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EAN : 9782258163157
600 pages
Presses de la Cité (12/03/2020)
3.96/5   90 notes
Résumé :
Istanbul, 1682 : Mehmed IV, sultan de l'Empire ottoman, s'apprête à lancer le second siège de Vienne, alors capitale du Saint-Empire romain, quand un mystérieux visiteur s'introduit dans sa chambre. L'homme, couvert d'étranges tatouages, déclare au souverain pouvoir l'aider à
mener à bien ses rêves de conquête...
Paris, 2017 : Un drapeau rouge et blanc flotte sur la ville depuis qu'elle est tombée sous le joug des Ottomans pendant le règne de Louis XIV... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (25) Voir plus Ajouter une critique
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Palais de Topkapi, Istanbul. Septembre 1682.

Le sultan Mehmed IV se réveille en sursaut ! Qui est cet homme qui s'est introduit dans sa chambre sans que ses gardes ne s'en aperçoivent ? Il apparaît et disparait à sa guise ? Est-ce un djinn ? Un bon ou un mauvais génie ? Comment diable sait-il que le sultan, qui rêve de conquêtes, prépare l'invasion du Saint-Empire et la chute de ce couard de Léopold de Habsbourg ?
L'individu prétend se présenter en ami et ce qu'il propose comme stratégie au sultan pour venir rapidement à bout de la résistance des princes chrétiens est tout bonnement révolutionnaire…

Paris. 2017.

Kamal va être honoré. Il ne sera pas le seul puisque son ami et coéquipier Taymour va l'être en même temps que lui. Comment ? Vous ignorez qui ils sont ? Mais de quel bled paumé de l'empire ottoman sortez-vous donc ? Kamal et Taymour ! Les deux héros qui ont mis un terme à un attentat terrible qui allait frapper Paris et bien des innocents ! Deux héros du peuple ! Ils ont arrêté un terroriste probablement lié à cette horrible organisation secrète, « La Rose blanche » !
Mais s'il éprouve la satisfaction du devoir accompli, Kamal qui est un membre de la police secrète foncièrement honnête (pas la police secrète, Kemal), ne peut s'empêcher de penser à son frère, à son neveu et à sa nièce… Mais surtout à sa belle-soeur, la splendide Nisrine. Depuis quelques temps, il est persona non grata chez eux. Pourquoi ? Parce que depuis l'arrivée au pouvoir du nouveau sultan, les arrestations et les interdits en tout genre se multiplient. Sa famille lui reproche de ne pas vouloir ouvrir les yeux sur les exactions commises par ce nouveau pouvoir. D'ailleurs, l'homme arrêté par les deux flics de choc est un ami de Nisrine. Il va être décapité en public comme l'exige la loi…



Critique :

Bienvenue dans cette uchronie où vous aurez du mal à reconnaître le Paris de nos jours ! Raymond Khoury nous entraîne dans une aventure romanesque avec de tels accents de vérité, passant de notre monde à un monde parallèle où l'empire ottoman, de nos jours, s'étend à pratiquement toute l'Europe, où l'on a une Amérique exclusivement blanche et chrétienne, un tzar qui gouverne toujours la Russie, grand défenseur des chrétiens orthodoxes, et j'en passe et des meilleures. Pour invraisemblable que puisse nous paraître l'histoire, tout est dans le talent de conteur de l'auteur. D'ailleurs conteur et menteur sont deux mots qui riment bien, non ?

Raymond Khoury, né au Liban, installé en Angleterre après avoir fui en 1984 la guerre dans son pays, a accompli des recherches remarquables pour rendre crédible « historiquement » son récit. Sa connaissance de l'histoire ottomane, mais aussi contemporaine, rend vraie cette uchronie qui est des plus réussies.

