Pendant toute la première moitié de ma lecture du roman
le jardin suspendu, je cherchais en vain le style précis et recherché de l'auteur
Patrick White. J'y trouvais beaucoup de points positifs mais toujours ce je-ne-sais-quoi qui m'agaçait, qui détonnait des autres oeuvres du prix Nobel de Littérature. Et j'ai découvert pourquoi : il s'agit d'un livre inachevée et posthume, le premier tome d'une trilogie dont on ne lira jamais la suite.
Ce qu'il nous propose avec
le jardin suspendu, c'est un roman d'apprentissage, en quelque sorte. La jeune Eirene est la fille d'une Australienne qui a convolé avec un Grec. Malheureusement, c'est la Seconde Guerre mondiale et il faut la mettre à l'abri, alors direction Sydney, Australie. Sa mère la place chez une amie de la famille où se trouve un jeune exilé anglais du même âge, Gilbert. Si ce n'est pas le grand amour dès le début, au moins ils apprennent éventuellement à s'apprécier et à devenir amis. Les deux enfants, loin de leurs repères, à l'aube de l'adolescence, sont à une période de leur vie où ils font de la découverte de soi-même et du monde qui les entoure, où ils partagent leurs rêves et leurs espérances.
Je ne peux qu'essayer d'imaginer à quoi aurait pu ressembler cette oeuvre si
Patrick White avait pu la terminer. On y trouve tous les éléments d'une bonne série mais, vu les circonstances, je n'ai pas été captivé par ma lecture. C'était intéressant, mais sans plus. Puis… Je partage l'avis de @bdelhausse : il vient un moment dans le roman où, sans s'y attendre, on se sent tout d'un coup pris par cette histoire, à se sentir concerné par l'hisoire d'Eirene, à ressentir ses joies et ses peines. Il faut dire qu'elle est attachante. Et courageuse et fonçeuse et frondeuse. Je lui trouvais des airs à la Anne Shirley, cette héroïne de
Lucy Maud Montgomery.
Le roman aborde plusieurs thèmes, comme le racisme, la méchanceté des enfants ainsi que la rigidité et l'étroitesse d'esprit des adultes, ceux de leur entourage et de la société en général, qui manque de compréhension ou sollicitude à l'endroit des exilés démunis. Ces Australiens, parce qu'ils accueillent des réfugiés, leur offre toit et nourriture, ils se croient dûs d'une gratitude sans fin. Tout au long de ma lecture, je ne pouvais m'empêcher de penser de faire des liens avec d'autres romans, comme la série Anne… la maison aux pignons verts, mentionnée plus haut. Mais, avec ces deux jeunes personnages et ce jardin, la comparaison devenait facile avec le roman le jardin secret, de Frances H. Burnett.