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EAN : 9782715254176
160 pages
Le Mercure de France (13/02/2020)
4.5/5   4 notes
Résumé :
« Lorsque mon père puis ma mère disparurent, j’écrivis L’hirondelle rouge, livre dans lequel j’évoquais la fin de leur vie et cherchais à la douleur une issue. Mais la parution de cette suite de proses ne mit pas un terme au travail de deuil : j’écrivis encore, durant plusieurs mois, des pages, parfois violentes, où je devais aussi bien continuer de creuser la plaie d’angoisse ouverte par la perte de mes parents que formuler avec plus de force ce désir de vivre dont... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Je préviens de suite le lecteur que j'aurai du mal à faire une critique objective de ce recueil de textes poétiques en prose. C'est en effet sans doute une des plus belles lectures que j'ai faites dans ma courte vie (et pourtant je "collectionne" 75 ans..., mais la vie est toujours trop courte, n'est-ce pas !). Or, justement, ces textes évoquent la fin, la mort des parents de l'auteur, "le jour venu" (comme cette expression est douce et amoindrit la douleur du deuil !). Et l'auteur ne tourne pas autour du pot, il en parle, mais si doucement, si subtilement...

Disons-le tout net : Jean-Michel Maulpoix, c'est du Christian Bobin en liberté, complètement libre, comme un oiseau qui n'a plus aucun souci de son plumage (et tant pis si on lit à travers mes pensées..). J'ai lu quelque part qu'il assumerait de prôner un "lyrisme critique", mais peut-être prendrait-il beaucoup plus de détours pour le dire. Disons simplement qu'on comprend presque tout, et franchement ce n'est pas un défaut ici, mais une qualité rare, car le texte est tout sauf léger et facile. Ce sont à chaque fois des pensées profondes, et inscrites dans une sorte de durée et qu'on a envie de transcrire dans un carnet de citations.

Voilà, donc : ma critique n'est pas critique, elle est enthousiasme et enthousiaste ( c'est beau , tout simplement beau, de bout en bout : j'avoue même que je n'ai pas encore réussi à clore ma lecture, de peur de cet achèvement...). Page 61, Maulpoix pose la question si "Désir" n'est pas le "le nom qu'il convient de donner à la source inconnue d'où proviennent les mots du poème". Ce mot de désir, qui a tant fait gamberger les psychanalystes autrefois, le voilà inséré dans la poésie d'aujourd'hui, et c'est un bonheur, croyez-moi ! Bonne lecture !
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Ce recueil fait suite, comme l'indique l'auteur dans la quatrième de couverture, à "L'hirondelle rouge" écrite après le décès de ses parents.
Ce recueil constitue une sorte de traversée de la douleur. Il évoque d'abord les disparus, la fin de leur vie telle que les mots en refaçonnent l'écho, puis la douleur d'être, et dans les derniers textes une forme de réconciliation avec une présence au monde nouvelle où la conscience de la finitude individuelle s'accorde au désir de goûter et sentir par les sens mais aussi par les mots ce que le monde, et la nature en particulier, donnent encore à vivre.

Comme dans "Rue des fleurs" (je ne fais référence à ce recueil que parce que c'est l'unique autre recueil de l'auteur que j'aie lu), la poésie naît d'images étonnantes créées avec des mots simples. Mais il s'agit ici, non plus de vers libres, mais de prose poétique. On y trouvera quelquefois deux voix, un peu à la manière de ce qu'on trouve dans "Enfance" de Nathalie Sarraute. le ton ici, est tout autre, évidemment mais les deux voix expriment des polarités différentes du poète.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Désir, n’est-ce pas le nom qu’il convient de donner à la source inconnue d’où proviennent les mots du poème ? Au tintement léger de son grelot d’argent ? Rêve de neige : un traîneau glisse au loin dans lumière jaune de l’hiver.
C’est aussi bien la source de toute parole d’amour. Les mots qui viennent sous la plume sont de la même espèce que nos battements de cœur le jour de notre rencontre. T’en souviens-tu ? Sur la page blanche, le poème est pareil aux premiers gestes, quand la main se risque ou s’égare. Et ce petit chapeau d’hiver, ourlé de fourrure, qui te fait un si doux visage, la langue se plaît elle aussi à le porter. Et cette robe rouge, elle s’en habille, comme d’un souffle de vent. A moins que je ne la déchire !
Les mots sont désirables et nous les étreignons eux aussi dans la nuit : il en faut pour l’obscur, le caché, l’inconnu, l’invisible... Dans le noir, il faut une forme qui bouge et tremble entre nos mains, un corps à caresser. Il faut des phrases de prose très simples, ou des vers, qui dénudent, qui éclairent et qui enveloppent de musique notre habit de chair.
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Il se fait tard et nous sommes seuls, personne
ne pourra nous entendre.  Vous vous aimez ?
Alors pardonnez-moi de vous le répéter avec
tant d’insistance : prenez soin de lui et prenez
soin d’elle ! Vous aurez tout loisir, le moment
venu, de rendre hommage avec vos larmes à la
dalle de pierre et à la boîte en bois, au rameau
d’olivier et au bouquet de roses en plastique…
Mais pendant qu’il est temps, serrez les vivants
dans vos bras, pressez-les contre vous : la caresse
est facile tant que la chair est tiède et douce au
toucher ! Quand elle sera devenue toute molle,
ridée, malodorante, ou déjà froide et dure, c’est
à peine  si vous saurez encore tendre la main !
Votre tendresse alors sera mêlée d’effroi. Crai-
gnez,  je vous en conjure,  que ce cristal ne se
brise où la vie montre encore sa lumière !
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Videos de Jean-Michel Maulpoix (8) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jean-Michel Maulpoix
Jean-Michel MAULPOIX – En son for intérieur (France Culture, 1996) L’émission « Poètes en pied », série d’été de « For intérieur », par Olivier Germain-Thomas, diffusée le 3 août 1996. Invité : le poète en personne. Mise en ligne par Arthur Yasmine, poète vivant, dans l'unique objet de perpétuer la Poésie française.
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