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EAN : 9782748526769
240 pages
Syros (16/01/2020)
3.83/5   24 notes
Résumé :
Un homme s'évade de prison. Et soudain un ado voit sa vie bouleversée.
Aussi loin que remonte la mémoire d’Étienne, ses parents et lui ont toujours été considérés comme des parias au village. Étienne n’a jamais pu participer aux matchs de foot, aux fêtes, avoir une bande de copains… Le plus difficile pour lui, c’est de ne pas connaître les raisons de cette mise à l’écart. Bien sûr, il sait que ses parents ont milité au sein du Front de libération occitan, mai... >Voir plus
Que lire après Le jour où mon père a disparuVoir plus
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Ce roman se déroule dans la région Occitanie, dans laquelle je vis depuis douze ans maintenant, et j'ai beaucoup aimé apprendre quelques pans de son histoire, en lien avec les Cathares et le Front de libération de l'Occitanie. L'histoire fictive de la famille Tonon, impactée par les actes de rébellion des siens m'a captivée.

« J'avais fini par me faire une raison, et par renoncer à l'idée de demander des explications à mes parents : que s'était- il réellement passé au sein de ma famille ? Pourquoi mes parents et moi étions- nous des parias dans le village ? » Etienne, quinze ans, et sa famille sont rejetés par les habitants de Saint- Couat, dans l'Aude. Pourquoi ? L'adolescent n'a que des suppositions pour répondre à ses doutes, mais sa solitude le pèse…

« Dans l'Aude, on est très fiers de ce passé, de nos origines.
Moi- même, je me sens dépositaire de cet héritage, mais il est parfois lourd à porter ; parce qu'être occitaniste ne reflète pas une réalité uniforme. Ce n'est pas quelque chose de bien défini. Les occitanistes appartiennent à des milieux, des courants différents, ils ne sont pas d'accord sur tout. » le père et l'oncle d'Etienne ont appartenu au Front de Libération de l'Occitanie, mais l'attentat que le groupe a perpétré quelques années a semé la division dans la famille : si l'oncle a été emprisonné, le père a été accusé de délation. Qui dit vrai ?

« J'aurais préféré que rien n'arrive, quitte à rester dans l'ignorance. Cela aurait été plus confortable. » Il suffit qu'un membre du F.L.O s'évade de prison pour que les deux frères Tonon reprennent contact. Mais cela va être l'occasion pour Etienne de découvrir des secrets bien dissimulés. Et difficile à accepter.

