« Il y a d'étranges pères, et dont toute la vie ne semble occupée qu'à préparer à leurs enfants des raisons de se consoler de leur mort ».
Jean de la Bruyère.
Cette citation reprise par
Jean-Michel Riou dans le quatrième et dernier opus de sa saga « Versailles, le palais de toutes les promesses » n'est pas anodine. Elle incarne même les fondations de toute cette histoire.
Rappelez vous : Né le même jour que Louis le Quatorzième, dans des conditions cruelles et déplorables, Toussaint Delaforge grandit la rage au ventre. Poussé par un désir de vengeance extrême, il deviendra « Le Roi Noir » et ne cessera de rechercher celui qui semble à l'origine de tous ses maux : son père naturel.
Parviendra-t-il dans cet ultime tome à se venger de ce père qu'il exècre ? Parviendra-t-il également à en protéger Amandine, sa fille, celle qui fut son étincelle dans la nuit noire, celle qui l'amènera sur les chemins de la rédemption ?
Avec ce nouvel opus, on retrouve avec plaisir les protagonistes des tomes précédents :
Amandine le Faillon, digne héritière des Pontgallet, famille de maçons ayant participé à l'aventure prodigieuse et insensée que représentait la construction du palais de Versailles. Amandine est toujours aussi belle, spontanée et rêveuse. Versailles l'attire toujours autant et cette fois, c'est la concupiscence royale qui la mettra en danger.
De son côté, Jean le Faillon, son époux, artiste et architecte talentueux attise la jalousie à la cour de Versailles.
Tous deux devront affronter maintes intrigues et complots destinés à détruire un bonheur encore bien fragile.
Bien heureusement, l'étoile d'Amandine, « le Roi Noir » veille...
C'est avec le sourire que je termine cette saga. Outre les quelques rappels répétitifs et inutiles que j'avais déjà évoqué dans une critique précédente, cette fresque historique a su m'enchanter.
C'est surtout cette étonnante concordance qu'il y a entre la fiction et
L Histoire qui m'a particulièrement séduite.
Versailles ne s'est pas fait en un jour et c'est à travers toutes les étapes laborieuses de sa construction qu'on suit en parallèle, l'histoire dramatique du Roi Noir liée à celle des Pontgallet.
Les débuts glauques et sombres des personnages fictifs ne sont pas sans rappeler l'état dans lequel se trouvait le simple relais de chasse de Louis XIII. Au beau milieu des forêts et des marais bourbeux et irrespirables, le petit château de briques ne paye pas de mine et c'est un pari complètement fou et mégalomane que relève le jeune Louis Dieudonné lorsqu'il décide d'en faire une ambitieuse demeure royale. Comme ce fut un véritable défi pour le misérable Toussaint Delaforge de devenir le puissant et riche « Roi Noir ».
Le quatrième tome nous offre un Versailles quasiment achevé où l'emploi du temps et l' Etiquette sont d'une rigueur intransigeante, sous la houlette d'un Roi assagi par la présence de la Maintenon. Malgré le manque de place et des conditions de confort bien médiocres, la Cour s'y empresse plus que jamais.
Sans nul doute, Versailles a su tenir ses promesses.
Toussaint saura-t-il tenir les siennes ? Je vous laisse le découvrir...