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EAN : 9782761948678
457 pages
Editions de l'Homme (10/03/2017)
4.31/5   29 notes
Résumé :
À FORCE DE LUI FAIRE MONTRER LES DENTS, LA COLÈRE TRANSFORME L'HOMME EN ANIMAL...

ON L'APPELLE LE « CHERCHEUR D'ÂME ».
Chacune de ses victimes, retrouvée le visage ouvert. est porteuse d'un message qui semble narguer les policiers de l'Unité des crimes majeurs de la Sûreté du Québec. En présence d'un motif obscur, de références cryptiques et d'un mode opératoire aussi systématique qu'incompréhensible, le sergent-détective Xavier Martel ne ménag... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (18) Voir plus Ajouter une critique
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Ce premier roman de Steve Laflamme nous mène avec le Sergent-Détective Xavier Martel, à la recherche d'un tueur en série « Le chercheur d'âme », qui sévit à Québec et qui sème ses victimes à des endroits bien précis dans la ville. Ces crimes semblent en lien étroit avec le milieu de la Lutte professionnelle.
C'est l'occasion de connaître les méandres de ce sport, des magouilles, des manipulations, des non-dits, et des règlements de compte du milieu.
Les personnages, des détectives aux malfrats sont très complexes et fort bien décrits, leurs motivations, leurs zones d'ombre sont bien rendues.
Par contre il ne faut pas avoir le coeur trop sensible, ce qui malheureusement est un peu mon cas. Les mots se retranscrivant aussitôt en images et j'ai dû me faire violence pour pouvoir continuer.
Mais l'intrigue, les recherches, la façon de mener l'enquête de Xavier Martel sont tellement prenantes que j'ai pu faire abstraction (enfin un peu) de ses images forts dérangeantes.
De plus l'écriture de l'auteur est vraiment très agréable, à travers le langage familier québécois, j'ai pris plaisir à découvrir les expressions et les tournures de dialogues de nos cousins québécois. Un vrai plaisir.
Pour conclure un roman polar québécois, bien noir et glauque, et une intrigue très dynamique et pleine de rebondissements que j'ai pris plaisir à suivre en faisant abstraction dans la mesure du possible des images fort crues des meurtres et des scènes de tortures. Et pour terminer une finale tout en beauté dans une ambiance très glauque. J'ai beaucoup aimé le personnage principal, l'enquêteur Martel, qui lui aussi a ses zones d'ombres et son mal-être mais qui a réussi à se mettre du côté de la justice alors qu'il aurait pu sombrer tout autant de l'autre bord.
Pour une fois je suis sortie de ma zone de confort en me lançant dans une polar pur et dur et je ne le regrette pas.
Merci à Steve Laflamme de m'avoir fait découvrir son premier roman, un roman dur et touffu (et oui le monde la lutte professionnelle m'étant totalement inconnu, la multiplicité des champions et fonctionnement de cette discipline furent un peu ardu à suivre…) mais cela m'a permis de découvrir une belle plume, avec un vocabulaire aussi bien châtié que populaire, un beau contraste.
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J'aimerais qu'on m'explique la raison pour laquelle je n'ai jamais vu passer un retour de lecture sur ce thriller. Des romans de ce niveau, on n'en trouve presque jamais.

Il y a tout :

1. le style.

Non seulement le style est abouti mais il est savoureux.

« le capitaine Saint Maurice aurait aimé vous serrer la main en personne, mais je pense qu'il craignait de confondre votre main et votre cou »

« Les sachets faisaient penser à des condoms comprimés dans la distributrice des désespérés »

« La différence fondamentale entre les criminels de l'envergue d'Eli Levinson et les petits malfrats comme Richie Provost, c'est que les seconds ne disposent pas de la faculté d'adaptation des premiers et son prévisibles comme midi sur une horloge »

« On va laisser la SQ courir après le lapin. Nous, on va anticiper le lieu où il veut aller enterrer ses carottes. »

Et quel pouvoir d'évocation :

« Essiambre tira la langue, une petite couleuvre rose et gluante sortie de son trou »

Le vocabulaire est choisi, jamais pompeux. On sent que l'auteur ne va pas chercher de mots compliqués dans son dictionnaire pour faire éduqué. Il y a cette finesse d'écriture qui fait que, même lorsqu'il n'utilise pas de mots typiquement québecois, on entend l'accent chanter. C'est un ravissement.

