Le livre d'émeraude, deuxième épisode des aventures de Cassandra Jamiston, débute avec plusieurs retours en arrière assez troublants. Il y est question de certains des personnages les plus attachants et l'on va découvrir une autre facette d'eux-mêmes, insoupçonnée jusqu'alors et parfois peu reluisante. de nombreuses questions nous assaillent donc dès les premières pages et nous entamons ce livre, déjà impatients.
Alors lorsque le retour à la réalité ou plutôt à l'époque actuelle (celle de nos personnages va sans dire) continue à nous faire frissonner d'angoisse et d'anticipation, il est déjà trop tard. le poisson est ferré, votre plongée en apnée dans les méandres des aventures de Cassandra Jamiston peut commencer.
Nous sommes en 1862 et la couronne britannique est vacillante. La reine Victoria vient de perdre son époux le prince Albert et refuse désormais de jouer son rôle de souveraine. le climat n'est donc pas des plus agréables ni des plus plus sereins. D'autant plus qu'un invisible ennemi semble encourager dans l'ombre les mouvements sociaux et ainsi fragiliser encore plus le régime.
Aerith, l'épouse auparavant disparue de Lord Julian revient sur le devant de la scène. On y découvre le rôle que certains lords lui font jouer dans l'entourage de cet ennemi invisible et les renseignements qu'elle leur apporte.
En parallèle, Londres est la cible de nombreux assassinats surnommés « les meurtres de la dame noire ». Les victimes sont retrouvées complètement vidées de leur sang dans des vierges de fer : sinistre sarcophage métallique aux parois intérieures hérissées de pointes aiguisées. L'agonie était longue et douloureuse. Un assassinat a lieu chaque mois, le 10. La population est agitée et la police dépassée. Ce qui amplifie encore les grondements du clivage social.
C'est dans ce contexte troublé que nous retrouvons Cassandra Jamiston et ses amis.
Le décor est posé. Reste à savoir dans quelles mesures nos acteurs vont faire partie du scénario que l'on voit se profiler à l'horizon.
Le premier tome, le cercle du phénix nous a plongés dans les affres sordides du passé de Cassandra et Angelia. Ce tome-ci semble vouloir aller encore plus loin et nous faire découvrir les plus noirs et sombres secrets d'autres personnages tel son ami Julian. Secrets affleuré lors du précédent tome.
Cassandra n'est cependant pas en reste et là où nous n'avions fait qu'effleurer la surface du plus sombre et lointain de ses souvenirs, une main blanche semble vouloir sortir de l'eau et nous y entraîner à sa suite pour nous y perdre. Notre hâte de les découvrir est sans commune mesure avec notre inquiétude pour les conséquences que cela pourra avoir sur la vie de nos personnages.
Cassandra reste une jeune femme volontaire et indépendante mais il perdure au fond d'elle une part de fragilité et d'incertitude. Cela ne permet pas forcément de nous identifier à elle mais bien au contraire de ressentir un sentiment de solidarité et peut être aussi de protection envers cette amazone sensible et redoutable.
C'est ce qui va nous pousser à observer avec encore plus d'attention les répercussions que pourraient avoir sur elle ces découvertes.
Carolyn Grey a su vulgariser l'alchimie dans son premier tome, pour celui-ci aussi elle continue mais de façon moins prononcée. Elle reste un élément important de l'histoire mais le passé des différents protagonistes prime et nous entraîne de plus en plus loin parfois dans le sordide.
Au final nous découvrirons que d'où que nous partions, il arrive toujours un moment où les destins s'entrecroisent au grand désespoir ou à la joie des personnages.
Nous resterons cependant sur notre fin, les secrets grandement dévoilés sans cependant nous éclairer totalement. Les parts d'ombre que l'auteur laisse en suspend nous permettent d'entrevoir une suite et fin mémorable, digne d'un scénario catastrophe. J'ai donc hâte de suivre à nouveau les aventures de Cassandra et de ses amis.
Alchimie, suspense, sombres secrets et meurtres sordides, on ne s'ennuie jamais avec Cassandra Jamiston Ward.