Sa description de l'Amérique, dans la bouche de Rachid, ancien membre de l'Etat Islamique, l'homme qui voyage dans le temps, est cinglante : « Les dirigeants américains étaient tous des menteurs, des tricheurs, des vendus. On entrait en politique par intérêt, pour se remplir les poches et pour se gaver de pouvoir. Les banquiers et les industriels finançaient les élus pour qu'ils les aident à s'enrichir encore plus pendant que les pauvres devenaient de plus en plus pauvres. Ce pays se vantait d'être un grand défenseur des droits de l'homme tout en soutenant de dangereux dictateurs et en poussant à leur perte d'autres pays au nom du profit. »

Son jugement est féroce et sans appel : « Un de leurs présidents les avait jetés dans une longue guerre désastreuse justifiée par des mensonges, et tout en le sachant ils l'ont réélu. »

Toujours dans la bouche de Rachid : « Ils se disaient chrétiens, mais il n'y avait rien de chrétien dans leur attitude. Leurs seuls dieux étaient l'argent, le sexe et les divertissements abrutissants. Rien ne les intéressait à part s'acheter une plus belle voiture, de plus gros seins, ou récolter plus de likes sur leur page Facebook : c'était pour ce genre de choses qu'ils vivaient, et pourtant ils avaient le toupet de nous mépriser et de critiquer notre mode de vie. Ces gros imbéciles paresseux se remplissaient la panse et l'esprit de cochonneries au point de faire de leur ignorance une fierté et une vertu. C'était cela, le comble de la démocratie : cette idée démente que les gens ignorants devaient avoir autant voix au chapitre que les gens éclairés. Que des votants mal informés étaient aussi légitimes que des votants dotés de la compétence de juger… »

Malgré les extraits qui précèdent, Raymond Khouri fait comprendre aux lecteurs qu'à défaut d'être parfaite, la démocratie est un bien meilleur choix qu'une dictature. Que cette dernière ne voit pas des hommes plus honnêtes diriger un état, s'il y en eut dans l'histoire, ils furent des exceptions, mais qu'au contraire, la dictature favorise l'arbitraire, la corruption et suscite des craintes qui poursuivent les gens jour et nuit. Et quand une dictature est de nature religieuse, rien ne semble pouvoir y mettre un terme puisque ceux qui détiennent le pouvoir sont les porte-paroles de Dieu. C'est aussi un empire qui restreint très fort les libertés de la masse de la population en multipliant les interdits religieux qui ne semblent pas affecter de la même manière les puissants avec qui Dieu semble se montrer bien clément !

Si les livres de six cents pages ne vous font pas peur, sachant qu'une fois plongé dans le récit les pages se tournent toutes seules, plongez dans « le Secret ottoman ».
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Cela faisait plus de trois ans que je n'avais plus lu un livre rédigé par Raymond Khoury. Pas parce que je n'avais pas aimé ma première lecture "Le dernier Templier", que du contraire ! Mais tout simplement parce que je n'y avais pas pensé et qu'au vu du nombre de sorties littéraire annuelles, il est difficile de revenir régulièrement vers un même auteur. Surtout pour moi, qui choisis mes lectures simplement sur base d'un titre ou d'une couverture qui me parle, et non pas sur base du nom de l'auteur ou de la lecture du quatrième de couverture (que je ne lis jamais d'ailleurs). Autant dire qu'en règle générale, je n'ai aucune idée de ce que je vais découvrir en tournant les pages des différents livres que je lis.

Autant vous dire que pour "Le secret Ottoman", ce sont la couverture et surtout le sous-titre "Et si une découverte pouvait changer le monde ? Son futur, son présent, et même ... Son passé" qui ont attiré mon attention.

Et, bien m'en a pris, car je n'ai pas été déçu avec cette uchronie qui débute sur le simple postulat : comment aurait évolué notre monde occidental si les Ottomans avaient pris Vienne en 1683 ?

À partir de là, le lecteur est embarqué dans une aventure incroyable dans laquelle il va faire des sauts entre le monde contemporain et la période du second siège de Vienne. Ce roman nous apprend une multitude de choses sur cette époque ainsi que sur la culture ottomane. Un régal si tout comme moi, vous adorez apprendre l'histoire, mais que les cours d'histoire vous ont toujours déplus.

