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Dong Qiang (Autre)
EAN : 9782848768410
205 pages
Philippe Rey (05/11/2020)
4.12/5   53 notes
Résumé :
Je suis entré dans la poésie Tang presque à l'improviste, mais non par hasard, en lisant un poème de Li Bai, qui met face à face un homme et une montagne. Le poète décrit un lieu d'immobilité et de majesté devant lequel l'être humain, dans sa faiblesse et son impertinence, ne peut que s'asseoir et regarder.

Li Bai m'apportait autre chose, à quoi je n'étais pas préparé par mon éducation et par mon langage : une plénitude, une paix intérieure. Cette pai... >Voir plus
Que lire après Le flot de la poésie continuera de coulerVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (14) Voir plus Ajouter une critique
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Square des Poètes- Dimanche 13 août 2023, en allant déposer moi-même des livres au kiosque des Livres - Voyageurs, dont " Mont- Afrique" de Jean- Claude Pirotte...

Petite merveille absolue pour sa lecture très riche en découvertes et pour le plaisir des yeux !

Je laisse d'emblée la parole à J.M.G le Clézio qui ne peut que présenter mieux que personne ce magnifique ouvrage réalisé à quatre mains...

"Ce livre est aussi un livre d'amitié. Il doit beaucoup à ma rencontre avec un homme étonnant, le professeur Don Qiang, poète, érudit et calligraphe. Au long des années, au fil de nos rencontres, est né le projet de recueillir les poèmes de la dynastie Tang, de proposer une nouvelle traduction en langue française, illustrée par les calligraphies de Don Qiang.Ensemble nous avons choisi les poèmes, comme les moments les plus représentatifs de cette dynastie exceptionnelle. Grâce à cette nouvelle lecture, nous avons découvert le profond humanisme de la poésie Tang, née au milieu de la tourmente des guerres et des famines, dans l'incertitude du lendemain.Malgré l'abîme du temps écoulé, en lisant ces poèmes nous avons ressenti une proximité avec les artistes de cette époque, nous avons compris à quel point elle ressemble à la nôtre. C'est cette émotion que nous souhaitons partager."

Tout en découvrant totalement cette période particulière de la poésie chinoise, j'apprends la passion de l'écrivain pour la poésie et la civilisation chinoises, et surtout ses talents de traducteur !
Complètement époustouflée et remplie d'admiration ...devant cet impressionnant travail !

L' ouvrage est d'autant plus précieux que le choix de la présentation et de la narration nous fait croiser à la fois L'Histoire de la Chine, ses arts ( choix des illustrations anciennes accompagnant le texte), la civilisation chinoise avec ses codes
( largement expliquée par Le Clézio à travers ses commentaires analysant les extraits de poésies et les engagements personnels de chaque poète)....

L'ouvrage s'articule alternativement entre différentes thématiques : La Nature, La Compassion, les Femmes, la Guerre, l'Art, la Beauté , la Vie...et la mise en avant des
Poètes : Li Bai l'aventurier, La rébellion d'An Lushan, l'amitié entre Du Fu et Li Bai, Bai Juyi, Wang Wei, Li Shangyin....

Pour nous aider dans notre compréhension de l'ensemble, on peut retrouver in- fine: un petit lexique, la liste des poèmes cités, ainsi que la liste des illustrations.

Ce bel ouvrage réussit à la fois à être un livre d'érudition mais aussi une publication à feuilleter pour le grand plaisir des yeux !

Très enthousiaste de cette " trouvaille " au gré de mes pérégrinations...

Même si je serai assez tentée de le conserver pour moi toute seule...je vais laisser ce petit trésor poursuivre son voyage. Je vais donc l'expédier à un ami jurassien, passionné par la poésie et par le bouddhisme...et poète lui-même à ses heures " non- perdues " !

Ce qui devrait faire un heureux lecteur de plus...

Bravo et MERCI à Messieurs le Clézio et Don Quiang ( poète, calligraphe et traducteur, professeur de civilisations comparées à l' Univers de Pékin) pour cette fabuleuse réalisation !