Le vocabulaire québecois, parlons-en. J'ai entendu ça et là des mises en garde sur mon absence (totale) de maitrise du vocabulaire québecois qui aurait pu entraver ma compréhension. Que nenni. J'ai eu un souci avec UNE phrase, même si le sens m'apparait évident maintenant que j'ai terminé le bouquin :

« Crisse, même moi je grêlerais pas comme ça sur mon gars, s'il avait scrappé mon char, s'étonna Galarneau »

Une fois qu'on a compris que Crisse (dont l'origine est Christ) sert de verbe, de nom et d'adjectif, ça roule. Au début, tu peux penser à stroumpfer, ça marche super.

2. Les personnages

Le résumé ne rend pas tellement justice au personnage principal. A le lire, tu te dis qu'il s'agit d'une énième bouquin de flic torturé et que tu vas endurer ses traumatismes et son mal-être tout le long du livre. Pas du tout. C'est juste un moteur pour lui mais ça ne prend pas tellement de place. J'ai eu un peu plus de mal avec la synesthésie gustative, parce que je ne la comprends pas et je ne comprends pas vraiment ce qu'elle apporte au livre, mais c'est complètement anecdotique.

Ce que le personnage principal cherche est résumé dans une phrase que je trouve magnifique de profondeur , parce qu'on peut tous s'y relier, parce que même en tant que lecteur, c'est exactement ce qu'on cherche :

« Je veux connaitre sa haine, fit-il. Je veux savoir pourquoi c'et ça qu'il a choisi de faire avec sa colère ».

Les personnages sont magnifiquement individualisés, bien qu'ils soient foison. A lire les dialogues entre plusieurs d'entre eux, tu ne perds pas le fil, même si leur identité n'est pas rappelée à chaque fois. C'est rare, c'est précieux et c'est à souligner.

Les personnages sont denses et l'écriture leur rend à la fois justice et hommage, nous permet de nous mettre à leur place, de voir leur monde avec leurs yeux et si on ne partage pas nécessairement leur ressenti, on le comprend, on vibre. Ce livre est une belle expérience humaine sur le plan émotionnel.

3. L'histoire

Structurée de manière classique, c'est un polar/thriller qui s'articule autour de la chasse d'un tueur en série. Je n'ai pas trouvé d'originalité dans la structure : il y a un début, un milieu, une fin, de la tension qui monte, qui descend, un protagoniste qui a le vent en poupe, puis qui se retouve au fond du trou, qui sent le boulet de la mort, bref, pas d'originalité sur la structure et quel bonheur ! C'est comme d'écouter un rock, ou un bon morceau de métal, de jazz, d'electro de ce que tu aimes : tu connais le rythme et tu n'as plus qu'à te laisser porter par les notes. Là, c'est la même chose. La structure est tellement intériorisée dans l'écriture que tu n'as plus qu'à te laisser emporter par l'histoire. C'est hyper rare, surtout dans les thriller francophones (quand je dis hyper rare, c'est même pas un par an).

L'histoire est super bien ficelée du début à la fin, tout se tient, tout est cohérent, rien n'arrive comme un cheveu sur la soupe, c'est complètement maîtrisé.

