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EAN : 9791020902504
371 pages
Les liens qui libèrent (11/02/2015)
4.38/5   8 notes
Résumé :
Des centaines de milliards d'euros : c'est ce qu'ont coûté les plans de sauvetage des banques françaises après le quasi-effondrement du système financier mondial en 2008, pris au piège de ses propres folies spéculatives. Indignation de l'opinion, grandes promesses de régulation : on allait voir ce qu'on allait voir pour recadrer une finance devenue « ennemie ».Six ans plus tard, où en est-on ? Les banques sont-elles redevenues utiles à l'économie et à la société ? C... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Instructif mais aussi très sombre, inquiétant !
Quelle somme d'informations qui ont été patiemment collectées, rassemblées et bien articulées. J'imagine que c'est le fruit des recherches de plusieurs associations. Beau travail d'investigation et de rédaction.
Maintenant le coeur du discours. Vous vous en doutez : les bas-fonds de la Finance, son insatiable avidité et sa terrifiante puissance dans le monde.
On voit défiler la liste de ces pratiques criminelles : création de réseaux pour la fraude fiscale, vente de produits toxiques, manipulation des taux, contournement des règles de contrôle, entente illicite (entre différents groupes) qui fausse le jeu de la concurrence, lobby sur les politiques et même blanchiment d'argent sale (qu'on pouvait croire à tort révolu).
Et le moins qu'on puisse dire, c'est que les exemples foisonnent avec citation de cas concrets à l'appui : BNP paribas et sa filiale monégasque pour le blanchiment et la fraude, les emprunts toxiques de Dexia aux collectivités française qui ont accru leurs dettes, l'affaire Kerviel dans la transgression des règles de contrôle par la Société Générale, la manipulation des taux Libor Eurolibor entre 2 traders issus de Barclay et HSBC (Angleterre), la violation des embargos au Soudan (frappé de crime contre l'humanité à cause du terrorisme) par BNP...
Face à de telles pratiques, que faire ? Jusqu'à présent, l'Europe et les E-U n'ont pas pris les mêmes voies. Depuis la crise 2007-08, les réactions divergent : alors que l'administration américaine fait le choix de poursuivre et de sanctionner, l'Europe elle (la France en tête d'ailleurs) fait de rares et complexes réformes qui masquent l'emprise réelle des financiers. C'est pour cette raison, ne vous en étonnez plus, que très peu de pénalités les touchent en Europe et que les banques refont d'énormes bénéfices aujourd'hui.
Quant à la Grèce, il suffit de voir quels sont les rouages obscurs du pseudo système d'aides pour comprendre qu'on ne pouvait que les enfoncer. Merci la BCE, cet organisme bancaire européen qui sous-prétexte d'indépendance, n'obéit pas aux règles de la démocratie mais à celle de la Finance !
On évoque aussi les liens étroits entre ce milieu et celui de la politique qui sont, ici,bien démontrés. En France, il est tellement pratiqué que des inspecteurs de la Finance, des conseillers de cabinets ministériels proviennent ou poursuivent leur carrière dans les banques. Porosité sociale qui provoque la corruption et l'inertie de l' Etat. Et tout cela avec noms à l'appui de personnes bien vivantes : car non ce n'est pas un visage sans nom (dixit Hollande) un cauchemar ou du virtuel ! C'est bien ce qui se vit aujourd'hui à travers le monde.
Bref tout ce travail d'informations est remarquable d'autant que des remèdes existent et qu'ils sont aussi exposés : à plusieurs reprises, on y revient. D'abord, une loi qui séparerait les activités bancaires : l'une qui se recentrerait sur l'activité de dépôt et de financement des particuliers, alors que l'autre se rapporterait aux activités de spéculation et du marché. Ensuite, une seconde règle qui séparerait les acteurs de la finance bancaire d'un côté des acteur de la finance d'Etat de l'autre. Cette dernière loi étant une condition pour freiner la corruption au sein des instances publiques qui sont chargées de contrôler les banques ou la bourse. Car c'est de leur travail que dépendent ou non l'application des sanctions. Et il y a bien d'autres réformes proposées (mais qui sans doute, seraient moins efficaces, plus longues et difficiles à mettre en application)...
Sauf qu'il y a un problème de taille pire que le fait de chercher des solutions : comment créer la force collective qui osera les appliquer ? Car toute l'éloquence de l'avidité tient dans ces arguments : cynisme et soif de pouvoir d'une minorité mais aussi peur et sentiment d'impuissance de la plupart. Or la raison ne peut rien sans le courage de millions à affronter (politiques, journalistes, juristes, associations, citoyens...). Mais la force aujourd'hui, où est elle ? du côté toujours et encore de la minorité insatiable. Et ce n'est pas du pessimisme, juste un constat sans appel...
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Reprendre la main sur ce système financier devenu criminogène
Les Etats européens ont mobilisé 4500 milliards, soit 37% du PIB de l'Union européenne pour « éviter que le système bancaire ne s'écroule comme un vulgaire château de cartes ». 4500 milliards et « un chèque en blanc » comme le rappellent les auteur-e-s dans leur introduction.

