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EAN : 9782918135852
130 pages
Editions Dialogues (23/01/2014)
3.83/5   3 notes
Résumé :
Sur les rives du Nil, un vieux Saoudien souhaite reconstruire la villa mythique de son enfance alors qu’une jeune pasionaria s’insurge sur la place Tahrir. En Arabie, Khaled l’ingénu rêve de pureté sous le goyavier, tandis que les femmes rêvent de liberté. Aux contreforts du Yemen, une villageoise découvre un étrange visage dans les ruines du palais de la reine de Saba. Dans un Irak en feu, Hakem, un historien égyptien, part sur les traces d’une ancienne secte adora... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Je tiens d'abord à remercier les Editions Dialogues et la Masse Critique de Babelio pour l'envoi de ce livre. Je n'aime pas, a priori, les recueils de nouvelles: j'ai toujours du mal à m'accorder aux personnages dans ce type de format que je trouve trop court. Pourtant j'ai apprécié ce recueil particulier qui regroupe sept nouvelles ayant pour décor l'Egypte et l'Arabie Saoudite comtemporaines. Sans se détourner du caractère chaleureux et languissant qu'exige ce type d'histoire "ambiance Contes des Milles et une Nuits" , l'auteure renouvelle le style en nous parlant des défis qui attendent aujourd'hui un Orient déchiré par la guerre et les luttes entre factions rivales. On trouve au travers de ces sept nouvelles tous les sentiments qui doivent traverser l'âme des hommes et des femmes de cette partie du Monde, de nos jours: la nostalgie d'un âge d'or comme une enfance ; sentiment qui guide Hussein al Khalidiji vers la Villa Fardoz qui a enchanté sa jeunesse ou la nostalgie qui tenaille le tailleur Fathi qui rêve encore à l'époque où il pouvait coudre de vraies robes pour de vraies femmes; la soif de liberté qui tenaille Salma l'insurgée mais aussi de manière plus discrète Ferial la "mère de lait" à cause du poids des traditions qui broient les femmes comme Ferial mais aussi les hommes comme Khalouda, le petit mangeur de Goyaves. Les traditions et leur poid de silence qui rendra folle Ebetsam ou qui aiguillonne la petie Hafza ou Hakem al Ayouti à partir à la recherche d'autre chose:pur l'une la Palais de Balkis, pour l'autre les Yézidis...J'ai été séduite par l'écriture lumineuse et les contes cruels de ce recueil.
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"Le Châtiment des Goyaves" en échange de sa critique : une belle opération!
Saluons l'auteure pour son idée de traiter de sujets d'actualités si brûlants, sous forme de nouvelles. La tradition et l'identité des régions évoquées restent pourtant très marquées. C'est très grisant, ce sentiment d'être balloté entre les problèmes modernes et les habitudes ancestrales: dans chaque nouvelle j'étais bercée par une douce et naïve torpeur avant que vienne me gifler la réalité du XXIème siècle.

J'ai particulièrement aimé l'histoire du petit tailleur et celle du mangeur de goyaves: peu- être les 2 plus courts récits, mais l'attachement a été immédiat!

A lire sans hésiter!
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Je suis amoureux de Madiah, de l'être profond de Madiah, de l'âme de Madiah et cette âme n'a pas de corps. A peine un visage que je reconstitue, que je redessine, trait à trait dans l'atelier de mon imagination. Ses deux fossettes sémillantes dès qu'elle sourit et que ses yeux pailletés d'or brillent sous les sourcils arqués. On dirait les couvercles pointus des encensoirs qui lui donnent toujours l'air étonné. Je ne revois que des détails en gros plan, un grain de beauté au milieu de la joue, un lobe d'oreille où s'enroule un frisottis, mais l'ensemble m'échappe. C'est là où la vue d'Omar, le frère de ma bien-aimée, m'est particulièrement utile. Ces deux-là n'ont que deux ans de différence et ils se ressemblaient petits, c'est pourquoi je m'efforce à traduire en version féminine l'adolescent frimeur que je vois chaque jour garer la voiture dans l'allée. Beau comme il est, ses sœurs ne resteront pas sans prétendants. Voilà comment s'établissent les réputations. Qui a vu le frère imagine la sœur. Le visage d'un frère, c'est plus fiable que les éloges menteurs de cent voisines prêtes à tous les parjures pour faire l'article.
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Il y a maintenant une semaine que Fathi a rejoint les insurgés, une semaine qu'il navigue dans cet océan de tentes multicolores, qu'il parle, rit, et s'époumone avec les autres. Le premier soir, le couvre-feu a été décrété et il est rentré chez lui pour que sa femme ne s'inquiète pas. Sans écouter les récriminations de Leyla, "Tu es complètement fou de t'associer à ces voyous. Tu oublies que tu n'as plus vingt ans et que tu as charge de famille !", il a pris une couverture et son vieux manteau et déclaré qu'il ne reviendrait qu'avec la "démocratie". Un mot tout neuf qui l'emplit d'espérance. Il y a tant de mots qu'il ne prononçais pas auparavant, comme le mot "dignité" et le mot "liberté". Il a l'impression de naître sur cette place Tahrir. De naître d'une vie multipliée, indistincte, d'exister hors des limites de son corps, de son enveloppe corporelle d'humble tailleur, pour vivre à travers ces milliers d'êtres, hommes et femmes, jeunes et vieux, porteurs de croix et barbus, étudiants et ouvriers. Traversé par le même courant. Plus rien ne compte désormais. Il n'a plus peur, lui que sa Leyla traitait de couard parce qu'il n'osait pas réclamer les factures impayées.
Personne n'a peur. Et encore moins les femmes qui sont montées en première ligne. Quand l'armée a tiré et que des dizaines de manifestants ont été blessés, des visages fracassés, des membres criblés de mitraille, personne n'a reculé. Ils sont tous restés là encore plus serrés, une masse de chair mouillée de sang, de larmes, de sueur. Cette odeur violente d'humanité non lavée qui s'exhale de Tahrir depuis une semaine de siège, Salma l'appelle : "l'odeur de la révolution".
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Quelles pensées avaient défilé dans la tête du petit fugueur durant ce trajet interminable ? Hussein A Khalidj serait bien incapable de se les remémorer. Est-ce que cet enfant oublié tant d'années au fond de lui-même pourrait refaire surface à nouveau, lui révéler ce qu'il ne sait pas, lui réapprendre un courage, une ferveur que les mille lâchetés de l'âge adulte lui ont fait perdre ?
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L'âme d'un pays se sont ses femmes, personne n'en était plus convaincu que Fathi, et voilà qu'elles se camouflaient désormais sous le hidjab comme si elles avaient honte d'elles mêmes, comme si elles avaient honte d'avoir jadis montré leurs jambes et leurs cheveux, comme si elles avaient honte de leurs mères et de leur grand-mère (...) les voiles multicolores faisaient place au sinistre niqab. Fathi les appelait les "boîtes aux lettres", ces pylônes noirs d'où ne filtrait que le regard par la meurtrière horizontale des yeux.
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