C'est là qu'intervient mon « mais ». L'histoire était un peu trop foisonnante pour moi. A brouiller les pistes, l'auteur m'a un peu perdue, d'autant plus que le background, le catch (qu'on appelle lutte professionnelle au Canada, à ne pas confondre avec la lutte – gréco-romaine- pratiquée en France), est un domaine qui m'est complètement, mais alors complètement étranger. Ca m'a fait beaucoup à ingurgiter d'un coup. Pour faire passer la pilule, l'auteur explique. C'est très pédagogique, mais la fin de l'acte 2 (ce maudit) traîne un peu en longueur, heureusement rattrapé par un dernier acte sur les chapeaux de roue que j'ai dévoré d'une traite.

Bref, pour te la faire simple après cette longue chronique, je te recommande dans réserve, mais alors sans réserve ce fantastique thriller de Steve Laflamme, un auteur qui mérite d'être mieux connu en France et de faire son chemin. Après toute la médiocrité francophone que j'ai rencontrée ces derniers temps, c'est une bouffée d'air frais, d'intelligence, de maîtrise de la langue, du pouvoir d'évocation, avec une capacité rare à montrer au lieu de dire ce qu'il se passe.


Lien : https://celinederoany.com/le..
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Quand j'étais petite, j'allais chez mes grands-parents toutes les fins de semaine. Je me rappelle que mon grand-père regardait "religieusement" la lutte à la télévision. Chaque dimanche, il me semble.

J'ai donc plusieurs souvenirs de nous deux, ensemble, regardant la lutte. Je comprenais pas pourquoi ils se tapaient dessus, mais il me disait "C'est pas pour vrai; ils font semblant".

Ah oui? Ah bon! Bizarre la lutte!

Donc, première réaction quand j'ai vu que ce roman parlait du monde de la lutte : Hiiiiiii boyyyyy. Pas sûre...

Et puis, je suis tombée sous le charme de la plume de Steve Laflamme. Une belle écriture pleine d'humour et de réparties comme je les aime, une excellente enquête, des rebondissements, des dialogues bien québécois sans être trop joual. La lutte est présente (évidemment), mais pas lourde comme je l'anticipais. J'ai beaucoup aimé!

Il s'agit du premier roman de cet auteur et ça part en force. J'ai déjà hâte de me procurer Sous un ciel d'abîme, une autre enquête de Xavier Martel. J'ai même envie de donner une autre chance aux Contes interdits, à Peau d'âne dont il est l'auteur. C'est vous dire!



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Le chercheur d'âme de Steve Laflamme est un beau prétexte pour nous parler de la Lutte non comme un sport mais comme une pièce théâtre, le théâtre des pauvres une mystique inconsciente du bien et du mal. J'ai bien aimé la métaphore des saveurs avec nos émotions, comme le dit si bien l'auteur nous avons tous un vers en nous que nous nourrissons de diverse façon et quelque fois chez certains le vers prend toute la place. J'espère que cet auteur va continuer à me raconter d'autres histoires, son premier livre m'a conquis.

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Résumé : Les victimes d'un tueur en série sont retrouvées sans visage dans différentes villes du Québec. le meurtrier, surnommé le « Chercheur d'âme », laisse sur le corps de chaque femme un message énigmatique : sous forme d'un tatouage et un autre dans une pochette de vinyle à l'intention des policiers de l'Unité des crimes majeurs de la Sûreté du Québec. L'enquête est menée dans l'univers des programmes de lutte par le sergent-détective Xavier Martel, un policier nouvellement arrivé à Québec aux prises avec ses propres démons intérieurs. Victime de violence dans son enfance, Martel se donne comme mission personnelle de faire cesser le carnage tout en assouvissant son propre désir de vengeance, car « à force de lui faire montrer les dents, la colère transforme l'homme en animal... ».

