une jeune femme qui passe son temps entre des virées nocturnes dans le musée Testud-Latarjet en compagnie de son ami Greg et des journées la clope au bec à porter un regard profondément cynique sur le monde qui l'entoure ; les études, son père, les autres. A vingt – deux ans, Sian est résolument décalée ; meurtrie par l'absence d'une mère et passionnée par la criminalistique, l'anatomie humaine et la parasitologie. Sa vie va prendre un autre sens quand un foie infecté de vers morts est volé dans la collection du musée. Non loin, un ancien médecin légiste aux sombres secrets élabore un stratagème à des fins apocalyptiques, Lyon devient le siège d'étranges évènements où il est question de SDF suicidaires et de morsures de rats.

Insolite synopsis présenté ainsi, ne chercher pas ici une grande intrigue policière, tous les éléments nous sont révélés, on sait qui, on sait quoi, on sait comment, mais là n'est pas le plus intéressante de l'ouvrage. L'aspect enquête est ici pour renforcer l'atmosphère sombre et étrange du roman, le polar a quelque chose de nettement moins propre que le policier, c'est souvent plus mystérieux, plus brumeux, et l'intégration de la ville de Lyon, rappelle forcément ces polars parisiens où l'on ne voit jamais le soleil, où tout est noir, pluvieux et venteux. J'avoue apprécier ce type d'ambiance glauque qui frôle avec l'horreur de la situation. Mais l'auteur ne s'arrête pas là, il joue aussi sur le milieu underground, sur ces soirées musicales qui anesthésient toute lucidité et bienséance, où au contraire, on oublie un peu cette vie, cette routine, alcool, drogue et délires divers, une autre façon de s'extirper d'une humanité bridée et codifiée. Polar, underground, mais pas que !

Cabinet de curiosités et ambiance freack show sont aussi au rendez – vous et là, j'avoue que l'auteur a su me rendre aussi enthousiaste sur son univers que dans son ouvrage L'homme maigre. Un musée avec des collections incroyables et assez effrayantes tout de même sur l'anatomie humaine, des bocaux emplis de morceaux d'hommes, des organes, infectés ou non par des parasites, l'odeur de formol peut venir vous titiller le nez et les sens à cette lecture, sans oublier, les hauts le coeur liés à certaines scènes. Parce que l'horreur ne réside pas forcément dans le visuel des choses, mais dans le personnage de Damir Kovacs et de ses rats. Sachez qu'après cette lecture, vous ne regarderez plus les rats de la même façon. Belle ambiance donc conférez à ce livre, on peut décemment parler d'univers « Otzien », très sombre, très noir, et bien loin d'être édulcoré. Pour en revenir au côté monstrueux, Damir Kovacs fait partie des personnages étranges et rebutants, personnage massif aux cheveux longs et à la barbe drue et épaisse, vraiment flippant dans ses idées, ses manigances mais aussi tragique avec un passé douloureux. Indéniablement le personnage fort de cette histoire, sans forcément être attachant, tourmenté, malmené, psychologiquement instable et à la fois intelligent, avec des moments de lucidité apparente, on ne sait pas réellement si le personnage est bercé par la folie ou s'il a bien conscience des choses, tantôt froid, calculateur et violent, tantôt indécis, dominé par le doute et humain.

Les autres personnages n'en mènent pas large non plus, tous plus ou moins abîmés par leur vie ou leur psychologie, chacun d'entre eux traînent ses casseroles. Aucun personnage solaire n'est décrit ici au contraire. Sian est profondément affectée par le manque de sa mère, inspectrice et disparue une dizaine d'année plus tôt dans des contions particulières, le personnage accumule les dérives, et se révèle très observatrice du monde qui l'entoure sans réels émotions, on a vraiment l'impression qu'elle est complètement détachée, c'est assez déroutant, on a une héroïne rock'n'Roll bien éloignée des conventions qui m'a souvent rappeler Elsy dans les Mondes Miroirs. Timmy, l'un des meilleurs amis de Sian, porte lui aussi son propre mal être, hypocondriaque, cherchant sa place entre les sentiments ambiguës pour son amie, ses études et ses soirées underground. Cheb, l'ancien partenaire de Lili, la mère de Sian, tente de tenir sa promesse, protéger sa filleule, mais il traîne aussi ses propres souffrances entre une vie familiale éclatée, des secrets inavoués, une vie professionnelle qui s'étiole. On reste donc dans des figures psychologiquement fortes avec beaucoup d'abîme et de tourments. L'auteur doit affectionner l'analyse d'une humanité dans ce qu'elle a de plus sombre dans des thèmes résolument actuels ; son insertion dans la société, ses vies familiales instables voire détruites, les conséquences de ses idées noires qui s'accumulent…

