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EAN : 9782879295695
216 pages
Editions de l'Olivier (23/08/2007)
3.91/5   270 notes
Résumé :
Lorsque David lui apparaît en rêve, Raj se retrouve projeté dans son enfance : les champs de canne, un père à la violence prévisible, la tendresse maternelle, les jeux près de la rivière avec ses frères, le soleil brûlant, les pluies diluviennes. Un bonheur précaire balayé par un cyclone, et l'installation de la famille près de la prison où vivent de mystérieux réfugiés. Le 26 décembre 1940, l'Atlantic accoste à Port-Louis avec, à bord, quelque 1500 Juifs, refoulés ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (67) Voir plus Ajouter une critique
3,91

sur 270 notes
Une jolie plume pour amener en douceur un épisode douloureux des années 40. Raj est un jeune enfant de neuf vivant sur l'île Maurice, entre pauvreté et violence du père, dans un climat difficile où la nature se montre violente à l'image des hommes de ces années de guerre. Il perdra ses deux frères emportés par un cyclone, et accusera les coups de son ivrogne de père. C'est dans ce contexte qu'il rencontre David un enfant de son âge aux cheveux d'or et qu'une amitié merveilleuse verra le jour.
Raj maintenant âgé se souvient de David et nous relate avec émotions l'amitié qui le liait au jeune garçon.

Ayant eu un véritable coup de coeur pour la noce d'Anna, ce fut difficile de ne pas comparer ces deux romans. Ma préférence se porte vers la noce d'Anna car ici, il m'a manqué les jolies phrases empreintes de douceur et d'amour, j'ai aussi eu un peu de mal à accrocher à l'histoire assez alambiquée.
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Ce roman est un concentré d'informations. A travers une histoire relativement simple, un vieux monsieur se souvient de son enfance ; et là, paf !, on se retrouve dans la peau d'un petit garçon, dans les années 40, dans la nature sauvage de l'Ile Maurice. Ici, ce n'est pas le paradis comme on peut l'imaginer à notre époque. C'est une île pauvre, une végétation dense et humide, des conditions de vie extrêmement dures. le narrateur voit ses 2 frères mourir sous ses yeux, son père est violent, seul l'amour de sa mère le pousse vers l'avant. Une rencontre, et sa vie en sera chamboulée et restera à tout jamais dans son coeur et sa mémoire.
C'est une rencontre avec L Histoire, mais à 10 ans, il n'en a pas conscience.
Ce roman, c'est la nature sauvage et cruelle de l'île, mais aussi celle des hommes.
Ce roman, c'est un condensé d'amour, de partage et de transmission.
Le dernier frère, c'est L Histoire dans une histoire.
Merci pour ce partage Mme Nathacha Appanah.
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Raj , vieil homme de soixante-dix ans habitant sur l'île Maurice, suite à un rêve qui le tourmente, se souvient...

Un épisode de sa vie, qu'il tenait le plus possible enfoui, rejaillit et il décide d'aller se recueillir sur la tombe de David, un jeune garçon mort à dix ans.

Ainsi débute cette confession émouvante, qui m'a serré le coeur tout au long de ma lecture, la nostalgie de cette évocation lancinante du passé transparaissant à chaque page. Raj vivait pauvrement dans la région Nord du pays, à Matou, un village. Mais un cyclone emporte la vie de ses deux frères, ses parents et lui fuient et s'installent à Beau-Bassin, où le père violent trouve une place de gardien à la prison. Derrière le grillage, Raj observe un enfant de son âge, David. Ils deviennent amis. Une amitie pure, entière, spontanée. Ils décident de fuguer ensemble. Et ce sera le drame....

Raj comprendra plus tard pourquoi un juif d'Europe de l'Est s'est retrouvé interné avec sa famille sur l'île Maurice, un épisode méconnu de la seconde guerre mondiale. La honte de n'avoir rien compris à l'époque, la culpabilité, le remords, sont au coeur du souvenir. L'écriture sobre et intense de l'auteur s'accorde à la pudeur et la sensibilité du personnage de Raj.

" Nous étions deux enfants du malheur accolés l'un à l'autre par miracle". Deux destins qui se sont croisés de manière improbable mais définitive.

Un livre fort et poignant, mon préféré de l'auteure jusqu'à présent. A lire!
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Ce livre se base sur un fait historique : celui de l'internement des juifs refoulés de Palestine par les Anglais en 1940 et déportés vers d'autres colonies britanniques, Trinité et Tobago ainsi qu'à l'île Maurice. Ils furent « parqué » là (y-a-t-il d'autres mots ?) dans l'enceinte de l'ancienne prison de Beau-Bassin. Ils y resteront 5 ans.

Ce témoignage est celui d'un adulte du pays qui fut un enfant à l'époque des faits. Pour lui ce fut la fin de l'insouciance, de l'enfance et la découverte d'un « autre monde ». L'homme âgé qu'est devenu Raj se souvient de cette époque avec le recul de l'adulte : Un peu trop pour moi, ce qui a neutralisé l'effet « vérité » et endigué le côté vivant, naturel et spontané de l'histoire. Il n'a pas suscité en moi l'émotion qu'il aurait dû… J'étais spectatrice mais pas partie prenante. Ça m'a manqué.