Elles et ils indiquent : « Les banques continuent de spéculer sur les matières premières ou les monnaies, et d'alimenter des bulles spéculatives annonciatrices de nouveaux krachs et de nouvelles récessions.Elles financent des projets très polluants. Elle détournent l'épargne d'utilité sociale tout en profitant abondamment des financements accordés quasi gratuitement par la Banque centrale européenne. Elles développent de nouveaux produits financiers, véritables armes de destruction massive économique et sociale, favorisant toujours plus d'instabilités et de risques. Elles paient toujours moins d'impôts. Et facilitant une évasion fiscale qui ne serait pas possible sans leur complicité : en France, ce vaste détournement entraîne chaque année un manque à gagner pour les finances publiques d'environ 70 milliards d'euro, l'équivalent du montant de l'impôt sur le revenu ! ».

Des banques « Etat dans l'Etat ». le bilan de BNP Paribas, 2000 milliards d'euros est équivalent au PIB de la France, l'ensemble des produits dérivés de cette même banque est de l'ordre de 48000 milliards d'euros…

« Nous avons mené l'enquête pour comprendre, décrire les forces à l'oeuvre, mettre des visages et des noms sur cette oligarchie financière qui freine toute volonté de régulation. Nous avons aussi voulu retracer cette histoire de conflits d'intérêts et de collusions, dont les protagonistes sont des responsables politiques et administratifs sous influence des banques. Un récit de petits et de grands renoncements, de complicités et d'aveuglements. de ce laisser faire coupable qui gouverne depuis 7 ans ».

Hier et aujourd'hui… Une histoire qui continue et un tour de passe-passe « qui permet aux banques de se présenter comme les victimes de la crise » !

Au mantra des économistes néolibéraux sur les risques pris par les actionnaires, les entrepreneurs, les banques… il convient ici de rappeler que « les futures conséquences désastreuses seront assumées par d'autres ».

Je n'indique que certains éléments de cet ouvrage à lire et faire connaître.

Les auteur-e-s parlent, entre autres, du coût exorbitant du sauvetage des banques, de l'extrême concentration et donc du danger extreme du système bancaire français, de l'hypertrophie des opérations de marché, de la taille faramineuses des opérations inscrites au hors-bilan, du mirage des tests de résistance, de la « banque de l'ombre », des lobbies, de l'interconnexion des banques…

J'ai notamment été intéressé par la seconde partie « Quand tout devient chair à spéculation ». Les auteur-e-s analysent l'innovation, une « arme de destruction massive », les futures, les marchés de gré à gré, de contournement de la régulation, la spéculation sur la faim, « les fonds indiciels vont provoquer un déferlement de capitaux déstabilisant le marché des matières premières », le trafic de transit, la nature financiarisée, le financement de l'extractivisme, des hydrocarbures et du nucléaire, les permis de polluer (les marchés carbone), les emprunts toxiques et les finances locales, les risques supportés par les emprunteurs et non les préteurs, la loi d'amnistie votée par les parlementaires, le trading à haute fréquence…

