J'ai vraiment apprécié cette adaptation du plaidoyer contre la peine de mort écrit par Hugo au début du XIXe siècle.
Quel crime cet homme a-t-il commis? On ne le saura pas et ça n'a, au fond, que peu d'importance dans ce récit : ce qui importe, et ce qui ressort, c'est la pression psychologique ressentie par cet homme qui appréhende la fin.
Un texte d'un tel poids, porteur d'un tel message risquait fort d'écraser et de rendre mièvre un dessin un peu trop prude.
C'est loin d'être le cas. le graphisme est parfaitement adapté au texte, la mise en page est intelligente et certaines case fort réellement froid dans le dos.
L'ambiance, lourde et fatale, est parfaitement rendue et j'ai vraiment apprécié la façon dont cette idée constante et oppressante de la mort est représentée à chaque moment, quasi dans chaque case.
Une belle réussite.
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- Pour ce qui est de vous, jeune homme, je vous trouve vraiment pensif.
- Jeune homme ! Je suis plus vieux que vous ! Chaque quart d'heure qui s'écoule me vieillit d'une année !
- Allons, je pourrais être votre grand-père ! Vous voulez rire ?
- Non, je ne veux pas rire.
Tout ce peuple rira, applaudira, et parmi tous ces hommes libres et inconnus des geôliers, il y aura plus d’une tête prédestinée qui suivra la mienne tôt ou tard dans le panier rouge.
Condamné à mort !
Voilà cinq semaines que j'habite avec cette pensée...
Toujours seul avec elle...
...Toujours glacé par sa présence...
...Elle m'obsède éveillé, épie mon sommeil...
...et reparaît dans mes rêves.
- Oh pardon! Je vous ai fait mal?
Les bourreaux sont des hommes très doux…
A-t-on jamais prononcé sentence de mort autrement qu'à minuit, par une froide nuit d'hiver et de pluie ?
Mais au mois d'aout, à huit heures du matin, un si beau jour ?
Impossible !
Interview de Stanislas Gros au sujet du Portrait de Dorian Gray.