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EAN : 9782234077720
208 pages
Stock (19/03/2014)
2.93/5   78 notes
Résumé :
Depuis la mort de son mari, Celia tient le monde à distance. Propriétaire d'un immeuble à Brooklyn, elle a choisi ses locataires pour leur discrétion.Puis il y a l'arrivée de Hope, une belle femme un peu perdue, fuyant un mari infidèle. Lorsque Hope entame une liaison dangereuse et qu'un de ses locataires disparaît soudainement, Celia voit ses murs vaciller. L'équilibre précaire qu'elle était parvenue à construire vole en éclats et l'oblige à sortir d'elle-même.Amy ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (19) Voir plus Ajouter une critique
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A la mort de son mari, Célia a quitté leur appartement commun pour emménager dans un brownstone, un de ces anciens immeubles de Brooklyn, qu'elle a acheté et restauré avec soin. Une fois installée de façon spartiate dans un des appartements, elle a choisi minutieusement les locataires des trois autres. Son seul souci : préserver son intimité et celle des habitants de son immeuble. Célia garde ses distances, évite les contacts et n'a conscience de la présence des autres qu'à travers de menus bruits : l'ascenseur, les pas, parfois des voix. Elle vit désormais l'existence qu'elle s'est choisie, préservée, calme, entourée de Monsieur Coughlan, un capitaine de ferry à la retraite, Angie et Mitchell, un couple en déliquescence, et Georges, le professeur qui loge juste au-dessus d'elle. C'est lui qui, indirectement, va semer le trouble dans la petite communauté bien ordonnée. Georges a décidé de prendre une année sabbatique en France mais il ne veut pas lâcher son appartement et propose à Célia de le sous-louer à son amie Hope, une belle quinquagénaire qui vient d'être quittée par son mari, Hope qui tente d'oublier ses vingt-cinq années de mariage, qui s'étourdit et qui prend pour un amant, le beau Les, fougueux, violent...bruyant. Pour Célia, Hope est une intruse qui fait chavirer un équilibre durement acquis, qui envahit sa précieuse intimité, elle voudrait lui dire de partir mais ne peut s'empêcher d'être attirée par cette femme si différente d'elle.


''L'enfer, c'est les autres'' disait Sartre...Mais si l'on évite de trop s'en approcher, si l'on ne s'implique pas dans une relation, si l'on se retient d'éprouver un quelconque sentiment, alors peut-être que l'on peut de faire de la vie avec ces autres, non pas un paradis, mais quelque chose qui ressemble à la sérénité. C'est en tout cas le credo de Célia, propriétaire qui se veut efficace, présente pour régler les problèmes domestiques de ses locataires, mais effacée, voire froide quand il s'agit de rapports humains. Mais peut-on être heureux sans créer du lien ? Célia, de toute façon, n'aspire pas au bonheur mais à la tranquillité. Elle a aimé, elle a été aimée, elle a accompagnée son mari jusqu'au bout, elle a renoncé à la vie quand il est mort. Les sentiments, les sensations, le désir, la sensualité, tout cela a disparu avec son mari. Encore jeune et belle, elle se cache derrière une apparence austère. Tout le contraire de Hope sa nouvelle locataire, exubérante et terriblement vivante. Si elles sont à l'opposée l'une de l'autre, elles ont en commun d'avoir perdu leur mari et l'amour. Les souvenirs sont douloureux mais l'oubli semble impossible.
Si elles sont touchantes, ces deux femmes malheureuses qui tentent de faire croire le contraire, on a parfois du mal à comprendre leurs réactions. Tout au long du roman, Célia reste une énigme aux réactions souvent contradictoires. On a beaucoup de mal à s'y attacher et à la comprendre. Et plus que tout, on se demande où l'auteure veut en venir...Malgré une belle écriture, de belles pages sur le deuil, l'amour, la résilience, le roman n'emporte pas son lecteur qui reste sur le seuil du browstone de Célia.
Une jolie balade dans les rues de Brooklyn, deux portraits de femmes qui, s'ils ne sont pas transcendants, n'en révèlent pas moins quelques secrets de l'intimité féminine, mais des personnages secondaires fantomatiques et finalement une grande perplexité. Une lecture plutôt agréable mais qui ne soulève guère l'enthousiasme.
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On a tous, un jour, volontairement ou pas, entendu le bruit des autres. Ces sons qui peuvent en dire long sur les us et moeurs des gens qui nous entourent, nourrissant parfois nos phantasmes...
Dans ce roman, nous faisons la connaissance de Célia, jeune veuve propriétaire, et de ses locataires.
Dans ce livre, il y a des bruits donc, mais, pas que...
Non contente d'écouter et de deviner la vie de ses voisins à travers les murs, Célia rentre véritablement dans leur vie privée, jusqu'au vol, jusqu'au viol même, de cette intimité, allant parfois jusqu'à les suivre dans la rue.
Poussée par sa curiosité, elle va toujours plus loin.
Le bruit des autres, c'est aussi des histoires d'amours et d'amitiés, des histoires de sexe, des histoires de couples, de disparitions...
Et chaque étape de ce voyeurisme rappelle, à cette jeune femme, son enfance, son mari, jusqu'à une terrible révélation.
C'est gai, c'est triste, parfois violent, dérangeant, c'est la vie.
Après cette lecture peut-on vivre de la même façon, ou surveiller nos moindres faits et gestes pour ne pas éveiller la curiosité de nos chers voisins et nous sentir épiés ?
Ce livre m'a surpris et j'espère qu'il en surprendra bien d'autres...
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« le bruit des autres », Célia fait tout ce qu'elle peut pour ne pas l'entendre, tant elle est installée dans sa petite vie sans histoire.
La quarantaine, veuve, sans soucis financiers, son époux lui ayant laissé un petit immeuble dont elle loue trois studios. Ses locataires, Célia les trie sur le volet et les considère avec une courtoisie distante.
« Je voulais de l'ordre, pour moi, pour l'immeuble. J'avais voulu certaines barrières, le droit de les ériger. Mais les insomnies rendent les journées caoutchouteuses, les murs fins et mobiles. »

