Le magicien d'os

Découvert par hasard dans les rayons de ma médiathèque, le Magicien d'OS fut pour moi un coup de coeur que j'aurais envie de recommander encore et encore !

Avec ce livre, dont le titre est à lui seul un argument pour craquer, les éditions Balivernes m'ont permis de renouer avec cette ambiance si particulière des contes. Pas ceux emplis de paillettes et de licornes, mais ceux plus classiques avec leur part d'ombre, de mystère et dans lesquels amour et mort sont inextricablement liés.

Beau, sombre et cruel à la fois, le récit de la princesse Rune et du prince Lunn m'a transportée et fait vivre mille émotions. D'abord de la tristesse face au prince qui s'effondre d'une balle en plein coeur le jour de son mariage et devant la princesse qui dépérit de chagrin en raison du décès de son bien-aimé qui lui a été ravi d'une bien atroce manière. Puis de la crainte et de la curiosité devant un mystérieux et malfaisant magicien qui accepte de ressusciter Lunn en arrachant à Rune la promesse d'une vie passée à ses côtés…

Ce conte délicieusement traditionnel, avec un petit côté La Belle et la Bête en bien plus sombre, n'en demeure pas moins d'une surprenante et agréable modernité. Cela commence par cette princesse qui prend son destin en main et refuse de se morfondre sans rien faire devant le sort de son prince. Elle est consumée par la douleur et ne rêve que d'une vie aux côtés de Lunn, mais elle fait également preuve d'un certain courage et d'une volonté de fer osant tenir tête à ce Magicien d'Os qui l'emplit pourtant de crainte… Si son époux va essayer de la sauver des griffes de son geôlier faisant lui-même preuve de témérité et d'une totale abnégation, c'est bien Rune qui saura trouver les clefs de sa liberté.

Le magicien apprendra, quant à lui, qu'une prison dorée reste une prison et que l'amour ne s'achète pas ni ne se vole. Une dure leçon de vie qui nous ferait presque prendre en pitié un être malfaisant, mais dont les fêlures et le besoin désespéré d'être aimé suscitent une certaine empathie… Méchant donc, mais avec cette légère pointe d'humanité qui distingue les méchants bien construits des caricatures et autres personnages stéréotypés.

Un bon conte est un conte intemporel qui fera frémir et divertira des générations parfois très éloignées. J'ai le sentiment que le Magicien d'Os fait partie des élus, peut-être parce que sans temporalité précise, il pourra naviguer avec facilité dans les couloirs du temps à moins que ce ne soit les sujets abordés (le véritable amour, la mort, la vie…) qui le rendent si précieux et universel. Quant aux références littéraires, notamment à une célèbre et tragique histoire d'amour, elles renforcent avec brio ce sentiment de beau et de dramatique qui nous prend au coeur et au corps durant notre lecture.

Le Magicien d'Os est un superbe conte porté par la très jolie plume d'Eric Sanvoisin qui s'est évertué à retranscrire l'atmosphère si particulière des contes d'antan. Mais c'est également un très bel ouvrage magnifié par les illustrations de Gilles Francescano. D'un réalisme époustouflant venant aussi bien des nuances de gris alternant entre ombre et lumière que des nombreux détails, celles-ci participent au sentiment d'immersion que vous ne manquerez pas de ressentir en parcourant le livre.

Quant à l'objet-livre en lui-même, il est tout simplement sublime : format cartonné, couverture en trompe-l'oeil, hauts de page joliment ornés, tranche noire qui se marie à merveille avec les illustrations et l'atmosphère de l'histoire… Tout autant d'éléments qui viennent parfaire l'expérience de lecture et lui apporter une tout autre dimension.

En bref, le Magicien d'Os est un magnifique conte, entre tradition et modernité, que je conseille les yeux fermés aux amateurs du genre et/ou aux personnes souhaitant découvrir une superbe et tragique histoire d'amour dans laquelle il est est question de vie, de mort, mais aussi d'espoir, d'ombre et de lumière.
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Ce conte noir commence par la mort du prince, le jour même de son mariage, par une balle égarée.

Sa fiancée conclut alors un pacte avec un étrange sorcier retiré du monde. En échange de la résurrection de son bien aimé, elle accepte de ne plus le revoir qu'une dernière semaine, avant de disparaître et de rester à jamais cloîtrée dans le château sombre du magicien.

Mais face aux questions de son amant, elle lui avoue le marché qu'elle a signé...

J'ai beaucoup aimé que le prince soit décrit comme un rêveur et un faible au début de l'histoire. Ainsi que le parti pris de l'auteur de réécrire à sa façon les attendus du conte avec dès l'ouverture le joli "Tout a commencé par la fin".