En bref, avec le Saut du grillon, on n'est pas forcément dépaysé si l'on a déjà lu l'auteur, Xavier Otzi dresse encore des portraits de personnages singuliers, torturés et sombres à leur façon qui gravitent dans un fond d'intrigue policière qui n'est pas le point principal du récit et agrémentent des notions d'étrangeté, presque de monstruosité, rappelant sans cesse, ces cabinets de curiosité et ces freak show d'une époque résolue. Sans oublié la ville de Lyon et ses ruelles secondaires. Tout cela confère à l'ouvrage, une véritable atmosphère typique des univers « Otziens » avec une grande notion d'humanité dans ce qu'elle a de plus noire. Encore une belle réussite pour l'auteur !

Je remercie sincèrement l'auteur pour m'avoir donnée l'occasion de découvrir son roman.
Lien : https://songesdunewalkyrie.w..
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le Saut du grillon est à la fois mon premier roman de Xavier Otzi et mon premier roman des Editions Luciférines. J'aime beaucoup découvrir de nouvelles choses et de nouvelles plumes, cela me permet de ne pas m'encroûter dans une routine qui serait sclérosante et de garder (je l'espère!) une certaine ouverture d'esprit. Quand on m'a proposé cette lecture, j'ai été intéressée par la couverture que je trouve moderne, l'allusion au camé, discrète, le trait qui ressemble à un portrait, la figure du grillon sous forme de volutes et les jeux de contrastes… Pour ma part, je la trouve efficace! le synospsis a achevé de me convaincre : de l'étrange, un zeste d'enquête. Autant de belles promesses!

le Saut du grillon met en scène Sian, une jeune femme à l'existence plutôt bohème. Elle semble détachée de tout, mais souffre de l'absence de sa mère, qu'elle cherche à retrouver à travers sa passion pour le musée Testud-Latarjet qui présente les collections d'anatomie humaine ou de parasitologie aussi déroutantes que glaçantes. Mais bientôt, des vols apparaissent au musée, des gens se jettent dans le Rhône sans raison apparente, la vie de Sian bascule et elle entend bien élucider ce mystère.

Tout d'abord, j'ai été frappée par la plume de Xavier Otzi. Une plume résolument moderne, qui manie à la fois des structures complexes faites d'écho et de balancements et un vocabulaire familier, parfois argotique, parfois parsemé d'anglicismes. L'alliance des deux confère une atmosphère singulière au roman. Une fois passé la surprise première, je me suis prise au jeu de cet univers nouveau et étonnant. J'ai également apprécié le recours au discours indirect libre, qui permet de plonger dans la tête des personnages de manière brutale et qui crée des bulles hors de la narration. Cette plume singulière est également façonnée par et pour les personnages. En effet, il y a une réelle adéquation entre les êtres qui peuplent le roman et leur manière de parler. Cheb, par exemple, le flic borderline, parrain de Sian, a le verbe cru et direct. Il ne s'embarrasse pas de métaphores et cela lui va assez bien. Damir, quant à lui, fait figure d'halluciné, et sa manière de s'exprimer correspond à celui qui perd pied, la violence de ses paroles correspond à la noirceur qui l'habite.

