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EAN : 9782825146880
L'Age d'Homme (31/08/2017)
4.27/5   11 notes
Résumé :
Le diable crie dans les veines de Camille.
Camille est jalousie. Elle cherche en vain celui qui ne la décevra plus et de village en village, de misère en misère, répand son venin. Arrive alors ce jour de foudre où cachés derrière les murs de la grande ville, deux hommes finissent par la retrouver.
Après la noirceur de la terre et les profondeurs des tempêtes humaines, la plume vertigineuse de Damien Murith trempe ici dans le poison et achève d'un sou... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Ce fut une immense surprise et un plaisir tout aussi important de recevoir un courrier contenant deux ouvrages. Celui dont je vais vous parler est "Le cri du Diable" de Damien Murith, sorti en Suisse le 15 Août dernier et qui arrivera en France demain 31 Août. le second, "Autres ailleurs" de Bertrand Schmid, ne paraîtra en France qu'en janvier 2018, j'ai le temps de vous le faire découvrir. Je remercie très sincèrement les Editions de l'Age d'homme à Lausanne pour cette magnifique double découverte.

Depuis un certain temps maintenant, je me régale de la lecture d'auteurs romands. Je leur trouve un je ne sais quoi de particulier dans leur manière d'écrire, une simplicité de forme qui sert à merveille la profondeur du récit. Ce "Cri du Diable" ne fait pas exception à la règle. J'ai presque envie de plagier Corneille et de dire "…mais aux romans superbement écrits la valeur n'attend pas le nombre de feuillets". C'est vrai, ici, cent dix-neuf pages, 8 parties, soixante-dix-huit chapitres, septante huit devrais-je dire. Mais les chapitres sont si courts – deux phrases parfois – qu'on les parcourt à la vitesse d'un cheval au galop… et on y revient au pas pour les lire, les relire, s'imprégner des mots.

Ce roman, car c'en est un, ressemble davantage – à mes yeux - à un poème en prose. J'ai eu envie de l'apprendre par coeur. Pourtant, il y a un fil, une histoire, celle de Camille et de sa jalousie… elle aime, Camille, et attend en retour un amour sans partage. Et, même si de partage il n'y a pas, le doute en elle s'installe, la noirceur, l'horreur, la haine et la vengeance.

La couleur est partout, mais terne, triste. Dans le prologue l'auteur le dit : "Le noir, pour les nuits sans lune… le gris, pour les plis de l'hiver, pour la brume qui se traîne…. Reste le blanc." Avec parfois des taches plus vives "… tableaux où les rouges sont fraise, sang, feu, les bleus sont saphir, nuit, roi, les jaunes ambre, maïs, safran…". Ce ne sont plus des mots que l'auteur nous offre mais un tableau, une oeuvre picturale d'une beauté inouïe.
L'écriture est ainsi, belle, simple, poétique… "Le bonheur est un fil tendu au-dessus du vide. Camille, funambule, s'élance" C'est léger, aérien…jusque dans la douleur, la noirceur, le malheur. Si j'osais je qualifierais le texte de merveille, de chef-d'oeuvre… Car tout est ordonné, se suivent les chapitres et le diable son chemin "La jalousie, parasite jamais rassasié, elle se loge dans la fange des coeurs, y plante ses dents qui sont comme des harpons, et autour d'elle tout est souffrance, jusqu'à l'agonie." Et pourtant toujours la couleur…dans l'épilogue…"pour le coquelicot égaré dans les blés, pour la goutte de pluie qui roule sur la rose, le ciel après la grêle…"

Difficile de trouver les mots justes quand ceux de l'auteur sont si beaux.

Mais vous aurez peut-être compris, ce roman fut un véritable coup de foudre et je peux vous assurer que la dédicace "A Geneviève" n'y est pour rien. Non, non, ce n'est pas à moi que ce livre est dédié.
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La vie est art. Faite de tableaux qui s'animent au gré des instants. C'est une pièce de théâtre où les acteurs s'animent dès la levée d'un rideau invisible. Ce sont des images qui racontent une vie. Des vies. Celle de Camille. Camille unique. Camille multiple. Camille le sait. Elle qui fuit l'âme damnée d'un être. Les regards concupiscents et, surtout, l'animosité humaine. Pour aller où? Pour quoi faire? Devra-t-elle toujours regarder derrière elle? L'endroit qu'elle a quitté conserve tous ses biens. Mais, pas sa douleur. Pas son coeur meurtri. Pas sa jalousie. Que fera-t-elle de sa nouvelle vie d'errante?

Il a fallu un instant pour que son monde bascule dans le gris de la gare. Des murs de pierre. du temps. Que fuit-elle? Qu'a-t-elle fait? Les mots courts, forts, avides remontent le cours de son histoire. Ils racontent. Dans la blancheur de la neige. Dans le gris des fumées. Dans le noir de la haine, de la jalousie. Ils disent l'impensable. La solitude. La misère des gens. le regard égrillard des hommes. Des bouches racontent. Accusent. Des yeux se baissent. Ils n'ont rien vu. Les cerveaux imaginent. Soupçonnent. Les langues se délient. Pas de maladie. Pas de sang. Mais la mort. Froide. Violente. Indifférente. Elle a frappé. Sûrement. Peut-être. C'est la faute à Dieu.

L'auteur a une plume magnifique. Quelques mots et la scène se dessine. L'imagination s'enflamme. Quelques lignes, et l'histoire prend un sens profond. Inattendu. Qui est Camille? Les pages se tournent avec avidité. Avec curiosité. Jamais d'indifférence. Au contraire. La plume est légère, directe, sans fioritures. Quelques phrases et la poésie des mots éclate. Des tableaux figés reprennent vie. Et la mort se remet en marche. Elle joue timidement l'oiseau de mauvaise augure. Tout simplement. Mais, tout a une fin: la vie, la fuite, le bonheur, l'amour. La vengeance se dessine sur un tableau tout simple. L'on ne peut pas se fuir. Surtout quand l'on est son propre ennemi. Camille l'apprendra bien vite. Au bon moment.
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Damien Murith a l'art de faire d'une histoire simple un roman grandiose. Le cri du diable nous emmène dans les quartiers sombres d'une ville monstrueuse, à la rencontre de Jonas, un artiste-peintre, dont le portrait de Camille, une jeune femme fuyant la campagne, lui laissera dans la bouche un goût amer...
Vraiment remarquable.
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Je vais faire une chronique sur l'ensemble du triptyque, à savoir La Lune assassinée, Les Mille veuves et le Cri du diable.

Chaque livre peuvent se lire indépendamment et dans le désordre.
Chaque livre raconte la noirceur de l'esprit.
Chaque livre a une écriture minimaliste, où chaque mot n'est pas là par hasard, où chaque phrase est lourde de sens, où chaque page est un court chapitre.
Dans chaque livre le vide est très important, que ce soit graphiquement avec des pages qui semblent être vides de mots mais pas de caractère ; tant que dans le coeur des personnages, un vide à remplir ou un coeur vidé, de sentiments, d'émotions, de sens ou de sang.
Dans chaque livre, la poésie se fait histoire et l'histoire est poétique.
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C'est plutôt bien écrit et le texte très aéré laisse respirer cette étouffante histoire. Celle d'une femme, veuve, qui tua pour se défendre et se voit contrainte à la fuite. Et la misère appelle la misère.

Mais je reste sur ma faim.
Lien : http://noid.ch/le-cri-du-dia..
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Des ténèbres, il ne reste plus qu’une faille, un échos à l’agonie.
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