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EAN : 9782823613599
256 pages
Editions de l'Olivier (04/10/2018)
3.05/5   173 notes
Résumé :
« Le chant glacé et mélodieux de la rivière, sa peur, le poids terrible d’une attente folle entre les remparts des montagnes qui la cernent, mais quelle attente cette épée qu’elle pressent toujours, suspendue dans la nuit des arbres qui l’écrase – sur son cœur blanc, sa tête rousse de gibier des bois. Oh que tout éclate enfin pour que tout s’arrête. »
Pour Rosalinde, c’est l’été de tous les dangers. Dans ce village où l’a menée son errance, quelque part en Pr... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (48) Voir plus Ajouter une critique
3,05

sur 173 notes
Je sors totalement éprouvée par cette lecture du coeur blanc. Mes aïeux ! Noir c'est noir, il n'y a plus d'espoir. Mes impressions ont joué aux montagnes russes ici: plaisir, ennui, écoeurement, longueurs.

Le coeur blanc relate l'histoire de plusieurs saisonniers travaillant sous un soleil de plomb ou sous un froid polaire dans les champs de Provence. Entre les asperges, les abricots et les lavandes, des petites mains s'attellent à la tâche au bord de l'épuisement, au bord de la peur dans un monde violent et sans scrupule. Dans ce monde, il y a surtout Rosalinde, une jeune femme rousse à la peau aussi blanche que la neige. Elle porte en elle le jour et la nuit, assiégée aux portes des loups qui tels des chacals halètent pour la dévorer.
Le monde de Rosalinde et des saisonniers tournent autour de l'alcool, de la drogue, du sexe, des maladies, comme autant de fléaux propres à l'échappatoire de chacun dans leur travail harassant. J'ose espérer que la société telle que je la conçois offre un peu plus d'humanité que j'en ai lu ici. J'ai eu l'impression de côtoyer des bêtes assoiffées de viande fraîche au milieu certes de coeurs blancs bercés par une envie de liberté, mais quel monde bestial!
Le roman vascille entre lyrisme et noirceur. Beaucoup de descriptions un peu trop longues à mon goût sur une nature terre mère de ces naufragés. Surtout quand l'action est quasi absente si ce n'est durant les dix dernières pages.
Vraiment, je reste très mitigée sur ce coeur blanc...

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Enfermé , oppressé , condamné , voici enfin ma liberté à la fin de la lecture de ce roman.. Je m'explique: ils sont saisonniers, tous les étés, ils dorment dehors , n'importe où mais le plus souvent près du lieu du rendez - vous, là où passe le camion. Oui, celui qui les conduira , s'ils sont assez assez vifs , vers les abricotiers , les fraisiers , les asperges. le soleil burine , ride leurs visages , les ronge et les couvre de rides. Enfin , le soir , la bière, le vin , le pastis et la drogue et les cachetons et le sexe . Coucher pour espérer, coucher vers l'échange, l'espérance. Coucher avec celui ou celle qui cache sa maladie , celui ou celle qui refuse la grossesse . Et si on est une femme , servir d'exutoire , être violée par les durs sous le regard de la tenancière dont la protection ne sera jamais acquise qu'à ceux dont les verres se remplissent, se vident , se remplissent....Autour d'eux , seul le feu , purificateur ou ...destructeur. Les choix , suivre les copains , les saisons ou....
Ce roman est terrible , violent , âpre , désespéré. Il est servi par un style abrupt , faisant fi de certaines conventions. Les dialogues fusionnent avec le récit, comme si les tentatives des personnages se confondaient dans un ensemble hermétique, un ensemble compact, sans échappatoire.
Ce roman pourra ne pas plaire à tout le monde, les commentaires lus me le prouvent . C'est bien là l'une de ses forces et non la moindre. Les personnages féminins sont sublimes dans leur détresse. A nous de leur trouver un espoir, un avenir .
Catherine Poulain m'avait transporté avec son " grand marin". Là , je suis un peu plus circonspect , j'ai parfois trouvé le temps long dans ce monde sans concession , ce monde sans espoir , ce monde où la nature humaine se montre sous un jour impitoyable , sans doute , hélas, réaliste.
J'ai rencontré cette dame à Brive , elle m'a précisé qu'elle ne parlait pas d'elle dans ce roman . Cela me rassure pour elle mais je vais me tenir éloigné de ce monde qu'elle connaît fort bien. Une sacrée "bonne femme ", sans aucun doute pour un roman " qui pique ", un roman qui mérite vraiment le détour, sauf si on traverse une periode de morosité. Là, je vous conseille d'attendre le printemps....
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Je referme ce livre totalement éblouie par cette écriture majestueuse qui colle aux sentiments comme aux paysages. Une écriture précise, belle, rugueuse parfois, que j'ai eu plaisir à retrouver dans « le coeur blanc ».
Dans ce deuxième roman, deux personnages féminins sont à l'avant de la scène : Rosalinde et Mounia. Deux personnalités hors du commun, deux destins tragiques, deux âmes solitaires, deux femmes libres. Nous sommes dans le sud de la France, dans des villages agricoles où les saisonniers débarquent en fonction des récoltes et selon la main d'oeuvre recherchée par les propriétaires (vendange, récolte des abricots, des olives...). Ces deux femmes font toutes les deux parties de cette horde de saisonniers qui sillonnent la campagne à la recherche d'un boulot pour quelques jours, d'un toit, et d'un bar où passer quelques heures après les longues journées de travail.
De nombreux personnages secondaires émaillent aussi ce roman, des bras cassés en grande partie, des errants. On sent que tous ces individus portent des histoires dures en eux, des secrets. Ils plongent dans le travail et l'alcool pour fuir une autre vie, une famille, un passé... et malgré la dureté de leur vie, de leurs actions, on s'attache à certains d'entre eux, on palpite avec eux, on fuit dans leurs pas, on rêve avec eux d'une vie plus douce.
Il n'y a rien d'inutile dans ce livre, tout sonne juste. Les mots sont pesés et toujours en accord avec les sentiments décrits.
La nature est belle sous la plume de Catherine Poulain lorsqu'elle nous parle du soleil de plomb qui brise les corps ou du vent qui fait ployer les arbres et les hommes.

