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EAN : 9782070142682
256 pages
Gallimard (26/09/2013)
3.39/5   107 notes
Résumé :
Majésu Monroe est brocanteur. Il propose à sa clientèle des objets ayant appartenu à des célébrités : un portrait du Christ à la mine de plomb dessiné par un officier romain, une chaussette - trouée - de Rimbaud, et mille autres raretés qui sentent à la fois l’escroquerie et la poésie.

Très sûr de sa haute valeur, Majésu rencontre un jour Noème, fille d’un couple richissime, bien décidée à faire payer à ses parents les crimes de la bourgeoisie (Noème... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (28) Voir plus Ajouter une critique
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C'est ma deuxième lecture de Franz Bartelt après "Hôtel du grand cerf" en même temps qu'une confirmation, j'admire le style de cet auteur, j'aime sa prose et son humour irrévérencieux, c'est une musique qui s'accorde parfaitement à mes goûts.
Avec le "Fémur de Rimbault", préparez-vous à entrer dans une ambiance parfaitement amorale, un narrateur, un seul, j'ai nommé Majésu Monroe, oui pour les patronymes Mr Bartelt a des goûts étranges, mais passons.
Majésu est un mythomane narcissique, il est de plus parfaitement égocentré, après avoir passé tout ce récit en sa compagnie, croyez moi vous ne verrez plus la société ni le monde de la brocante avec le même oeil.
Bien qu'étant novice en la matière, je classerais ce livre dans la catégorie parodie et satire, et j'ajouterais que c'est une lecture à prendre intégralement au deuxième degré (Et ça j'adore !).
Ce qui me bluffe, c'est qu'en plus cette histoire tient la route, c'est complètement barré certes, mais cohérent et structuré, il y a une intrigue pas si loufoque que ça et des thèmes qui ne sont pas survolés mais plutôt très travaillés même si c'est de façon satirique et outrancière parfois.
Lutte des classes, perversion par l'argent, reniement des convictions, bassesse, corruption et j'en passe, si le ton est léger et souvent trash, la réflexion est évidente et souvent pertinente.
Avec un bonimenteur de la dimension de Majésu à la narration j'ai vraiment souvent rigolé en cours de lecture mais comme je l'ai dit plus haut, c'est un humour qui me convient parfaitement (j'assume :)
L'intrigue est carrée et sera indécise jusqu'à la toute dernière page, et ça aussi c'est fort, bref, j'ai beaucoup aimé.
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Majésu Monroe est brocanteur
pas n'importe lequel, un véritable artiste
doué d'un flair unique pour dénicher la poésie derrière un objet familier et fétiche
ayant appartenu naguère à des célébrités.
Parmi ses nombreuses trouvailles géniales,
Il peut se vanter d'avoir déniché une chaussette trouée de Rimbaud
et la bagouse de la soeur de Raspoutine
qui orne désormais le doigt de la Noéme, son épouse.
Après des fiançailles encanaillées, des beuveries, coucheries et discussions sans fin sur le sens de la vie et le sort des patrons...
L' idylle mouvementée
va être de courte durée pour nos deux tourtereaux.
Ses parents- blindés- passant l'arme à gauche
la belle va se faire la belle
et le beau bonimenteur va tout faire pour la récupérer...

Epique et jubilatoire
Le fémur de Rimbaud est ma deuxième exploration
dans l'univers déjanté de Franz Bartelt
toujours généreusement servi d'une verve désopilante, d'un trait d'humour noir galopant et d'une pointe relevée d'absurde, un cocktail détonant et revigorant dans un monde de brute.
Je me suis retrouvé d'entrée de jeux...de table
plongé dans son univers baroque et bien barré
au milieu de débats sur la lutte des classe, d'ébats sur la lutte des corps , de scènes de ménage qui déménagent vraiment,
d'un iconoclaste bazar de trouvailles insolites, du nec plus ultra très poétique, toc !
et d'une flopée de personnages tordants et tordus comme Noème la rebelle, un inspecteur roublard, deux bulgares à la crème plutôt fouettée, des malabars qui ne se laissent pas facilement dégommer et Majésu, un bonimenteur de talent.
Que demander de plus...
Le fémur de Rimbaud...un pied dans l'absurde vraiment génial !

