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EAN : 9782213661377
590 pages
Fayard (03/11/2010)
5/5   3 notes
Résumé :

Treize ans après la publication du Livre noir du communisme et à l’occasion du quatre-vingt-dixième anniversaire du Parti communiste français, Stéphane Courtois s’interroge sur la nature de ce qu’il nomme le « bolchévisme à la française », sur son adhésion au marxisme-léninisme et à l’URSS. Pourquoi et comment a pu prospérer, au cœur de la démocrat... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Depuis la chute de l'U.R.S.S. en 1991, de nombreux historiens, dont Stéphane Courtois, ont pu compulser une foultitude d'Archives à Moscou durant la courte période pendant laquelle ces Archives ont été partiellement consultables, entre 1992 et 1994.

Le bilan de l'ouverture partielle des Archives est que cela a permis :
– D'une part, de renforcer l'exactitude de la réelle nature intrinsèquement Totalitaire donc criminogène du régime Communiste, en général ;

– Et d'autre part, cela a également mis en évidence la totale dépendance du P.C.F. (Parti Communiste Français) vis-à-vis de l'U.R.S.S., du 29 décembre 1920 (date de création du P.C.F. lors du Congrès de Tours, dans le cadre de l'Internationale Communiste fondée par Lénine en 1919) à 1960.
Et même après 1960, notamment sous la direction de Georges Marchais. Car en effet, Georges Marchais a complètement approuvé, entre autres, la décision du Parti Communiste d'Union Soviétique (P.C.U.S.), d'envahir l'Afghanistan, en 1979.
De plus, tout le monde se souvient de la fumeuse phrase de Georges Marchais dans les années 1980, concernant le : « Bilan globalement positif », pour caractériser l'ignoble régime Totalitaire Communiste Soviétique.
Et jusqu'à la rencontre entre Gorbatchev et Marchais au siège du P.C.U.S. à Moscou le 22 septembre 1989, pour approuver le soutien du P.C.F. à la politique de Perestroïka Gorbatchévienne.

Par conséquent, ce livre à travers l'énorme travail d'extraction des Archives, met en perspective le lien étroit qui a uni le P.C.F. et le P.C.U.S.. Notamment, le P.C.U.S. participait largement aux financements des multiples P.C. dans le monde, y compris à celui du P.C.F..
Il est donc officiellement établi, la complète connivence voire la totale soumission (exemple de l'obligation des autobiographies) des différents dirigeants du P.C.F. : Maurice Thorez, Jacques Duclos, Eugen Fried, André Marty, Benoît Frachon, Pierre Semard, Georges Marchais, etc., à Staline et à ses successeurs, le tout, au sein de l'Internationale Communiste (Komintern) ou 3ème Internationale et de l'adhésion à ses 21 conditions.

D'ailleurs, Stéphane Courtois démontre dramatiquement, l'importante influence qu'ont encore les Communistes en Europe, au 21ème siècle, puisqu'ils ont tenté de faire échouer, le vote obtenu à une faible majorité, de la condamnation « des crimes des régimes totalitaires Communistes », lors de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe qui s'est tenue le 25 janvier 2006. En revanche, la « Recommandation » complète du projet, elle, devant être votée au deux tiers des voix, a été rejetée (page 559) :

« Ils ont refusé de prendre acte d'un bilan désastreux et tragique, tant sur le plan économique, social et culturel que sur celui des droits de l'homme. Ainsi, encore le 25 janvier 2006, les communistes ont-ils fait bloc à l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe pour rejeter une « Recommandation » incitant à condamner moralement les « crimes des régimes communistes » et à honorer la mémoire des victimes par l'érection de monuments, l'ouverture de musées et la révision des manuels scolaires. »

Aujourd'hui, maintenant que le P.C.F. est mourant, Jean-Luc Mélenchon avec son Parti : le Parti de Gauche, dans le cadre du Front de Gauche (Alliance entre le P.C.F., le Parti de Gauche et la Gauche Unitaire issue d'une scission du N.P.A.), tente de réanimer le P.C.F..
De plus, il existe toujours en 2010, en France, des « avatars » d'extrêmes gauches du P.C.F., pour souffler sur les braises encore incandescentes de l'idéologie Marxiste-Léniniste (lutte des classes et dictature du prolétariat) : le N.P.A. (Nouveau Parti Anticapitaliste) représenté par Olivier Besancenot, le Parti L.O. (Lutte Ouvrière) représenté par Nathalie Arthaud et son ex-mentor Arlette Laguiller, etc..

