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EAN : 9782917371244
144 pages
Makaka (29/11/2012)
3.97/5   19 notes
Résumé :
Manu rêve d'être dompteur de chaises car il sait qu'elles sont vivantes et il connaît leur personnalité hors du commun. Cependant, dans une ville sous dictature qui glorifie les sciences et la raison, son espoir semble bien vain. Heureusement, au-delà des frontières de la Cité - que les habitants n'ont pas le droit de franchir - se trouve le Cirque, un univers mystérieux où tous les songes sont permis...
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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Manu est un petit homme chauve qui est convaincu que les chaises ont une âme et des rêves. Alors, la journée, il travaille à l'usine, mais la nuit, il est dompteur de chaises dans un Cirque qui se produit à l'extérieur de la Cité, là où il est interdit de se rendre. « Inciter les gens à sortir de la Cité la nuit et promouvoir des distractions illégales est interdit. Article 23/5 du règlement. » (p. 11) dans la ville, ils sont peu nombreux à croire à l'existence réelle du Cirque : « Il n'y a que des débris en dehors de la Cité. » (p. 11) Et pourtant, toutes les nuits, Yannick le magicien, Mia la jongleuse de feu, Pierrot l'acrobate et Manu le dompteur de chaises enchantent les petits et les grands autour d'une piste aux étoiles enchanteresse. Mais alors, si le Cirque est illégal, comment y viennent les spectateurs sans se faire prendre par les automates qui gardent la Cité ?

Voilà qu'une étrange menace plane sur la Cité : des bestioles grignotent les mécanismes des machines. Qu'à cela ne tienne ! Puisque ces bêtes ont peur du noir, il n'y aura plus jamais de nuit, ni d'obscurité. Plus personne ne dormira et la lumière de la raison et du savoir rationnel ne cessera jamais de briller. Hélas, s'il n'y a plus de nuit, il n'y a plus de sommeil, ni de rêves, ce qui ne fait pas du tout les affaires du Cirque. « Les rêves des gens, c'est la lumière qui nous permet d'exister. » (p. 71)

Ileana Surducan offre une superbe variation sur le thème des dictatures scientifiques. La Cité automatisée s'oppose au Cirque qui est le monde du rêve et du tout-possible. Voir des chaises faire des pirouettes, c'est impossible ? Non, pas au Cirque. Avec ses sièges apprivoisés, Manu montre qu'il est possible de réapprendre à rêver et de combattre ses peurs. Dans son journal, les jours se suivent toujours plus beaux et plus magiques.

J'ai beaucoup apprécié l'humour tendre de cette histoire. « Dis donc, tu sors des trucs d'un chapeau vide ? / Non. Je sors des trucs d'un chapeau plein. » (p. 51) le Cirque rassemble une bande de joyeux loufoques et de doux dingues en habit de lumière que l'on voudrait suivre au bout du monde, pour ne pas manquer un instant du spectacle. Il y a assez peu de textes dans ce roman graphique, mais l'image est si éloquente qu'on se passe bien de mots. Quel plaisir d'en prendre plein les yeux à chaque page ! Comme dans toute BD classique, il y a des cases plus ou moins carrées, certaines plus longues ou larges que d'autres. Il y a aussi de sublimes pleines pages qui explosent de couleurs et de mouvements. Et il y a quelques images découpées dans lesquelles le personnage est son propre espace et délimite les propres contours de son geste.

Entre aquarelle, fusain et sanguine, Ileana Surducan a créé un Cirque inoubliable qui rappelle qu'il ne faut jamais oublier de rêver. La lecture de son ouvrage a été comme un rêve éveillé : j'ai été émerveillée à chaque page par la finesse des traits et l'éclat des couleurs. Petits et grands, n'hésitez pas à prendre un billet pour le Cirque d'Ileana Surducan, vous ne le regretterez pas !
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Un très joli petit ouvrage que j'ai découvert, par une artiste que j'aime décidément beaucoup.

J'ai découvert cette BD via le blog de l'auteur, qui a un talent incroyable pour les dessins et les histoires superbes et décalées que j'ai dévorées sur le net. Puis j'ai vu que l'auteur publiait enfin une BD, que je me suis empressé d'acheter, voulant découvrir si une auteur si talentueuse saurait tenir la distance (entre des historiettes et un livre de 160 pages, il faut arriver à remplir le tout).