Les personnages de ce roman sont très particuliers, déroutants même, sans générer un rejet de la part du lecteur, ils ne suscitent pas d'élan du coeur non plus. Que ce soit Damir, Cheb, Sian ou même Timmy, chacun est dévoré par une souffrance latente, un besoin de quelque chose qui les consume ou les porte en avant. Pour autant, le roman ne contient aucune envolée lyrique. La douleur reste contenue, concentrée, compacte et agit comme un filtre. Je n'ai donc pas eu de coup de coeur, pas ressenti d'empathie pour l'un ou l'autre. Mais plus j'y réfléchis et plus je pense que c'est voulu.

Sian est dévorée par l'absence de sa mère, elle ploie sous un héritage familial aussi lourd que fascinant. Alors, elle se cache derrière son cynisme, son détachement et sa quête de la mère devient une quête de soi, quête éperdue et destructrice dans laquelle elle ne sait pas demander d'aide. Elle fait partie de ces héroïnes dures à cuire, badass, mais qui naviguent sur un fil et peuvent à tout instant basculer dans les abysses. J'ai été surprise par certaines de ses décisions et par son évolution : elle va là où on ne l'attend pas, et son itinéraire m'a désarçonnée. Je crois que je l'attendais un peu plus conventionnelle qu'elle n'est. Pour autant, à la réflexion, son parcours colle au caractère du personnage déployé dans le roman.

Cheb, quant à lui, est écartelé entre un ancien amour, un fils perdu, une filleule à protéger, et des fantômes du passé qui impactent son quotidien professionnel. Nous avons là un personnage protecteur qui cache pourtant lui aussi de noirs secrets. Damir enfin est hors norme : il est à la fois détestable, repoussant et fascinant. Dans une poétique de l'horreur et de la monstruosité, ce personnage reçoit la palme! J'ai été profondément dérangée par nombre de ses apparitions, et, en même temps, j'avais envie de savoir quel serait son parcours, jusqu'où irait sa folie. A travers ce personnage, j'ai aussi retrouvé des accents vargassiens qui m'avaient plu malgré leur brutalité, et certains éléments m'ont refait penser à Pars vite et reviens tard. Pour autant, la comparaison entre les deux oeuvres s'arrête là.

Enfin, Xavier Otzi signe ici un roman noir. La part d'enquête est bien là, mais elle reste ténue dans le sens où, nous, lecteurs, savons déjà qui a commis les vols, qui s'apprête à commettre un crime. Les investigations menées par les personnages permettent à leurs chemins de se croiser. Et ces rencontres sont décisives pour savoir ce qui l'emportera : la part de lumière ou la part d'ombre en chacun d'eux. N'attendez pas d'effusion de bons sentiments dans ce livre. La couleur est donnée : ce sera noir, sombre, violent, et plus nous avançons, plus l'espoir semble avoir déserté ces pages. C'est une lecture qui ne nous laisse donc pas indifférent. Nous voyons se déployer sous nos yeux le récit de vies brisées, de destins cruels dans l'attente d'un renouveau, d'une place dans la société.