Bref, l'objectif de tous ces Révolutionnaires Bolcheviques Français, étant de REPRODUIRE les horreurs du passé (les mêmes causes produisant les mêmes effets), en ressuscitant lors d'un futur hypothétique « Grand Soir » : l'Utopie Totalitaire Communiste !

Confer également, d'autres ouvrages aussi passionnants sur le même thème de Stéphane Courtois :
– Histoire du Parti communiste français, 2e édition ;
– Communisme en France : de la révolution documentaire au renouveau historiographique.
Lien : https://totalitarismes.wordp..
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Citations et extraits (58) Voir plus Ajouter une citation
Ainsi, le 26 novembre 1944, de Gaulle atterrit en URSS et conclut un traité d'amitié qui lui permet d'espérer à la fois rentrer dans le jeu européen et modérer les ardeurs communistes sur le plan intérieur. La contrepartie est, moralement coûteuse : la France est le premier pays à reconnaître de fait le gouvernement communiste en Pologne, ce pays pour lequel elle était entrée en guerre en 1939.
Simultanément, Maurice Thorez atterrit à Paris le 27 novembre. Or, le 19, il a été reçu au Kremlin par Staline, en présence de Molotov et de Beria. Le secrétaire général du PCF est alors dans une situation d'insigne faiblesse, résultat de son itinéraire depuis le pacte germano-soviétique du 23 août 1939. Fin septembre 1939, Thorez a entériné la nouvelle ligne du Komintern qui estimait que la guerre était une guerre "impérialiste" dans laquelle les communistes n'avaient pas à prendre position et devaient combattre leur propre gouvernement. Début octobre, il a déserté son régiment pour s'enfuir clandestinement en URSS. Le 28 novembre 1939, il a été condamné par un tribunal militaire à six ans de prison et, le 21 février 1940, il a été déchu de la nationalité française. A l'été 1941, en dépit de l'entrée en guerre de l'URSS et de l'adoption par le PCF d'une politique antinazie et patriotique, le général de Gaulle a refusé tout ralliement de Thorez à Londres. A Moscou même, Thorez vivait clandestinement sous le nom d'Ivanov et était tenu relativement à l'écart des affaires françaises, surtout quand, à l'hiver 1941, les services du Komintern durent quitter Moscou pour se réfugier en Asie centrale à Oufa. Ce n'est qu'au début de 1944 qu'il retrouva une certaine audience, mais très limitée, à Moscou. L'entretien que lui accorde Staline le 19 novembre 1944 est donc le signe du retour en grâce.
Cet entretien au sommet, qui a duré une heure trois quarts, concerne la politique du PCF et son articulation avec la politique soviétique. D'emblée, Staline critique durement le PCF : "Il lui semble que les communistes [français] n'ont pas encore compris que la situation a changé en France. Les communistes n'en tiennent aucun compte et continuent à suivre l'ancienne ligne alors que la situation a changé. [...] La situation est différente, ,nouvelle, favorable à de Gaulle. La situation a changé et il faut opérer un tournant. Le PC n'est pas assez fort pour pouvoir frapper le gouvernement à la tête. Il doit accumuler des forces et chercher des alliés. Il faut prendre des mesures afin que, en cas d'attaque de la réaction, les communistes puissent avoir une défense solide [...]. Si la situation change en mieux, alors les forces soudées autour du parti le serviront pour l'attaque". Et il ajoute : "Il faut créer des forces déterminées groupées autour du PC pour la défense et , quand la situation changera, pour l'attaque".
Staline donne des directives précises : éviter à tout prix de s'isoler, chercher des alliés chez les radicaux et même chez les socialistes, apparaître comme un mouvement large, camoufler si nécessaire son drapeau. Surtout, il ordonne à Thorez de mettre fin aux groupements armés communistes, de "les transformer en une autre organisation, en une organisation politique, et il faut cacher les armes". "Cacher" les armes, et non pas les rendre aux autorités.
Toutes ces réflexions de Staline montrent bien que le politique du PCF dans les mois de la Libération était bien d'attaquer le gouvernement du général de Gaulle en s'appuyant sur un rapport de force politique et militaire, le fait que les communistes aient été fortement armés étant un élément important du rapport des forces. En proposant un "tournant" - le mot est de lui -, Staline définit a contrario la politique antérieure. Et c'est bien lui qui propose - et donc impose - une nouvelle ligne que Thorez se contente d'entériner.
