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EAN : 9782874156915
254 pages
Le Grand Miroir (15/02/2007)
4.28/5   9 notes
Résumé :
Une grenade qui explose. Un bonze en torche vivante. 1963, Saigon suffoque. Tuyêt aussi, dont les " pourquoi " ne trouvent aucun " parce que ". Mais ça ne fait rien : elle n'a que dix ans. Plus tard, elle comprendra tout. C'est écrit dans le ciel depuis que le ciel existe. Il faut juste attendre. Très vite cependant, elle n'est plus une, mais deux. L'une rêve encore de poussins, l'autre sait qu'il n'y en a plus. La passerelle ? Un monde où réel et imaginaire s'entre... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Le journaliste français c'est l'histoire d'une guerre fratricide , celle du Vietnam , vue au travers des yeux d'une fillette qui se réfugie dans l'imaginaire , dans la lecture
Dés que Tyuet découvre les livres , elle va lire de façon passionnée , c'est soeur Thérèse , une des soeurs de l'école française où Tuyet fait ses études qui va se rendre compte que Tyuet est une lectrice avide , qui espère avoir des réponses à ses questions d'enfant dans les livres
Tuyet nous raconte son enfance partagée entre deux mondes , un où elle est Tyuet qui signifie neige , l'autre où elle doit obligatoirement parler français et où elle s'appelle Claire .
Ellle a non seulement deux noms , deux langues mais également deux pays , c'est à dire le Nord et le Sud Vietnam , elle écoute les grandes personnes qui se sont réfugiées dans le Sud pour fuir le communisme , évoquer leurs souvenirs nostalgiques de ce Nord abandonné , de leurs amis perdus , Tyuet ne comprend pas tout ce que racontent les adultes et entend bien souvent la phrase ' tu comprendras plus tard ' , mais où se situe ce plus tard se demande - t-elle ?
Tuyet nous raconte la vie de sa famille où les hommes sont absents , son père dont elle n'a qu'une photo est sans doute mort au combat , son grand père a été assassiné peu après sa naissance , encore une mort due à la guerre , même le petit frère que Tuyet aura va mourir de maladie , étrange malédiction sur les hommes .
Les femmes sont un peu plus présentes , Tyuet aime être avec sa grand -mère qui lui raconte le passé , le bonheur mais de façon sereine , Tuyet attend sa mère chaque dimanche au pensionnat , celle ci ne vient pas à chaque fois , elle est trop occupée à essayer de donner un sens à sa vie , à vivre pour le but qu'elle s'est assignée , voir la justice triompher dans son pays
Et puis comme le titre le dit ce livre c'est l'histoire d'une rencontre réelle ou fantasmée d'un journaliste français au doux sourire , aux yeux pétillants qui va la secourir lorsqu'une bombe tombe sur le marché où Tyuet a été envoyée chercher des oeufs .
Ce journaliste avec son sourire si différent des vietnamiens va représenter l'espoir pour la fillette , elle va se consacrer à ses études , à apprendre le français , un jour c'est décidé elle ira à Paris
Il y a encore beaucoup de choses à dire sur ce livre qui m'a beaucoup plu mais je m'arrête ici
Je voudrais encore remercier l'éditeur le grand miroir , Renaissance du livre pour l'envoi de ce livre .
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Livre lu entre un Duong Thu Huong et les « mille printemps » d'Yveline Feray, autrement dit l'entrée dans ce livre a été progressive, un peu comme écouter sans transition « la flute enchantée » de Mozart et les variations de Golberg de Bach.
Il s'agit d'un roman autobiographique par lequel l'auteure relate son enfance avec finesse et spontanéité. Tuyet est alors une petite fille scolarisée en primaire dans une école catholique de culture française à Saïgon dans les années 60 avec cet affreux contexte de guerre cruelle qui n'en finit pas de déchirer le Vietnam.
Elle essaie de se construire dans cet environnement et dans un cadre familial singulier avec un père disparu, sans doute mort et une mère aimante mais si distante. Fort heureusement, Tuyet vit malgré tout dans un milieu protégé, les solides murs de son internat scolaire et les traditions familiales l'entourent d'un rempart, affectif celui-là, bienveillant.
Mais Tuyet se construit son univers onirique enrichi de livres et d'une rencontre fortuite.
Grande lectrice, elle noue des liens privilégiés avec la soeur bibliothécaire qui lui permettent d'emprunter à volonté et gratuitement des livres, véritable luxe.
Et puis cet attentat sanglant sur une place de Saïgon dont Tuyet sort indemne physiquement ; un homme prend soin d'elle et la raccompagne jusqu'à sa porte. Cet homme c'est le journaliste français qui ne va cesser de stimuler son imagination, ses rêves, ses attentes. Elle le cherche. Cet homme, pas besoin d'être docteur es psychologie pour comprendre que c'est la figure du père protecteur, qui manque cruellement.
