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Michel Pagel (Traducteur)
EAN : 9782491467562
240 pages
Phileas (13/10/2022)
3.69/5   58 notes
Résumé :
Le chef-d'œuvre d'Aldous Huxley, Le Meilleur des Mondes, "L'une des œuvres dystopiques les plus prophétiques du XXe siècle' ( Wall Street Journal), pour la première fois adapté en roman graphique.
Publié pour la première fois en 1932, Le Meilleur des Mondes est l'une des œuvres les plus vénérées et les plus profondes de la littérature du XXe siècle. Abordant les thèmes de l'hédonisme et du contrôle, de l'humanité, de la technologie et de l'influence, le class... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (14) Voir plus Ajouter une critique
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Notre Ford qui êtes aux cieux des buildings, que ton pouvoir d'achat soit sanctifié…

En 1908, Henry Ford, crée un modèle d'organisation et de développement d'entreprise à l'occasion de la sortie d'un nouveau modèle, la Ford T.
Cette nouvelle organisation scientifique du travail permet de rémunérer l'ouvrier en fonction de sa productivité et donc de générer une hausse du pouvoir d'achat.
Et d'acheter une Ford T.
Et d'en racheter si l'on casse la Ford T.
Et donc de consommer. À l'infini.

C'est à partir de ce système de production qu'Aldous Huxley construit sa dystopie.
Ce meilleur des mondes trouve ses origines en l'an O de Notre Ford. A la suite de multiples disparitions (littérature, systèmes de pensée…) et d'une guerre de neuf ans.

Un monde nouveau laisse peu à peu place à l'ancien.
Un monde dans lequel la notion de père et de mère n'existe plus, basé sur l'eugénisme (procréation d'être les plus sains possibles grâce à la science), où les embryons sont sélectionnés, triés puis rangés dans un ordre précis, correspondant aux premières lettres de l'alphabet grec : Les Alphas (dominants), les Bêtas, les Gammas, Les Deltas et enfin les Epsilons (plus laids et plus bêtes).

Impossible dans ce monde d'échapper à ce tri.

Mais possible de se retrouver avec une horde de jumeaux, afin de constituer une seule et même masse informe.

Impossible d'éviter les autres ! Toute volonté de solitude est à bannir, elle révèle au mieux un dysfonctionnement, au pire une volonté de rébellion.

Ni Dieu, ni grand amour, ni science à outrance, ni culture.

Tout est dans la maîtrise.

Un seul adage : faire régner l'ordre.

Et quoi de mieux, lorsque l'ordre social est compromis, que de faire avaler du somma en grosse quantité à la population ?

Et quoi de mieux, pour conditionner au plus tôt que l'hypnopédie ?
Le Meilleur des Mondes regorge de techniques pour créer l'état totalitaire le plus parfait…

Les deux héros Lénina, cette femme si pneumatique et Bernard Marx, cet Alpha dont on dit qu'il a certainement reçu la dose d'alcool des classes inférieures dans son bocal doivent se rendre dans une réserve qui a totalement échappé au conditionnement. Il sera temps alors de confronter deux mondes différents.

Aldous Huxley a écrit cette dystopie en 1932. Rêveur ou visionnaire ? Nous avons, depuis quelques décennies déjà, une partie de la réponse.
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C'est drôle de se plonger dans un univers qui a marqué son adolescence et de se demander à chaque page ou presque si ce qu'on a sous les yeux est fidèle au roman ou pas...
Car le paradoxe est là : je ne me souviens que de bribes...
En discutant de ça avec un ami, il m'a avoué que ce qui l'avait marqué le plus était l'amour libre là où mes souvenirs se cristallisaient plutôt sur la notion de conditionnement et de contrainte acceptée et même souhaitée...
Voilà, cette bande dessinée trace au minimum les contours de cette dystopie du bonheur pour tous à condition de se fondre dans une idéologie communautaire et de prendre sa dose de "soma" lorsqu'un vague à l'âme se fait sentir.
Le contraste avec les sauvages qui restent, parqués comme il se doit dans des réserves, est assez saisissant. d'autant que les sauvages, en gros, c'est nous aujourd'hui...
Le dessin et les couleurs sont numériques et ajoutent à la déshumanisation (au sens actuel) de la bande dessinée.
Après ça, il me vient une envie assez rare, celle de me replonger dans l'oeuvre originale, histoire de voir si le choc qu'elle a représenté dans ma construction personnelle y a laissé plus que des échos conscients...
Pourquoi pas?
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D'une pertinence effrayante et troublante, qui interpelle et questionne, dans tous les cas « le meilleur des mondes » ne laisse pas indifférent.
Honte à moi qui n'ai toujours pas lu ce classique d'Aldous Huxley publié en 1932.