En plus du culte et de l 'amour de la Nature cultivés par ces poètes, ces derniers sont aussi , parfois des rebelles, et emploient leur poésie pour dire leur fait et leur colère aux
" puissants"...
Je vais conclure ce billet par par l'un d'eux:
"Bai Juyi

La longue série des guerres et des crimes de la dynastie Tang, et sutout la cruelle injustice des affaires publiques, le peuple accablé de taxes et de conscriptions tandis que la cour impériale vit une ère de plaisir et d'intrigues de sérail, inspirent la révolte des poètes de la fin de ce règne, dont Bai Juyi est le héraut.Ainsi ,cette fable critique dans laquelle il met en scène le peuple sous l'aspect d'un boeuf attelé à une lourde charette, obligé de travailler jour et nuit (...)

" le boeuf tire à grand peine le lourd chariot, il suerait du sang
Mais l'assistant du Chancelier a comme seul souci de gouverner
Son affaire c'est de bien mettre en harmonie le Yin et le Yang
Le coup du boeuf se casserait en deux qu'il resterait indifférent ! "



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J.M.G.Le Clezio a décidé de vulgariser la poésie chinoise , plus particulièrement, celle de l'époque de la dynastie Tang. Cette idée a germé dans son esprit avec l'aide de Dong Qiang, qui apporte son éclairage sur les syntaxes chinoises et offre des traductions inédites ( ceux qui prétendent s'en être rendus compte seront qualifiés de "mytho "par les jeun's :) ).
C'est une magnifique balade teintée d'histoire qui ressort de cet ouvrage .
L'auteur s'évertue à placer les poèmes dans leur contexte historique et explique brillamment pourquoi la Chine produit de telles oeuvres quand l'occident se couvre de cote maille pour pénétrer dans le moyen age et construire des châteaux forts.

La poésie fait partie de l'ADN de la Chine et était imposée comme épreuve pour accéder aux plus hautes fonctions. d'où cette pléiade d'oeuvres . Mais il ya également une tradition historique , liée notamment aux préceptes du taoïsme.

Ici, beaucoup de Li Bai , la star de l'époque , frivole, alcoolique, épris de nature et manipulateur de mots hors pair.
Mais également un gros coup de projecteur sur Du Fu, bien moins connu et sans doute aussi talentueux , un véritable espoir pour les écrivains en mal de reconnaissance !
Il y a bien sur beaucoup de poèmes qui semblent tellement simples que l'on a du mal à croire à tout ce qu'ils évoquent.
La nature , les femmes , la tolérance étaient à l'honneur quand bien même ces poètes ont surtout connu la guerre.
Remarquable ouvrage , qui a pris grand soin de préciser le contexte de façon didactique pour que la poésie, bien qu'atemporelle , prenne tout son relief.

Pour les plus compétents en poésie, dont je ne fais pas partie, l'auteur français que s'apparenterait le plus à la poésie des Tang serait Gérard de Nerval. mais le mieux est sans doute de lire ce très beau livre pour se faire une idée plus précise.
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Ce livre est un bel objet inclassable. Il est multiple, riche, par certains côtés déconcertant et par d'autres passionnant.
C'est un recueil de poèmes chinois de la dynastie Tang (618-907), traduits par Dong Qiang, centré surtout sur les poètes Li Bai et Du Fu (8e siècle).
C'est aussi la narration et la description de la rencontre de le Clézio avec cette poésie.
C'est encore un exposé très éclairant sur la métrique chinoise.
C'est enfin un magnifique album de peinture.
Il s'en dégage une harmonie douce.
Pourtant, la période était particulièrement agitée et nos deux poètes, qui étaient amis, ont eu une vie chahutée, même tragique. Mais ils étaient aussi taoïstes et cherchaient l'union des contraires: la permanence dans l'impermanence, la création dans la destruction.
Le Clézio évoque le contexte et la nature de cette poésie. Si l'on est habitué à le lire, on sera peut-être décontenancé par cette écriture descriptive, très simple. On en sera peut-être un peu déçu.
Il n'est pas facile non plus de rentrer dans cette poésie dont nous ne possédons pas les codes. Elle nous paraît parfois fade.
Mais peut-être est-ce simplement parce que la traduction peine à en rendre toutes les dimensions.
Comment rendre en traduction l'effet pictural immédiat d'un poème chinois? En Chine, la poésie est aussi peinture et calligraphie indissociablement. La disposition même des pictogrammes participe de l'effet poétique comme l'explique Dong Qiang de façon lumineuse.
Alors traduire simplement les mots ne rend qu'une seule de ces diverses dimensions.
Ce n'est pas que la poésie chinoise ne soit pas universelle. C'est qu'elle s'exprime dans des codes difficilement transposables.
Ce beau livre en est toutefois un début de révélation.