La quête douloureuse pour cet homme, c'est aussi le symbole d'une enfant écartelée entre deux cultures, celle de son enfance biologique, à travers cette mère distante qu'il faut respecter à travers les codes de la tradition et la culture française apprise à l'école, dans les livres. Plus âgée, Tuyet aura un choix dramatique, traumatisant à faire
Au total un livre émouvant, à l'ambiance aigre douce, qui parlera tout particulièrement au lecteur pris (égaré ?) entre deux cultures, notamment française et vietnamienne
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Un ouvrage plein de pudeur et de poésie où l'histoire tragique du Vietnam marque une enfant dont l'existence est prise entre rêve, réalité et espérance.

L'héroïne est une enfant vietnamienne de 10 ans qui parle et raconte ses pensées, ses sentiments, ses réflexions. Elle rencontre lors d'un attentat à la bombe un journaliste français qui la sauve et celui-ci va remplir son coeur d'attentes pendant de nombreuses années. Il est un peu le père qu'elle n'a pas eu - présumé mort à la guerre - et elle reporte tout son amour sur lui. Elle oscille au fil des pages entre espérance et peine.

Elle vit dans un pensionnat et a une mère peu présente avec qui elle ne parle pas de se qui l'habite. Focalisant sur le vide affectif qu'elle ressent et qui l'empêche de mesurer la force d'un amour maternel rendu difficilement perceptible du fait d'un engagement politique pourtant motivé par le souci de participer activement à une vie meilleure pour elle et ses proches.

Je recommande la lecture de cet ouvrage plein de tendresse.
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Tuyêt-Nga Nguyên a grandi dans cette époque douloureuse où le Viêt Nam, après avoir acquis son indépendance contre la France, se déchire entre un nord communiste et un sud libéral, tandis que se profile l'ombre de ce que l'Histoire nommera "guerre du Viêt Nam". Elle quittera le pays à 18 ans et rejoindra la Belgique afin d'y poursuivre ses études.Vivant encore actuellement à Bruxelles, Tuyêt-Nga Nguyên nous livre avec"Le journaliste français" un témoignage tout en grâce de ces années tragiques.Un livre tout en pudeur. Un premier roman, autobiographique, très attachant nous parlant d'une enfance dans le Viêt Nam des années ‘60. Un rencontre avec l'innocence malgré la violence qui se déchaine autour d'elle.
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Les saisons passèrent. L’enfant frêle de jadis était devenu un vigoureux adolescent. Cet après-midi, le voici devant son maître :
-Maître j’ai une question à vous poser.
-…
-Grâce à vous, j’ai appris à « entendre » les livres. Mais quelque chose m’inquiète ; chaque réponse trouvée s’ouvre sur une nouvelle question…C’est sans fin.
Le maître posa sa plume, alla sur le seuil de la porte, appela son e près de lui :
-Tu vois cette forêt, là-bas ? Oui ? Tu vois les premiers arbres ? Bon ; Sais tu combine se cachent derrière ?
Le jeune homme fit un bon et s’écria :
-Oh non il y en a trop !
-C’est ainsi avec les questions et les réponses.
-…
-Imagine que ce que tu cherches à comprendre soit cette forêt et que les questions que tu poses soient ses arbres. Tu vois maintenant ?
-Chaque réponse trouvée serait un arbre qu’on a dépassé. La dernière réponse serait le dernier arbre.
-Exactement.
Le jeune homme se tassa.
-Y Parviendrais-je jamais ?
-Ecoute moi, le jour où tu as accepté d’apprendre à lire, ce jour-là tu as commencé un voyage. Le durée de ce voyage dépend uniquement de celui qui l’entreprend, du but qu’il s’est fixé. Disons, pour en revenir à notre exemple, qu’il est un marcheur dans la forêt ; il n’est pas obligé de la couvrir complètement, il peut s’arrêter quand il veut. Certains s’arrêtent assez vite, d’autres continuent plus loin, d’autres encire beaucoup plus loin.
L’homme laisse errer ses yeux sure la masse sombre devant lui.
-Il n’y a pas de dernière réponse mon enfant, car la connaissance est une immense forêt et notre séjour sur cette terre, si éphémère. Cependant, ne t’effraie pas, ne t‘impatiente pas. Ne pense pas que le bonheur que tu cherches est au bout du chemin : il est ton chemin.
Le disciple se prit la tête entre les mains :
-En tout cas, j’ai l’impression d’avoir commencé quelque chose que je ne pourrais jamais terminer, ce n’est pas le temps qui passe mais nous qui passons. Le temps est immobile car il n’a ni commencement ni fin. Contrairement à nous, il ne nait ni ne meurt. Il existe. Nous, nous ne faisons que vivre. Rentre chez toi maintenant, n’encombre pas mon esprit avec trop de questions : il a besoin de place pour accueillir les réponses.
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Elle se lève. Un goût de cendres dans la bouche, j'ai envie de la retenir.
