AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782859208684
141 pages
Le Castor Astral (07/07/2011)
3.5/5   2 notes
Résumé :
Dans l'exploration du temps qu'elle suppose, la poésie s'adonne autant au présent qu'à la mémoire. Dans la première partie du livre, ce n'est pas le passé qui est envisagé, mais l'instant tel qu'il peut s'offrir, sans extases dûment affichées, ni portes ouvertes aux regrets.
Les trois autres séquences imposent un déplacement dans l'espace. L'une indique un amour lointain. L'autre en terre borgésiennes, se veut l' affût de banalités qu'elle exaspère.
L... >Voir plus
Acheter ce livre sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten
Que lire après Le dépositaire et autres poèmes : Suivi de Kritike (lignes de crète III)Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Certains, arpentent les terres, un chevalet portable en bout de bras, armés de couleurs et de pinceaux pour saisir dans le vif de la lumière et du vent, la beauté des paysages qu'ils découvrent tout au long de leur cheminement. Jean-Luc Steinmetz, lui, s'adosse à un arbre, le stylo dans une main, le carnet ouvert de l'autre, posé sur les genoux et absorbe toutes ces images, ses sensations, qu'il retranscrit en flots de mots sur le papier, page après page.

"Après une marche de plusieurs heures
où des nuées souvent le recouvrirent
il s'arrête en terres lointaines.
Maintenant, assis sur les talons
- la brume s'étant défaite -
il devine l'horizon.
Et l'heure lui dit de tirer du havresac
un calepin rouge
où sa pensée prendra la forme du matin."

L'auteur laisse vagabonder son esprit, le passé se mêle au présent, et il mesure parfois la distance qu'il y a à vouloir les faire vivre ensemble. le stylo est posé, le carnet rangé : certaines émotions résistent. Vivre pleinement la beauté qui nous assaille, sans le filtre des mots : Expérience poétique, à l'état pur ?
La dernière partie, « Ligne de Crète », se situe entre carnet de voyage et tentative de garder trace de toute sensation, tout événement qui advient. Notes et premiers jets, expérimentaux, fragments destinés à jouer les madeleines de Proust pour servir de matière à création, plus tard... ou pas. Instants fugaces figés.

"Je ne fais que prendre des notes suscitatrices. Je n'arrive pas au poème, à moins qu'il n'acquière ainsi une autre consistance, qu'il ne développe, en même temps que le goût pour la précision qualifiante, sa mise à la question."

Certains poèmes m'ont laissée un peu à la traîne, comme si mes pas n'étaient plus dans les siens, ce qui explique ces 3 étoiles, là ou d'autres en cocheraient 4 ou 5, mais l'ensemble est léger, aérien, et fait naître en nous de belles images et sensations. On a le sentiment de l'accompagner dans ses errances, de petits détails nous rappellent que l'agitation du monde est toujours présente et qu'elle met parfois fin à l'inspiration. Non par manque. Mais par nécessité.

"Je n'ai fait qu'ajouter peu de lignes
à la solitude du temps
qui se déplace selon les hommes
ou bien s'étale aux limites de vastes vasques d'argile"
Commenter  J’apprécie          114

Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
Pas de naissance. Pas de mort. Pas d'avantage le milieu de la vie. Tant bien que mal on s'arrange pour durer, sans savoir sa ligne droite, ni son passage de la ligne. Une seule vérité profane : celle du jour qui, sans réclamer d'adoration, célèbre son rite avec cette régularité qui donne aux saisons leurs noms, sous chaque latitude.
Commenter  J’apprécie          50
En progrès sur la mort
avance le repos
d'un après-midi neutre
où la conscience a disparu.
Mais quelques gestes demeurent
qui égratignent l'horizon
y laissant une petite tâche
contagieuse sur la nuit des temps.
Commenter  J’apprécie          70
La vie continue,
détachée déjà
mais non tombée.
Il faudra du temps avec qu'elle rencontre le sol
et peut être sans violence aucune
rejoigne les herbes dont on veut croire qu'elles guérissent
sous le simple outremer du ciel.
Commenter  J’apprécie          60
Indifférent le nom de l'homme.
Étroite l'étendue de son corps.
Reprenant une des routes millénaires
il reçoit la dernière lumière
et devient l'invisible passant
guetté du sagittaire.
Commenter  J’apprécie          60
Midi.
Rien ne fléchit le jour.
tenu l'équilibre. Et l'ombre remisée
juste sur le rebord
avant qu'elle avance d'un pouce
et n'empiète sur le présent.
Je ne suis pas innocent des formes
que je continue de prendre
comme la chaussée du gué de Bully
où passèrent des hommes d'armes et leurs bêtes.
Actualité mouvante :
leurs images surimpressionnent
la variété losangée des surfaces.
Commenter  J’apprécie          20