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Mon premier rendez-vous avec J. M. le Clezio fut une vraie déception (Le procès-verbal). Mais je conservais l'intime conviction que j'apprécierai cet auteur. J'en ai eu l'éclatante confirmation avec « Le chercheur d'or » et d'autres oeuvres.

Avec cette relative familiarité avec JMLC j'avais géolocalisé le centre de gravité de celui-ci quelque part entre l'Afrique et l'Amérique latine. J'errais. A ma plus grande surprise, j'ai mis la main sur ce livre « Le flot de la poésie continuera de couler » lors d'un passage en médiathèque entre deux confinements. Je pensais que ce beau tableau de peinture chinoise de la couverture n'était là que pour mettre en appétit le lecteur, (stratégie efficace en ce qui me concerne) mais la lecture des premières pages et la consultation des suivantes ont « authentifié » le contenu, un livre de JMLC sur la poésie chinoise et de surcroît sur la période Tang !!
De plus, l'auteur ne s'est pas contenté de compiler, il a traduit avec l'assistance de Dong Qiang les poésies sélectionnées. Et pour couronner l'ensemble, de magnifiques calligraphies de ce dernier, ainsi que des reproductions de peintures, illuminent, s'il en était besoin, les mots.

Second miracle, j'ai réussi à trouver dans la foulée, en occasion, ce livre, que je ne pouvais sérieusement savourer en profondeur dans le temps d'emprunt à la médiathèque.

La dynastie Tang (VII/Xéme siècle) est un moment de grâce absolu dans l'histoire de la Chine et sans doute de l'histoire universelle, mais trop méconnue notamment dans le monde occidental pour lequel les périodes antiques grecques et romaines bornent l'alpha et l'omega des fondations de la culture.

La découverte des univers de Li Baï et de Wang Wei furent en ce qui me concerne, en son temps un enchantement. Une grande partie de cet ouvrage est centré sur Li Baï, aussi ce nouveau regard sur le grand poète est une bénédiction.
L'oeuvre et la vie de du Fu, autre rock star du panthéon poétique chinois, font également l'objet de larges développements.

JMLC met en évidence les caractéristiques qui rendent cette période poétique et tout particulièrement ces poètes si dignes d'attention.
De prime abord, naturellement, la virtuosité, la beauté du style de cette école transportent le lecteur, même avec la distance infinie entre les textes originaux et les traductions.

Il ne s'agit pas seulement de mots, d'exercices de style, aussi vibrants soient ils, mais d'un univers qui prend corps et esprit, de la nature, de la beauté, de ces paysages entre deux, de leur équilibre et leur harmonie dans le Tao.

« La poésie Tang recèle elle aussi une intrigue, mais ce n'est pas celle du sens. C'est la manière avec laquelle le poète, par les mots, par les sons, par les images, construit un mystère et nous invite à le résoudre » (p. 166)

La poésie Tang avait réussi à faire entrer l'homme dans la nature, non avec l'intention de l'asservir mais d'approcher ses mystères, pas la recherche d'une pierre philosophale mais de se laisser porter par le visible et l'invisible. Dit autrement, l'opposition entre la nature et la culture n'a pas cours légal dans la poésie Tang.

« Les montagnes, la nature tiennent une place majeure dans la création poétique au temps de la dynastie Tang (...) D'une façon générale, ce sont les éléments naturels qui les inspirent : les feuilles des arbres, les lignes de la forêt, les ruisseaux, les lacs, ou les rochers. Qu'y voyaient-ils, que nous avons désappris à voir ? » (p.08)

En définitive, avant ce livre « Le flot de la poésie continuera de couler », dans l'esprit, JMLC flirtait déjà intimement avec la poésie Tang. Je pense tout particulièrement à son livre « Gens des nuages » et sans doute d'autres, je n'ai pas malheureusement lu toutes les oeuvres de JMLC. le seul titre peut constituer une passerelle entre le regard et le vécu de l'auteur sur l'univers du désert saharien et sur ces paysages oniriques de la Chine.