Au final, j'ai été captivée par ce roman jeunesse qui lit si bien la fiction et l'Histoire. le régionalisme permet de s'ancrer dans une terre mais provoque aussi un manque d'empathie envers les « nouveaux ». L'histoire d'Etienne et de sa famille montre que ce n'est pas une généralité ; que la rancoeur a la dent dure et qu'il est toujours difficile d'être accepté ailleurs. Et j'en sais quelque chose…
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Etienne vient d'obtenir son brevet haut la main.
Il pense pouvoir passer un été de rêve surtout si ses parents acceptent de le laisser partir chez son meilleur ami Yannis à Bayonne.
Yannis est son seul ami depuis leur rencontre sur les bancs de l'école de Saint Couat d'Aude. Mais comme son père est gendarme, Yannis change régulièrement de ville.
Pour Etienne, si Yannis est son seul ami, c'est parce que sa famille est mise à l'écart du village tels des parias. Et Etienne ne sait pas pourquoi, il subit simplement les attaques des autres ados, même de ses cousins.
Son père et son oncle auraient fait partie du Front de Libération Occitan, cela aurait mal tourné. Voilà tout ce qu'il sait.
Aussi, le jour où son père disparaît et que sa mère s'effondre, Etienne décide de mener seul l'enquête, de retrouver son père et de découvrir la vérité que personne ne veut lui avouer. Ce sont de terribles secrets qu'il va découvrir !
Benoit Séverac nous livre un roman fort, presque noir dans la partie enquête (il sait bien faire), un roman sur les racines et l'engagement pour la culture régionale.
Un engagement qui se transmet de génération en génération et qui pèse, comme le met en lumière la deuxième partie du roman. le passé rattrape toujours le présent.
J'ai beaucoup aimé cette deuxième partie d'ailleurs que l'on vit comme une respiration, une découverte des premiers vrais émois et qui finalement nous replonge dans l'histoire familiale.
J'ai adoré aussi évidemment que l'histoire se passe en terre audoise et donc connue, cela m'a permis de visualiser les magnifiques décors. Et puis j'ai été enchantée des clins d'oeil de l'auteur à nos lycées, celui où j'enseigne tout particulièrement :)
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Vous avez un ado sous la main ou pas très loin ? Il aime lire ? Il se pose des questions sur ses origines, il vous pose des questions sur la politique ou l'indépendantisme ? Voilà le livre qu'il vous faut...
Étienne, l'été de ses 15 ans, en a assez de ne pas comprendre pourquoi lui et ses parents sont les parias du village. Son seul ami, Yannis fils de gendarme, est parti et il affronte seul l'adolescence, moment parfois difficile et cet été qui aurait dû être le plus beau de sa vie... Ce moment où on se demande qui on est, d'où on vient, qui sont réellement nos parents. La question de l'identité traverse tout ce livre, on y reviendra.
Étienne sait que ses parents ont un passé de militants occitans sur lequel ils sont assez discrets sans pourtant le cacher. Et puis, un jour, son père disparaît, il s'évanouit dans la nature au moment précis où un ancien membre de leur mouvement s'évade de prison. Pourquoi son père fuit-il ? Et où ?  Est-il le traître que tout le monde dit, la balance, le lâche ? Est-il innocent et victime d'une affreuse rumeur ? Est-ce plus compliqué que cela ou au contraire très simple ? Étienne se lance à la recherche de la vérité, il veut savoir, il veut que les adultes parlent enfin, qu'ils s'expliquent. Ce ne sera pas simple et peut être même douloureux. le pardon est-il au bout ? Ou la haine résistera-t-elle ?
Le militantisme, les indépendantismes,  la culture occitane ou basque, voilà de quoi apprendre à votre ado. Et puis, où sont nos racines ? Là où nous sommes nés,  là où nous vivons, là d'où viennent nos parents ? Peut-on être étranger dans le village ancestral de la famille ?
Et à 15 ans, le premier amour, la belle Oïhana... là aussi, la haine peut-elle ostraciser celui qui n'y est pour rien ? Voilà donc le livre idéal pour passer un bon moment et ensuite discuter en famille. Vous ne vous y ennuierez pas, il y a du suspense, de l'émotion, un jeune héros avec qui on est immédiatement en empathie...  et des adultes face à leurs contradictions. 
Bon, il a des goûts étranges en matière de cuisine 😀.... le mille-feuille languedocien, je ne suis pas sûr que ça plaise à tout le monde !  😂
Vous voulez la recette ?  Pour cela il vous faudra lire cet opus de Benoît Séverac. Très réussi,  comme d'habitude !
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A chaque roman de Benoît Séverac on retrouve des idées fortes de gens qui ont des idées « politiques » assez tranchées et dont le héros/héroïne n'a pas la portée mais subit un peu les conséquences. La faute de l'un retombe sur l'autre. La fratrie a aussi un rôle important, on réalise que deux êtres élevés dans la même famille ne vont pas forcément suivre les mêmes idées.

Notre narrateur Etienne 15 ans va découvrir des facettes de ses parents qu'il ne connaissait pas. Jusqu'au bout les mauvaises surprises vont lui tomber dessus alors qu'il n'a rien fait. le lecteur va entrer en empathie avec ce personnage qui va aller de Charybde en Scylla. Il ne va pas rester les bras croisés, il va provoquer le destin et pousser les adultes dans leurs derniers retranchements. Il est arrivé à un moment de sa vie où il va tout faire pour avoir des réponses, il ne veut plus subir quitte à se mettre en danger. Il ne peut plus se contenter de ce qu'on a bien voulu lui dire depuis qu'il a sept ans. Ne plus être dans la position de victime, de bouc émissaire à cause d'histoires d'adultes.

