Merci beaucoup à Fifrildi de m'avoir fait découvrir ce songe.
Je ne savais pas que
Johannes Kepler avait écrit un récit de ce genre. Il s'agit d'un mélange de genre (de notre point de vue qui aime bien compartimenter) entre conte et sciences, se servant l'un de l'autre.
Le conte est le rêve que fait Kepler, qui s'imagine dans la peau du jeune Islandais Duracotus qui après des péripéties, se retrouve au Danemark où il apprend l'astronomie auprès de
Tycho Brahé. de retour chez lui, sa mère qui se trouve être une magicienne le présente à un démon qui le propulse sur la Lune.
Ici la science prend le pas sur le conte. Et Kepler décrit par les mots de Duracotus comment on voit le mouvement de la Terre, du soleil, des planètes et des étoiles depuis la Lune. Une initiation à la relativité du mouvement chère à
Galilée.
Ces descriptions sont quelque peu ennuyeuses, je l'avoue. Mais leur objet est bien évidemment d'appuyer les thèses nouvelles de l'ordonnancement de l'univers, mises à mal par l'Église. L'imaginaire reste présent cependant, à travers les conjectures sur le climat et les populations de la Lune. Lune, Terre, on ne prononce pas ces mots qui ne font sens que sur Terre. Ici les astres ont d'autres noms.
Apparemment le Songe circula beaucoup à son époque, et Kepler lui attribue la cause de l'accusation de sa mère en tant que sorcière. Il dut lutter longtemps pour parvenir à la libérer.
Un texte historique important, donc, marquant une étape du combat de la raison contre l'obscurantisme. Un combat qui, on le voit de nos jours, ne finira jamais.