(Pages 204 et 205)
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Tout comme lors de l'entretien de 1944, c'est la politique du PCF et de la France qui est élaborée et proposée à Thorez dans ce bureau du Kremlin [lors de l'entretien entre Thorez et Staline le 18 novembre 1947]. Cela tendrait à prouver que les modes de fonctionnement de l'après-guerre ne sont guère différents de ceux de l'avant-guerre. En effet, les archives nous apprennent que, dès les années 1930, les orientations du PCF ont été systématiquement élaborées et imposées depuis Moscou, commandées qu'elles étaient par les impératifs de la politique étrangère de l'URSS. Il en fut ainsi du tournant vers le Front populaire amorcé par le PCF en juin 1934, puis de la décision de non-participation des communistes au gouvernement de Blum en mai-juin 1936 ; ou encore en mars 1938, à la suite de l'Anschluss, du refus opposé au PCF de participer à un large gouvernement d'union nationale dirigé par Léon Blum ; sans parler de la période allant du 23 août 1939 [signature du pacte germano-soviétique entre Hitler et Staline] au 22 juin 1941, puis après l'invasion de l'URSS par l'Allemagne.
Le moment le plus étonnant de l'entretien intervient quand "Thorez dit que les communistes français seront fiers du fait que lui, Thorez, ait eu l'honneur de s'entretenir avec le camarade Staline. Thorez remarque que, bien qu'il soit français, il a l'âme d'un citoyen soviétique. Le camarde Staline dit que nous sommes tous communistes et que cela veut tout dire". On comprend mieux, à travers cette remarque, le type de relation qui existait entre les deux hommes. Au-delà même de la soumission du secrétaire général du PCF, de sa déférence envers le "petit père des peuples", par-delà la croyance et l'aveuglement à l'égard d'Octobre 1917, c'est une relation quasi mystique qui relie Thorez au communisme soviétique : il se sent l' "âme" d'un Soviétique. Preuve, s'il en est besoin, qu'au fil de deux décennies les Soviétiques avaient réussi la mutation d'un ex-dirigeant socialiste et français en un membre à part entière du dispositif communiste international.
[...] Il est clair, alors, que la légitimité à laquelle se réfère Thorez n'est pas celle du suffrage universel et des intérêts de la nation, mais celle d'un système totalitaire qui a acquis en 1945 une dimension mondiale et dont le PCF n'est qu'un des éléments, d'ailleurs secondaire, aux yeux du maître.
(Pages 211 et 212)
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L'importance de cette notion [la "critique-autocritique"] tient à ce qu'elle instaure le principe de culpabilité générale et, par extension, de la présence permanente et générale de l' "ennemi de classe" : chez les autres et en soi-même. La critique vise les manquements dont les autres communistes se sont rendus coupables, et l'autocritique ceux dont est coupable le communiste qui critique les autres. La "critique-autocritique" est l'expression ritualisée de ce mécanisme fondamental du stalinisme qui veut que, à travers un système de rapports, de contrôle et de délation généralisé, chacun soit à la fois victime et bourreau. Bourreau, car celui qui critique peut livrer le critiqué à toutes les formes de la terreur, depuis le blâme au sein du parti jusqu'à la balle dans la nuque. Bourreau aussi, car celui qui s'autocritique peut s'envoyer ainsi lui-même à la mort, l'autocritique n'étant pas une protection automatique contre la terreur. Mais également victime, par l'autocritique, comme il vient d'être indiqué, mais aussi du fait de la critique des autres. Que l' "affaire du groupe Barbé-Celor" ait présidé à la mise en place dans le parti français du processus critique-autocritique n'est donc pas anecdotique. Cela nous signale au contraire que cette affaire est l'un des moments décisifs d'implication du PCF dans le phénomène totalitaire en cours de formation à Moscou.
La systématisation de la procédure critique-autocritique est étroitement liée à l'émergence d'une autre procédure qui, à nos yeux, est tout aussi caractéristique du moment totalitaire du PCF : la pratique de l'autobiographie sous toutes ses formes - le questionnaire biographique, l'autobiographie rédigée et la mise à la question devant les instances du Komintern. Les interrogatoires de Coutheillas, de Barbé puis de Celor, à Moscou, renvoient à la pratique inquisitoriale mise en oeuvre par le NKVD dès les années 1920.