Ainsi, le Saut du grillon est une lecture détonante. Sombre et moderne, elle met en scène des personnages hauts en couleurs, dérangeants parfois, que l'on a envie de percer à jour. Dans un enchaînement implacable, les secrets sont révélés, le destin se met en branle et tout concourt à une chute aussi terrible que glaçante.
Lien : https://lesreveriesdisis.com..
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Le Saut du Grillon est un roman que j'ai trouvé étrange. Il y règne une atmosphère très particulière, très sombre et underground. L'horreur y côtoie l'étrange et ce mélange m'a souvent plongé dans la perplexité. C'est le premier livre que je lis de cet auteur, que je découvre à cette occasion.
Le roman nous emporte dans le sillage d'une jeune femme, Sian, un peu marginale dans son rapport aux autres et par rapport à la société. Sian ne s'est jamais remise de la disparition de sa mère et cette souffrance l'a isolée des autres. Pour atténuer son mal être, elle passe son temps libre dans un musée qui passionnait sa mère, le musée Testud-Latarjet. Celui-ci présente des collections d'anatomie humaine et de parasitologie, qui plongent le visiteur dans l'horreur et les mystères de la nature. C'est alors que dans ce musée, qui peine à survivre, se produisent des vols pour le moins surprenants puisque des organes infectés conservés dans des bocaux disparaissent mystérieusement. Sont-ils l'oeuvre d'un collectionneur aux goûts particuliers ou bien s'agit -il de vols ayant un but plus terrible ?
Le lecteur sait dès le départ qui est l'auteur de ces vols et qu'elle est sa motivation. Bien sûr on suit le déroulement de l'enquête menée par Sian et son parrain policier. On va découvrir en suivant les personnages dans leur quête de vérité, que l'histoire n'est pas aussi simple qu'il n'y parait et que les personnages qui évoluent au fil des pages sont eux-mêmes complexes et torturés…
Je ne suis pas parvenue à « entrer » dans l'histoire, sans doute parce que je n'ai pas eu de sympathie pour les personnages de ce roman. L'histoire est aussi sombre que ces derniers. L'héroïne, Sian, est déroutante, pleine de failles, elle nous surprend aussi par sa noirceur qui lui fait prendre des décisions qui m'ont fait perdre toute empathie pour elle. Il m'a manqué la petite étincelle pour pleinement apprécier ce roman, qui j'en suis sûre trouvera et comblera un public plus enclin que moi à aimer plonger dans cette histoire étrange, cette sorte de cabinet des curiosités à la noirceur abyssale.
Je remercie les Editions Luciférines pour cette découverte.
Lien : https://collectifpolar.fr/20..
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Cela faisait plusieurs mois que ce livre me faisait envie, déjà pour son résumé, aussi pour la maison qui défend ce roman. Je m'y suis plongé avec délectation.

Ce roman, noir par son ambiance et les questions qu'il soulève, nous fait voyager dans tout Lyon pour nous présenter, aussi, l'histoire de la police scientifique. Qui aurait cru, avec toutes ces séries américaines, que Lyon était pionnière ?
L'héroïne, rebelle, souffrant de sclérose en plaque, semble apathique, mais c'est pour mieux nous faire entrer dans sa psyché, et ses souffrances aussi mentales que physiques.
L'antihéros, lui, nous plonge dans un passé dur, qui n'a pas cicatrisé, et dans un présent où il n'a pas sa place.

