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EAN : 9782818977903
72 pages
Bamboo Edition (04/03/2020)
3.92/5   130 notes
Résumé :
"La vie est un voyage, pas une destination."

À Reclesme, dans un petit village au cœur de la France, Abel vit seul avec son chien, ses deux vaches et ses brebis. Il n'a jamais quitté son village. Pourtant, toute sa vie, il a rêvé de parcourir le monde, et imaginé de lointains voyages. En ce mois de septembre, et ce malgré son âge, Abel a décidé de partir en Éthiopie.
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Dans la ferme héritée de ses parents, Abel mène une vie routinière. Une vie qu'il n'a pas vraiment choisi car, ses frères tous partis, il a bien fallu que quelqu'un reste dans la propriété familiale, éloignée du village de Reclesme. Levée aux aurores pour s'occuper de ses chèvres et quelques vaches, puis de la terre. Dans la journée, il se rend au village où là aussi, il a ses habitudes. Un petit morceau de saucisson sec chez la bouchère ambulante qui ressemble tant à sa maman, un petit saut à l'épicerie qui fait office de relais-poste. Aujourd'hui, d'ailleurs, il vient y récupérer un colis. Un guide de voyages qui viendra compléter les nombreux autres bien rangés sur les étagères de sa bibliothèque. Car, depuis toujours, Abel rêve d'un ailleurs et de grandes escapades, d'exotisme et d'océan. Et si les hommes du bar aiment à se moquer de lui en l'appelant "le capitaine", le vieil homme sait, lui, qu'un jour, il partira loin d'ici...

Qu'il est touchant, cet Abel ! Englué dans sa vie, ce vieil homme, célibataire, solitaire, timide et isolé, ne rêve que d'une chose : s'envoler et partir. Mais pas facile lorsqu'on est coincé entre une ferme familiale et des bêtes dont il faut prendre soin. Avec ce premier scénario, Isabelle Sivan nous offre une émouvante histoire. Celle des rêves inassouvis, des regrets qui nous poursuivent, d'une solitude qui ronge, d'un drame qui se joue. Parfaitement séquencé au fil des saisons, cet album, empreint de tendresse et d'émotions, fait montre d'une grande justesse. Graphiquement, Bruno Duhamel nous offre de magnifiques planches d'une grande finesse. Que ce soit la campagne sous les nuages ou sous la neige, les pleines pages qui ouvrent un nouveau chapitre, les cases muettes empreintes de nostalgie ou de drôlerie.
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Quel vieux ronchon, cet Abel ! Mais on l'aime bien quand même.
Abel vit seul dans sa petite ferme où il élève quelques vaches et des chèvres. Paysan, il l'a été par défaut lorsqu'il a dû reprendre la petite exploitation familiale. Son truc à Abel, c'est de voyager. Son obsession, c'est d'imaginer ces voyages lointains qu'il espère bien réaliser un jour. En attendant, il s'évade à travers les guides touristiques. Au village, on se moque d'Abel et de sa marotte. Pourtant, malgré son sale caractère, il nous émeut, ce vieux grognon qui perd ses moyens lorsqu'il achète un bout de saucisson à la jolie charcutière.
Tout en gris et blanc, les dessins sont superbes et les paysages saisissants. Juste quelques taches de couleur lorsqu'on se faufile dans les rêves d'Abel.
La vie à la campagne est très bien croquée, c'est rude et sans concessions. le temps s'écoule lentement au rythme des saisons. On a de la peine pour le vieil homme qui a des rêves trop vastes pour son coin de campagne.
C'est sobre, avec peu de dialogues, mais l'histoire fonctionne à merveille et on n'a qu'une envie, c'est de s'embarquer avec Abel pour un curieux voyage.
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Quel ravissement ! Je suis tombée d'abord sur les dessins avant de me plonger dedans, car oui, on n'a qu'une envie, faire partie du décor, se fondre dedans tant les paysages sont beaux, faits de bleu, noir et blanc mais paradoxalement si colorés. C'est que monsieur Abel fait de beaux rêves !

Monsieur Abel, ce vieux bougon de fermier, quasi mutique et bien solitaire, n'a qu'un rêve : partir à la découverte du monde, voyager, quitter ce petit lopin de terre où il est prisonnier à vie car il doit maintenir ce qu'il reste de la ferme parentale que ses frères ont délaissée.
Monsieur Abel qui n'a jamais osé faire ou dire les choses qui lui tenaient à coeur.
Peu à peu, on entre en empathie avec ce vieux râleur car si au départ il semblait bien antipathique, on devine sous son aspect refouloir toute l'étendue du poids des convenances et celui des rêves inassouvis. Et puis, on n'aime pas les braves gens qui s'ennuient au village et qui se moquent du rêveur.

C'est une petite histoire toute simple, mais ô combien révélatrice du comportement de tout un chacun qu'il faut essayer de combattre pour ne pas oublier que « le prodigieux spectacle de la vie continue et que tu peux y apporter ta rime »... ou alors, « le plus beau voyage n'est-il pas celui que tu ne feras pas » car ton imagination est bien au-delà de la réalité...