Ici découvert en roman graphique, il s'agit d'une adaptation de la fameuse oeuvre dystopique d'Aldous Huxley.
C'est un ouvrage d'une forme originale et actuelle qui soulève des réflexions et interroge.

Indéniablement futuriste, s'agit-il d'anticipation, d'avertissement, de prophétie ?
« Quand l'individu ressent, la communauté vacille ».

Un monde composé de castes prédéfinies, formatant dès la conception, les individus.
« Communauté. Identité. Stabilité ».

Des comportements programmés, pas de place aux surprises ou aux doutes. Tout est normalisé et conditionné, sous contrôle extrême. Sous surveillance pour un bien-être absolu et calculé.
Eloge d'une civilisation sous configuration idéaliste, adulant le consumérisme et l'hédonisme, la satisfaction immédiate et maîtrisée.

Exit le mariage, la monogamie, le choix, la passion, le libre arbitre … l'aléatoire ?...

« le monde est stable à présent, les gens sont heureux. Ils obtiennent ce qu'ils veulent, et ils ne veulent jamais ce qu'ils ne peuvent pas obtenir […] Ils sont en sécurité. »
Un monde préfabriqué, aseptisé, sous totalitarisme, où la stabilité à tout prix prévaut sur la liberté.
Il est où le bonheur, il est où …?
Alors ? Heureux ?

Malgré la propagande acquise, qu'en est-il lorsque certains souhaitent entrevoir autre chose ?…

« La noblesse et l'héroïsme sont des symptômes d'inefficacité politique ».

