AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782221260760
208 pages
Robert Laffont (22/09/2022)
3/5   7 notes
Résumé :
« Je me dis, quelqu'un d'aussi bien élevé ne peut pas faire tant de mal... »

Jean-Claude et Basile sont amis depuis dix ans. Basile est écrivain ; Jean-Claude, marié à une jurée du prix Nobel, est une figure éminente de la vie culturelle suédoise.
Mais, en novembre 2017, le scandale éclate : Jean-Claude est accusé d’agression sexuelle par dix-huit femmes. Un abîme s’ouvre. De nombreuses personnalités, dont le roi de Suède, se retrouvent impliqu... >Voir plus
Que lire après Le douteVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Basile Panurgias nous présente le cas de son ami Jean-Claude Arnault. Celui-ci, Français marié à Katarina, une Suédoise membre de l'Académie Nobel, est une figure éminente de la vie culturelle suédoise. Il a notamment créé à Stockholm le Forum, un lieu d'échanges culturels très en vue. Mais en novembre 2017, un scandale éclate : une tribune est publiée dans laquelle dix-huit femmes accusent Jean-Claude d'agression sexuelle. Ce scandale éclabousse de nombreuses personnalités, dont le roi de Suède lui-même, avec qui Jean-Claude était ami, et toute l'Académie Nobel. Pour la première fois de son histoire, excepté les années de guerre, aucun prix Nobel n'est décerné. Jean-Claude clame son innocence, sa femme, bien que consciente de ses infidélités répétées, le soutient. Basile, quant à lui, est en plein doute. ● Ce livre m'a laissé fort perplexe. Ce n'est pas un essai, ce n'est pas un récit, et ce n'est pas vraiment une enquête même si c'est de ce genre que l'ouvrage est le plus proche. ● C'est un peu comme une enquête que Basile Panurgias ferait dans sa tête, se remémorant ce qu'il a vécu avec Jean-Claude, pour essayer de savoir s'il est capable d'avoir commis ce dont on l'accuse. ● Il passe aussi en revue d'autres cas, se met lui-même en question. ● Il analyse aussi l'importance du prix Nobel et les sacrifices que sont prêts à faire certains écrivains pour l'otenir. ● Ce n'est pas inintéressant, mais c'est plutôt déroutant, car je m'attendais à un récit sur le scandale sexuel suédois de 2017. ● Je remercie Babelio et les éditions Robert Laffont de m'avoir offert ce livre dans le cadre d'une Masse Critique.
Commenter  J’apprécie          430
Un livre déconcertant, en effet. Comment répondre à un ami proche qui vient de sortir de prison pour viol et vous relance comme si de rien n'était, sans remords ni prise de conscience de ses actes ? Basile Panurgias a trouvé la manière puisqu'il parle de lui et de ce qui est réellement arrivé à Jean-Claude Arnault il n'y a pas si longtemps, après un retentissant scandale à Stockholm, dans le célèbre entourage du prix Nobel. Il a besoin de rédiger plus qu'une lettre ou un sms, il agit donc avec ce qu'il maîtrise puisqu'il est écrivain. Il a beaucoup à dire, à comprendre sur son ami et le curieux milieu autour duquel il gravite.
C'est donc ce livre qui sera la réponse. Plusieurs chapitres font alterner des énonciations à la deuxième personne comme dans une lettre et d'autres qui reprennent la réflexion à haute voix pour analyser et revoir les événements des années passées qui auraient pu mettre Basile sur la voie du soupçon.
Un si gentil garçon, ne peut pas violer, mais en réfléchissant bien, le doute s'installe.
Basile, entame donc une mise à plat de tout ce qui montrait déjà la fausseté du personnage, de son côté frimeur, dragueur de femmes artistes, désireuses de percer, de faire partie des élites littéraires et artistiques qui cultivent l'entre-soi et font et défont les carrières comme tous ceux qui tiennent un petit pouvoir d'influence.
Mariée à une femme géniale qui lui pardonne tout, qui se tient derrière le rideau, dira-t-on, il finit par être mis en cause par 18 femmes dont une chère amie de Basile qui d'ailleurs lui dédicace son livre.
Avec une plume sans concession où il se malmène lui-même d'avoir été heureux de cette amitié qui lui donnait un passeport vers le jury des Nobel, il y a une course pour le prix, un terreau fertile à toutes les compromissions pour un peu de célébrité, et aussi des possibilités de rencontres sexuelles en grand nombre avec un franchissement aisé des limites.
J'ai beaucoup appris sur le Prix Nobel, ça rappelle le même genre de milieu que dans le cinéma, la télévision, le sport, le monde politique, où se dévoilent chaque jour de nouveaux cas de scandale.
Le point de vue d'un homme sur la question du viol après meToo est intéressant , l'analyse fait progresser Basile vers une sincère remise en question. Son amitié prend fin, je reste à me demander comment Jean-Claude reçoit ce livre/lettre et comment les Nobel s'en sortiront.
Merci à Babélio et à l'éditeur Robert Laffont pour cet envoi dans le cadre de masse critique.
Commenter  J’apprécie          100
Voilà un livre qui n'est ni un roman, ni un récit, ni une autobiographie mais plus une quête de vérité d'un homme, Basile Panurgias, refusant d'admettre que son grand ami, Jean-Claude Arnault, ait pu être LE Weinstein Suédois.

