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Jean Guilaine (Préfacier, etc.)Camille Chaplain (Traducteur)Valérie Morlot-Duhoux (Traducteur)
EAN : 9782721005205
415 pages
Editions des Femmes (08/12/2005)
4.07/5   7 notes
Résumé :

" Cet ouvrage a pour objet de présenter l'" écriture " picturale de la religion liée à la Grande Déesse de la vieille Europe, écriture composée de signes, de symboles et d'images des divinités. Telles sont nos sources fondamentales pour reconstruire cette scène préhistorique ; elles sont essentielles à une véritable compréhension de la religion et de la mythologie occidentales. [...] L'é... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Irremplaçable ( strictement irremplaçable et incontournable ) , très ardu ......

L'auteure ( qui est décédée ) est une chercheuse lituanienne qui avait migré aux Etats unis .
Ayant beaucoup travaillée sur son pays d'origine elle est culturellement et naturellement au plus près de traditions antiques protohistoriques . En effet la lithuanie est un conservatoire unique pour les croyances protohistoriques européennes . le paganisme plane encore dans le calendrier et dans l'imagerie des fêtes locales et dans celui des rendez-vous annuels et ce n'est même pas vraiment toujours du folklore , c'est fréquemment des traditions vivantes .

Personnellement j'ai toujours été sensible à la protohistoire pré indo-européenne de l'Europe.

J'ai donc lu beaucoup d'auteurs antiques pour récupérer les miettes ainsi que beaucoup de cannons conciliaires contre le paganisme , sans parler des folklores pour récolter des billes .

Puis est apparue la paléo génétique qui mise en rapport avec l'histoire et la préhistoire est venue tout remettre en perspective et j'ai trouvé passionnant de mettre ces éléments en rapport avec les isolats linguistiques antiques et contemporains en Europe .

De plus les folkloristes et mythologues ont fait un travail époustouflant ( dans les études slaves par exemple ) .

Pourtant le travail de M Gimbutas a été pour moi un vrai choc frontal !

La préhistoire ( de l'Europe et de l'Asie Antérieure ) du haut paléolithique à l'âge du fer devient en partie intelligible sur des axes nouveaux , antérieurement inaccessibles ( concepts , pensées symboliques , valeurs , d'une aire culturelle immense ... ) .

Indépendamment des découvertes archéologiques significatives , ce qui est impressionnant , c'est la mise en commun de l'information et la multiplicité des champs d'expertise concernés ( histoire , folklores , archéologie , épigraphie , toponymie , préhistoire , paléogénétique . ) .

Ce livre pose les bases d'une grammaire de la pensée symbolique du haut paléolithique et des époques protohistoriques ...
C'est fait avec autant de modestie , de force tranquille , et de finesse , que avec des arguments solidement étayés .

Ce texte est accessible à tous à condition d'avoir une mémoire visuelle car il y a énormément de détails ( des dizaines de variantes par page , avec des rappels souvent ) .

Je doute cependant qu'il soit possible de rentrer dans cet ouvrage , sans faire des petites recherches préalables sur l'auteur et sur le sujet .

Il faudra aussi par exemple revisiter les connaissances mythologiques européennes ( et à mon humble avis les iconographies des religions antiques du proche orient maritime ( phéniciennes notamment ) dans leur ensemble pour essayer de se remettre en perspective le substrat pré indoeuropéen .

Il faudra réveiller un peu aussi ses connaissances en rapport avec les recherches cycladiques et crétoises ( malheureusement difficilement accessibles aux francophones stricto-sensu ) .

Mais à mon humble avis , il faut immanquablement se pencher très sérieusement sur l'iconographie des objets relevant de la culture de Catal Huyuk , en Turquie anatolienne .
De même , il faut examiner un minimum les plus anciennes productions de céramiques européennes ( Haut Danube ) , datant du haut paléolithique , et de faire ainsi le constat de leur caractère sacré , absolument non utilitaire et indiscutablement en rapport avec le fond anatolien pourtant néolithique ) .

Si on remet tout cela en perspective apparaît une vaste unité culturelle fondamentale du proche orient paléolithique aux univers mégalithiques atlantiques , qui sont très riches d'un point de vue iconographique . Ces matériaux prennent plus de signification articulée à la lumière des de la structuration cultuelle très structurée et très élaborée en Anatolie néolithique , dans les Cyclades , et dans la crête préhellénique ( penser au fond dionysiaque et à Déméter dans une dynamique d'influence ) .

Des recherches internet ouvriront utilement des pistes précieuses pour l'amateur un peu loin du sujet .
Quelques mots clefs pour ce faire :

Venus préhistoriques - Anatolie préhistorique - mobilier préhistorique portatif du haut paléolithique
Chasseurs cueilleurs préhistoriques- invention de l'agriculture en Europe -art paléolithique - art néolithique - cultures danubiennes préhistoriques -isolats linguistiques préhistoriques -paléo génétique de l'Europe -démographie préhistorique – culture Natoufienne au proche orient - Cyclades préhistoriques – Crète préhellénique – Catal Huyuk -

Ce texte nécessite beaucoup d'endurance à cause du nombre de documents qui sont à mettre en rapport de façons à la fois dynamiques et localement circonstanciées , avec des échelles temporelles longues mobilisant souvent de larges espaces géographiques differenciés ainsi que différentes sources et différentes herméneutiques .

Le plus émouvant serra de découvrir que les bruissements folkloriques et mythologiques de l'Europe parlent encore un peu ce langage pas tout à fait oublié .
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Le langage de la déesse de Marija Gimbutas. Archéologue américaine, l'autrice décrypte les symboles présents sur plus de 2000 objets du néolithique (européen) dans le but de nous faire découvrir une mythologie de la Préhistoire. Celle de la Grande déesse.

C'est un livre assez théorique donc, qui présente les résultats d'années de recherche. C'est passionnant, et cela nous permet également de nous questionner sur cette religion qui divise encore les archéologues mais qui reste une question passionnante. (J'ai dit que c'etait passionnant ?).

Autre lecture si le sujet vous intéresse: Les femmes et la Préhistoire de Claudine Cohen.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Bien longtemps avant l'avènement de l'agriculture, la vulve et les semences ou les graines en germinations étaient représentées dans l'art. Les premières figurations de la divinité féminine ont été des vulves, prises en tant que partie pour le tout, gravées dans la roche au cours de la période aurignacienne, soit quelques trente mille ans avant J.-C.
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Le caractère sacré de l'ours - un animal d'une force et d'une majesté impressionnante, l'honneur de la forêt - est unanimement reconnu dans l'hémisphère nord. En tant qu'esprit de la végétation, le mâle était sacrifié une fois l'an pour garantir le renouveau de la vie au printemps. Au Paléolithique supérieur, les représentations d'ours à la bouche, au nez et aux oreilles ensanglantés, portant des marques de projectiles étaient peut-être associées au sacrifice annuel de l'animal.
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