Dans ce roman on réalise aussi que l'amitié est plus forte que les relations de sang. Etienne a plus de liens avec Yannis qu'avec ses cousins du même âge. Yannis lui c'est Etienne qu'il connaît et non pas le fils de son père, alors que les cousins ne voient en Etienne que le fils du traitre.

Grâce aux liens avec Yannis, on va découvrir d'autres sujets touchant l'adolescence. Ce qui donne au récit des moments plus légers, plus jeunesse…

Lorsque je lis des romans où l'auteur nous parle de lieux réels je me dis que pour les lecteurs qui connaissent ces lieux cela doit donner un plus. Cette fois-ci c'est moi qui suis dans cette position puisque les événements se passent à une demi-heure (voire moins) de chez moi. du coup on a l'impression que le scooter d'Etienne c'est celui que l'on a vu sur la route.

Les réactions en chaîne de actes passés vont avoir des conséquences inattendues des années après et à plus de 400 km de distance.

C'est un roman qui nous tient en haleine, il y a de fortes tensions narratives, on a un côté « roman à suspens » avec des montées dramatiques assez fortes pour qu'on craigne le pire. Il y a de l'électricité dans l'air qui est palpable comme avant un orage, Benoît Séverac nous fait vivre ça de l'intérieur avec son narrateur à la première personne. La violence est sous-jacente, elle est à fleur de peau on attend le drame… qui va finir par arriver… Ce qui m'a plu c'est qu'on va avoir un avant-après.

J'ai beaucoup aimé la thématique du secret de famille et surtout de le fait qu'il soit mis à jour pour que tout le monde puisse avancer et ne reste plus figé dans des querelles intestines.
Lien : https://latelierderamettes.w..
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uand secrets politiques et secrets de famille s'emmêlent.
Un roman assez étonnant, que je n'ai pas pu lâcher, je l'ai lu dans la journée.

Début un peu surprenant : la plupart des romans jeunesse commencent de façon très "dynamique", de l'action, du suspens, de façon à ce que le lecteur accroche immédiatement.
Ici, l'auteur pose le contexte politique.
Je pense que ça réserve ce roman aux bons lecteurs et pas aux plus jeunes, même s'il est facile à lire et terriblement prenant.

Etienne vit dans un petit village de l'Aude, comme ses parents et ses grands-parents avant lui. Fortement enracinés dans le terroir, et pourtant totalement parias.
Depuis des années, on l'évite au collège, on évite ses parents, il n'a eu qu'un seul ami, un garçon qui venait d'ailleurs, et qui est reparti. Et même dans sa famille, il n'a plus le droit de voir ses grands-parents ni ses cousins, tous se détournent.
Sans qu'il ne sache bien la raison, ses parents refusant toujours les explications.

Et puis, alors qu'après le brevet il s'apprête à passer un été tranquille, un détenu s'évade de prison. Et sa vie prend un tournant totalement inattendu.

Comme dans Little sister, même si ici on n'a qu'un narrateur, on passe soudainement d'une ambiance à l'autre.
La plus grande partie du roman chez Etienne. Puis, il part en vacances et se changer les idées chez son ami. le pays basque, le surf, les fêtes de Bayonne. On se demande presque ce qu'on fait là ; quand soudain les histoires se rejoignent, hélas.
Triste pour Etienne, mais qui grandira grâce à ça.