Li Baï fut une sorte de Cyrano, ivre de liberté, bretteur, poète. Il célèbre la nature, avec laquelle le voyageur solitaire communie, souffre. Il chante aussi le vin, l'ivresse.

Son ami Du Fu fut à maints égards son opposé, compagnon de pérégrination dans la profondeur des paysages fauves et majestueux de la Chine mais dans une sensibilité et expression plus introverties.

Naturellement il ne faut pas idéaliser, si le rayonnement de la dynastie Tang est immense et peut légitimement s'enorgueillir d'un développement sans égal, au moins à son époque, il y eu aussi des guerres civiles, des soubresauts, des assauts de violence et de misère qui se sont traduits par des tueries à l'échelle de l'empire, c'est-à-dire par milliers voire davantage.

De même, si nos héros sont bien au firmament du panthéon et enracinés dans le terreau de la culture chinoise, l'effervescence de la société chinoise de ce XXIème siècle semble aux antipodes des vibrations de cette poésie Tang.

Cette lucidité ne peut que souligner par contraste la beauté de la vie et l'oeuvre de ces poètes. En conclusion, un livre vibrant à recommander sans hésiter notamment pour celles et ceux qui n'ont ni le temps ni le budget à investir dans la monumentale anthologie de Rémi Mathieu.
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Un bel ouvrage, enrichi de très belles illustrations, qui permet de découvrir la poésie Tang .
Il s'agit d'une quasi anthologie, où plusieurs auteurs contemporains de la dynastie Tang sont mis à l'honneur à travers leurs poèmes.
Je ne savais rien de cette dynastie Tang ( période allant de 600 à 900) qui sévissait en Chine à l'époque de notre grand Charlemagne ....
Je ne suis pas, non plus, férue de poésie mais je dois avouer que certaines pages sont particulièrement belles.
Les textes sont essentiellement inspirés par la Nature et sont empreints de calme et de douceur.
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Citations et extraits (33) Voir plus Ajouter une citation
Bai Juyi

Bai Juyi appartient à une autre époque. Né en 772, bien après Li Bai et Du Fu, il n'a pas connu les années terribles de la guerre civile au temps d'An Lushan.Mais il a été témoin dans son enfance des conséquences de cette guerre, le désordre, la famine, l'insécurité sur les routes.(...)
Contre la guerre, Bai Juyi n'écrit pas à propos des généraux, ni des grands héros. (...)

La longue série des guerres et des crimes de la dynastie Tang, et sutout la cruelle injustice des affaires publiques, le peuple accablé de taxes et de conscriptions tandis que la cour impériale vit une ère de plaisir et d'intrigues de sérail, inspirent la révolte des poètes de la fin de ce règne, dont Bai Juyi est le héraut.Ainsi ,cette fable critique dans laquelle il met en scène le peuple sous l'aspect d'un bœuf attelé à une lourde charette, obligé de travailler jour et nuit (...)

" Le bœuf tire à grand peine le lourd chariot, il suerait du sang
Mais l'assistant du Chancelier a comme seul souci de gouverner
Son affaire c'est de bien mettre en harmonie le Yin et le Yang
Le coup du boeuf se casserait en deux qu'il resterait indifférent ! "

( p.133)
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Une nuit d'automne, près du Mont Wu, s'envolent des lucioles
Traversant le rideau elles se posent sur les habits de l'homme assis
Celui-ci ressent soudain le froid qui touche déjà le luth et les livres
Et voit à travers leur agitation quelques étoiles au bord du toit
Il sort et les suit jusqu'au puits où elles dansent avec leurs reflets
Sur le passage elles s'attardent et illuminent les étamines des fleurs
Cheveux blancs, fatigué des fleuves, l'homme se lamente : " Regarde-toi
Vieil homme, seras-tu toujours là à contempler ces lucioles, l'an prochain ?"