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Le fémur de Rimbaud est l'un des nombreux articles que propose Majésu Monroe un brocanteur qui sévit sur les marchés ardennais et fait, selon ses dires, dans l'objet d'exception. Parmi ces pièces uniques, on peut dénicher un vase de Soissons en bon état, la balle qui tua Mata hari et bon nombre de pièces toutes aussi uniques. C'est lors d'un de ces nombreux marchés que Majésu va faire une rencontre qui va bouleverser son existence, en la personne de Noème Parker, jeune femme de la haute société, qui a viré dans le communisme révolutionnaire. Majésu tombe sous le charme de Noème, son double au féminin, comme lui elle boit beaucoup, comme lui elle ne dédaigne pas les galipettes entre adultes, bref elle a tout pour convertir au mariage un pure produit du célibat. Et lorsque Majésu lui propose d'unir leurs destinées, un enchaînement de circonstances étranges vont le mener vers un sort qu'il est bien loin d'imaginer.
Dans un style unique, Franz Bartelt nous entraîne, comme à son habitude, dans une histoire dont lui seul a le secret. À la fois thriller et fresque sociale, le fémur de Rimbaud est un roman bourré d'humour et de situations cocasses. Un excellent moment de lecture.
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Ah, la vache ! Qu'est-ce que j'ai rigolé en lisant ce bouquin ! Il faut dire que juste avant, j'essayais de lire le roman pénible d'un prix Nobel portugais, mon éclectisme ayant quand même ses limites, j'ai laissé tomber et l'ai sorti de ma Babéliothèque. Pour en revenir au Fémur de Rimbaud, c'est un petit bijou d'humour abrasif et loufoque. L'écriture est très distinguée, imaginative et fluide (l'utilisation de la 1ère personne du singulier y est certainement pour beaucoup). J'y ai vu des ressemblances avec les dialogues de Michel Audiard, ou les textes de Frédéric Dard, voire de P. Desproges. Je vous épargne le résumé, mais sachez que les personnages sont parfaitement campés, les situations rocambolesques, et à prendre au 3ème degré (j'écris cela à l'attention de babélioteurs qui l'ont jugé « peu crédible » !), qu'il y est question de lutte des classes, d'une histoire d'amour, de trahison et d'héritage. Mais ce qui est le plus remarquable, c'est le style ; inventif et jubilatoire, on sent que l'auteur s'est bien marré en écrivant et c'est communicatif. Le héros-narrateur est un brocanteur bonimenteur, mythomane et néanmoins sympathique, la liste des objets qu'il propose à sa clientèle vaut à elle seule le coup de lire le livre - Je pense d'ailleurs mettre dans Babélio, un quiz à base de ces objets farfelus et poétiques -. Un tout petit bémol ; la fin est un peu trop sombre à mon goût, mais je chipote. Allez, 5*, bonne rigolade et merci Mr Bartelt.

P.S. Pour le Quiz, il est en ligne.

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le fémur de Rimbaud Franz Bartelt nrf Gallimard
(18,50€ - 248 pages)
Franz Bartelt s' est imposé dans le paysage littéraire par sa démesure , l'outrance comme disciple d'Ubu. Il récidive avec le fémur de Rimbaud.

Fidèle à ses Ardennes,l'auteur campe son récit comme dans de précédents romans, à Larcheville, anagramme de Charleville, et rend hommage à Rimbaud par l'exergue.
On croise Majésu Monroe, brocanteur qui revendique détenir « la trouvaille unique », « la pure merveille » et Noème Parker, une cliente dont il tombe en amour.

On est témoin de la première rencontre de deux protagonistes au café des Arcades . On suit l'évolution de leurs sentiments, la phase séduction de Majésu, facilitée par son talent d'orateur et de séducteur qui va le transformer en homme caméléon, s'adaptant aux fantasmes de sa bien-aimée. C'était une année qui commençait bien. Sa révélation choc, fracassante interpelle le lecteur et celle qu'il vient de conquérir. L'assassin est déjà en prison pour Noème? Où est donc la vérité? Leur projet d'union peut-il en être contrarié? Encore faudra -t-il plaire aux parents.
Les protagonistes de ce roman, en particulier Noème, ignorent les bonnes manières de Nadine de Rothschild et choqueraient parmi nous , tant ils sont grossiers,font mauvais genre à roter, se curer le nez et débiter « le dico de l'argot » et même péter. Au lecteur d'anticiper la cérémonie quand deux mondes si opposés vont se mêler: les parents de souche bourgeoise et Noème , en rébellion contre tous les nantis. Ce qui explique le complot que Noème fomente, en comptant sur son futur mari pour l'exécution du plan. En adepte de la procrastination, l'auteur tient le lecteur en haleine. Majésu exécutera-t-il le souhait de sa femme , à savoir liquider ses parents?

