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EAN : 9782366240702
140 pages
Cambourakis (22/01/2014)
3.33/5   3 notes
Résumé :
Espagne, été 1963. Francisco Granado et Joaquin Delgado, deux militants anarchistes, sont condamnés à tort et sous de faux prétextes pour tentative d’attentat contre Franco. Dans cet album impeccablement documenté et habilement construit, où la touffeur de l’été madrilène participe de l’atmosphère tout à la fois exaltée et oppressante, les auteurs retracent le concours de circonstances qui a conduit à l’échec du projet d’attentat et à la condamnation à mort des deux... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Le bec des corbeaux est une bande dessinée exigeante, difficile d'accès, différente, étonnante, qui m'a pas mal déroutée dès le début, impression qui ne s'est hélas pas estompée tout au long de ma lecture. le sujet est pourtant intéressant : la BD porte sur un épisode douloureux de l'histoire de l'Espagne : la mise à mort de deux jeunes militants antifranquistes, Francisco Granado et Joaquin Delgado, le 17 août 1963. le bec des corbeaux entend réhabiliter ces deux anarchistes, accusés à tort d'un attentat, torturés et condamnés à mort dans une parodie de procès.

Mikel Begoña, le scénariste et Iñaket, le dessinateur, ont déjà travaillé ensemble sur Tristes cendres, album ayant pour personnage principal le célèbre photographe Capa. Avec le bec des corbeaux, ils choisissent de découper leur histoire en cinq chapitres avec (heureusement !) un dossier à la fin de l'album qui permet d'approfondir les faits évoqués par la BD. Ici, le lecteur est immergé dans un récit complexe, aux multiples détails qui fourmillent. Au lecteur de les assembler, selon tel ou tel indice, pour se frayer un chemin vers la lumière. Tâche difficile.

Le premier chapitre, « escargots de sortie » présente plusieurs personnages, sans liens apparents entre eux : Francisco, Avelino, surveillant au musée du Prado, et surtout Mariano Medina, célèbre monsieur météo de la télévision de l'époque, celui qui sera en quelque sorte le narrateur, bien qu'il ne soit pas d'accord ! Dès le début, les péripéties sont présentées « à la connaissance de l'attentif lecteur » et attentif, il faut l'être ici, tant l'histoire n'est pas facile à comprendre... Surtout que des êtres surnaturels, rôdant autour de la statue de Goya, s'immiscent dans le récit : ce sont trois sorcières, « soeurs fatidiques » qui vont intervenir à plusieurs reprises dans le récit pour sauver les futurs condamnés. L'histoire mêle donc éléments réels, étayés par le solide dossier et d'autres éléments renvoyant à la culture de l'Espagne qui rendent le tout un peu confus.

Le lecteur, en poursuivant sa lecture, assiste aux divers évènements menant à l'arrestation des deux protagonistes. Il doit croiser les pistes que le narrateur météorologue présente en évoquant les différentes organisations politiques de l'époque, dont la fameuse DI, Défense Intérieure, à tendance anarchiste, auquel appartient Francisco Granado et Joaquin Delgado. Il assiste aussi au procès, tronqué, qui verra les corbeaux triompher et la sentence tomber : la peine de mort par garrotage...

Cette BD m'a demandée beaucoup d'efforts. Vraiment pas évident à lire, même si, en relisant certaines planches très travaillées, j'apprécie les dessins ainsi que les couleurs, différentes selon que l'on suit tel ou tel personnage. Ainsi, les deux activistes Francisco et Joaquin sont représentés avec des couleurs jaunes, tandis que leurs ennemis, les partisans de Franco sont systématiquement éclairés par du bleu et du gris, voire du noir lors du procès. Ces couleurs apportent de l'énergie à l'ensemble mais j'ai eu tout de même du mal à suivre le fil de l'histoire. L'entrée de multiples personnages au sein de l'intrigue perturbe quand même pas mal la narration et même s'ils sont présentés dans le dossier final, j'ai eu du mal à les reconnaître tant peu d'éléments viennent cadrer leur entrée dans le récit. Après une première lecture, fastidieuse, mes autres tentatives d'adhérer au propos ne m'ont pas permis d'inverser ce point de vue : BD intéressante mais exigeante et difficile d'accès.
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Cet album a initialement été édité en langue espagnole puis a été traduit par Vanessa Capieu pour la publication française. Il est l'oeuvre de Mikel Begoña pour les textes et de Iñaket pour l'illustration. Tous deux sont nés à Bilbao et approchent de la cinquantaine. Il s'agit là, de leur deuxième ouvrage commun. Leur premier album intitulé « Tristes Cendres », date de 2011. Il relate la vie du grand reporter-photographe Robert Capa qui par son travail a valorisé le rôle des républicains pendant la guerre civile espagnole.
Nos deux auteurs poursuivent leur travail de présentation de l'histoire contemporaine et agitée de leur pays, en s'attaquant cette fois, à l'Espagne franquiste et ses 130 000 disparus, ses 180 000 exilés, ses 400 000 prisonniers, et aussi ses 60 000 personnes exécutées. Ils s'attachent particulièrement au sort de Francisco Granado et Joaquín Delgado, deux anarchistes exilés en France, accusés d'avoir perpétré un attentat qu'ils n'auraient pas commis.
Les auteurs nous décrivent l'Espagne franquiste, dictature soutenue par l'armée, la Phalange (parti nationaliste et fasciste) en y amalgamant, avec beaucoup de talent, des personnages fictifs et historiques. C'est en revenant sur ces tristes évènements de leur histoire nationale, qu'ils en profitent pour dénoncer les injustices et les exactions auxquelles conduisent inévitablement les régimes totalitaires.
Les vignettes sont toutes dessinées au trait noir et nimbées d'un fond de couleur tantôt bleuté, sépia, cuivre, kaki ou ocre, couleurs que Iñaket attribuent à différents groupes de personnages : le bleu pour les militaires, le jaune pour les anarchistes … Par ailleurs, une analogie peut être trouvée entre cette forme d'illustration et les premières images de la télévision des années soixante.
Le fil de la narration est extrêmement construit et élaboré. Il demande au lecteur de s'accrocher, voire même de relire souvent les pages qui précèdent et de s'astreindre, en plus, à de multiples allers-retours dans l'album. de nombreux indices sont présents pour éclairer la compréhension, toutefois, encore faut-il les déceler ou en saisir la complexité. J'en veux pour exemple, l'intrusion de ce Monsieur météo, Mariano Medina, qui au travers de ses prévisions dévoile les intentions inavouées de certains protagonistes et décrit le climat ambiant. le dossier, en fin d'ouvrage, qui récapitule les forces en présences, inventorie les personnages et décline les repères chronologiques est des plus utile pour parfaire la réflexion.
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critiques presse (1)
Sceneario
25 mars 2014
Le Bec des Corbeaux est une très belle surprise, un chef d'oeuvre du genre. C'est une livre que je vous invite à découvrir et qui vous passionnera autant que moi.
Lire la critique sur le site : Sceneario

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