Les auteur-e-s poursuivent avec une partie sur les détournements, abus et arnaques, le coût des banques pour la collectivité, le coût du capital, l'optimisation fiscale (euphémisme de l'évasion fiscale organisée), la préférence et la réduction au court terme, la Banque Centrale Européenne (BCE), les liquidités injectées et leurs devenirs, l'épargne réglementée, les frais bancaires, le crédit à la consommation, les ententes illégales, les « coquilles vides et les montages en cascade », la très faible imposition réelle des établissements financiers, les subventions implicites de l'Etat…

Fraudes, mensonges, manipulations, pratiques illégales, amendes payées, escroqueries, blanchiment d'argent, manipulations des taux Libor et Euribor, contournements des embargos, affaire Kerviel, plaider coupable et responsabilités jamais clairement établies… Voyage au pays des délinquants en col blanc.

Les auteur-e-s développent plusieurs propositions : création d'un parquet européen, suppression du secret bancaire, séparation entre le politique et le judiciaire, poursuites obligatoires en cas de délit financier…

La dernière partie est consacrée aux « visages de la finance », le lobby bancaire, les collusions, le pantouflage, le Trésor et l'inspection générale des Finances, les conflits d'intérêt, « le capitalisme de connivence », les rémunérations des banquiers, l'accapa rement des richesses…

Un livre très détaillé, qui n'en reste ni à la surface du sytème bancaire, ni à la simple dénonciation, « Dans chaque chapitre de ce livre, des propositions de mesures, des pistes de régulations, sont esquissées ». Reste que le fonctionnement des grandes entreprises multinationales n'est pas sensiblement différent de celui des sociétés financières et bancaires (voir l'article de Catherine Sauviat et Claude Serfati dans le n° 24 de la revue ContreTemps, multiplier-les-initiatives-dappropriation-sociale-ouvrir-le-champ-des-possibles/). Sans oublier que cette « protubérance » bancaire, plus qu'une « excroissance » est révélatrice du fonctionnement du système capitaliste dans ses formes actuelles (Voir par exemple, Michel Husson : Un pur capitalisme)

Et au delà des mesures proposées par les auteur-e-s, il convient, comme le soutient Eric Toussaint de « Retirer la licence bancaire aux banques coupables de crimes, poursuivre en justice leurs dirigeants et grands actionnaires »


Lien : https://entreleslignesentrel..
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En 2008, les États européens ont mobilisés 37% de leur P.I.B., soit 4 500 milliards d'euros, pour sauver le système bancaire. La crise s'est alors transmise à toute l'économie et aucune régulation n'a été mise en oeuvre, malgré les promesses.
Et depuis, le hold-up planétaire continue : spéculation sur les marchés alimentaires, compensations versées aux créanciers, emprunts à risque,… pour favoriser toujours plus de captation de richesse au profit de quelques uns, des millions d'emplois sont détruits, des familles sont expulsées car, plutôt que d'installer des garde-fous, de lutter contre l'évasion fiscale, sont montrer du doigt le « coût » du travail, le nombre de fonctionnaires, l'endettement des États.
(...)
Parfaitement accessible, rédigé dans un constant soucis de mettre à la portée de tous la description d'un système meurtrier. L'abondance d'exemples et de références rend le propos toujours clair.
Il ne s'agit pas seulement pour les auteurs de dénoncer mais aussi de rappeler quelques lois qui ont fait leurs preuves avant d'être supprimées, d'autres qui ont été sabotées avant d'être votées, des rapports qui pointent des évidences… vite étouffées.
Des solutions simples, rapides à mettre en place, évidentes, sont proposées : sanctuariser les dépôts des particuliers en les séparant des banques d'affaires, défendre l'épargne en augmentant le taux des livrets, favoriser la portabilité du numéro de compte comme pour la téléphonie, créer un parquet européen, voter des lois anti-fraude, mettre fin au secret bancaire, renforcer la protection des lanceurs d'alertes, empêcher la collusion entre secteur bancaire et pouvoir politique.
Un livre qui donne le vertige, un goût de bord du gouffre. Un livre indispensable pour comprendre l'immense danger que fait peser cette épée de Damoclès suspendue au-dessus de nos têtes, indispensable pour armer un discours.