L'écriture est ciselée et l'histoire très bien ficelée. Elle contient en son coeur la force de l'amour et interroge ce qu'on est capable de faire pour l'autre.

L'atmosphère sombre du texte est accompagnée par la tranche noire du livre et par les profondes illustrations en dégradé de noir.

Et puis il y a l'intrigue qui réussit à être riche et dense tout en gardant un fil clair qui accompagne le lecteur.

Quel est le stratagème du magicien d'Os ? La princesse peut-elle s'en sortir ?

À lire !
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Fantastique découverte que ce « Magicien d'Os » d'Eric Sanvoisin et Gilles Francescano !

Physiquement déjà, le livre est très travaillé avec une couverture originale permettant de mettre en relief l'un des axes majeurs de l'histoire tout en ayant un premier aperçu du travail de l'illustrateur. C'est bien fait, bien pensé, cela apporte au livre un joli plus. On peut souligner d'ailleurs que toute l'esthétique du livre est vraiment travaillée : le noir et le blanc intérieur/extérieur de la couverture cartonnée, les illustrations qui sont nombreuses, la mise en forme qui a été pensée en lien avec tout le reste. Il y a des illustrations grandes pages parsemées à travers tout le roman et des petites illustrations qui accompagnent les chapitres. Bonus : quelques illustrations du travail préparatoire de l'illustrateur sont offertes à la fin et c'est un vrai plaisir, car l'illustrateur possède un beau trait, sombre et très précis, accompagnant merveilleusement le conte qui nous est décrit.

Concernant l'histoire en elle-même, je l'ai également beaucoup appréciée. C'est effectivement un conte sombre aux références assumées (j'ai tellement pensée à « La Belle et la bête » de Cocteau !) mais bien remaniées par l'auteur afin qu'elles servent sa propre histoire, histoire qui est réellement prenante, à la fois moderne mais respectant les codes du genre. J'ai trouvé que l'auteur avait une réelle faculté à écrire une histoire fluide qui saura intéresser un jeune public tout en sachant le questionner en de multiples occasions et sur différents sujets, ce qui en fait une histoire à la fois riche mais aussi intelligente. Ce livre est donc une vraie petite pépite autant dans la forme que dans le fond, on a l'impression de posséder un petit trésor bien travaillé pour un prix vraiment très abordable. Merci beaucoup aux éditions Balivernes !

Tout d'abord je souhaite remercier Bablio et les éditions Balivernes pour ce service presse. Merci pour ce petit mot glissé entre les pages qui m'a fait terriblement plaisir. Merci pour la qualité du livre, quel plaisir de voir encore un livre relié en dos carré rembordé avec un signet, ça faisait tellement longtemps.

Eric Sanvoisin nous propose ici une adaptation très personnelle, mais surtout plus noire du conte de la Belle et la Bête mixée à l'histoire indémodable de Roméo et Juliette. Surprenant ! Oui je vous l'accorde. de nouveaux personnages voient le jour ou perdent la vie, comme vous préférez.

Un conte sur l'amour, la perte, le sacrifice, la jalousie et l'âme noire, insondable, inchangeable. Parce que ici, on apprend qu'on ne change pas ce que l'on est et ce que l'on ressent. Beaucoup plus proche de la réalité de l'âme humaine et de ses sentiments, au revoir les versions édulcorées, l'Homme est à l'état brut et finalement nous devons l'accepter et faire avec. Aucun des personnages n'est parfait, ni bon, ni gentil, ni terriblement méchant, chacun à son talon d'Achille et l'auteur a su l'exploiter correctement.

Le rythme est assez soutenu, l'auteur ne s'embarrasse pas de descriptions interminables de lieux et des personnages, mais ce n'est pas le plus important. Les illustrations au crayon de Gilles Franscescano sont largement suffisantes pour imager le texte.

Destiné à un public junior (à partir de 9 ans) il permettra à nos tout jeunes de découvrir ou de redécouvrir cette histoire d'une manière différente. Quant à moi, j'aurai aimé un conte beaucoup plus personnel sans un fil conducteur déjà vu et revu.
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En furetant pour le challenge Romans Jeunesse fraîchement lancé, je tombe sur ce format romanesque avec cet O découvrant un squelette. le feuilletant, je vois des magnifiques illustrations crayonnées, un pur bonheur. Voilà 2 raisons qui m'ont lancé dans ce conte noir et fantastique. Un mix entre la Belle et la Bête avec des amours (im)possibles entre prince et princesse. On pourrait croire qu'il y a trop d'informations et d'ingrédients dans ce conte mais tout y est bien narré et a un sens dans l'histoire donc ça marche tout simplement. Vu le format et l'épaisseur de l'ouvrage, je vous dirai que vous n'avez rien à perdre à tester cette revisite !