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EAN : 9782264035097
224 pages
10-18 (21/02/2002)
3.82/5   118 notes
Résumé :
Le revolver volé à l'un des "clients" de sa sœur par Pino, entraînera ce gavroche impénitent et mal aimé dans une suite d'aventures extraordinaires qui le mèneront, durant la période de l'occupation allemande et de la guérilla des partisans italiens contre les allemands et les fascistes (septembre 1943 - avril 1945), au maquis, dans une région indéterminée de la Riviera ligurienne.
Il y fera connaissance de personnages étonnants: Loup Rouge, le Marle, les qua... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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Italo Calvino nous parle de la guerre et de la résistance en Italie à travers les yeux de Pino, enfant qui est à la recherche d'un ami, un vrai , un ami à qui il pourrait partager son secret, celui de l'endroit où les araignées pondent leurs oeufs, endroit qui sera également celui où il cachera le pistolet volé à un allemand .
Pino, est un enfant qui ne trouve pas sa place. Auprès des enfants, il se fait rejeter et les adultes ne le prennent pas au sérieux. Il côtoie des personnages tous hauts en couleur, et trouvera en la personne de « cousin » celui qui lui fera vivre des aventures dans le maquis et qui lui permettra de reprendre confiance en l'humanité.
Pino est un filou, débrouillard, sa gouaille est exceptionnelle et on s'y attache dès les premières pages.
Italo Calvino nous fait partager à travers ce roman un peu de son expérience puisqu'il va quelques années auparavant s' engager et se battre auprès des brigades Garibaldi.
Merci à Michfred qui est à l'initiative de ma lecture :-)
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Après   Zazie dans le métro,  voici Pino dans le maquis!

Pino est un gamin du carrugio, le bas quartier de Gênes : la langue bien pendue, le verbe haut et...coloré,  il se moque de tout et de tous.

De sa soeur qui se prostitue aux Allemands,  des mouchards du café qui roulent des mécaniques en parlant de résistance, mais qui baissent d'un ton devant les bérets noirs, des autres mômes qui ne connaissent rien à la vie , de la police qui échoue à garder en cage ce moineau  insolent, cette frétillante anguille..

Il est pourtant bien seul, Pino, malgré ses bravades et sa gouaille.

Trop mûr pour les gosses, trop môme- et trop franc - pour les adultes retors.

 Il rêve d'un copain, ou mieux d'une bande de copains avec qui partager son secret: un lieu connu de lui seul, dans les collines avoisinantes : le sentier des nids d'araignée.

Le lieu se charge d'un pouvoir supplémentaire quand Pino y cache un P. 38, qu'il a dérobé,  par défi ,  à un marin allemand, client de sa soeur.

Prouesse périlleuse et butin encombrant.

Les enfants mettent tout leur sérieux dans ce qui leur paraît un jeu sans conséquence, les adultes tournent  en dérision les conséquences de leurs jeux dangereux.

Pino , fugitif et recherché,  se voit bientôt contraint de rejoindre le maquis des partisans communistes.

Une bande de copains d'un nouveau genre, même s'il tombe sur une équipe de pieds nickelés assez folklorique!

Notre gavroche génois n'a pas les yeux dans sa poche, et rien ne lui échappe. Entre des "terroni" sardes dont les surnoms- le duc, le marquis, le baron..-  ont semblent-ils inspiré le malicieux Calvino, de futurs "commissaires du peuple" , discipliné et doctrinaire comme Loup Rouge, ou philanthrope et pédagogue comme Kim,  un maquisard de sac et de corde comme  le Marle, commandant concupiscent et suicidaire, ou un tueur silencieux et fraternel  comme le Cousin,  le jeune Pino ne sait plus où  lancer ses lazzi!

Ni à  qui se fier, pour partager , enfin, avec lui,   le secret des nids d'araignée. ..

Délaissant sa veine fantastique, Italo Calvino évoque avec poésie et tendresse une page de l'histoire italienne qu'il connaît bien: les maquis de partisans résistant aux Allemands nazis et aux fascistes italiens, dans les collines de Ligurie, en 1944, près de Gênes.

Mais c'est à  travers les yeux d'un gavroche des quartiers, d'un zazou des collines, d'un sacripan au coeur tendre prêt à donner sa cache, son P. 38 et son affection au premier coeur un peu fraternel, qu'il nous parle de sa résistance .. ce qui fait toute la différence!

Si la trame est historique (et certainement autobiographique),   la fantaisie de Calvino s'est attaquée à  un autre sujet : l'enfance nue, pour reprendre un titre de Maurice Pialat.

Oui, il y a du Pialat, du Truffaut, du Hugo, du Queneau et même du Salinger dans ce petit "catcher in the rye" italien!

Drôle, touchant, piquant, profond - pas seulement historique !