*
Je remercie Babelio et Masse critique pour cette découverte que j'ai appréciée - dystopie et roman graphique – j'ai cumulé en étant très en dehors de mes goûts littéraires habituels !
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Tout le monde a lu - ou entendu causer - de ce meilleur des mondes.
Il est toujours souhaitable de replonger dans ces bases, comme une piqûre de rappel.
On retrouve avec plaisir un monde calibré par la génétique et le conditionnement, écrit 50 ans avant la naissance de la brebis Dolly et la toute puissance des écrans. Mais, à bien y réfléchir, Huxley n'a rien d'un visionnaire (si, pourtant, lisez sa préface à l'édition de 1946) : lorsqu'il écrit Brave New World en 1931, tout est déjà là : les ateliers Ford à Detroit ont institué la production de masse par le travail à la chaine (ce n'est surement pas un hasard si le nom de Dieu a été remplacé par Ford dans le roman), même si la télévision n'avait pas ce pouvoir hypnotisant, elle existait déjà, portée par la publicité qui s'appelait réclame. On retrouvait autant dans les jeunesses Hitlériennes que dans les camps de rééducation soviétiques le même souci de conditionnement des masses. Enfin, savoir que le livre parait au même moment où Hitler accède au pouvoir donne la chair de poule. Sûr que ce meilleur des mondes a fini sur quelques autodafés dans l'Allemagne nazie! L'art est l'ennemi du meilleur des mondes ainsi que toute société totalitaire. L'Inde et son système de castes n'est pas si éloigné du délire eugénique de l'utopie ici présentée.
Bref, Huxley n'a rien inventé. Il nous montre simplement un monde si merveilleux où les jolies filles sont pneumatiques et où l'alcool et le tabac sont avantageusement remplacé par le Soma, véritable usine à rêves, drogue ultime censée vous faire évader de votre quotidien.
Tout ça c'est réellement passé dans la seconde moitié du XXème siècle.
Le meilleur des mondes n'est pas seulement un roman d'anticipation. Au chapitre 3, on a le cas du premier (seul?) zapping littéraire. Mais surtout, cette science fiction se transforme assez vite en philosophie lorsqu'on découvre qu'il existe des ilots de sauvagerie, un peu comme dans notre monde libéral bien réel où le nouveau Dieu se nomme Dollar, il existe encore des tribus primaires au fin fond de la jungle ou sur des iles désertes. Imaginez alors une sorte de Tarzan propulsé dans la "civilisation". Au passage, Huxley en profite pour jouer sur l'intemporalité de l'oeuvre de Shakespeare (dont la traduction fait perdre beaucoup de son piquant, l'éditeur s'en excuse platement).
Au terme, le "sauvage" se trouvera devant ce terrible dilemme : devoir choisir entre le confort ou la liberté.
L'administrateur lui explique alors le pourquoi d'un tel meilleur des mondes. Et l'on se rend compte, quasiment un siècle plus tard, qu'il parle de notre monde à nous.
L'humanité est divisée en catégories (sortes de castes), allant des Alphas à qui sont attribués les travaux les plus prestigieux jusqu'aux Epsilons, simples manoeuvres, tous conditionnés (y compris la classe dirigeante) à aimer leur travail. Une société composée uniquement d'Alphas serait vouée à l'échec : ils ne pourraient pas effectuer les basses besognes, ils en deviendraient fous ou se révolteraient. le problème de l'occident actuellement, c'est que nous sommes tous conditionnés en Alpha mais il n'y a pas que des tâches intéressantes à effectuer. Cela pose le problème du travail.
Décidément, ce livre est d'une modernité confondante.
L'administrateur l'analyse très bien : "le bonheur n'est jamais grandiose".
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N'ayant pas lu le roman, j'ai choisi cette adaptation BD lors de la dernière opération Masse critique de Babélio pour combler partiellement cette lacune. Malheureusement, je ne peux donc pas vous dire si la version de Fred Fordham est fidèle ou non à l'original. le dessin des planches de cet album n'est pas désagréable, très coloré, parfois psychédélique, mais peut-être un peu froid… le lecteur est plongé rapidement dans un univers particulier, futuriste, dystopique. le Centre d'Incubation et de Conditionnement de Londres-Central contient en effet des couveuses où chaque bébé qui y dort paisiblement est né artificiellement. Quand il grandira, il sera progressivement intégré à un système éducatif, sensé le stimuler et le conditionner. Un bonheur superficiel est au programme. Dans la rue, des hauts parleurs déclament qu'il vaut mieux jeter et acheter du neuf que réparer. Pour vivre plus intensément, et ne jamais s'ennuyer, les adultes avalent régulièrement un cocktail chimique qui décuple leurs sens. La liberté sexuelle est de mise dans un monde où personne ne s'appartient mais appartient à tous. Lorsqu'une visite est organisée dans une réserve du nouveau Mexique, les voyageurs en provenance de Londres découvrent l'existence d'êtres nés d'un père et d'une mère, et monogames. Une mère et son fils, désireux de connaître le monde dit « civilisé » sont extraits de ce monde « sauvage »… mais est-ce une bonne idée ? … J'ai été moyennement séduite par ma lecture de cet album. En serait-il de même du roman ? Je me pose la question. Bien entendu, comme toute dystopie qui se respecte, cette histoire interpelle et fait froid dans le dos. Et, en ce sens, le pari est là réussi. Je suis ressortie de cette lecture avec un sentiment désagréable, très certainement voulu par les auteurs.
Lien : https://leslecturesdantigone..
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Prenez un congé du réel chaque fois que vous le désirez et revenez sans même une migraine ni une mythologie.
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Mieux vaut jeter que réparer.
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Vidéo de Fred Fordham
Payot - Marque Page - Fred Fordham - Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur
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