Le jouet des vents

"Le matin dans le mistral, à midi dans le simoun et le soir dans l'harmattan,
Cet enfant ne pèse rien, il est le jouet des vents."


"Et le soir dans l'harmattan, cet enfant ne pèse rien, il est le jouet des vents ( de la Rose des vents...] et si rien ne souffle, il se pose doucement au hasard quelque part sur Terre. »
Tout près d'un mendiant, au Rajasthan, sur un dattier à Bilma, là où la belle Adesina rêve d'être aimée par Abideni, ou encore au nord tout près d'un oiseau. Un martin-pêcheur qui va se faire voler ses..."limandes par une patrouille de mouettes gourmandes", l'enfant du vent se pose et crée instantanément des instants magiques.


Mais, rapidement, l'enfant repart dans un tourbillon, en coup de vent!
Quel est ce prodige ? Tous , ils partent à la poursuite de l'enfant, «ensemble derrière le même mystère », espérant attraper cet enfant Porte-Bonheur..
Dans cette foule bigarrée, colorée, étonnante qui s'essouffle à courir après quelque chose d'impalpable, l'enfant du vent aperçoit « un seul coeur pour six milliards de têtes ». Une foule unie dans un même dessein de trouver le bonheur.


"Le Bonheur est dans le pré, cours y vite, cours y vite." Paul Fort.
Il va ...s'envoler?
Autant en emporte le...vent , car l'enfant va bientôt disparaitre, derrière un..., dans un ... souffle divin?
"Tout bonheur est l'apprentissage du temps, le soleil, la pluie le vent et du Temps qui passe, le cycle des saisons." Erik Orsenna.

Une enfant un peu djinn se baladera au gré des vents et à travers le monde.
Elle va rouler et tournebouler au hasard comme une pétale puis être arrachée, comme appelé quelque part pour une nouvelle mission.

"Qui es-tu, étrange enfant-fleur ?", demanderont tous les personnages qui croiseront le chemin de la petite fille magique qui se posera près d'eux et repartira presque aussitôt d'un coup de vent, leur laissant une résolution à leur problème à chaque fois.

Certains auront le coeur lourd de ne pas être aimé peut-être, d'autres le ventre creux et pourtant la main toujours tendue, d'autres les bras endoloris et le dos fourbus d'avoir tiré, poussé, travaillé leur journée...
Plein de gratitude, chacun ira du pas de course pour tenter de la rattraper et de la remercier.
Comme l'espoir, elle se posera partout et rallumera la "flamme" à la chaîne comme un allumeur de réverbères.

L'aventure ne manquera pas d'humour pourtant, lorsque les gens rencontrés courront à travers le monde sans jamais lâcher la course, formant une masse à la fin. Sans doute l'enfant leur aura redonné l'énergie pour lui courir après.
Qui est-elle?


Le récit est assez poétique.
Nous ne connaissions pas autant de noms de vents par chez nous, le Ghibli, le Chinook, le Simoun, le Mistral, L Harmattan, vent d'Afrique du Nord, du Sénégal, d'Amérique du Nord.
L'enfant ne sera pas à cheval sur les vents, loin de là, pauvre poussière de môme.
Les noms métissés seront inspirants, ils nous porteront sur les nuages, aux couleurs fondues, lisses, nous caresseront au passage avec les plumes des grues et les feuilles des cimes des palmiers.

Eric Puybaret gardera sa touche magique et un peu philosophique à communiquer aux enfants concernant des choses qui lui sembleront importantes, comme la solidarité et l'humanité que nous retrouvions aussi dans "Pandore cette nuit" chez Gautier Languereau.
Mais qui donc est cet enfant qui apportera un second souffle aux affaires du monde ?

Ballotée, elle semblera subir les aléas des vents joueurs comme les personnages rencontrés subiront les vents des événements de la vie, des doux, des forts, des tempêtes à tout recomposer et tout reconstruire.
Avec les vents nous changerons de décor, nous traverserons le froid et le chaud, les bleus, les oranges, vers des lieux du voyage, aux antipodes les uns des autres.

Nous irons également à la rencontre des sentiments du quotidien, ceux parfois cachés par la pudeur avec l'amoureuse solitaire, ceux mi figue mi raison par la force des choses avec le mendiant.
Il y aura une universalité évidente qui apparaitra avec la foule, grandissante et ses soucis réglés, qui voudra dire Merci.
Toujours charmant l'art de Puybaret.

Un nouvel album d'Eric Puybaret comme une invitation à participer une nouvelle fois à ses rêves imaginaires ! Dans les douceurs de l'hiver, les couleurs fondus qui s'étirent du blanc au bleu, nous transporte dans les aventures d'un enfant qui joue avec le vent. Les décalages entre les illustrations pleines pages et le récit très poétique et un peu énigmatique laissent une large par à la lecture imaginaire de chacun.
Une nouvelle fois la magie opère, et la lecture donne un bel exemple de fraternité.
Lien : http://www.liresousletilleul..

Eric Puybaret est un grand artiste. le jouet des Vent est une splendeur graphique. Des lignes mouvantes, douces et poétiques qui font fondre le coeur.

Un joli album avec de très belles illustrations aux couleurs très douces, mais rien de mémorable pour ma part.

Au niveau de la narration, je l'ai trouvée bien trop répétitive (même si j'ai bien compris que c'était le but), ce qui rendait les choses assez ennuyeuses. J'ai assez peu accroché à l'histoire (ou à l'absence d'histoire dans un sens), même si l'univers dépeint, que ce soit à travers les dessins ou les mots, étaient une bonne base pour nous emmener ailleurs. On est trop dans la poésie et pas assez dans l'action, et c'est bien dommage.