Un livre que je vous recommande donc si vous aimez les uchronies ainsi que si vous aimez qu'un livre, en plus de vous procurer un plaisir de lecture, vous permette de parfaire votre culture générale.

Du tout bon selon moi !
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Paris 2017 Kamal est un policier intégre qui appartient à un service qui traque les dissidants. Sauf que ce n'est pas notre Paris mais un Paris sur lequel règne un sultan et la religion musulmane comme sur l'ex empire ottoman. Son frère est anesthesiste et sa belle soeur Nisrine, avocate. Dans l'opposition au pouvoir, ils sont fachés avec Kamal qui représente ce pouvoir qui tend à dévier vers la tyrannie.
Un soir Ramazan assiste l'opération d'un homme mystérieux qui le menace avant de sombrer anesthésié. Avec Nisrine, il va découvrir que cet homme vient du passé, il a découvert une mystérieuse incantation qui lui a permis de voyager dans le temps et de modifier le passé pour le refaire à sa convenance. C'est ainsi qu'au XVIIéme siecle il a fait en sorte que les ottomans remportent la bataille de Vienne et conquierent l'Europe. Trois siecles de domination ottomane sur l'Europe ont suivi.
Trés vite, les autorités vont découvrir ce patient atypique et lors de leur intervention à l'hopital tout va tourner mal, très mal pour Nisrine et Kamal.
En fuite, ils vont devoir prendre des décisions radicales pour échapper à leurs poursuivants.
Course poursuite éffrénée qui passe de 2017, à 1935 et finalement 1683/
Autant la description de ce Paris uchronique semble plutot bien fait et cohérent, autant la description du siege de Vienne est documenté, réaliste et apre.
D'ailleurs tout le roman est particuliérement bien documenté.
Scénario parfait d'un futur film. Page turner, oui trés certaienement mais avec des personnages bien trempés, et recéle quelques reflexions sur la démocratie plutôt pertinentes.
Bref finalement un vrai plaisir de lecture.

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Et si les Ottomans avaient pris Vienne ?

Ce roman est une uchronie qui développe l'hypothèse d'une victoire turque à Vienne en 1683. le plus grave ne serait pas la disparition du croissant parmi les viennoiseries.

Non seulement l'Autriche et la Pologne, mais toute l'Europe de l'ouest est conquise. le chef-lieu de la province France, Paris devient un séjour enviable.

Les siècles passent, mais d'une tout autre façon que celle que nous avons apprise à l'école. L'Islam est religion d'État avec ses bienfaits et ses contraintes ; la culture y est orientale : architecture, instruction, science, organisation sociale, etc. Les sultans se succèdent plus ou moins progressistes, plus ou moins conservateurs...

C'est dans ce contexte que se déroule une enquête policière menée par Kamal et Taymour, une histoire d'amour et quelques petits voyages à travers le temps.

Imaginez ce qu'aurait pu donner la vie de tous les jours dans le Paris du XXIe siècle où l'on aurait mixé culture française et ottomane alors que des événements historiques, comparables à ceux que nous avons pu vivre ces dernières décennies, ont lieu. Mais qui sont les coupables et les honnêtes gens lorsqu'il s'agit , par exemple, de détruire ou préserver les vestiges antiques ?

