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EAN : 9782882535085
176 pages
Luce Wilquin (Editions) (21/08/2015)
2.75/5   8 notes
Résumé :
Anatole et Violaine sont en couple depuis de nombreuses années. Combien de temps exactement ? Ils ne s'en souviennent plus, cela fait si longtemps. Lui travaille dans une animalerie, entouré de sifflements et de plumes de canaris; elle surveille la section zoologique du Musée d'Histoire Naturelle, silence et relents de camphre. Leur vie quotidienne est une suite d'habitudes rassurantes et de paroles répétées, "bien dormi ?- Merci chéri j'ai ramené des sushis ". Ils ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Anatole et Violaine sont en couple depuis très longtemps. le temps passe et Violaine aimerait avoir un enfant. Anatole n'est pas du même avis. En guise de réponse à sa demande, il lui apporte un poisson rouge !

Il est vrai que Violaine aime jouer à la sirène en prenant de très longs bains mais c'est pas une raison tout de même. Elle prend ce poisson en grippe, c'est pas très affectueux un poisson et elle l'aide à passer trépas.

Anatole et Violaine veulent se plaire, c'est indéniable. Chacun met de l'eau dans son vin pour que tout se passe bien, pour éviter les conflits. Anatole offrira à Violaine un canari auquel elle s'attachera beaucoup. Mais l'envie d'un enfant devient une fixation pour Violaine et cette fixation changera peu à peu sa vision de la vie, déformera sa réalité. Son imaginaire s'emballera, un malaise entre eux grandira. Perception réelle ou fictive ? le fil est ténu entre les deux.

Le chant du canari, c'est l'obsession de Violaine. En argot du milieu c'est la dénonciation du traître, toute une symbolique. C'est aussi la peur qu'il représente. le canari était emmené dans les mines jadis pour détecter le grisou, lorsqu'il étouffait c'était le signe qu'il fallait remonter, qu'il y avait du danger.

C'est avec une écriture fluide, humoristique parfois caustique qu'Anne-Frédérique Rochat nous parle de la confiance, des peurs, d'amour, de l'habitude, de la perte de complicité, de trahison et de la folie.
Entre réel et imaginaire, où se trouve la frontière?

J'ai aimé passer un moment avec Anatole et Violaine, j'ai aimé être emmenée par l'auteur là où je ne m'y attendais pas. Un agréable moment de lecture.


