c'est un livre d'une grande intensité émotionnelle,court,93 pages,émouvant ,,à la fois ,lumineux et sombre ,d'une grande beauté,poétique où l'auteur:Yasmine khlat excelle à rendre les odeurs de là- bas.
On sent les odeurs entêtantes du jasmin et du magnolia.
Une petite fille est placée,à l'âge de 7 ans ,chez les Nassour une importante famille de propriétaires terriens,dont le maître,Nasri Nassour est inconstetablement,le chef.
Elle grandit sans sa mère qui l'avait vendue,elle n'avait pas de père.
Elle pènétra dans cette demeure,à l'heure ,où l'épouse de son maître ,énorme et
hâletante s'éteignait.
On lui coupa ses longs cheveux à cause des poux,d'une manière violente,on la revêtît de vieux vêtements....
il faut dire : - qui allait s'intéresser à une servante bossue?
Ainsi va se dérouler la vie d'un coeur simpleNada....c'est son nom, lavait les latrines, portait les poubelles ,ramassait les détritus.
Au sein de cette. fratrie il y a Ichhane l'aîné,dont elle doit affronter la haine ,qui la poursuit de ses quolibets[Laide,sale,désordonnée, chienne,chienne d'esclave.enfant de pute].
NAda ne comprenait pas et ne trouvait aucun sens à ces invectives.
Malgrè ce malheur ,se mêlait le bonheur de faire partie de cette famille:il y avait
aussi:Moha,Nour qui va se marier,Omar et Narimane........
C'est un roman douloureux ,lancinant,sublime auquel on pense longtemps après
L'avoir refermé,
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Laide,sale ,désordonnée,regarde ces feuilles pourries qui traînent dans la cour et la poussière sur le rebord de mon lit,je peux la ramasser du doigt, regarde NAda,
tu as vu,mon doigt est gris,presque noir.
Estime toi heureuse que je ne t'oblige pas à venir lécher la poussière,chienne
que tu es.
il la poursuivait dans l'escalier en sifflant:
Chienne,Chienne d'esclave,enfant de pute,ta mère a reçu tant de foutre entre les cuisses qu'elle ne sait pas qui est ton père.
Elle ne comprenait pas ,mais l'écoutait comme une enfant ,qui marche dans le noir,les yeux grands ouverts,concentrée,laissant l'écho se répercuter en elle même.
Lorsque, à l’âge de sept ans, elle entra pour la première fois, d’un pas hésitant et craintif, dans la demeure où elle devait passer le restant de ses jours, son regard miel, étonné par le sort, était d’une telle grâce qu’il saisit Nasri Nassour au cœur.
Elle grandit là, entre la cuisine, la cour intérieure où elle ramassait les feuilles du marronnier, l’étroit escalier de pierre qui naissait sous l’arbre et menait aux chambres du haut et dont l’aspérité lui brûlait les genoux. Cet escalier, elle le redescendait parfois à vive allure, courant vers les toilettes sur lesquelles elle refermait la lourde porte en bois, la bloquant à l’aide du verrou rouillé qu’elle ne pouvait atteindre qu’en se hissant sur la pointe des pieds. Dans la pénombre, elle baissait sa culotte parfois déjà un peu mouillée, s’accroupissait, le regard vers le jet d’urine qui éclaboussait le marbre et dont les gouttes rejaillissaient sur le haut de ses cuisses, sur ses mollets. Elle restait parfois plus longtemps, attendant que la traverse et tombe lourdement sur le marbre, glissant vers le néant boueux, ce qui oppressait son bassin. Des chambres, on l’appelait. Elle ne répondait pas, tapie dans l’ odeur chaude qui lui rappelait celle des champs où elle était née, de ce temps sans père dont les bribes, peu à peu, sombraient, crépitantes, dans l’unique survivance des feux. (p. 13-14)
On ne sait jamais ce que la mer mais dit. ce qu’elle s’apprête à donner ou à reprendre. (p. 25)
Il y avait bien entendu son maître, Nasri Nassour, auquel elle aurait pu se confier. Mais il était son fils aîné, l’espoir de sa vieillesse, son héritier, comment lui révéler le malheur de ce fils dont il s’enorgueillissait ? Comment pouvait-elle à lui, qu’on appelait Abou Ichhane, c’est-à-dire le père d’Ichhane, infliger pareille déception ? Elle n’avait qu’un désir, l’épargner, le protéger. Chacun de ses gestes était empreint d’ une pesanteur qui l’intriguait. Elle cherchait la réponse dans ses yeux. Ils lui disaient : Oh ma servante, si tu savais combien de deuils, combien de deuils. (p. 21)
REMISE DES PRIX DU CONCOURS INALCO DE LA NOUVELLE PLURILINGUE 2020
Avec les lauréats 2020, Yasmine Khlat & Jean-Simon DesRochers, écrivains parrains de l'édition 2020 & Cécile Dominjon
En 2020, les étudiants francophones du monde entier ont été invités, dans le cadre du Concours Inalco de la nouvelle plurilingue, à écrire « en présence de toutes les langues du monde », comme nous y invitait Édouard Glissant. Les étudiants lauréats seront mis à l'honneur au cours de cette soirée : leurs nouvelles sont publiées aux jeunes éditions Tangentielles et les quatre premiers textes primés, ainsi que ceux des écrivains parrainant le concours, sont lus par leurs auteurs et la comédienne Cécile Dominjon.
Ces lectures polyphoniques, à l'instar des textes eux-mêmes, sont accompagnées par une table-ronde autour des potentialités de renouvellement poétique – et plus encore – offertes par le plurilinguisme. Celle-ci fera dialoguer écrivains et jeunes auteurs, éditeurs, organisateurs et membres du jury du concours. Elle sera aussi l'occasion de lancer l'édition 2021 du concours.
Ce projet est lauréat du programme de l'OIF Langues en dialogue. Il a également reçu le soutien du programme Licence + (Inalco). Il se déroule dans le cadre du colloque Ecrire entre les langues : littérature, enseignement, traduction : https://ecrire.sciencesconf.org/resource/page/id/3
À lire – Langues en dialogue 2020, éd. Tangentielles, 2021.
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