La quête existentielle, le besoin d'appartenir, de se retrouver, de vivre, d'exister aux yeux des autres. Et aussi de conserver les souvenirs qui nous lient. Ce sont des pistes que j'ai pu explorer avec les personnages du Saut du Grillon, entre enquête et retrouvailles.
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Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
Le Saut du Grillon est un roman que j’ai trouvé étrange. Il y règne une atmosphère très particulière, très sombre et underground. L’horreur y côtoie l’étrange et ce mélange m’a souvent plongé dans la perplexité. C’est le premier livre que je lis de cet auteur, que je découvre à cette occasion.
Le roman nous emporte dans le sillage d’une jeune femme, Sian, un peu marginale dans son rapport aux autres et par rapport à la société. Sian ne s’est jamais remise de la disparition de sa mère et cette souffrance l’a isolée des autres. Pour atténuer son mal être, elle passe son temps libre dans un musée qui passionnait sa mère, le musée Testud-Latarjet. Celui-ci présente des collections d’anatomie humaine et de parasitologie, qui plongent le visiteur dans l’horreur et les mystères de la nature. C’est alors que dans ce musée, qui peine à survivre, se produisent des vols pour le moins surprenants puisque des organes infectés conservés dans des bocaux disparaissent mystérieusement. Sont-ils l’œuvre d’un collectionneur aux goûts particuliers ou bien s’agit -il de vols ayant un but plus terrible ?
Le lecteur sait dès le départ qui est l’auteur de ces vols et qu’elle est sa motivation. Bien sûr on suit le déroulement de l’enquête menée par Sian et son parrain policier. On va découvrir en suivant les personnages dans leur quête de vérité, que l’histoire n’est pas aussi simple qu’il n’y parait et que les personnages qui évoluent au fil des pages sont eux-mêmes complexes et torturés…
Je ne suis pas parvenue à « entrer » dans l’histoire, sans doute parce que je n’ai pas eu de sympathie pour les personnages de ce roman. L’histoire est aussi sombre que ces derniers. L’héroïne, Sian, est déroutante, pleine de failles, elle nous surprend aussi par sa noirceur qui lui fait prendre des décisions qui m’ont fait perdre toute empathie pour elle. Il m’a manqué la petite étincelle pour pleinement apprécier ce roman, qui j’en suis sûre trouvera et comblera un public plus enclin que moi à aimer plonger dans cette histoire étrange, cette sorte de cabinet des curiosités à la noirceur abyssale.
Je remercie les Editions Luciférines pour cette découverte.
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Damir revoit le visage de Lili tandis qu’il écoute les commentaires de la journaliste. La collection « Locard »... combien de fois l’ont-ils évoquée ensemble ? Il se souvient du jour où Lili lui a fait visiter les locaux du laboratoire situé sous le palais de justice, de leurs mots, de leurs gestes et de détails sans importance, de leur amour immense. Lili semblait si fière de son arrière-grand-père, si heureuse de partager sa passion. Lili, si pleine de vie.
Pendant quelques instants, leur bonheur a poussé la porte du bar et s’est invité à la table de Damir. Chaque jour il pense à elle, chaque jour il cultive le souvenir ému de ce petit bout de femme. Mais l’effusion ne dure jamais. Une fois vidé de son émotion, son cœur se fige. Minéral.
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Le jeune garçon la connaît par cœur. Quand elle s’est pointée en retard au fond de l’amphi le jour de la rentrée, avec son look de croque-mort, sa mine renfrognée et ses réparties assassines, il l’a captée tout de suite. Le genre qui effraie ses contemporains, son genre de prédilection. Timmy baigne dans le milieu underground et ses performances arty outrancières, alors il lui faut plus qu’une petite nana gentiment barrée pour le dérouter. Il a vite pigé aussi que si la teigne témoignait un intérêt sincère pour sa personne, elle n’entendait pas moins s’en tenir à une relation d’amitié. Il repart à la charge.
« Une bonne séance d’exercice te ferait pas de mal avant de finir tes révisions... si ? »
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La fac de médecine qui hébergeait jusque-là ses collections consacrées à l’anatomie vient d’annoncer qu’elle réutiliserait ses salles en fin d’année et a contraint l’asso à chercher de nouveaux murs. Greg s’est lancé alors dans une véritable course contre la montre. Il s’est démené auprès des acteurs locaux — collectivités, entreprises... — afin de sensibiliser l’opinion. Sa dernière trouvaille : organiser une rencontre avec la presse en fin d’après-midi. Il a annoncé l’événement via les réseaux sociaux et les canaux traditionnels : « Sauvez le musée Latarjet ! » Sian joue gros, elle aussi. Elle a accepté d’intervenir aux côtés de Greg ; il fallait rajeunir l’image de l’asso (...)
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Damir promène sa silhouette massive entre les murs de sa cuisine depuis un bon quart d’heure. Il surmonte sa tremblote, reprend l’enveloppe qu’il vient de poser sur la table et la relit pour la dixième fois. Damir Kovacs, c’est bien lui ; l’en-tête, celle de son employeur. Y a pas d’erreur. Il serre les dents. Enculé !
Des années de bons et loyaux services, un métier qu’il aimait, et là, sous ses yeux, sa lettre de licenciement ! Une nouvelle humiliation. Le bout de papier paraît minuscule entre ses immenses paluches. Il se verrait bien étrangler l’auteur de la missive aussi sûrement qu’il broie l’enveloppe. C’est facile de foutre les gens dehors ! Facile pour ce connard !
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Quatrième live de la rentrée où nous discutons cette fois avec des auteurs qui ont tenté la nouvelle, et notamment la nouvelle fantastique, avant de se lancer dans le roman. Retour sur leurs expériences !
Xavier Otzi : L'Homme Maigre et le Saut du grillon aux éditions Luciférines Floriane Soulas : Rouille et Les Noces de la renarde aux éditions Scrinéo Yvan Barbedette : Eternel-22 aux éditions du Grimoire
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