Commentaires : Ce premier roman du Québécois Steve Lafamme peut définitivement être qualifié à la fois de polar et de roman noir. Une fiction qui vous accroche dès les premières phrases du premier chapitre et qui vous tient en haleine jusqu'au point final. Préparez-vous à frissonner avec la description du premier meurtre qui donne le ton. Dans un style littéraire à la fois cru et parsemé d'un humour corrosif, l'auteur nous plonge progressivement dans la psychologie d'un psychopathe marqué par ses caractéristiques physiques et la violence qu'il traîne depuis sa naissance. Attendez-vous à des rebondissements qui vous inciteront à poursuivre la lecture jusqu'au dernier couvert.

Ce roman est très documenté, tant dans les aspects « cliniques » qui entourent chacun des meurtres que dans l'univers particulier des lutteurs professionnels autour desquels est construite l'énigme du « Chercheur d'âme ». Un univers glauque qui amène Xavier Martel à côtoyer inconsciemment les protagonistes de ce scénario macabre.

Une autre qualité de ce polar : rien n'est laissé en plan lorsqu'à la toute fin on débouche sur les remerciements de l'auteur.

Si vous aimez les fictions noires bien ficelées et très crédibles, vous serez, comme moi, comblés. Vivement un deuxième roman pour ce jeune auteur des plus prometteurs. Et pourquoi pas, à quand une adaptation du « Chercheur d'âme » pour le grand écran ou une minisérie télé ?

Ce que j'ai aimé : L'originalité de l'histoire. La qualité littéraire – on s'y attendait de la part d'un professeur de littérature – et l'humour grinçant du policier enquêteur. La structure d'ensemble du récit. le rythme et la progression de l'histoire. le profil psychologique original du tueur.

Ce que j'ai moins aimé : –

Lien : http://avisdelecturepolarsro..
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critiques presse (1)
LeJournaldeQuebec
10 juillet 2017
Professeur de littérature au cégep de Sainte-Foy, Steve Laflamme s’est plongé dans le côté le plus sombre de l’humanité, aux côtés du sergent-détective Xavier Martel, dans son premier roman, Le chercheur d’âme.
Lire la critique sur le site : LeJournaldeQuebec
Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
St Maurice étudie les documents sous ses yeux. Il se gratte la joue. Lève les yeux. N'arrive pas à cerner Martel à son goût. Personne n'y est arrivé avant lui. Pas même la mère de Xavier Martel.
- Vous allez relever du lieutenant Edgar Bordage. Vous le connaissez ?
- Non.
- Il voudrait un enquêteur plus expérimenté, moins... comment dire ... moins volatil que vous.
- Volatil ?
- Oui comme un gaz dangereux qui peut s'enflammer au moindre frottement....
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La lutte, c’est le théâtre des pauvres. Elle a toujours rassemblé des publics peu fortunés, avides d’histoires, pas assez riches pour fréquenter les salles de théâtre mais, comme tout le monde, désireux d’éprouver des passions, des sentiments comme la colère, la frustration, le ravissement devant la justice et l’indignation devant son contraire. La lutte met en scène des passions; des passions bien réelles qui animent l’Homme depuis ses origines.
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Dans la mesure de ce que je sais de vous, je crois que vous êtes taillé pour le poste. L’Unité des crimes majeurs a besoin de quelqu’un comme vous. Une tête de cochon. On se bat contre tout, aujourd’hui: le crime, les médias, les lois, l’opinion publique… la frustration.
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Nous gagnons notre vie en racontant des histoires, sergent-détective Martel. Nous ne sommes pas différents des écrivains, des scénaristes pour la télé. Des prestidigitateurs, c’est bien ce que nous sommes: je montre à la foule ce que fait ma main droite pendant que je manœuvre dans ma poche avec ma main gauche. C’est un art, vous savez.
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Il a essayé d’effacer de sa mémoire les souvenirs troublants de ses rencontres avec Jean-Guy Lebel, un prédateur sexuel qui s’en est pris à une dizaine de fillettes et de garçons qui ne savaient pas encore faire la différence entre la main gauche et la main droite.
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Vidéo de Steve Laflamme
Entrevue avec l'auteur Steve Laflamme 10 févr. 2020
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