Un récit imaginatif, documenté, qui donne à méditer. J'ai beaucoup aimé.
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Et si l'on modifié le cours de l'Histoire. C'est ce qu'a fait un mystérieux personnage dont le corps est couvert de tatouages. Il a aidé Mehmed IV, Sultan de l'Empire Ottoman en 1682 a gagné la bataille de Vienne et ainsi de changer l'avenir, si bien qu'en 2017, la ville de Paris fait parti de l'Empire Ottoman…

Passionnant, rythmé, ce roman ne nous laisse pas le temps de reprendre notre souffle et nous n'avons qu'une envie connaitre la suite et bien évidemment le dénouement avec un intérêt constant qui ne faiblit à aucun moment. D'une certaine manière l'épilogue m'a fait pensé à la fin du film « la planète des singes » (celui de 1968). Un excellent thriller épicé d'uchronie et de voyage dans le temps nous offre un fort agréable moment de lecture.
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Citations et extraits (28) Voir plus Ajouter une citation
"Les États meurent quand ils deviennent trop démocratiques, parce que, lorsqu’on laisse à des gens ordinaires le soin de choisir leurs dirigeants, ils finissent toujours par mal voter. Ils font des choix désastreux pour la simple et bonne raison qu’ils préfèrent élire des personnes qui leur ressemblent, qui reflètent qui ils sont vraiment. Et il faut s’y faire, l’humanité n’est pas l’espèce la plus noble sur terre… Nous sommes même épouvantables. Nous sommes égoïstes, intéressés, cruels, racistes…" (p. 474)
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Kamal lança un regard réprobateur à son coéquipier.
Le capitaine poussa un soupir résigné.
— Bien, dans ce cas…
Il désigna un homme assis sur un banc non loin du pont. Deux policiers l’encadraient.
» Vous voyez cet homme ? Il était en train de pêcher du haut du pont Osman. Il a vu passer le corps qui flottait entre deux eaux. Il nous a avertis. La brigade fluviale a posé des filets ici, en bas de ce pont, et l’a récupéré.
Kamal s’assit sur ses talons pour examiner de plus près la victime. Il remarqua aussitôt quelque chose. Une nette meurtrissure autour du cou. Par ailleurs, il n’y avait pas de spasme cadavérique, même si cela n’avait rien d’exceptionnel. En tout cas, ce n’était ni un accident de baignade ni un suicide.
— Je suppose qu’il n’avait pas d’identification, dit Taymour. Vous avez bien regardé partout ? Vraiment partout… ? insista-t-il lourdement avec un clin d’œil.
Ignorant son partenaire, Kamal demanda :
— Le légiste a pu établir l’heure de la mort ?
— Récente, répondit le capitaine. Il n’est pas resté longtemps dans l’eau.
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La Rose blanche, les contestataires, les anarchistes comme Azmi qui veulent renverser le Divan. Il faut les arrêter, je ne remets absolument pas ça en cause. Mais le reste ? Ils font un procès à un animateur de la radio parce qu’il a mal parlé du fils du beylerbey en mentionnant ses affaires immobilières, un professeur d’université s’est fait renvoyer parce qu’il avait donné un cours sur les avantages de l’énergie solaire… On a même jeté en prison deux marionnettistes pour « incitation à l’anarchie » (il mima des guillemets en l’air), simplement parce que leur spectacle faisait le lien entre l’abandon des contrôles antipollution industriels décidé par le sultan et les usines du grand vizir qui ont empoisonné toute une ville.
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La seule chose qui comptait, c’était de gagner de l’argent, lâcha-t-il, animé par un mépris qui ne demandait qu’à s’exprimer. Peu importait comment on s’enrichissait, du moment qu’on ne se faisait pas prendre. Plus on était corrompu est sûr de soi, et plus on était admiré. Les dirigeants américains étaient tous des menteurs, des tricheurs, des vendus. On entrait en politique par intérêt, pour se remplir les poches et pour se gaver de pouvoir. Les banquiers et les industriels finançaient les élus pour qu’ils les aident à s’enrichir encore plus pendant que les pauvres devenaient de plus en plus pauvres. Ce pays se vantait d’être un grand défenseur des droits de L’homme tout en soutenant de dangereux dictateurs et en poussant à leur perte d’autres pays au nom du profit.
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"La démocratie c'est deux loups et un agneau qui votent pour décider ce qu'il y aura au déjeuner." Comment croyez-vous que l'histoire se termine ?
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