Lorsqu’un malheur ébranle la personnalité humaine dans sa sécurité. Alors cette coupure produite par une impossible relation verbale, cet entracte inattendu de la parole… fait que soudainement je débouche à l’improviste sur un aspect très peu connu de moi-même… une connivence surgit entre les regards échangés, un sourire réciproque s’ébauche, les mains se tendent dans un geste d’amical accueil, et une communication non verbale s’établit, chaude et dense, à travers une zone inextricablement intermédiaire entre le cœur et l’intelligence.
Mais Ma vérité est valable seulement pour moi. Elle est la vérité de l’oiseau qui brise sa coquille et ouvre des yeux nouveaux à un nouvel univers.Elle est la vérité de la graine, lorsque la pousse printanière perce le terreau et naît au monde des herbes. Elle est la vérité du torrent né dans la montagne, qui après bien des métamorphoses, se fond et participe à la vie grandiose de l’océan. Chacun de nous porte en soi sa propre vérité, tel l’oiseau, la graine, le torrent, l’animal, l’homme. La vérité de son Etre. Grâce à elle j’ai lu dans le grand livre de la nature, la Vérité écrite en avril par les bourgeons, les pousses vertes sur les arbres dépouillés et apparemment éteints.
L’homme ne peut vivre seul, il lui faut une présence familière. Toutes les raisons, tous les concepts sont inopérants ; seul un sentiment de chaleur humaine, un peu d’amour émané du contact avec « l’Autre » peuvent donner et maintenir le goût de vivre, qui après tout est le goût d’Aimer. C’est lui qui entraîne le corps et lui communique de l’énergie.
« Lâcher-prise », c’est abandonner, lâcher sa peur, son angoisse, son malaise conflictuel quel qu’il soit, lâcher les mots avec lesquels on se l’exprime à soi-même. Ce n’est pas une pensée, c’est un geste aussi tangible que celui de cher l’objet que nous avons dans la main.
Travailler sur soi c’est transformer notre système particulier récepteur et émetteur, afin de nous relier aux différents niveaux de l’Etre, à d’autres fréquences de la Vie, et de ne plus nous cantonner dans l’étroite bande de vibrations sensorielles qui nous sont familières, et qui de toute évidence, ne nous suffisent plus.
Jeanne GUESNE "Instant de Vie" mars 2002 / Première Partie