("À la vue des lucioles", poème de Du Fu, 712-770) - p.85
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Du Fu, au contraire, est un homme modeste, raisonnable, timide, même s’il sait être courageux dans l’adversité. Il est persuadé de la nécessité d’être responsable, envers l’empereur et envers sa propre famille. S’il est lui aussi un errant, c’est parce que l’époque où il vit est d’incertitude et de désastres, et qu’un homme sans protection ne peut trouver son salut que dans l’exil ou la fuite. Mais contrairement à Li Bai, Du Fu n’est jamais si heureux que lorsque, au milieu des turbulences politiques, il peut trouver un refuge avec sa famille dans une modeste chaumière du Sichuan, à Chengdu. L’endroit est isolé, au milieu d’une forêt de bambous, près d’un ruisseau, un décor pour un ermitage plutôt qu’une maison de lettré. Et pourtant il s’y sent bien et imagine que ce pourrait être son lieu d’élection, si les circonstances ne l’obligeaient pas à s’en aller. C’est là qu’il écrit un de ses plus beaux poèmes, À la vue des lucioles :

Une nuit d’automne, près du Mont Wu, s’envolent des lucioles
Traversant le rideau elles se posent sur les habits de l’homme assis
Celui-ci ressent soudain le froid qui touche déjà le luth et les livres
Et voit à travers leur agitation quelques étoiles au bord du toit
Il sort et les suit jusqu’au puits où elles dansent avec leurs reflets
Sur le passage elles s’attardent et illuminent les étamines des fleurs
Cheveux blancs, fatigué des fleuves, l’homme se lamente : « Regarde-toi
Vieil homme, seras-tu toujours là à contempler ces lucioles, l’an prochain ? »
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La Compassion

(...) Du Fu, l'amoureux des beaux chevaux qui l'ont conduit vers l'aventure autrefois, dans sa jeunesse, regarde son fidèle compagnon qui va mourir- est-ce la première fois qu'un poète parle de son cheval, comme le fera plus tard Francis Jammes de son âne ?
Il écrit ce huitain:

" Mon cheval malade

Je t'ai monté depuis bien longtemps
Sous les grands- froids, vers les passes militaires
Vieux, dans la poussière, tu ne ménages jamais tes forces
La saison est froide, et tu es malade, que cela est triste!
Tu n'as pas une résistance physique plus forte que les autres
Toujours est-il que tu es plus fidèle à ton maître
Un cheval est peu de chose mais ton sentiment est si profond
Tu m'émeus tellement que je compose pour toi ce poème. "

( p.105)
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La Nature

Chez les poètes Tang, la nature est à la fois plus proche et plus réelle. (...)
Les poètes sont sur le seuil, ils cherchent à
le (* le monde) comprendre, non pour en jouir, mais pour atteindre à l'évidence, à la révélation- au silence.

Écoutons encore Li Bai :

" Assis devant le Mont Jingting

Les oiseaux s'effacent en s'envolant vers le haut
Un nuage solitaire s'éloigne dans une grande nonchalance
Seuls, nous restons face à face, le Mont Jingting et moi
Sans nous lasser jamais l'un de l'autre"

( p.149)
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Cette semaine, La Grande Librairie s'installe à Marseille et propose une émission exceptionnelle, en public, à l'occasion des Nuits de la lecture et des 10 ans du Mucem. Au coeur de ce musée dédié aux cultures de la Méditerranée, des écrivains, des librairies et des lecteurs pour une soirée dédiée aux mots, aux mille identités de l'espace méditerranéen, et à cette idée que la littérature est toujours un lieu de rencontres, de partage et de commun.
Augustin Trapenard est donc allé à la rencontre du lauréat du prix Nobel 2008 Jean-Marie Gustave le Clézio. Il est venu présenter son dernier ouvrage, "Identité nomade" (Robert Laffont), explorant son parcours d'écrivain, ses voyages et ses affiliations. L'auteur s'interroge également sur le pouvoir de la littérature dans le monde contemporain. Un récit introspectif captivant sur l'essence de l'écriture. le tout, durant une magnifique balade à Nice, ville qui l'a vu naître.
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