Il va être question de régionalisme et de nationalisme. D'actions culturelles et d'actions violentes. D'appartenir à ses racines, et d'appartenir au monde entier.
Et comme toujours chez l'auteur, il y a à la fois des personnages forts et attachants, du suspens, des ruptures de rythme qui surprennent. de la réflexion sur des sujets importants. Une amitié entre ado puissante et utile. Une famille qui résiste, et qui réchauffe le coeur finalement malgré les aléas de la vie.
Et une écriture extrêmement addictive.
J'ai beaucoup aimé et je l'ai dévoré, mais il me semble que le sujet va beaucoup moins attirer les ados que ses autres romans (comme Little sister, ou Silence).
Sans doute plus tourné vers un public young adult voire adulte. Même s'il se lit très facilement et qu'il peut vraiment être lu à tout âge
Lien : https://livresjeunessejangel..
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Citations et extraits (22) Voir plus Ajouter une citation
J'avais fini par me faire une raison, et par renoncer à l'idée de demander des explications à mes parents : que s'était-il réellement passé au sein de ma famille ?
Pourquoi mes parents et moi étions-nous des parias dans le village ?
J'avais une vague idée de la réponse parce que certains de mes "camarades" avait lâché des indices.
Je savais, comme tout le monde, que mon oncle avait fait de la prison. J'avais entendu des bribes the conversation à son sujet : soi-disant, il aurait été arrêté à cause de mon père ... j'avais posé la question à mes parents, évidemment. Mon père avait hausser les épaules et ma mère avait improvisé une réponse, en ricanant :
- Ton oncle tu as fait des conneries, et il s'est fait prendre, voilà tout. Un reproche à ton père de n'avoir pas été arrêté, lui aussi.
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Mon père était capable d'échanger en occitan avec les vieux du village qui affirmaient, eux, parler patois. Il se battait pour leur faire prendre conscience que ce soi-disant patois n'était rien de moins que de l'occitan : une langue noble, écrite, normée, avec une littérature, une poésie, des livres publiés... Combien de fois m'a-t-il expliqué que les anciens de Saint-Couat - que je regardais avec condescendance parce qu'ils passaient leurs journées à la pétanque et leurs soirées au bar - étaient les gardiens d'un patrimoine vivant et fragile ! Il disait souvent que je devrais apprendre l'occitan à mon tour quand j'entrerais au lycée, pour perpétuer cette part fondamentale de notre identité.
- Pourquoi tu m'as pas parlé occitan quand j'étais petit ? lui ai-je demandé un jour. Pourquoi est-ce que tu me l'apprends pas, toi ?
Mon père a baissé la tête. Je crois que c'était la première fois que je le voyais mal à l'aise. Pire, honteux.
- Mes parents ne me l'ont pas enseigné. Ce n'est pas ma langue maternelle. Je ne me suis pas senti capable de te parler autrement qu'en français. Pas légitime, peut-être. Tu vois, c'est l'illustration de la violence de l'hégémonie imposée par l’État français : ils nous ont tellement bourré le crâne avec leurs mesures centralisatrices et leur philosophie jacobine, que nous avons honte de notre propre langue, honte de nous-mêmes... Parce que la langue dans laquelle on nous parle quand on est bébé, la langue dans laquelle on s'exprime, c'est ce qui définit le plus intimement ce que nous sommes.
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J'avais fini par me faire une raison, et par renoncer à l'idée de demander des explications à mes parents : que s'était- il réellement passé au sein de ma famille ? Pourquoi mes parents et moi étions- nous des parias dans le village ?
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Je venais d'obtenir mon brevet des collèges et je passer en seconde avec les félicitations du conseil de classe.
Je sais qu'il donne le brevet des collèges à tout le monde aujourd'hui, mais les félicitations, tout de même !
Mes parents, Lise et Pierre Tonon, étaient fier de leur fiston. Moi, j'étais surtout soulagée parce que ça signifier qu'ils allaient me foutre une paix royale pendant les vacances : je pourrais sortir, aller à la mer en scooter, et peut-être même chez Yanis à Bayonne ! Mais ça, c'était moins garantie que le trajet en deux roues jusqu'à la plage de Gruissan.
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Je sais d’expérience qu’à ce stade de la conversation, il ne faut jamais insister ; les adultes n’aiment pas qu’on les presse en leur donnant l’impression qu’ils sont dos au mur. Ils ne réfléchissent pas comme nous, il leur faut des jours de tergiversations pour arriver à la même conclusion que nous ; si on les bouscule, ils prennent la décision inverse, rien que pour nous contredire.
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