Une succession de temps forts relance le suspense. le mariage du brocanteur avec Noème. L'aurait-il épousé par amour ou pour sa dot? Noème est-elle ce « monstre » décrit par son père? Un magot ne dormirait-il pas dans le bureau de beau-papa? Panique de Majésu quand il constate la disparition de sa jeune épouse. Menace de Majésu de faire tout sauter. le voilà aussi dangereux que Breisvik avec la liste de son incroyable arsenal,véritables «  munitions suédoises ». Mieux vaudrait obtempérer que de risquer le pire carnage. L'enlèvement de Noème par les malabars, une course poursuite des plus hallucinantes. La disparition d'une somme d'argent soulève bien des interrogations. Accusations,mensonges, délations conduisent en garde à vue. Au tour de Ployette, la bonne, de s'évaporer. Absence qui taraude Noème, craignant aussi le vol de documents précieux. le rythme prend de folles allures quand il s'agit de traquer les ravisseurs emportant le lit de la captive Noème ou de mettre à l'abri la boîte à secrets. Scènes de travelling ébouriffantes.
Les deux protagonistes irrésistibles, nous stupéfient tout au long du roman, avancent en funambule ,avec le risque vertigineux d'une nouvelle catastrophe.
Suspense relancé par Noème qui déclare: « Il se passe quelque chose de grave ».

L'insalubrité, Franz Bartelt l'a déjà abordée dans Parures. Ici les coursives sentent «  l'herbe et la bière », « l'air fut vite empli d'une puanteur de porcherie ».
Quant au duel nantis/prolétaires, on retrouve la même démarche que Woody Allen qui fustige ces escrocs qui s'engraissent aux dépens des gens modestes. « L'argent pourrit tout » et Majésu, solidaire de Noème, a déclaré la guerre au capitalisme.

L'auteur nous offre une galerie de personnages bien trempés: les homosexuels bulgares, l'inspecteur Bardouate( tiraillé entre deux camps), la bonne Ployette, le couple de bourgeois., des êtres rares comme ce « spécialiste de l'accent circonflexe dans l'oeuvre de Rimbaud » ou le fantôme de Rimbaud avec cette chaussette trouée. La complexité des relations humaines est mise en exergue.

Les couples sont toujours atypiques , mal assortis et soumis aux aléas de la vie.
Leur vie amoureuse est très chaotique, passant de l'amour fusion ( « on ne se quittait plus, ni de jour ni de nuit », « nuit gorgée de succulences »), sado maso, à son extinction avec menaces de mort proférées, soif de vengeance puis à la tentative de rabibochage pour éviter le divorce. Majésu déploie toute sa faconde, pour attendrir flatter Noème, la drape d'un excès de mots doux ( « ma plume de poète, mon zéphyr adoré, ma caille en sucre ». Qui est le plus rusé, le plus hystérique,le plus manipulateur?
Tout l'art de Franz Bartelt consiste à agrémenter ce récit rocambolesque d'un regard acéré sur les travers de la société, sur les universitaires, les banques, n'hésitant pas à épingler la corruption et la façon dont les affaires criminelles sont traitées et jugées.
Il souligne l'hypocrisie de la veuve fracassée, pleurant devant les médias.