Un talent découvert avec « le grand marin » et totalement confirmé avec ce nouvel opus.
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Ce magnifique roman de Catherine Poulain, son deuxième seulement après le grand marin, met en scène une dizaine de personnages parmi lesquels émergent deux femmes : Rosalinde, « La Tigresse aux cheveux rouges » et Mounia.
Ce sont tous des saisonniers qui vont et viennent, allant de la vigne aux champs de lavande, des tilleuls aux oliviers, sans oublier les asperges, les cerises et les abricots auxquels Rosalinde va les comparer : « On est les abricots du rebut, les vilains petits fruits tout piqués, tavelés, tordus, les invendables qu'on balance dans le cageot pour la pulpe. »
En errance en Provence, ces femmes et ces hommes sont tous plus ou moins hantés par des rêves d'ailleurs. Mais dans cet univers précaire des ouvriers agricoles, immigrés clandestins pour la plupart, et que l'auteure connaît bien pour avoir été saisonnière elle-même, la lutte est âpre et sauvage.
Catherine Poulain décrit étonnamment bien à la fois la beauté de la nature et la difficulté à supporter la chaleur ou le froid, l'accueil réservé à ces saisonniers, le travail dans les champs jusqu'à l'épuisement avec souvent la plongée dans l'alcool pour récupérer.
C'est tour à tour sensuel, violent, plein d'émotion, de fragilité. Rosalinde, ce coeur blanc, ce coeur pur, en quête de liberté, fière, insaisissable, résiste au désir des hommes, parfois y cède, Elle va peut-être trouver un peu d'apaisement avec Mounia mais rien n'est joué.
Le coeur blanc est un roman charnel d'une très grande force poétique, à la fois très sombre et très lumineux. Je n'avais pas été emballée par le grand marin mais avec celui-ci, j'ai été éblouie !
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"Quelquefois l'âme est fatiguée. On sent ses soubresauts inquiets, furieux,
comme un tourment qui s'exaspère, une agonie secrète qui vous étonne et
vous déchire. Vous prend le désir d'autre chose, des goûts de départ absolu, de fuite qui sait, d'océan peut-être." (Points, 2019 / p. p. 56)"

Un texte de qualité au style fort, fluide, tout à tour cru ou poétique lorsqu'il s'agit des descriptions de la nature... Je me sens mal à l'aise dans cet univers de saisonniers, des personnes venant de tous les horizons et pays..., des êtres déglingués, abîmés, solitaires, faisant les saisons, gagnant une misère, et n'ayant aucune reconnaissance sociale...rejetés par les villageois -mêmes, qu'ils viennent aider. Un tableau terrifiant de l'exploitation d'autres humains... l'incompatibilité immuable des sédentaires et des "nomades"...toujours plus suspects !