Basile se replonge tout au long de ce livre dans son passé et repense aux moments partagés avec Jean-Claude où parfois/souvent/la plupart du temps ses propos envers les femmes étaient déplacés mais qu'il avait alors délibérément occultés pour ne pas avoir à remettre en question leur belle amitié naissante et grandissante.

Comme par exemple cette fois lorsque Basile lui demande ce qu'il pense de Johanna Ekström, une connaissance qu'ils ont en commun, et que Jean-Claude lui réponde "je me la suis tapée".. choquant mais vite occulté. Car commentaire pas digne de leur amitié.

Nous assistons tout au long de ce livre à une "mise à nu" si j'ose dire de Jean-Claude, homme amoureux de sa femme Katarina qui elle, lui voue un amour inconditionnel malgré toutes les relations extra-conjugales compulsives et violentes de son mari. Elle aussi fait le choix (inconscient?) de tout occulter et de préserver leur amour. Jean-Claude peut ainsi laisser libre cours à ses pulsions sans perdre les gens qu'il aime pour autant, sans être jugé.

Jusqu'au jour où il sera accusé de viols par 18 femmes. Ce sont ces accusations et son futur procès qui déclencheront chez Basile ce besoin? ce désir? de retour en arrière parsemé de doutes et qui donneront naissance à ce livre qui, malgré lui, devient comme une lettre d'adieu à leur amitié.

Je ressens la douleur, la déception, la trahison à travers ses mots/maux. Comment ne peut-il en être autrement quand on découvre la face cachée et obscure d'un ami, pouvons-nous seulement tout accepter de lui?

J'ai trouvé très intéressante la partie Prix Nobel que nous découvrons grâce à la femme de Jean-Claude, Katarina Frostenson qui est membre de l'Académie Suédoise et ainsi du jury du Prix Nobel.

J'ai également apprécié la pudeur de l'auteur malgré les horreurs qu'il peut nous relater sur Jean-Claude et je n'ai pas pu refermer ce livre en me demandant ce qu'en avait pensé Jean-Claude lui-même, mais ça, même l'auteur ne le saura sans doute jamais car leur amitié n'est plus.

Je remercie Babelio et les Editions Robert Laffont pour l'envoi de ce livre dans le cadre de Masse Critique. J'ai apprécié découvrir ce nouvel auteur que je n'aurais sans doute jamais lu sans eux.



Commenter  J’apprécie          60
Basile Panurgias est un ami de Jean-Claude Arnault. Présenté comme le Weinstein suédois, ce récit nous présente l'ascension de ce français d'origine au sein de l'intelligentsia culturelle suédoise, les liens tissés grâce à son mariage avec l'académie Nobel et enfin sa chute suite à des plaintes répétées (18 au total soit tout autant que de membres de l'académie) pour harcèlement sexuel.
Dans ce contexte particulier de montée en puissance d'un féminisme libéré et revendicatif, voire de suspiscion généralisée, nés de #MeToo, Basile doute et nous le partage.
Jean-Claude est finalement jugé et condamné à 2 ans de prison pour ses crimes ; peine qu'il purgera dans une prison spécialisée en Suède.
A sa sortie, il tentera de reprendre contact avec Basile qui décide de ne pas donner suite sans lui fournir d'explication.
Ce livre est un droit de réponse.

Je suis heureux de ne pas compter Basile Panurgias au nombre de mes amis car je ne souhaiterais pas qu'il fasse de notre amitié et de son droit de réponse un prétexte pour un roman.
Je suis d'ailleurs mal à l'aise chaque fois que des artistes se servent de leur notoriété pour tirer sur l'ambulance (comme Raphaëlle Bacqué dans "Richie" par exemple).
Finalement, je ne peux m'empêcher de faire un association d'idées entre le patronyme de l'auteur et le personnage de Rabelais dont les moutons se sont jetés à l'eau sans se poser de question.

