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EAN : 9782264061072
240 pages
10-18 (03/04/2014)
3.64/5   134 notes
Résumé :
Mars 1946. L’acheminement des troupes françaises vers l’Indochine s’accélère. Tous les navires disponibles sont chargés d'amener les militaires français vers l'Asie du Sud-Est pour reprendre cette zone capturée par les Japonais pendant la Seconde Guerre mondiale. Parmi les premiers partants: les régiments de la Légion Etrangère. Jamais, depuis la création de ce corps d'exception, la Légion n'a été composée d'un ensemble si hétérogène : anciens nazis, résistants de t... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (61) Voir plus Ajouter une critique
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Charles Bareuil, veuf inconsolable, décide alors de prendre des vacances.
C'est décidé, ce sera la Légion Étrangère, direction l'Indochine.
Et s'il est un aventurier aux yeux noirs patenté qui a demandé à la lune d'éradiquer le péril jaune, ce sera une guerre sans merci à livrer aux viêts minh dans le plus grand secret et bien plus de trois nuits par semaine encore !

En découvrant la 4e de couv' et cette histoire de rivalité entre tireurs d'élite, je me suis dit chouette, ça sentait bon le petit revival du magistral Stalingrad d'Annaud. S'il en est partiellement question, Guez sublime le concept en l'intégrant parfaitement à un récit guerrier, le tout sous la plume captivante du tout jeune auteur talentueux de 25 ans, bientôt 26, de source sûre, qu'il est. Balancé Dans Les Cordes se posait déjà là. le Dernier Tigre Rouge devrait ravir tous les amateurs du genre et accessoirement les pugnaces militants de la SPA.

Trois raisons de tenter l'aventure Indochinoise.
Un récit court, ramassé, qui ne s'embarrasse pas de fioritures.
Un conflit armé, aussi passionnant que meurtrier, parfaitement décrit par un auteur soucieux d'éclairer son lecteur en ayant sérieusement potassé le sujet. Roman d'ambiance s'il en est, Guez professe sans jamais tomber dans la démonstration rébarbative ce qui est toujours plus appréciable.
Un homme, Charles Bareuil, comme il en existât des milliers. Ni héros, ni victime, un gars qui aura choisi sa voie - certainement pas la plus facile - pour tenter d'oublier et pourquoi pas renaître.

Bref, un roman historique et introspectif racé sur l'innommable ( aux vues des exactions pratiquées par les deux camps rivaux, le mot est faible ) où l'humain apparaît tour à tour d'une bestialité sans nom comme porteur des plus grands espoirs.

Lire le Dernier Tigre Rouge et feuler de plaisir...
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C'est très compliqué pour moi de critiquer un livre pareil. J'ai voulu m'attaquer à quelque chose de différent, et je crois que ça confirme que ce n'est pas tellement pour moi.
Le dernier tigre rouge est très bien écrit, aucun problème là-dessus ! Les personnages sont bien construits et crédibles. Il y a eu un colossal travail de documentation, et le rendu aussi bien descriptif que narratif est très bon. Clairement, on s'y projette bien.
Et puis, après la rencontre avec l'auteur, mon ressenti en est que Jérémie Guez est un jeune homme humble avec une tête bien construite et un véritable talent. Alors j'ai vraiment envie de l'aimer ce dernier tigre rouge, mais en vérité, je n'en vois pas bien l'intérêt.
La retranscription de l'époque est excellente, mais ce n'est pas non plus un documentaire. Quant à l'intrigue, elle est pleinement encrée dans le contexte, donc assez limitée. C'est peut-être bien de là que vient le problème : ce n'est pas vraiment un roman de guerre, ni un thriller au sens conventionnel du terme (prenant, étouffant etc.). On a bien de l'empathie pour les personnages, mais on peut facilement les laisser en standby sur sa table de nuit pendant plusieurs semaines. Ce n'est pas tant que ça manque de consistance mais plus qu'à mon sens, ce roman n'a pas su trouver un positionnement clair. En voulant respecter l'histoire, on bride la créativité de l'intrigue. Mais si on essaye de faire un thriller vraiment fascinant, on est obligé d'émousser la véracité du côté historique... Au final, le dernier tigre rouge est un beau compromis entre ces deux idées, mais par sa nature, il manque un peu de force.
Je suis néanmoins ravie d'avoir pu découvrir ce roman, et je remercie Babelio et l'Univers Poche pour cette lecture.
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Cela faisait 8 ans que ce roman prenait la poussière dans mes étagères… Dire que je voulais le lire assez vite ! Je dois avoir plus de retard que toutes les administrations réunies, moi.

8 ans, c'est la durée du conflit en Indochine qui a commencé en 1946 et s'est terminé en 1954. Puisque je suis inculte sur le sujet, ce roman noir allait m'en apprendre un peu plus.

Le roman est court, ramassé, va directement à l'essentiel. Pas de blablas, pas de tracas, sauf pour les soldats.