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Lu en VO
Le sentier des nids d'araignées raconte l'histoire de Pin, un garçon orphelin à la charge de sa soeur, prostituée dans un quartier pauvre d'une ville de la côte ligure. le roman se déroule sous l'occupation allemande et la Résistance.
Pin est laissé à l'écart par les garçons de son âge à cause de l'activité de sa soeur
qui se vend à tous. Il recherche la compagnie des adultes qui fréquentent le bar de son quartier.Lesquels lui demandent de chanter ou de raconter des blagues.Pin se prête au jeu,force sur la vulgarité et les ragots,mais son jeune âge ne lui permet pas de s'insérer vraiment. Bien qu'il donne l'apparence d'un garçon sûr de lui,il est en réalité fragile et demandeur d'affection.
Il se réfugie dans un coin,près du torrent,sur un sentier où les araignées font leurs nids. Cet endroit devient,dans son imagination,un lieu enchanté et fabuleux,connu de lui seul,mais qu'il aimerait pouvoir montrer à quelqu'un qui serait un véritable ami.
Pin dérobe le pistolet d'un client de sa soeur,un soldat allemand,et le cache dans son sentier.
Cet acte déclenche une série d'évènements qui le mettront en contact avec les allemands,la prison et les Résistants avec lesquels il s'installe.
Les expériences vécues,la vision de la guerre,des trahisons et de la mort nous montrent,à la fin du livre,un personnage plus mûr et responsable.
L'idée de Calvino de décrire la guerre vue par un enfant est intéressante parce que les faits sont vus avec simplicité et ingénuité.
A travers les yeux de ce petit protagoniste le lecteur perçoit toutes les peurs de la guerre.
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Premier roman de Calvino, cette histoire de Résistance vu à travers le regard d'un petit garçon porte déjà la marque du regard décalé que l'auteur ligure posera sur le monde dans toute sa production.

