L'Indochine, un grand S aplati.
A gauche le Mékong, au milieu la montagne,
la cordillère annamitique, à droite la mer.
Couverte de forêt primaire,
dense, difficile à pénétrer, splendide.
Au Nord, l'imaginaire.
A cause de l'altitude, il fait presque froid.
La haute région, bordée par la Chine, la Birmanie,
la Thaïlande et les derniers soubresauts de l'Himalaya.
De ses pentes descendent les Thaïs, noirs, blancs, les Yaos,
les Lus, les Lantenes, les Kha Ko, les Méos, noirs, rouges,
Tous vêtus selon leurs traditions...
A l'opérateur de faire la photo qu'il veut et, s'il le souhaite, de prendre le risque d'imaginer. C'est comme être dans un grand couloir d'où partent, de chaque côté, des portes qui s'ouvrent sur l'inconnu. On peut aller directement au bout, simplement, au bout de sa vie, tranquillement, sans en pousser une seule.
Et si l'on pousse une porte ? C'est le risque, celui de l'imagination.
"Simplicité, qualité divine, pierre de touche du beau"
Devise de Raoul Coutard, empruntée au Commandant Constant Puyot, militaire et photographe, maître de l'Ecole pictorialiste française.