Le double et autres contes fantastiques

Francophone de Gand, Franz Hellens était un auteur de fantastique reconnu de son vivant, fait assez rare dans notre genre. Il a croisé du beau monde ; Apollinaire, Zweig, Nabokov, Modigliani à Nice, dont il s'inspira pour sa nouvelle "Le voyant". Fondateur d'une revue, théoricien ("le fantastique réel"), Hellens s'ouvre à l'autre tout au long de sa vie et dans ses textes. de nombreuses nouvelles traitent d'amitiés surgies du passé, de rencontres inattendues. Mais ce mouvement vers l'autre lui sert en réalité à se redécouvrir lui-même, à analyser ses propres obsessions. Car le fantastique d'Hellens puise dans le quotidien, l'ordinaire, même teinté d'exotisme, pour explorer des paysages intérieurs, pour cerner les petites fissurations du réel. Ce ne sont pas des textes à chute. Plutôt des évocations poétiques, au style très littéraire, des flottements entre deux états de la conscience et de la matière. Refusant l'horreur et l'épouvante, les nouvelles d'Hellens baignent dans un étrange assez agréable. Les thèmes du double, de la relation père-fils, de notre relation à l'art, de la mort et du deuil, n'auront jamais été traités d'une manière aussi délicate.

Reçu dans le cadre d'une masse critique, je suis contente de l'avoir découvert, et certaines nouvelles m'ont vraiment plu... mais dans l'ensemble, c'est une lecture qui aura été longue et qui ne m'aura pas du tout accrochée.

Les premiers textes présentent une structure identique ou presque : long récit d'une affaire incroyable fait par un personnage secondaire (ancienne connaissance perdue de vue depuis longtemps) au narrateur. du coup, arrivée au troisième conte, je n'ai pas pu m'empêcher de soupirer un peu, ayant le sentiment de relire encore la même chose.

Dans certains récits, à priori plus originaux, l'auteur a parfois tendance à ajouter du sombre, de l'étrange, sans forcément que ce soit nécessaire. Alors oui, conte fantastique oblige, il faut qu'il y ait une ambiance obscure et mystérieuse... mais est-il nécessaire de préciser que l'épouse d'un personnage secondaire s'est tuée après avoir tué leur enfant?! Et qu'en est-il des colères subites et injustifiées des narrateurs ? Là aussi, ce n'est pas incohérent pour le genre... mais étant donné que ça revenait très souvent, ça sonnait moins mystérieux que récurrent.

Dernier petit reproche : certaines phrases qui, comme s'il manquait des mots, m'ont obligée à les relire plusieurs fois pour être sûre de les avoir comprises.

"La presse avait signalé spécialement certain ouvrage" --> un certain ou certains, non ?

"je reculai mon projet, crainte de rencontrer" --> de crainte ou craignant, non ?

Donc voilà, un recueil que je n'ai, honnêtement, pas réussi à finir dans les temps.
Je continuerai à le lire et compléterai ma critique si besoin, mais dans l'absolu, même si je l'espère, je ne m'attends pas à être surprise par les 3 derniers textes.

Livre reçu dans le cadre d'une masse critique - j'en profite donc pour remercier Babelio et les éditions Espace Nord - je ne connaissais pas du tout l'auteur, Franz Hellens, pourtant on a l'impression qu'il fait partie du patrimoine fantastique...bon pour ma défense, je ne suis pas une grande passionnée du genre, c'est donc bien normal que j'ai cette lacune, cependant, j'aime en lire de temps en temps, surtout quand c'est bien fait ! Mais là....ce n'est pas que c'est mal fait, non, comment vous dire....
Le style littéraire, j'ai beaucoup aimé, c'est emprunt d'une grande élégance que j'adore !
Les nouvelles...j'adore quand elles se terminent par une bonne chute qui claque, qui vous font tomber les dents des mâchoires ! Bon, là, c'est pas trop la cas, mais à la limite, je passe !
L'ambiance est au rendez-vous, ça oui, mais alors pour le côté fantastique...et bien là, je m'interroge, parce que ce n'est parfois pas très franc, or moi, j'aime quand c'est assumé, et ici, on joue plus avec le irréel, oui mais peut-être pas...ou sur de légers détails....
Le souvenir de cette lecture mitigée risque de vite aller aux oubliettes de ma mémoire !

Livre reçu dans le cadre de la masse critique. C'est un livre de nouvelles d'un auteur que je ne connaissais pas. Je suis une amatrice de nouvelles fantastiques mais mon amour n'a pas été totalement comblé avec ce livre. Les nouvelles se lisent bien, sont somme toute sympathiques mais certaines m'interrogent sur leur côté fantastique.
Cela reste un livre divertissant, dont le style est plaisant et intéressant. Mais ça ne m'a pas transcendé.

Ces textes d'une modernité totale, même si certains ont été publiés pour la première fois en 1919, illustrent bien ce qu'Edmond Picard appelait dès 1910 le "fantastique réel".
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