Des gens qui ont souvent tout perdu, s'oublient entre la fatigue physique
des récoltes saisonnières, l'alcool et le sexe... Un univers, en dépit de quelques lumières offertes par la belle nature, profondément sombre et désespérant...
Comme l'auteure nomme ces saisonniers, comme le "rebut" de la société... Un texte d'une grande qualité, que je trouve toutefois, tellement mortifère, qu'on a l'impression d'étouffer, de se sentir asphyxier !!

Parmi les différents personnages, deux figures féminines centrales, Rosalinde, et Mounia... Deux personnalités courageuses, endurantes, indépendantes, tour à tour flamboyantes ou désespérées...dans ce monde impitoyable des "saisonniers" !!

"Je pense parfois que les saisonniers, on est des anciens combattants . On cherche le feu d'un combat, on en charrie surtout le manque parce que le plus fou c'est qu'on n' a pas ,combattu. Enfin, pas pour de bon. Toi, Mounia, c'est la guerre de ta famille, la vie de ta mère aussi, que tu portes peut être et que tu continues à ta manière, mais contre qui, pour qui, tu le sais ? (p.140)

L'auteure a elle-même expérimenté des années durant ces petits boulots...
Entre grande solitude, précarité, mépris...des univers, des expériences aussi enrichissantes que mortifères !! Un très beau texte... mais à lire dans une période plus légère !!

J'avoue être soulagée d'achever ce texte pourtant d'une grande qualité mais qui m'a vraiment "plombé" le moral... Noir, trop noir !!
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critiques presse (4)
Bibliobs
29 octobre 2018
Avec Catherine Poulain, la Haute-Provence n'a rien à envier à la haute mer des Tchouktches. Qu'elle monte dans une bétaillère ou embarque sur un chalutier, se courbe sous les serres à fraises ou pêche le crabe, elle ensauvage la littérature, qui lui sait gré de l'avoir affranchie de Paris.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
LeMonde
18 octobre 2018
Avec « Le Cœur blanc », l’écrivaine livre le roman des saisonniers agricoles. Pour Mounia et Rosalinde, épuisement, ivresse et désir se mêlent – jusqu’au tragique.
Lire la critique sur le site : LeMonde
LeFigaro
05 octobre 2018
Après Le Grand Marin consacré aux tâcherons de la mer en Alaska, l'auteur raconte, avec la même sauvagerie, l'errance désespérée des saisonniers en Haute-Provence.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Lexpress
03 octobre 2018
Dans Coeur blanc, Catherine Poulain arpente la Provence avec des saisonniers. Un roman charnel et envoûtant.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (95) Voir plus Ajouter une citation
Mais que le monde est beau avec ce vent qui déferle sur les montagnes, fait ondoyer les genêts comme une marée d’or aux flancs des collines, secoue les arbres, chahute les cimes. Elles ressemblent à des bras tendus, leurs mains s’agitent dans les airs, des multitudes de doigts les feuilles, qui tentent d’agripper le ciel.
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Je crois qu’il ne m’intéresse plus, le Dieu des autres, je lui demande plus rien en tout cas. Je sais qu’il n’en a rien à foutre de ma petite vie de merde. Celui qui est le mien et que j’écoute c’est le soleil, c’est aussi mon rocher de Gibraltar. Un jour j’irai. C’est ce qui me fait avancer. Et quand j’y serai il faudra choisir, traverser ou crever.
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C’est le piège le couple. L’espoir inconsolable d’un réconfort. Le réconfort il est dans nos corps quand ils sont libres, la seule vérité, elle se trouve dans ton soleil, ton rocher, le désert… Elle accompagne les bêtes dans leur course pour la survie. N’abandonne jamais ta liberté pour quelqu’un Mounia.
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Toi tu es française. Tu pourrais trouver mieux.
je suis allemande Ahmed. Et j'ai pas envie d'être à l'abri, j'ai envie de savoir.
savoir quoi ? Si j'avais les papiers, moi, je serais sans doute ailleurs.
Peut-être que je ne sais pas pourquoi je suis là.
On aime bien t'avoir à nos côtés. Tu es courageuse. Tu as le coeur blanc. Dieu voit que tu as le coeur blanc.
Le coeur blanc ?
Le coeur pur. (Points, 2019)
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Quelquefois l'âme est fatiguée. On sent ses soubresauts inquiets, furieux, comme un tourment qui s'exaspère, une agonie secrète qui vous étonne et vous déchire. Vous prend le désir d'autre chose, des goûts de départ absolu, de fuite qui sait, d'océan peut-être. (Points, 2019 / p. p. 56)
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Videos de Catherine Poulain (16) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Catherine Poulain
Catherine Poulain - L'ombre d'un grand oiseau
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