Article complet en suivant le lien.
Lien : http://bibliothequefahrenhei..
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Le livre noir des banques est une analyse factuelle et exhaustive de notre système bancaire actuel et des dérives qu'il engendre. Il nous montre combien l'argent des épargnants, utilisé autrefois pour investir dans l'économie réelle, est détourné aujourd'hui à des seules fins de spéculations dont les victimes, que ce soit en cas de gain ou de perte, sont toujours les citoyens ordinaires. Il montre également à quel point les banques sont complices de l'évasion fiscale, et combien ce système est soigneusement protégé et entretenu par nos politiciens.
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Incontournable
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Les banques continuent de spéculer sur les matières premières ou les monnaies, et d’alimenter des bulles spéculatives annonciatrices de nouveaux krachs et de nouvelles récessions.Elles financent des projets très polluants. Elle détournent l’épargne d’utilité sociale tout en profitant abondamment des financements accordés quasi gratuitement par la Banque centrale européenne. Elles développent de nouveaux produits financiers, véritables armes de destruction massive économique et sociale, favorisant toujours plus d’instabilités et de risques. Elles paient toujours moins d’impôts. Et facilitant une évasion fiscale qui ne serait pas possible sans leur complicité : en France, ce vaste détournement entraîne chaque année un manque à gagner pour les finances publiques d’environ 70 milliards d’euro, l’équivalent du montant de l’impôt sur le revenu !
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4 500 milliards .
37% du PIB de la plus grande puissance économique mondiale , l'Union Européenne . C'est l'argent que les états européens ont mobilisé à la suite de la crise bancaire de 2008 , pour éviter que le système bancaire ne s'écroule comme un château de cartes . Un chèque en blanc aux banques , prises au piège de leurs propres folies spéculatives . Mais la crise bancaire s'est transmise à toute l'économie . Cette crise est devenue notre crise à tous , frappant chacun de nous : crise des dettes publiques , politique de " rigueur " ou d'austérité , gel des salaires , chute des investissements , licenciements massifs , augmentation du chômage , dégradation des conditions de travail , remise en cause des protections sociales ....Le taux de chômage dans la zone euro a bondi de 7,3 avant la crise à 11,1 en 2012 : 24 millions d'européens sont désormais sans emploi , 8 millions de plus qu'avant la crise .... Aux états-unis , dans les mois qui ont suivi la faillite de la banque Lehman Brothers , 10 000 familles par jour étaient expulsées de leur logement . Idem en Espagne .... En Grèce , la majorité de la population active est désormais exclue de la vie économique . Combien de vies détruites ? Combien de faillites d'entreprises ? Et surtout , POURQUOI ?
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Nous avons mené l’enquête pour comprendre, décrire les forces à l’oeuvre, mettre des visages et des noms sur cette oligarchie financière qui freine toute volonté de régulation. Nous avons aussi voulu retracer cette histoire de conflits d’intérêts et de collusions, dont les protagonistes sont des responsables politiques et administratifs sous influence des banques. Un récit de petits et de grands renoncements, de complicités et d’aveuglements. De ce laisser faire coupable qui gouverne depuis 7 ans
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Une étude réalisée par l'agence de notation Fitch, mentionnée au chapitre 2, montre que, entre décembre 2010 et décembre 2012, les seize grandes banques européennes d'importance systémique ont accru leur exposition totale à la dette souveraine d'environ 550 milliards d'euros. Dans le même temps, elles réduisaient leurs prêts aux entreprises de 440 milliard d'euros. Elles ont préféré acheter de la dette publique et spéculer contre les Etats qui s'étaient endettés pour les sauver plutôt que de contribuer au financement de l'économie réelle.
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Pour les inspecteurs des finances, le départ vers le privé se fait de plus en plus tôt : à 35 ans, ils sont nombreux à avoir boucler leurs valises. [...] Pour le plus grand bonheur des banques, qui les recrutent autant pour leurs compétences et leur connaissance des mécanismes de l'Etat que pour leur carnet d'adresses et leurs réseaux.
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