Videos de Jean-Luc Steinmetz (4) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jean-Luc Steinmetz
« Il y a quelque chose d'inéluctablement malheureux dans le personnage de Verlaine (1844-1896) […]. Lui-même eut beau se compter au nombre des poètes maudits, nous avons tendance à lui refuser une telle malédiction gratifiante pour ne le doter que d'un chagrin doux-amer et d'un coeur (mot dont significativement il abusa) gros de larmes presque savoureuses. […] Plus néfaste que la brève cohabitation de Gauguin avec Van Gogh, celle qui le rapprochera de Rimbaud se terminera sur l'éclat d'un coup de feu […]. Les suites sont connues : […] Verlaine est condamné à deux ans de prison. […] En mai 1874, il apprend que le jugement en séparation de corps et de biens réclamé par Mathilde vient d'être prononcé. Il en ressent une profonde tristesse et songe à se tourner vers les secours de la religion. […] le 15 août, Verlaine, enfin admis à la Sainte Table, communie. de cette période de conversion témoigneront dans le futur “Cellulairement” […]. […] Les années suivantes, Verlaine continuera de disperser le matériau poétique accumulé durant sa détention ; treize poésies se retrouveront dans Jadis et Naguère (1884), huit autres dans Parallèlement (1889). Sans doute ne souhaitait-il pas refaire surface dans le monde littéraire par un livre évoquant son passé de droit commun, fût-ce sous les apparences du “journal d'une âme”. Il rappellerait ces temps mauvais dans Mes Prisons en 1883, mais, pour l'heure, c'est en proposant une image apaisée de lui qu'il tente, après bien des atermoiements (sept ans de silence), son retour de poète avec Sagesse où il espère que “nulle dissonance n'ira choquer la délicatesse d'une âme catholique”. […] Cellulairement […] occupe […] la place indéniable de “chaînon manquant” entre les Romances sans paroles et Sagesse et […] il montre Verlaine dans son authenticité de prisonnier, de poète et, sur la fin, de pécheur converti. […] Cellulairement restitue un temps de vie passé, usé au jour le jour, dans ce tournis à demeure où se perçoit l'identité même, toujours flottante, de Verlaine, non pas fadeur […], mais limite de l'écoeurement devant le mélange de fiel et de miel que tend l'existence en sa coupe. […] Verlaine adresse le murmure d'une voix inquiète, presque égarée, même quand sa foi nouvelle tend à la raffermir. Gardons-nous de ne voir que complaisances là où se dit, non sans humour parfois, quelque réalité aussi maligne que la pure et simple “condition humaine” illuminée d'un faible espoir et fraternelle dans sa détresse ?» (Jean-Luc Steinmetz)
« Au Lecteur
[…]
Vous lirez ce libelle tel quel, Tout ainsi que vous feriez d'un autre, Ce voeu bien modeste est le seul nôtre, N'étant guère après tout criminel.
[…]
J'ai perdu ma vie et je sais bien Que tout blâme sur moi s'en va fondre : À cela je ne puis que répondre Que je suis vraiment né Saturnien. »
Paul Verlaine Bruxelles, juillet 1873
0:00 - Berceuse 0:30 - Almanach pour l'année passée III 1:18 - L'art poétique 3:00 - Générique
Référence bibliographique : Paul Verlaine, Cellulairement, Éditions le Castor Astral, 1992
Image d'illustration : http://www.heliotricity.com/poetryverlaine.html
Bande sonore originale : Kai Engel - Somewhere Else Somewhere Else by Kai Engel is licensed under a Attribution-NonCommercial 4.0 International License.
Site : https://www.freemusicarchive.org/music/Kai_Engel/lesicia/somewhere-else
#PaulVerlaine #Cellulairement #PoésieFrançaise
+ Lire la suite
autres livres classés : poésieVoir plus
Les plus populaires : Littérature française Voir plus
Acheter ce livre sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten


Lecteurs (3) Voir plus



Quiz Voir plus

Testez vos connaissances en poésie ! (niveau difficile)

Dans quelle ville Verlaine tira-t-il sur Rimbaud, le blessant légèrement au poignet ?

Paris
Marseille
Bruxelles
Londres

10 questions
1220 lecteurs ont répondu
Thèmes : poésie , poèmes , poètesCréer un quiz sur ce livre

{* *}