Pour les détails sur cette guerre, je demanderai à Wiki, mais pour les personnages, l'auteur les a réussis avec peu de détails.

Si vous pensez à la rivalité entre tireurs d'élite comme dans le film (et le roman) Stalingrad, oubliez !

Le récit ne se dirigera pas vers ce genre de scénario, mais il n'oubliera pas de le sublimer, mettant en scène deux hommes que tout oppose, mais que tout uni aussi, réussissant à sublimer le tireur d'élite bossant pour les Viet Mihn.

Pas de manichéisme entre les bons et les méchants, plutôt une sorte de parallèle entre l'occupation allemande, que les Français venaient de subir (nous sommes en 1946), glorifiant les libérateurs et crachant sur les occupateurs (ben oui, le mot existe) et celle que les Français faisaient en Indochine. On ne manque jamais de culot…

Pensant que le roman allait tourner autour d'un duel entre deux tireurs d'élite, j'en ai été pour mes frais, parce qu'il ne se dirige pas là où on l'attend, mais dans une tout autre direction, ce qui est bien vu.

L'auteur met en scène des légionnaires, où les nationalités se mélangent, où le soldat français reçoit des ordres d'un ancien de l'armée allemande, parce que dans la légion, la nationalité s'efface, on ne se bat pas pour un pays, mais pour la légion.

Il n'oublie pas de parler des Vietnamiens, de ceux qui ont collaboré (et furent abandonnés ensuite) et de ceux qui ont résisté, sans oublier d'égratigner l'armée française qui ne voulait pas changer de manière de faire la guerre, alors qu'en face, les Viet Mihn pratiquaient la guérilla.

Anybref, voilà un très bon petit roman noir consacré à la guerre d'Indochine, mettant en scène des personnages sans manichéisme, n'oubliant pas de parler du peuple colonisé, sans jamais sombrer dans le pathos ou de donneur de leçons.

Un roman noir avec une petite histoire dans la grande, un récit sombre, oppressant, moite (nous sommes dans la jungle), qui ne juge jamais et qui m'a emporté sur un autre continent, à une époque que je n'ai pas connue (hé, je suis jeune !).

Sans être éclairée sur ce conflit, j'en ai au moins appris un peu plus lors de ma lecture de ce roman noir qui nous plonge dans une guerre méconnue. Il lui aura juste manqué les émotions brutes pour décrocher le Saint-Graal des coups de coeur de l'année.

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Merci aux éditions "Univers Poche" (avec Babelio) de nous avoir envoyé le dernier livre de J. Guez et de nous permettre de le rencontrer.

Tout au long de ce livre très prenant - roman policier atypique - on suit essentiellement un homme: Charles Bareuil, qui s'est engagé comme légionnaire et part faire la guerre d'Indochine; ancien résistant qui s'en veut de s'être engagé sur le tard, il est incapable de retourner à la vie civile. Sur une huitaine d'années (1946 -1954), l'auteur nous raconte l'histoire de cet homme dont on comprend qu'il a perdu sa femme dans des conditions qui font qu'il ne tient plus tellement à la vie; et pourtant, il va se battre férocement. Une large place est faite à la légion étrangère qui comporte alors des individus extrêmement divers: anciens nazis, anciens résistants, collabos et mercenaires de toutes sortes ... Dans l'ombre de Charles, tout au long de cette guerre, il y a un certain Joseph Botvinnik, appelé Ông Cop (le dernier tigre rouge) dont personne et surtout pas le héros, ne comprend pourquoi il ne l'a pas abattu quand il l'avait au bout de son fusil; ce Botvinik est un traître à son pays, passé du côté du Viet Minh. Suite à une embuscade, les deux hommes se sont trouvés face à face; et Charles devient obsédé par cet occidental, se posant beaucoup de questions sur sa présence et son rôle à côté des Viets. A un moment, Charles tombe amoureux d'une femme vietnamienne, Hoa, qu'il va retrouver la nuit au risque de sa vie; va-t-elle l'aider ou le trahir ? L'auteur nous raconte les huit années de cette terrible guerre, et puis, c'est Diên Biên Phu ...