Lorsque Hope se présente pour sous-louer le studio de George, qui doit s'absenter quelques mois, Celia hésite, elle ne veut pas, elle dit non, puis elle cède.
A l'arrivée de sa nouvelle locataire, Célia sera peu à peu envahie par « le bruit des autres ».
Elle deviendra jour après jour le témoin auditif de l'amour de Hope avec un amant violent, et des coups qui s'ensuivent.
Une étrange relation va peu à peu se tisser entre les deux femmes.
L'écriture soignée d'Amy Grace Loyd réussi à merveille à décrire les bruits, les parfums, l'environnement. J'ai par contre été moins convaincue par les personnages.
Célia notamment est une femme étrange, elle veut préserver son petit univers, son intimité, mais n'hésite pas à pénétrer chez ses locataires en leur absence, à fouiller leurs tiroirs à la recherche de quelque chose de « croustillant » pouvant donner un peu de relief à sa vie qu'elle trouve bien terne.
Ce livre a été un agréable moment de lecture mais je n'en garderai pas un grand souvenir.





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Celia, une petite quarantaine, a trouvé comment mettre le monde à distance après la mort de son mari. Elle a acheté un petit immeuble, l'a rénové et a choisi ses locataires avec soin, privilégiant la discrétion et le calme.



Elle peut vivre par procuration, s'occupant de son locataire du dernier étage, un vieux monsieur qui a tendance à s'éloigner des contraintes journalières. Tout est fait discrètement et c'est très bien comme ça. le couple du deuxième vit plutôt au dehors, lui sportif, elle militante. Puis Georges au premier étage, professeur et locataire idéal. Celia occupe l'appartement du rez-de-chaussée donnant sur un petit jardin qu'elle laisse à l'abandon. Elle écoute le bruit des autres, feutré, en avalant des anti-dépresseurs ou de l'alcool. Elle a passé toute une période à suivre les gens dans la rue, dans le métro, faisant des rencontres glauques. Celia a un passé douloureux, les années de bonheur avec son mari sont finies aussi, ses démons réapparaissent parfois, la vie aussi avec une certaine sensualité.


Tout bascule le jour où Georges, son locataire idéal a décidé de profiter de la vie et part en Europe pendant un an. Il insiste auprès de Celia pour sous-louer son appartement à une amie ayant besoin d'un appartement. Celia hésite beaucoup mais finit par accepter. Hope est tout son contraire. Elle est bruyante, vive, malgré le fait qu'elle vit une rupture. Elle amène ses petits amis dans l'appartement, se fait maltraiter, manipule les gens, bref, un véritable bonheur ! Elle va entraîner Celia dans sa vie mouvementée et j'ai bien ri en lisant la suite. On ne peut pas se protéger de tout dans la vie.


Lien : http://pyrouette.canalblog.c..
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Avant de parler de ce livre je souhaiterais évoquer la nouvelle charte graphique adoptée par Stock pour sa collection "La Cosmopolite". Après un rose qui ne m'enchantait guère, je suis tout à fait conquise par ces couvertures prunes qui ont fait leur apparition depuis mars. Je me vois donc bien poursuivre et avoir quelques nouveaux exemplaires dans ma bibliothèque incessamment sous peu (je pense en particulier à --Une saison à Longbourn-- qui me fait monstrueusement envie).