Amis lecteurs, le choix vous appartient et je vous invite grandement à vous pencher sur cette BD autant pour la qualité de son scénario que pour celle de ses dessins.
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Le voyage d'Abel est celui d'un vieux monsieur, un vieux paysan qui garde ses chèvres, trait ses vaches, mais il ne le fait pas par choix. Ses frères sont partis de l'exploitation familiale et il s'est senti le devoir de rester. Lui, il aurait rêvé d'une autre vie, être capitaine d'un bateau, alors il voyage mais uniquement dans sa tête. Il commande des guides touristiques sur des villes, des pays et il se prend à rêver mais il ne s'autorise pas à aller au-delà.
On apprend aussi qu'il a été amoureux de la mère de la vendeuse de charcuterie ambulante mais là non plus il n'a jamais osé lui dire.
Cet album est triste, émouvant et drôle par moment. On ressent les regrets de ce vieux monsieur, Abel qui aurait pu avoir une vie tellement meilleure s'il s'était autorisé à accéder à ses souhaits profonds. Et puis finalement... !!!
Il ne faut jamais renoncer à ses rêves, il faut y croire et ce jusqu'au bout.
Les dessins me plaisent beaucoup, fins, soignés, un peu de couleur, du gris, du blanc, du noir des reflets bleutés et piis du rose, du jaune pour les rêves. C'est extrêmement bien fait. C'est un album qui touche, qui émeut.
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J'ai d'abord été surprise en découvrant que le récit est tout en nuances de gris, à quelques exceptions près, comme si le quotidien d'Abel était si morne que les couleurs n'y avaient aucune place. En effet, Abel s'est vu contraint, à la mort de ses parents, de rependre la ferme familiale dans un village isolé alors qu'il ne rêvait que de voyages lointains.

Et des années plus tard, il rêve toujours de voyage, ne songeant qu'au jour où il partira, bientôt : il vient de recevoir le guide touristique qu'il pose avec sa valise qui est prête, à côté de la porte... Et les saisons passent, la routine se poursuit entre le soin aux animaux à la ferme et les sorties au village pour les courses. Et la valise est toujours près de la porte...

On comprend alors mieux les railleries des villageois qui se moquent d'Abel et de ses projets de voyage car ils ont compris depuis longtemps qu'il ne partirait jamais.

C'est une histoire triste et touchante sur les rêves qui occupent toute une vie sans jamais se réaliser...

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critiques presse (4)
BDZoom
20 mars 2020
L’empathie qu’on a pour Abel tient aussi à la façon qu’a Duhamel de dessiner ses personnages, de ce trait une caricatural qui rend les coléreux presque drôles et les aigris quasi sympathiques. On se rappelle de Madeleine dans « Jamais », la mémorable casse-pied, ou de XX dans « Nouveau contact », albums qui soulignent d’ailleurs le goût de l’auteur pour les villages et les voyages.
Lire la critique sur le site : BDZoom
Auracan
12 mars 2020
Isabelle Sivan signe un récit sensible, construit par petites touches et tout en nuances. De son trait semi-réaliste, l'auteur parvient à donner au fermier bougon mais rêveur une allure sympathique qui participe à l'attachement du lecteur.On y retrouve le sens du détail du dessinateur au service, notamment, de fort beaux décors.
Lire la critique sur le site : Auracan
BDGest
06 mars 2020
Toujours dissimulée sous le pseudonyme d'«Isabelle Sivan», Lisa Belvent épluche un thème délaissé et ignoré par beaucoup, mais néanmoins réel et douloureux, celui de la solitude et de l'ennui en milieu rural. Chronique d'une vie poignante, pleine de tendresse et de poésie, chacun se souviendra d'avoir, dans son entourage, connu, admiré et aimé un «Abel».
Lire la critique sur le site : BDGest
ActuaBD
22 décembre 2014
Le dessin de Bruno Duhamel est toujours aussi simple et efficace, mais alors que dans la très bonne série Les Brigades du temps (scénarisée par Kris), la couleur « aplatit » par moment son dessin, il n’utilise ici que du noir et des dégradés de bleu. Cette quasi bichromie donne au propos encore plus de poésie et nous rend exotique ce coin de campagne française.
Lire la critique sur le site : ActuaBD
Citations et extraits (22) Voir plus Ajouter une citation
"Je réponds ordinairement à ceux qui me demandent raison de mes voyages : que je sais bien ce que je fuis, et non pas ce que je cherche."
Montaigne
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Moi, ce que je voulais, c’est être marin. Prendre le large. Voyager : Conakry, Singapour, Tahiti… Bombay… A Reclesme, il y a eu un palmier, une fois… un seul… Il a crevé au premier hiver. Je ne pourrais pas en dire autant ! Les hivers, moi, je peux les compter. Y en n’a pas un seul que j’ai raté. Pas un. Depuis que je suis né, j’les ai tous faits, les hivers à Reclesme… C’est la poisse l’hiver. Déjà, rien que parce que j’suis né en hiver ! La mère, elle avait 40 ans quand elle a accouché. Autant dire qu’elle s’en serait bien passé. Ca, elle me l’a dit… et pas qu’une fois.
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- Alors, un timbre... Lequel, monsieur Abel ?
- Je voudrais le paquebot blanc.
- Je n'ai plus de paquebot, monsieur Abel... c'était la collection de l'an dernier.
- C'est quoi, la nouvelle collection ?
- Les animaux de la ferme.
- Vous n'avez rien qui fasse un peu plus voyager que des percherons ?
- Prenez-en deux, vous pourrez faire un attelage.
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J'en voulais pas de ce boulot
Et voilà où j'en suis, maintenant...à cause des autres frères qui ont déguerpi. Pas fous...
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Y a de plus en plus de parisiens, dans ce patelin... ça doit les rassurer, les endroits où il ne se passe rien.
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