Un livre au sujet très original, d'une écriture efficace et d'une lecture fluide et agréable; un très bon moment de lecture !
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Lecture ... Malaise ... Souvenir ... Larteguy ....
(Commençons par une recherche sur wiki "Jean Lartéguy, de son vrai nom Jean Pierre Lucien Osty, écrivain et journaliste français.
Engagé volontaire pendant la guerre 39-45, puis officier d'active avant de devenir capitaine de réserve. Il a été témoin et/ou acteur de nombreux événements durant la seconde moitié du XXe siècle : révolution d'Azerbaïdjan, guerre de Palestine, guerre de Corée, Indochine, Algérie puis Viêt Nam, révolutions en Amérique Latine, etc. Il traite de la décolonisation à travers des reportages et des romans qui lui ont été inspirés par ce qu'il a vu, notamment l'amertume de combattants qui se sacrifièrent pour une vision idéale de la France, en étant confronté à la médiocrité et à l'absence de vision, des politiciens de la Quatrième République. Il explique notamment pourquoi les populations indochinoises se sentirent trahies, faute de réformes pourtant promises au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale, et aussi les origines de l'OAS, à travers le fiasco de la guerre d'Algérie. Son message est tout à fait anticonformiste et décalé de nos jours, car 'gênant', parce qu'il se trouve, à la fois anticommuniste, et pro-occidental, tout en montrant un mépris profond de ce qu'était devenu le système colonial."... Merci wiki ! )
Roman..... Malaise !
Le malaise vient de la similitude avec le sujet traité. Il n'était pas de bon ton dans les années 60-70 d'apprécier ce type de lecture, Larteguy était il un facho, oui disait on. Bien sûr car il était fondamentalement anti communiste !
Qu'apporte ce livre? ... L'apologie du dernier tigre rouge..... La description des luttes dans l'Indochine, colonie française. La colonisation est une horreur, l'armée est une dévoreuse d'hommes. A t on le droit de donner la mort ? Comment se retrouve t on pris en otage dans un combat que l'on n'a pas choisi ? Jérémie a choisi l'Indochine comme cadre de sa fiction car il est passionné par cette Histoire. Mais l'auteur ne se revendique pas comme un narrateur. Ce qui l'intéresse c'est d'inclure son livre dans un cadre plutôt réaliste.
Qu'apporte sa fiction, l'oubli du passé, le refus de continuer à vivre comme si de rien n'était, se perdre dans la violence, dans les ordres, dans l'alcool, .... Tout ça pour ne plus penser, ne pas réfléchir, juste survivre un jour de plus ... Mais pour faire quoi ? Les problèmes sont très bien posés et je ne crois pas que l'ambition de l'auteur soit de nous proposer une ou des réponses mais bien plus de nous faire chercher les réponses au fond de nous mêmes. Et c'est très bien fait !
Par contre, l'enquête, la recherche d'identité de l'autre n'est pas une réussite. L'intérêt du roman ne se situe pas là. On ne sait pas qui est ce tigre rouge, ses rouages, son parcours, on l'abandonne où on l'a trouvé et on ne saura rien de plus. Il n'y a pas vraiment d'enquête, plutôt un concours de circonstances qui trace le fil des rencontres et c'est totalement secondaire.
Il ne faut pas se tromper de cible, en lisant ce livre, on ne lit pas un polar de plus, nous ne sommes pas dans les traces des grands détectives. Nous sommes plutôt dans un vrai roman qui nous interroge sur le pourquoi j'agis comme ça, pourquoi je vis ! Pas mal comme ambition !
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critiques presse (1)
Lexpress
22 avril 2014
Avec force et concision, le roman noir de Jérémie Guez évite les clichés sur la guerre d'Indochine.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (36) Voir plus Ajouter une citation
Ce sera une guerre entre un tigre et un éléphant. Si jamais le tigre s'arrête, l'éléphant le transpercera de ses puissantes défenses. Seulement le tigre ne s'arrêtera pas. Il se tapit dans la jungle pendant le jour pour ne sortir que la nuit. Il s'élancera sur l'éléphant et lui arrachera le dos par grands lambeaux, puis il disparaîtra à nouveau dans la jungle obscure. Et lentement l'éléphant mourra d'épuisement et d'hémorragie. Voilà ce que sera la guerre d'Indochine.

Hô Chi Minh
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-Tu connais Von Heigl ?
Bareuil voyait parfaitement qui il était, un sergent-chef avec une moustache finement taillée qui ne souriait jamais. On le disait issu d'une grande famille prussienne. Il hocha la tête.
-Avec deux gars de mon régiment, on l'a fait prisonnier à Monte Cassino, poursuivit-il.
- Et alors ?
-Alors ici, c'est la Légion. La-bas, j'aurais pu l'abattre comme un chien. Ici, c'est mon supérieur et je lui obéis. Et ne crois pas que ce soit injuste. Notre patrie, c'est la Légion. N'importe lequel de ces Allemands prendrait une balle à ta place. Tâche de faire comme eux.
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On ne fait jamais la guerre contre les hommes qui sont en face de nous sur le champ de bataille. On fait la guerre à quelque chose de plus grand, à ceux qui commandent, pas à ceux qui exécutent.
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C'est une connerie de croire que les Vietnamiens n'ont pas d'histoire. La plus grande erreur que font les Français. Ils en ont une, très glorieuse, vieille de plusieurs milliers d'années. Ils y sont très attachés, c'est juste qu'ils n'en parlent pas. Leur temps est différent, ce n'est pas le même que le nôtre, nous ne le comprenons pas.
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Le Viêt-minh avait besoin d'armes et de munitions. Il suffirait ensuite d'effacer des livres d'histoire le nom de l'allié détesté; en attendant, il fallait se boucher le nez.
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