Ma note : 8.5/10

Lien : http://nathavh49.blogspot.be..
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Une histoire somme toute banale, celle d'un couple qui se délite, forme la trame du nouveau roman d'Anne-Frédérique Rochat. Cependant, à l'image de À l'abri des regards, son précédent opus, elle parvient à entraîner le lecteur par la force de son style et l'intelligence de sa construction.
Des phrases simples, courtes, sans fioritures d'une part. Une volonté de ne pas tomber dans le pathos d'autre part. Vous comprendrez bien vite la subtilité de ce récit dont l'apparente naïveté conduit en fait à une vraie cruauté.
Même si, à priori, le quotidien de Violaine et d'Anatole est plutôt enviable. Elle travaille au Musée d'Histoire Naturelle, lui dans une animalerie. Ils mènent une vie tranquille, rangée jusqu'à ce jour où les repères se brouillent, où le soupçon s'installe.
Dès lors chaque petit détail prend une importance extrême, absurde.
Et c'est là l'autre tour de force de l'auteur : avoir construit le livre en chapitres qui sont aussi de récits s'emboîtant les uns dans les autres sans forcément suivre une quelconque chronologie. Voici donc nos jeunes époux à la fête foraine où Violaine avale des churros «comme si elle avalait son enfance, la réintégrait, la réincorporait avec gloutonnerie, voracité même.» Dans le chapitre suivant le couple visite une exposition de peinture. Anatole s'y ennuie, veut aller boire un café tandis que Violaine est obnubilée par ce qu'elle voit, veut « décrocher le tableau, l'avoir à la maison, auprès d'elle, pouvoir le regarder à toute heure, à chaque instant. »
Puis vient la visite chez les beaux-parents, autre morceau de bravoure, une sortie au zoo, un dîner chez la mère de Violaine ou encore l'anniversaire qui, loin de réconcilier le jeune couple va finir par faire de leurs incompréhensions mutuelles un énorme gouffre.
Même les cadeaux censés entretenir la flamme se transforment en poison. le poisson rouge ne subsistera pas à la méfiance, pas plus que la toile de Max Ernst qu'il a fait reproduire, ni même le canari qui donne son titre au roman et qui devient symbole de la traîtrise, d'un univers carcéral duquel il faut à tout prix s'échapper…
Anne-Frédérique Rochat a réussi un beau roman, jolie variation sur l'usure de la vie du couple en ce début de XXIe siècle.
Lien : https://collectiondelivres.w..
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J'ai parfois été amusée en lisant certaines habitudes bien ancrées des couples de longue durée. C'est un roman vite lu mais, à mon goût, sans grand intérêt. Cela dit, la chute m'a bien plu même si elle est, d'une certaine façon, dramatique (et surtout, sans issue). Ce texte montre à quel point le désir d'enfant à sens unique dans un couple peut être destructeur... Assez effrayant.
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Un couple banal qui s'enfonce dans la routine depuis plusieurs années. Elle voudrait un enfant, lui pas et le doute s'immisce dans la tête de Violaine. Tout lui paraît suspicieux, quelque chose dysfonctionne chez lui ou chez elle ? Et c'est la montée d'une schizophrénie dont on ne sait au départ lequel des deux en est atteint. Un roman troublant et touchant mais au demeurant assez léger. MB
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J'ai un peu hésité avant de lire ce roman, car j'avais été un peu déçue par «Accident de personne», du même auteur. Sans le trouver mauvais, je l'avais jugé tiède. Pour moi, «Le chant du canari» est bien plus abouti. En très peu de pages, dans un style vif, précis, parfois doux et coloré, la romancière nous entraîne dans la vie de ce couple à travers les yeux de Violaine. On pourra commencer par la trouver un peu snob: elle n'aime pas le vieux pyjama d'Anatole, elle n'aime pas qu'il néglige son apparence, etc. Puis l'auteur ouvre d'autres brèches. À tel point qu'on se demande pourquoi Violaine ne quitte pas Anatole. La jeune femme répond rapidement à cette question. Cela permet à l'auteur d'exposer et d'analyser un phénomène qui se produit souvent dans notre société: ceux qui restent ensemble pour de mauvaises raisons, principalement parce que ces personnes ne veulent pas être seules. Cela engendre des tensions et des frustrations que l'auteur décrit très bien, décortiquant plusieurs situations de la vie de ce couple. Par exemple, Violaine déteste une tasse offerte par Anatole. Au lieu de le lui dire, elle jure qu'elle l'adore, puis la brise.
[...]
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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
La colère, qui était resté très discrète jusqu'ici, commençait à se réveiller, à frémir, gronder, bruire. Comme des braises sur lesquelles on souffle pour que le feu prenne. Il n'y avait pas beaucoup de travail. Le bois était parfait. Ni trop sec, ni trop humide. Il n'attendait que ça, d'être dévoré par les flammes, rongé par l'élément puissant et diabolique. Anatole tenait le rôle du soufflet. Sa respiration, ses mots stupides et maladroits étaient l'oxygène pour l'incendie qui se préparait.
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Il évoquait l’idée d’une séparation pour la première fois. Malgré de nombreuses disputes et incompréhensions tout au long de leur vie de couple, jamais ils n’avaient prononcé ces mots-là. Alors c’est possible, finalement. Ce n’était pas si compliqué. Prendre ses cliques et ses claques, repartir à zéro. Trouver un autre appartement, déménager. Manger toute seule devant la télé. Essayer de rencontrer un nouvel amoureux, au moins un amant. Mais comment ? Elle n’était pas très douée en communication, ni en séduction. Et puis tout recommencer… Raconter sa vie, son enfance (ou plutôt ce que sa mère lui en avait dit puisqu’elle s’en souvenait si peu), ses goûts, ses dégoûts, ses désirs. Au lit, trouver un terrain d’entente, dépasser sa pudeur, avoir confiance. Tout ça lui avait pris tellement de temps. Elle ne se sentait pas le courage de tout reprendre depuis le début. Non, il fallait continuer cette histoire. Tant bien que mal. Redresser la barre. Traverser les tempêtes. Et s’en sortir indemne. Ou avec le moins de cicatrices possible.
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Leurs regards se croisèrent. Et quelque chose s'entrebâilla. Ils laissèrent entrevoir un morceau de leur âme. Leurs solitudes purent s'admirer l'une l'autre, se saluer. Donner la vie, c'est donner un sens à la sienne, c'est être essentiel pour quelqu'un, cesser de ne penser qu'à soi !
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La liberté est une absurdité. Elle n'existe pas. A partir du moment où on vient au monde, on est prisonnier de celui-ci. Prisonnier de la vie. De notre enveloppe corporelle. La seule porte de sortie, c'est la mort. Et encore, ce n'est même pas sûr. Peut-être que mourir, c'est simplement passer d'une prison à une autre.
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Vous avez sûrement raison, un enfant doit être l'expérience la plus extraordinaire qu'un être humain puisse vivre, c'est juste que j'ai des peurs mais en réalité je suis comme tout le monde, j'ai envie de transmettre quelque chose, de laisser une trace.
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