Comme son protagoniste Majésu, l'auteur possède une érudition insoupçonnée, et d'innombrables références littéraires ( Hugo, La Fontaine, Balzac,Verlaine). le style procède par énumérations visant à renforcer l'idée , à exagérer et laisser son empreinte chez le lecteur. Il fait montre de sa plume incisive, et de « l'instinct critique ». Il reste le maître incontesté de la formule: « Pour penser il faut un cerveau, pas des diplômes » ou « Je saurai quoi lui balancer dans le goulot ». Il joue avec l'oxymore: « Elle m'avait ouvert aux splendeurs de la misère. », les tournures imagées: « Il n'y a pas que les draps qui s'en souviennent », « un oeil en patrouille », « dégarni du plafond ». Il ne se départit pas de son ironie: « Le canapé rembourré avec des noyaux de pêches » ni de son humour qu'il a insufflé à Majésu: « Je devais manquer de phosphore ». Chez Franz Bartelt, on retrouve des constantes: patronymes peu communs, alcool, sexe, adultère et meurtres en série, difficiles à élucider dans ce roman, d'où l' égarement des enquêteurs. Quant à l'épilogue, il nous dévoile de bien funestes destins. Soyez blindés, âmes sensibles, car comme summum du gore, Franz Bartelt m'apparaît indétrônable. L'auteur sait puiser dans des faits divers les plus ignobles pour les recycler en encore plus spectaculaires. Dans ce roman, les rebondissements, les coups de théâtre s'enchaînent, de vrais loopings inattendus. On rit, on retient son souffle,on frissonne d'horreur, on jubile, le fémur de Rimbaud est à la fois un vrai mélo et une grande comédie, un chant d'amour et de guerre. Franz Bartelt signe un roman décapant, une tragédie funambulesque, à la lecture addictive ( dialogues truculents), ce qui ne peut que donner envie de poursuivre avec encore plus noir: La bonne a tout fait au Poulpe.
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Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
Au parti communiste français ! me suis-je exclamé. Vous m'épatez !
--Comme je vous le dis! Au parti communiste français!
C'est là que j'ai été initiée au dur secret de l'anisette ,par des cheminots qui trinquaient à la mémoire de Staline. Des purs.Des hommes de fer.Avec eux ,je suis allée manifester deux fois à Paris .Je faisais wagon-restaurant ,où plutôt voiture -bar.C'est à dire que je portais le ravitaillement ,surtout le liquide .On scandait des conneries auxquelles personne ne croyait,à part moi.Ils avaient de la gueule, pas plus. Au bout d'un an ,j'ai compris que même les plus méchants n'avaient pas du tout l'intention de pendre les nantis.Moi j'avais rêvé d'arracher les yeux à des patrons, d'écouiller les évêques ,de faire violer les rentières par des chiens de gauche.C'est le programme que les communistes font miroiter pour que le naïf prenne sa carte et casque sa cotise mensuelle.Mais une fois qu'on est dedans,camarade,attention ,faut pas débiner les gros actionnaires,pas toucher un cheveu des magnats ,même pas contester la propriété privée. Pour eux le pétrole et le blé ,c'est sacré, comme la discipline de vote. Dans ses conditions ,le militant de base perd ses illusions.Telle que vous me voyez ,je suis désabusée ,je ne crois plus en rien.》
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Le samedi, elle organisait une loterie où les femmes pouvaient gagner des sous-vêtements, de la vaseline, des aspirines, voire des vibromasseurs. Les hommes repartaient avec du parfum, des poupées gonflables, des magazines spécialisés.
Elle était vite devenue, en quelque sorte, d'utilité publique.
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Si j'avais le temps, j'analyserais ici les sentiments qui m'ont assailli à la vision de ce désastre. Mais pour le moment, je n'ai pas la tête à l'introspection. Tout ce que je peux dire, c'est que j'étais malheureux comme un poète maudit. Je suis allé me promener en ville. La journée s'est terminée au bistrot, comme souvent les mauvaises journées.
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Parmi les merveilles exposées, le collectionneur n’avait que l’embarras du choix, une chaussette d’Arthur Rimbaud avec un trou au gros orteil (le trou était d’Arthur, la chaussette de sa mère), un os de la main de Napoléon, une éprouvette (étanche) contenant la vérole d’Alfred de Musset, un bocal (étanche) rempli de morpions anglais vieux de trois siècles en bon état de conservation.

Une de mes fiertés était d’avoir réussi à me procurer le tube digestif de Pantagruel. J’ai dû m’en séparer pour payer l’assurance de la camionnette.

Mon catalogue affichait huit centaines de raretés, dont la plupart étaient si rares qu’elles mériteraient d’être qualifiées d’uniques. Et je n’aborde pas mes accessoires religieux, mes poudres miraculeuses, mes œufs de Colomb en saindoux cristallisé, le véritable portrait du Christ à la mine de plomb par un officier romain qui le voyait tous les jours, en ce temps-là
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Autant jouer cartes sur table : je ne suis pas n'importe qui.Je ne l'ai jamais été. Solitaire, mais sociable.Taciturne,mais beau parleur .Intelligent ,mais sans prêtention. Plutôt beau garçon ,n'ayons pas peur de la vérité, mais dénué de la vanité des bellâtres.
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Une minute quarante de Franz Bartelt à consommer sans modération, extrait du livre "Le bon temps" paru à L'Arbre vengeur.
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Attention vous n’êtes pas obligé d’avoir lu « Le fémur de Rimbaud » pour répondre à ces questions rigolotes.

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