Basile Panurgias se qualifie lui-même d'auteur "sous le radar"; ce n'est pas le cas de son livre puisqu'il s'est retrouvé entre mes mains et aussi sur la liste des finalistes du prix de Flore.
Puisse la sensibilité du radar avoir été correctement paramatrée...
Commenter  J’apprécie          60
Cette confession revient, en partie, sur la triste affaire entourant l'(ex‐)ami de Basile Panurgias, à savoir Jean‐Claude Arnault. Ce dernier, marié à une académicienne et poétesse suédoise – Katarina Frostenson –, fut accusé en 2017 de harcèlement sexuel et de viol par dix‐huit femmes, scandale qui éclaboussa l'année suivante le Nobel de littérature au point que son attribution fut annulée. Mais le doute ici, sur la conduite à prendre, mène aussi Panurgias à ce constat angoissant : « Et moi, dont le métier est censé être celui d'un voyant, comment ai‐je pu être aussi aveugle (…) ? Ta folie, est‐il possible que je l'aie croisée cent fois dans ton regard sans l'entrevoir ? À moins de ne pas avoir su te “lire”. Et les mauvais lecteurs ne font pas de bons écrivains… » Pour évoquer le doute, l'abus et comment le juger, l'auteur va chercher dans ses souvenirs de jeunesse d'abord ; il fait le portrait poignant d'une amie victime elle aussi de Jean‐Claude Arnault ; il cite une nouvelle de
Pirandello fort à propos et détaille d'autres affaires sordides. C'est toute l'intelligence et la subtilité de ce livre souvent émouvant dans ce que l'écrivain divulgue et toujours juste dans ce qu'il confesse.
Commenter  J’apprécie          20


critiques presse (1)
LePoint
02 janvier 2023
Basile Panurgias remet l'affaire du Weinstein de Stockholm en perspective masculine, cinq ans après le #MeToo du Nobel de litterature.
Lire la critique sur le site : LePoint
Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Comme toute personne construite sur des sables mouvants, tu dois multiplier les performances, en flux tendu. C'est le propre des queutards : ce n'est pas l'identité des femmes, l'essentiel, mais le rythme qui les maintient en vie, comme les requins qui s'asphyxient s'ils restent immobiles. L'artiste a un moteur hybride en lui, et quand les sentiments sont à sec, la création prend le relais. Mais tu n'es pas un artiste et tu as besoin de fuel en quantité.
Commenter  J’apprécie          20
« En plus, elle aime les femmes. Et puis, même si… jamais je n’aurais voulu d’elle. » Ces phrases, on les accepte encore à cette époque. Je suis rassuré, tu es victime de la chasse aux sorcières. Oui, la victime, c’est toi. Je te dissocie complètement des psychopathes du sexe, comme Harvey Weinstein, dont un assistant piquait la verge au Viagra liquide avant chaque battue, et de Dominique Strauss-Kahn, un spécimen à part, lui aussi. C’est ce que je me dis alors. Instinctivement, bien sûr. À tort peut-être. Mais bon, je ne suis certainement pas devant un prédateur de leur calibre en ce bel après-midi d’automne.
Commenter  J’apprécie          10
Je sais que tu me caches des choses, et je l’attribue au mystère que tu aimes cultiver. Dans le fond, je ne suis pas inquiet pour toi, le manque de logique et de cohérence de la plupart de mes amis ne les a jamais empêchés de retomber sur leurs pieds ; comme toi, je vis dans un pays scandinave à mi-temps et je constate que l’ordre ne mène pas toujours à la félicité. La mienne, je la puise dans les histoires que l’on me raconte, le charbon de mes livres, donc je t’écoute d’une oreille alerte.
Commenter  J’apprécie          10
Comme toute semi-célébrité, tu dois faire attention à chacun de tes actes car, dans ce domaine, les réseaux sociaux n’épargnent que les invisibles ou les grandes stars qui savent rendre les coups. Quelques mois avant cet automne 2017, une femme qui témoignait contre un agresseur sexuel était encore naturellement soupçonnée de le faire avec une arrière-pensée, souvent vénale, ou dans un fantasme de célébrité victimaire. Mais le monde change à toute vitesse.
Commenter  J’apprécie          00
Aux yeux des Français, les Scandinaves forment un tout assez homogène, mais le féminisme est réputé bien plus militant en Suède que chez ses voisins. Les Danois se moquent souvent des « excès » d’outre-Øresund : les crèches où on emploie le genre neutre Hen pour désigner les enfants afin de les « dégenrer », l’accusation de viol a priori en l’absence de consentement explicite avant tout acte sexuel…
Commenter  J’apprécie          00

autres livres classés : #metooVoir plus
Les plus populaires : Littérature française Voir plus


Lecteurs (27) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (2 - littérature francophone )

Françoise Sagan : "Le miroir ***"

brisé
fendu
égaré
perdu

20 questions
3653 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , littérature française , littérature francophoneCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..