Ce que je dois dire, c'est le dessin. Il est vraiment superbe, mais c'est vraiment selon les goûts (certains n'aiment vraiment pas). Personnellement, je l'admire beaucoup, ce mélange de plein de traits, à l'encre, le crayon, le graphite, le pastel, la gouache ... Presque chaque page est différente, les couleurs sont chatoyantes et sublimes, le tout est d'une beauté visuelle vraiment extraordinaire. Je suis conquis chaque fois que je le regarde. Visuellement, c'est une réussite incontestable, et la qualité ne varie pas sur le tome, restant aussi efficace. C'est ce que j'aime le plus de l'auteur, et c'est ce qu'elle rend le mieux dans l'histoire.

Le scénario est particulier, et je me suis décidé à le ranger dans la catégorie conte car c'est à mon avis le plus proche de l'esprit de cette histoire, qui est complètement décalée, mélange d'un univers à la Orwell et d'un poète, dans le même genre que MangeCoeur.

L'histoire est celle d'un homme dans une ville qui fonctionne de manière industrielle, avec des chiffres et de l'acier, des rouages et du café. Une ville sans joie, sans couleur, où les gens sont pressés et ne prennent pas le temps de penser à d'autres choses. Dans cet univers sombre, nous retrouvons Manu, un ouvrier qui a un passe-temps des plus curieux. Il est sorti plusieurs fois de la cité, dans les débris qui l'entourent, et cherche des chaises. Car Manu est dompteur de chaises (et là, c'est vraiment le cas, il leur fait faire des tours). Seulement, dans la ville, ce n'est pas toléré, et personne ne voudrait le voir. Il se décide donc à intégrer le cirque qui donne des représentations chaque soir en dehors de la ville.

Le scénario annonce déjà la couleur à la fois poétique et décalée du récit, qui oscille entre plusieurs facettes, alliant des passages poétiques à certains complètement saugrenus, d'autres poétiques, mais toujours beau. L'humour est aussi présent dans plusieurs situations et vient ponctuer l'ensemble sans jamais sortir de l'esprit très décalé et fantasmagorique du reste du récit. le tout baigne dans une atmosphère extraordinaire, et j'ai été complètement conquis par le ton.

Cela dit, si le ton et l'atmosphère sont agréables, j'ai trouvé le fond du récit moins intéressant, avec une façon de présenter les choses qui sent le déjà vu, un monde sans couleur et sans poésie avec de l'autre côté des gens exactement inverses. C'est presque dommage, mais le récit tient tout de même la route et les 160 pages se lisent toujours avec envie, sans grand suspense, mais avec un bon rythme.

Ce qui m'a vraiment plu, c'est en fait tout ce qui est autour, qui est beau d'une superbe façon. C'est poétique, déjanté, décalé, humoristique, émouvant ... J'ai été conquis par le ton, même si le fond ne m'a pas le plus convaincu. Il reste néanmoins un excellent tome de BD, avec de belles métaphores qui sont bien traitées à défaut d'être originales. Dans le genre, c'est vraiment une BD efficace. Et belle. Je me répète, mais elle est vraiment belle. C'est pour ça que je lui décerne allègrement un 4/5 et un coup de coeur, car elle est en passe de devenir un petit chouchou de ma BDthèque. A lire !
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Un rêve. Un rêve pour échapper au cauchemar d'une vie monotone dans une ville grise où les hommes sont (en)cadrés par des robots. Un rêve où les artistes d'un cirque proposent à tous les dormeurs qui rêvent des spectacles magiques, poétiques. Un rêve dont la frontière avec le réel s'estompe et permet à un citadin de troquer son habit d'ouvrier pour celui de dompteur de chaises. Et le cirque, qui ne vit que grâce aux rêves qu'il alimente trouve son nouvel artiste. Mais lorsque les rêves ou les cauchemars commencent à s'insinuer dans le réel, les garants du réel ne risquent-t-il pas de décider de manière unilatérale de faire disparaître les rêves ? Mais peut-on tuer un rêve lorsqu'il est ancré dans un homme ? Bien plus profond que son ambiance onirique déjà formidable, cette BD est un régal pour les yeux et l'esprit.
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Je n'aime pas l'absurde sans doute parce que j'aime comprendre les choses. Or, ceci est un conte qui nous indique qu'il faut laisser une part d'étrange et de non connu dans le monde de plus en plus régenté pour pouvoir enfin rêver. Bref, dans l'univers du cirque, tous les songes sont permis.

J'ai bien aimé le graphisme à l'aquarelle qui est très doux, presque envoûtant. Il y a tout un jeu sur la couleur. On peut également passer au noir et blanc. C'est une véritable mise en scène comme dans un spectacle. Cependant, ce thème sur l'invitation au rêve et à la poésie a souvent fait l'objet d'oeuvre.