(Pages 413 et 414)
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Si l'on savait que la politique du PCF dépendait largement de la stratégie d'ensemble élaborée à Moscou, les archives ont révélé à quel point cette dépendance était étroite. Grâce aux rapports d'Eugen Fried, aux archives du Secrétariat latin, aux radiotélégrammes échangés entre le PCF et le Komintern [l'Internationale communiste], on comprend que la politique non seulement d'ensemble, mais aussi quotidienne, du PCF était décidée par le Komintern avec, dans les affaires les plus importantes, une intervention directe de Staline, par l'intermédiaire de Manouilski puis de Jdanov.
Il en fut ainsi lors du lancement de la politique de Front populaire en mai-juin 1934. Il en fut ainsi lors de la décision, capitale pour les communistes français, de ne pas participer au gouvernement de Front populaire en mai 1936. Il en fut toujours ainsi, en mars 1938, quand Staline interdit au PCF de participer à un grand gouvernement d'union nationale après l'Anschluss [l'annexion de l'Autriche par Hitler]. Il en fut encore ainsi, au début de septembre 1939 [suite à la signature du pacte Germano-Soviétique], quand le Komintern intima l'ordre au PCF d'abandonner une ligne de défense nationale. Il en fut toujours ainsi, après le 22 juin 1941 [suite à la rupture du pacte Germano-Soviétique et l'attaque de l'URSS par l'Allemagne nazie], quand, par radiotélégraphie, Moscou donna l'ordre au PCF d'engager une résistance à outrance contre l'occupant allemand, y compris par la lutte armée immédiate.
Les études déjà menées à partir des archives du Komintern sur d'autres partis communistes - suisse, espagnol, belge - confirme les leçons de l'exemple français : la politique des principaux partis communistes était décidée par le Komintern, sous contrôle de Staline, et devait être acceptée avec soumission et appliquée avec la plus grande discipline.
(Pages 398 et 399)
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A la mort de Duclos en 1975, poussé par Jean Kanapa qui connaît fort bien les arcanes du mouvement communiste international, Marchais décide de prendre quelques distances avec Moscou ; il se lance dans l'aventure de l'eurocommunisme, une tentative des partis communistes français, italien et espagnol de promouvoir une politique commune. Les Soviétiques manifestent un fort mécontentement, mais Marchais tient bon ; il est vrai que la manne financière venue du Kremlin ne se ralentit pas, même en période de querelles de famille : de 1971 à 1990, le PCF a reçu 50 millions de dollars du PC soviétique.
Mais Kanapa meurt en septembre 1978 et, désormais soumis à la pression grandissante de Plissonnier, l'homme des Soviétiques, Marchais fait machine arrière ; impressionné par la poussée soviétique en Afrique - Angola, Mozambique, Ethiopie -, il considère alors que l'on vit l' "époque des révolutions" et que le socialisme va l'emporter sur le capitalisme ; c'est à l'automne 1978 qu'il marque sa rentrée dans le rang avec sa fameuse phrase sur le "bilan globalement positif" du système communiste. Emporté par son élan, il donne en janvier 1980, depuis Moscou, une interview télévisée où il approuve bruyamment l'invasion de l'Afghanistan par l'Armée rouge. Ayant ainsi étroitement lié son image à celle de l'Union soviétique, il va en subir les conséquences immédiates dans les sondages et enregistrer, lors de l'élection présidentielle de 1981, une lourde chute.
Les relations internationales de Marchais ne se limitaient pas à la politique ; elles prirent parfois une dimension plus personnelle - avec Ceausescu -, voire franchement amicale avec Fidel Castro et Todor Jivkov, les chefs des régimes communistes où il allait passer des vacances.
(Pages 380 et 381)
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Vidéo de Stéphane Courtois
Rencontre avec Stephane Courtois vous présente son ouvrage "Le livre noir de Vladimir Poutine" aux éditions Robert Laffont et Perrin. Entretien avec Christophe Lucet. En partenariat avec La maison de l'Europe de Bordeaux.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2664454/le-livre-noir-de-vladimir-poutine
Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
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