Celia est veuve lorsque débute le roman. Elle possède un immeuble dans Brooklyn, acheté avec ses économies, et qui lui permet d'héberger des locataires et ainsi d'encaisser quelques loyers. Parmi les résidents, il y a George, son voisin du dessus qui vit seul. Dessus, il y a un couple qui ne s'entend pas si bien que ça. Enfin au dernier étage vit un paisible retraité, ancien capitaine de ferry. Tous cohabitent dans une parfaite harmonie et c'est d'ailleurs l'une des règles de l'immeuble : respecter la tranquillité des uns et des autres. Lorsque George fait part de son désir de sous-louer son appartement à Hope, une amie, Celia est réticente mais presque pressée d'accepter pour arranger celui qui est presque devenu un ami.

Avec l'arrivée de Hope, tout un quotidien se chamboule et les pas qui résonnent au-dessus sont autant d'interrogations que de provocations. Celia est décontenancée, elle qui, à la quarantaine bien passée, vit recluse chez elle, agrippée à son silence et à son petit territoire familier. Mais Hope, cette sous-locataire un peu plus âgée est son exact opposé. Elle vit séparée, reçoit un amant avec qui elle ne se cache pas d'avoir des relations sexuelles pimentées, garde occasionnellement deux enfants au comportement parfois désarmant.

J'ai aimé ce texte qui parvient à nous immerger dans la vie d'une femme qui n'aspire qu'à une vie tranquille et sans dérangement dans le cocon qu'elle s'est choisie. Elle passe d'un agacement à une exaspération sourde qui est parfois teintée de jalousie voire de dégoût. Quand son locataire âgé disparaît du jour au lendemain, ses angoisses se font de plus en plus intenses. Et si c'était Hope qui avait bouleversé l'ordre du monde ? du sien, tout au moins ?

C'est un livre porté par une très belle écriture et un style déjà bien affirmé qui place ce --Bruit des autres-- dans le haut du panier des romans à partager de ce début d'année. J'ai tellement compris le personnage de Celia qu'il m'a été difficile d'admettre Hope dans le tranquille immeuble alors que sa place semble d'entrée de jeu se trouver partout ailleurs. Mais la promiscuité engendrée par une proximité subie, a parfois des effets insoupçonnés et même les plus expérimentés peuvent se retrouver en grande fragilité, appâts de plus fort qu'eux-mêmes. C'est un livre qui balaie la frontière entre forts et faibles, entre locataires et propriétaire, entre bruyants et avides de silence. Une jolie surprise et une auteur à suivre de près !

Merci à Libfly et aux éditions Stock pour l'envoi de ce livre !
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critiques presse (2)
Telerama
30 septembre 2015
Le roman faussement léger d'Amy Grace Loyd devient inquiétant, puis hypnotique.
Lire la critique sur le site : Telerama
Lexpress
30 juin 2014
Editrice d'envergure, l'Américaine Amy Grace Loyd connaît tant et si bien ses classiques que son premier roman sidère par la virtuosité de sa plume, dense, sensuelle, précise. L'admirable traduction de Jean Esch y est aussi pour beaucoup.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
Dans son cas, j'en étais venue à penser que cette tendance au dépouillement constituait une invitation, une marque d'optimisme ; il laissait de la place aux autres ou bien, les jours où la vie paraissait trop encombrée, au plaisir du vide.
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Et ce n'était pas mon rôle, non plus, de lui expliquer que lorsque quelqu'un tombe, que quelqu'un se fait surprendre par la douleur, il vaut mieux qu'une personne soit là pour le retenir au lieu de le déstabiliser et de lui enseigner les plaisirs de la chute.
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Quelques boucles s'étaient détachées de la coiffure de Hope, son eye-liner commençait à couler. On aurait dit qu'elle avait fait la vaisselle ou l'amour, et le visage de George brillait d'émotion.
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Était-ce cela qui nous échappait dans la collecte de nos déceptions : la vie donnait autant qu’elle prenait, à partir du moment où on était disposé à additionner aussi bien les gains que les pertes, avec lucidité ?
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Le mode de vie américain nous pousse à suivre un processus de renaissance triomphante, constante ou de céder la place. J'ai été ravie de céder la place.
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Videos de Amy Grace Loyd (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Amy Grace Loyd
Amy Grace Loyd - le bruit des autres .Amy Grace Loyd vous présente son ouvrage "Le bruit des autres" aux éditions Stock. Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Jean Esch. http://www.mollat.com/livres/loyd-amy-grace-bruit-des-autres-9782234075566.html Notes de Musique : Dexter Britain/Creative Commons Volume. 5/07 Losing Love. Free Music Archive.
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