De lui avouer, pour la photo, afin qu'elle me parle de lui, qu'elle m'explique les raisons qui peuvent conduire un homme à accepter de mourir de façon aussi atroce. Dix longues minutes d' une agonie dont les souffrances me dépassent, m'effraient, me font penser à celles de cet autre, mort sur la croix. Parce que, cet après-midi-Ià, à l'école de Béthanie, la sœur avait continué son histoire: le Christ et le don de sa vie pour racheter nos péchés, mes péchés. Les images pour dire le sacrifice étaient terribles: la couronne d'épines enfoncée sur la tête, les clous fichés dans les mains et les pieds, le sang, et ce regard, si triste, si douloureux, si désespéré. Elles avaient
provoqué en moi la même réaction que celle suscitée par la vue de la photo: j'imaginais la douleur er je la ressentais. Quelque temps plus tard, j'ai rêvé du papillon pour la première fois. Il était venu me voir et je l'ai fàit
mourir. Ensuite, je n'ai plus eu mal. Je me disais que personne ne pouvait racheter les péchés du monde entier, que l'histoire était une invention, que les gens qui la racontaient ne savaient pas ce qu'ils disaient puisque, si Jésus avait pris sur lui tous nos péchés, l'enfer n’aurait plus servi à rien et n'aurait plus dû exister, tout simplement. Alors, pourquoi prétendaient-ils le contraire? Le Fils de Dieu était-il mort pour rien? La question ne semblait pas leur venir à l'esprit. Moi, elle me poursuivait, et j'ai tranché en faisant mourir le papillon: le paradis qu'il cherchait à atteindre n'existait pas, ou lui était inaccessible. Personne n'était mort pour lui, ni pour moi
Pour quoi est mort le Vénérable? Quelle raison ra poussé à se tuer tout seul, contrairement à Jésus qui a été tué par d'autres hommes? Maman pourrait sûrement me répondre mais qui dit qu'elle le ferait? Qui dit que,
en apprenant que j'ai lu le journal, elle ne piquerait pas la même colère que celle qui m'a cueillie au retour de mon enquête avortée sur l'existence de Coca-Cola, avant de me renvoyer de nouveau à Plus Tard?
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Nous nous installons sous l'auvent de la cour.
Chi Haî ya traîné le baquet destiné à recueillir l'eau de pluie et transformé en baignoire pour l'occasion. D'épaisses volutes laiteuses s'en échappent. Je me déshabille et entre dans l'eau. La sensation de brûlure qui me saisit cède vite la place à un délicieux picotement. Je me ramasse et m'immerge, d'abord jusqu'au cou puis entièrement. Lave-moi aussi les cheveux, lave-moi partout. Pendant qu'elle me frotte, je prie. Cette eau qui nettoie mon corps doit aussi débarrasser mon esprit de tout ce qui l'affecte et le vieillit. Je veux bien grandir mais pas trop vite, pas si brutalement. Comment font-ils, les enfants d'ailleurs? Là où les bombes n'explosent pas? Là où les hommes ne s'immolent
pas? Jusqu'à quel âge jouent-ils avec les poussins? Il faut que je guérisse vite, que je retourne au pensionnat. Ses quatre murs m'enferment mais ils me protègent aussi.
Claire m'attend, avec mon enfance
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Il y a deux raisons de boire le thé : désaltérer le corps offrir du temps à l’esprit. Dans ce dernier temps à l’esprit. Dans ce dernier cas, l’acte s’inscrit dans un rituel lent long, calme. Une cérémonie méditative avec ou sans pensées.
Ce fut à une telle cérémonie que ma mère me convia. Je le sus dès que je la rejoignis : sur la table basse était posé un magnifique plateau laqué noir, et sue ce magnifique plateau plaqué noir était disposé le service, celui avec lequel elle passait d e longues heures avec interdiction de la déranger.
Ma mère l’avait ramené du Japon. D’une ligne épurée, d’une teinte gris pâle glissant vers l’émeraude, dépouillé de tout motif sauf çà et là la courbe gracieuse d’une feuille de bambou finement esquissée, il était d’un raffinement extrême par la seule vertu de sa sobriété. Et comme un service aussi noble ne peut tolérer un thé ordinaire, celui-là provenait d’une boîte marquée « thé aux fleurs de lotus de première qualité », un thé en provenance des hauts plateaux et obtenu à partir des feuilles à peine écloses et mises à sécher dans des fleurs de lotus. Il en résulte un breuvage précieux propice à la contemplation par sa flagrance délicate
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Cela s'est passé le 5 mai 1954 . Le monde entier savait , depuis des semaines , que les soldats français n'avaient plus aucun espoir de gagner : ils étaient privés non seulement des renforts demandés auprès de leur pays mais également du soutien de leur aviation , à cause du mauvais temps . Paul Montjoie aussi le savait , mais avait sauté du ciel avec son parachute , de son plein gré . Il avait tenu à le faire pour montrer à son pays , la France , qu'il existait des hommes d'honneur , des hommes pour qui l'amitié et la solidarité voulaient dire quelque chose .
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