Pour le reste, bien que je ne sois pas un adepte du genre, je conçois que c'est plutôt bien construit et surtout bien dessiné.
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Vous sentez l'excitation ? Moi j'en suis remplie par le fait de vous faire découvrir – si ce n'est pas déjà le cas – une véritable pépite onirique !
Le cirque – Journal d'un dompteur de chaises est une jolie fable, un rêve dessiné par Iléanna Surducan et publié par Makaka en 2012.

Un dompteur de chaises ? Vraiment ?

"Manu rêve d'être dompteur de chaises car il sait qu'elles sont vivantes et il connaît leur personnalité hors du commun. Cependant, dans une ville sous dictature qui glorifie les sciences et la raison, son espoir semble bien vain. Mais au-delà des frontières de la cité – que les habitants n'ont pas le droit de franchir – se trouve le Cirque, un univers mystérieux où tous les songes sont permis."

Une BD pour des esprits rêveurs et imaginatifs

J'ai vu cette bande dessinée à la bibliothèque, ce sont ses couleurs de feux qui ont attiré mon regard. Une fois posé sur cet ouvrage de format assez petit pour une BD, j'ai vu le titre et je n'ai pas hésité, il me fallait l'emprunter et lire cet OVNI.
Des couleurs à n'en plus finir, des couleurs et une lumière qui est symbole de vie, de création et d'espoir dans un monde où le gris, les ombres et la tristesse sont synonymes du monde réel, industriel, trop cadré pour Manu, notre héros. Chaque nuit il s'évade dans un cirque à mi chemin entre sa réalité et ses rêves Manu va devoir aider le Cirque et ses artistes à survivre à la fin des rêves dans le monde réel, survivre à la peur et à la rationalisation totale qui ne va pas de pair avec l'inventivité des artistes du cirque.

Merci à I. Surducan pour ces graphismes à l'image d'un cirque : colorés avec une dominante de couleurs chaudes en contraste avec le noir et blanc. Les personnages sont attachants et l'on aimerait tant suivre Manu à la fin, l'épauler … Savoir de quoi sa vie sera faite.
Une lecture magique, délicate et tellement irréelle qu'on aime y croire !

Encore sur le net au lieu de sortir des limites du "possible" ?

On ne peut pas être dompteur de chaises ! Même certains dans le Cirque semblent sceptiques, mais dans le fond, pourquoi pas ? Manu semble les comprendre lui, toutes ces chaises. Alors laissons le faire pour notre plus grand plaisir de lecteur.
Suivez-le et vous saurez ce qu'un tabouret ou un canapé est capable !
Je n'ai pas envie de vous en dire plus. le rêve n'est qu'à porté de librairie ou de bibliothèque. Saurez-vous le saisir ?
Lien : http://chickon.fr/2014/04/10..
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critiques presse (3)
BoDoi
25 mars 2013
Un livre très poétique, un hymne à ceux qui se sentent étrangers à la société dans laquelle ils vivent. [...] Iléana Surducan fait montre d’une belle maîtrise des couleurs alternant les ambiances chaudes ou sombres à l’aquarelle ou aux crayons de couleurs. [...] Une jolie ode aux rêveurs.
Lire la critique sur le site : BoDoi
BDGest
22 mars 2013
Une énième variation sur le pouvoir du rêve confronté à la monotonie de la vie quotidienne. L'ensemble présente un réel intérêt sur le plan graphique. Jouant sur le trait et les mises en couleur, sans oublier le noir et blanc, pour donner corps à ses atmosphères, l'auteure offre ici un aperçu séduisant de son talent.
Lire la critique sur le site : BDGest
BulledEncre
05 mars 2013
Cet album est magnifique, non seulement grâce à sa finition [...] mais aussi et surtout grâce au graphisme éblouissant. Ileana Surducan fait preuve d’un talent sans limites.
Lire la critique sur le site : BulledEncre
Citations et extraits (5) Ajouter une citation
« Dis donc, tu sors des trucs d’un chapeau vide ? / Non. Je sors des trucs d’un chapeau plein. » (p. 51)
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« Inciter les gens à sortir de la Cité la nuit et promouvoir des distractions illégales est interdit. Article 23/5 du règlement. » (p. 11)
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Le cirque, c'est un rond de paradis dans un monde dur et dément.
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« Les rêves des gens, c’est la lumière qui nous permet d’exister. » (p. 71)
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« Il n’y a que des débris en dehors de la Cité. » (p. 11)
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