Le chat qui tombe et autres histoires noires -
René Frégni - Ed. de l'Aube collection Mikros littérature - Nouvelles - Lu en février 2021.
Eh bien, c'est du
René Frégni, rien à redire là-dessus, toujours son style plein de poésie et coloré où se mêlent le bien et le mal, la beauté et la laideur, le bien-être et la souffrance.
Ce sont six nouvelles qui se rapportent chacune à un passage de ses livres,
à commencer par :
Le chat qui tombe, Baumette, recueilli dans la célèbre prison du même nom à Marseille , tombé d'un toit dans la "cour des condamnés à mort", fermée depuis de nombreuses années et qui hélas, bien des années plus tard, perdra la vie en tombant du toit de sa demeure.
L'homme qui passe, l'histoire d'un homme paumé qui l'espace de quelques minutes "emprunte" la petite Marie nouvelle-née dans une maternité, il la dépose dans une ambulance garée devant l'hôpital "Au revoir ma petite fille, au revoir Marie, chuchota-t-il tout bas" "Et il disparut dans la nuit"
"La petite Marie ne le saurait sans doute jamais, elle avait offert à cet homme perdu une fabuleuse nuit de Noël, et la force d'avancer un peu plus loin vers des villes inconnues. Là-bas, sur les plateaux de lavande, les petites mains bleues de l'aube écartaient la nuit"
Le ballon, où
René Frégni explique qu'il n'a jamais aimé l'école (moi non plus) , dans cette nouvelle, il nous parle de l'amour des Marseillais pour l'Olympique de Marseille, célèbre équipe de football, il allait s'entraîner tous les jeudis "pour arriver au stade Mallet, il fallait longer des champs de choux et de vastes prés où somnolaient des vaches rousses". Un jour, il dut arrêter de jouer, ses mauvais yeux ne suivaient plus le ballon. Plus tard encore il est allé à la prison des Baumette où il a créé son atelier d'écriture. Quand les prisonniers jouaient au foot dans la cour, c'était la fête pour eux. ""Et quand on n'a plus rien, l'extraordinaire voyage de cette petite boule de cuir vers le soleil et les étoiles aura toujours plus de prix que tout l'or du monde entre les mains de ceux qui ont depuis longtemps oublié qu'ils furent un jour des enfants".
La nuit de l'évasion, alors là, c'est du lourd ! Un prisonnier qui s'enfuit par les toits avec l'aide de son compagnon de cellule qui lui ne partira pas par choix et verra sa peine prolongée pour avoir aidé son ami à s'enfuir avec un parapente construit en cachette pendant la finale de la coupe d'Europe des clubs champions, l'Olympique de Marseille contre le Milan AC. C'était la folie, même les gardiens retenaient leur souffle. "Jamais je n'avais entendu une telle explosion de folie. Dans chaque cellule, chaque prisonnier tapait contre les barreaux et les portes avec n'importe quoi. le béton armé des murs vibrait. Un seul et unique cri de victoire est monté vers le ciel. C'est le moment ! m'a crié Manu. Je l'ai serré dans mes bras. Il m'a poussé vers la liberté".
Vierge noire, il s'agit ici de l'histoire d'un rubis splendide qui ornait le front de la
Vierge noire qui par une coïncidence extraordinaire arrive dans les mains du narrateur, déposé par une femme "démoniaquement belle". "Plus belle qu'un rêve que je n'ai jamais fait". Mais des malfrats sont sur ses traces, ce rubis vaut une fortune colossale. Que va-t-il se passer dans l'église de Notre-Dame-de-Romigier ? le rubis va-t-il retrouver sa place ? le narrateur croisera-t-il encore cette mystérieuse et si belle femme ?
Marilou et l'assassin est un passage du livre éponyme, l'histoire du jeune Valentin qui tue un homme sans l'avoir voulu, qui fera 10 ans de prison et qui devra à une petite fourmi de ne pas devenir fou. Quand il sort après avoir purgé sa peine, il emmène sa petite fourmi avec lui, mais le sort sera cruel avec cet insecte que Valentin avait prénommé Marilou. Une jolie nouvelle qui raconte que l'espoir n'est jamais loin et qu'il suffit d'une toute petite fourmi pour voir la vie différemment.
Et voilà, je me suis encore une fois plongée avec délectation dans l'écriture de
René Frégni, ce petit recueil qui m'a fait oublier que j'étais sur la terre, et que le virus est toujours là, mais... gardons l'espoir.