Impossible dans l'immédiat après-guerre d'écrire un roman porté par autre chose que l'idéal politique que les anciens Résistants espèrent voir émerger de la tragédie des 20 années du fascisme et des années de guerre. Mais Calvino, qui a participé activement à la Résistance, refuse d'en faire un portrait idéalisé. Ainsi il confie le récit à Pin, un petit garnement qui n'a plus que sa soeur, une prostituée qui fraie avec les Allemands. Il aime jurer, faire rire les hommes qui fréquente le seul bar du village et un soir, il accepte le défi qu'ils lui lancent. Il parvient ainsi à voler le pistolet de l'un des clients allemands de sa soeur et s'enfuit du village.
Alors au gré des chemins, il rencontre les hommes qui ont pris le maquis, se joint à eux, souvent sans comprendre les enjeux de leurs actions et de leurs discours.
Calvino parvient en définitive à nous raconter ce qu'était la vie des Partigiani, à rendre compte de ce pour quoi ces hommes (et ces femmes) se sont battus, en ne dissimulant ni les difficultés, ni les lâchetés, sans didactisme, grâce au regard espiègle et emprunt de magie de Pin. Qui dissimule ses trésors là où les araignées font leur nid.
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En 1945, Italo Calvino, qui a combattu avec les partisans dans les montagnes de Ligurie, commence un roman sur la Résistance. Il choisit de l'aborder, « pour ne pas se laisser impressionner par le sujet, de manière oblique » (Préface de 1962), et adopte le point de vue d'un enfant. D'un enfant pas comme les autres, puisque sa soeur est prostituée : il sait déjà presque tout des hommes, et, blagueur à la jolie voix, il aime les amuser et les émouvoir au café du coin. Un jour, il les trouve en train de conspirer avec un étranger. Ils lui font reproche de sa soeur, dont le principal client est un sodat allemand, et lui demandent sèchement de filer, à moins de leur apporter son pistolet. Ils n'ont dit cela que pour se débarrasser de lui, mais il les prend au mot. Seulement, quand il vient retrouver ses hommes avec le pistolet de l'Allemand, ils semblent si hésitants et il a tellement honte d'eux qu'il décide de le cacher sur les collines…
L'histoire est lancée, magnifiquement. Même si le lecteur s'interroge : ce point de vue d'enfant ne vaut sans doute que pour les premiers chapitres… ? Ce petit est trop naïf, trop obsessionnel, trop isolé de tout pour que cela tienne jusqu'à la fin !
Mais c'est justement le défi de Calvino : s'en tenir presque strictement à lui. [Il se fait donc gauler par les Allemands, interner, et rejoint un maquis un peu étrange, ramassis de bras-cassés et de loosers.] Et le petit demeure fidèle à lui-même, avec ses blagues répétitives et sa naïveté inchangée. Ce n'est pas le moment de rêver d'un roman polyphonique !
Calvino essaie de compenser en changeant de ton. [L'évasion de la prison fait penser à un roman de la bibliothèque verte d'autrefois : pour s'évader, il suffit au compagnon du petit, véritable lutin superman, de sauter depuis le haut d'une terrasse pour se retrouver en liberté, tandis que l'enfant se laisse glisser le long de la gouttière…
Plus loin, on pense à une scène affadie de Noces de sang de Pablo Neruda : tandis que le petit égrène les couplets d'une chanson mélancolique, le chef se rapproche de la femme du cuistot, la seule du camp : ils mettent ensemble des fagots dans le feu, sans faire plus attention à rien qu'à leur mains qui se rapprochent, et la grange se met à flamber…]
La bibliothèque verte, Neruda...
D'autres pages se veulent oniriques, comme le remarquait Pavese dans une des premières recensions du roman.
Mais la vérité est plutôt que tout part à vau-l'eau comme le bataillon des bras-cassés qu'a rejoint le petit… Réflexions du jeune commissaire politique, bon communiste qui espère un jour ne plus jamais dire ni penser : « peut-être ». Scènes d'amour au milieu des combats, nouvelles chansons du petit sur fond de vengeance entre hommes. Rien ne convainc vraiment, et pas non plus la tentative désespérée autant qu'artificielle de clôture du roman.
Calvino a eu beaucoup de chance de rencontrer Pavese, et que celui-ci soit allé dans sa critique au-delà de ces défauts de jeunesse !
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Kim pense à la colonne d'Allemands et de fascistes qui progresse peut-être déjà dans la vallée, marchant vers cette aube qui verra la mort fondre sur eux du sommet des montagnes. "C'est la colonne des gestes perdus, se dit-il. En ce moment, un soldat réveillé par un cahot du camion pense: "Je t'aime, Kate. " Il va mourir d'ici six ou sept heures; nous le tuerons. Même s'il n'avait pas pensé : "Je t'aime, Kate", ç'aurait été la même chose. Tout ce qu'il fait et pense est perdu, rayé de l'histoire.
"Moi, au contraire, je marche dans un bois de mélèzes et chacun de mes pas est de l'histoire; je pense: "Je t'aime, Adriana", et c'est de l'histoire et cela a de grandes conséquences, car j'agirai demain au combat comme un homme qui a pensé : " Je t'aime, Adriana."
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Pin chemine par les sentiers qui tournent autour du torrent, des terres abruptes que personne ne cultive. Il y a là des chemins qu'il est seul à connaître et que les autres mourraient d'envie de connaître aussi : il s'y trouve même un endroit où les araignées font leur nid, peut-être même de toute la région. Jamais aucun garçon n'a entendu parler d'araignées qui font leur nid, sauf Pin.
Peut-être qu'un jour Pin rencontrera un ami, un vrai ami, qui le comprendra et qu'on puisse comprendre ; alors il lui montrera, mais à lui seul, l'endroit où se trouvent les nids des araignées. C'est un raccourci pierreux qui descend au torrent entre deux parois de terre et d'herbe. Là, parmi l'herbe, les araignées creusent des terriers, des galeries tapissées d'un ciment d'herbe sèche; mais ce qui est merveilleux, c'est que ces terriers ont une petite porte de cette même boue sèche, une petite porte ronde qu'on peut ouvrir et fermer.
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A certains moments, on se met à parler de la guerre, on se demande quand elle a commencé et qui l'a voulue, quand elle finira et si ce sera mieux ou pire qu'avant.
Pino ne sait pas trop quelle différence il y a entre les périodes où il y a la guerre et celles où il n'y en a pas. Il lui semble bien avoir toujours entendu parler de la guerre depuis qu'il est né; seuls les bombardements et le couvre-feu sont venus plus tard.
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A présent Kim chemine seul au long des sentiers, avec sur l'épaule cette petite arme toute mince qui ressemble à une béquille brisée: "le Sten" tout le reste ne sert à rien. Dans les ténèbres, les troncs d'arbre prennent d'étranges formes humaines. Sa vie durant l'homme porte en lui ses peurs d'enfant. Peut être bien se dit il que j'aurais peur si je n'étais pas commissaire de brigade. Ne plus avoir peur, c'est là le but suprême de l'homme.
Et, de temps en temps il lui semble marcher dans un monde de symboles, comme le petit Kim marchait à travers l'Inde, dans un livre de Kipling qu'il a si souvent relu quand il était enfant.
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Pino a l'air tellement hypocrite qu'on le croirait élevé par les prêtres.
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Videos de Italo Calvino (56) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Italo Calvino
Toute sa vie, il a repoussé les limites du roman avec fantaisie et malice. Voici l'histoire d'Italo Calvino, l'un des plus grands écrivains italiens du XXe siècle, né il y a un siècle.
#italocalvino #litterature #cultureprime
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