Le style de l'auteure est agréable, fluide et sans difficultés particulières. Mais je le répète, malgré tous les malheurs qui déferlent sur cette famille, malgré ceux infligés à tout un peuple ; cette histoire terrible et poignante, je l'ai juste ressenti comme un récit factuel - un peu flou par moment (parce que c'est un enfant) où s'égrènent toutes les calamités considérées après coup, des décennies plus tard avec beaucoup trop de distance, bien trop relativisées.

En fait, peut-être Raj essaie-t-il de dédramatiser, parce qu'il culpabilise. En rendant les choses moins graves il dilue la honte ? Cela ferait sens. Mais pardon, honte de quoi, au fait ?

Honte d'être mauricien ? Choisit-on où l'on nait ?
Honte d'avoir survécu à ses deux frères ? Que peut-on contre les forces de la nature ?
Honte des colères de son père ? de sa violence ? Est-on responsable de ses ascendants ?
Honte de ne pas avoir pu protéger sa mère de la violence familiale ? Ce n'était qu'un enfant…
Honte de découvrir que son père ne gardait que des victimes ? Comment pouvait-il savoir ?
Honte de comprendre qu'ils étaient soumis à l'autorité coloniale ? Cela ne peut être qu'à l'âge adulte
Honte de ne pas avoir pu protéger David ? Comment aurait-il pu le faire ?
Honte d'être un enfant?
Honte d'avoir attendu aussi longtemps à l'âge adulte pour affronter la réalité et ses propres démons?
Honte d'être un homme faible ? Un homme tout court ?

Du coup, ça n'est plus seulement une histoire, mais une vaste réflexion sur la vie ; cela prend une autre dimension. Pratiquement un ouvrage philosophique en somme. D'où la simplicité de la langue pour mieux y faire passer les idées…


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C'est le premier roman de Nathacha Appanah que je viens de découvrir. Je ne m'attendais pas à ce que "Le dernier frère" me bouleverse autant. C'est une belle histoire sur l'amitié d'enfance, courte mais intense, sur l'inconditionnel amour maternel qui aide à supporter la violence du père, l'histoire inspirée d'un fait réel sur la déportation des Juifs à l'Ile Maurice en 1940.

Une belle écriture dans un décor exotique. de la nostalgie et de la douceur à l'image de l'auteure que j'ai vue dans une émission télé et qui m'a donné envie de découvrir son oeuvre. Encore une fois, je ne me suis pas trompée.




Lien : http://edytalectures.blogspo..
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Citations et extraits (42) Voir plus Ajouter une citation
Je ne sais pas si je dois avoir honte de le dire mais c'es ainsi : je ne savais pas qu'il y avait une guerre mondiale qui durait depuis quatre ans, quand David m'a demandé, à l'hôpital, si j'étais juif, j'ai dit non parce que j'avais la vague impression que juif désignait une maladie puisque j'étais dans un hôpital, je n'avais jamais entendu parler de l'Allemagne, je ne savais pas grand-chose en réalité. J'avais trouvé David, un ami inespéré, un cadeau tombé du ciel et en ce début d'année 1945, c'est tout ce qui comptait pour moi.
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De sa vie de reclus, de Juif déporté, d'orphelin, de prisonnier, d'enfant sans enfance, d'enfant qui connait trop bien et de trop près la mort, David avait, je crois, appris à ne plus être, à oublier qu'il avait un coeur qui pouvait faire autre chose que pleurer, des bras, des jambes pour courir et un visage si tendre qu'on ne pouvait faire autre chose que le chérir. Il avait oublié cela, oublié qu'il était fait de chair et de sang, oublié qu'il avait la possibilité de grandir et d'être un homme.
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Je pensais qu'à mon grand âge je regarderais ma vie avec indulgence, car je sais que regretter ne sert à rien, qu'il faut beaucoup de chance pour accomplir ses rêves, que la meilleur façon de vivre est de faire du mieux qu'on peut à chaque instant, et qu'il y a tellement de choses qui se font sans nous quand bien même nous passons notre temps à courir comme des fous, à croire que nous pouvons y changer quoi que ce soit.
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Je ne sais pas si je dois avoir honte de le dire mais c'es ainsi : je ne savais pas qu'il y avait une guerre mondiale qui durait depuis quatre ans, quand David m'a demandé, à l'hôpital, si j'étais juif, j'ai dit non parce que j'avais la vague impression que juif désignait une maladie puisque j'étais dans un hôpital, je n'avais jamais entendu parler de l'Allemagne, je ne savais pas grand-chose en réalité. J'avais trouvé David, un ami inespéré, un cadeau tombé du ciel et en ce début d'année 1945, c'est tout ce qui comptait pour moi. (P. 88)
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Quand on vieillit, on prend de l’avance pour tout tellement on craint de ne pas y arriver et après, on s’ennuie à attendre les autres.
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Vidéo de Nathacha Appanah
Nathacha Appanah était présente pour présenter son nouvel ouvrage : La mémoire délavée paru aux éditions Mercure de France. le roman s'ouvre par un magnifique vol d'étourneaux. Un vol au premier abord innocent mais dont le murmure dans une langue secrète fait écho à toutes les migrations et surtout à celle d'aïeux, partis d'un village d'Inde en 1872 pour rejoindre l'île Maurice. L'autrice traverse alors la mémoire de sa famille. le centre de l'ouvrage est marqué par un magnifique hommage à son grand-père qui travaillait dans un champ de cannes.
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