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EAN : 9782073063731
Gallimard (18/04/2024)
3.56/5   131 notes
Résumé :
Quel secret cache la jolie Jelka derrière ses grands yeux noirs et son sourire toujours tendre et impassible?
Comment la frêle et maladive Emma s'y prend-elle pour obliger son mari à rester dans le droit chemin? Qui est cette femme mystérieuse qui veut acheter un serpent à sonnette? Et Mama Torres, une veuve à la poigne de fer, qui voit son fils devenir un homme?
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Critiques, Analyses et Avis (26) Voir plus Ajouter une critique
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Ce petit ouvrage est une sélection de quatre nouvelles issues du recueil La Grande Vallée, lui-même, sorte de pot-pourri de la diversité des talents de conteur et de portraitiste du grand John Steinbeck.
Je vous avoue que ce n'est pas dans l'exercice de la nouvelle que je préfère ce génial romancier américain, qui est pourtant, sans aucun doute, l'un de mes auteurs préférés, toutes catégories confondues.
Ici, on y découvre certains des " dadas " de l'auteur : l'âpre vie campagnarde, le drame domestique, la bizarrerie psychologique ou encore la vie des minorités immigrées.
Comme toujours, Steinbeck nous téléporte dans la Californie de l'entre-deux-guerres. le choix éditorial des éditions Folio n'est pas dénué d'intérêt car, même si les nouvelles retenues ne sont pas, à mes yeux, nécessairement les meilleures de la Grande Vallée, celles-ci ont une cohérence entre-elles puisqu'elles ont comme dénominateur commun la Femme, dans ce qu'elle peut avoir de plus mystérieux, de plus influent, de plus capital… et de plus nocif aussi !
La nouvelle titre, le Meurtre, me fait penser à certains égards à Des Souris Et Des Hommes. On y voit un fermier aisé, Jim Moore, qui vit une vie sans histoire avec sa femme Jelka. Oui, vous avez deviné, Jelka Sepic, ça sonne plutôt Yougoslave et effectivement, elle est une immigrée, elle est toute sa famille. Les moeurs de l'Europe centrale étant encore plus rudes que celle de l'Amérique rurale, le beau-père de Jim, dans son anglais approximatif lui a bien spécifié qu'une femme yougoslave, ça doit recevoir des raclées, sans quoi, ça ne sait pas se tenir ! Jim assure au père de Jelka qu'il n'en sera jamais ainsi sous son toit. D'ailleurs, en plus d'être d'une grande beauté, sa femme s'avère être une parfaite épouse, courageuse et travailleuse. le seul défaut que Jim pourrait à la rigueur lui trouver, c'est qu'elle ne décroche pas un mot spontanément et quand il s'adresse à elle, celle-ci lui répond une demie phrase banale.
Un jour pourtant, Jim Moore est appelé par un voisin qui lui annonce qu'il a découvert au loin la carcasse d'un de ses veaux. Jim doit donc s'équiper pour partir vérifier tout ça et s'apprêter à passer une nuit à la belle étoile car l'aller-retour à cheval sera une sacrée randonnée. Jim parvient pourtant à rentrer plus tôt que prévu, dans la nuit et… surprise ! Il y a quelqu'un dans le lit avec Jelka !
La nouvelle intitulée le Harnais me ferait, elle, plutôt penser au roman À L'Est D'Eden. Nous y avons également affaire à un fermier au-dessus de tout soupçon, Peter Randall, dont la droiture est localement quasi légendaire. Cet homme frisant la cinquantaine, à la réussite financière et à la conduite morale irréprochables, tire un surcroît de fierté à considérer sa forte échine, droite comme un i et munie de larges épaules, si différente de ses compères paysans, qui arborent presque tous un dos aussi voûté que leurs mains sont calleuses.
La robustesse triomphante de Peter Randall tranche singulièrement avec la chétive allure de sa minuscule épouse, hâve, flétrie et maladive. Nombreux sont ceux qui s'étonnent, une fois l'an, lorsque Peter quitte pour quelques jours sont ranch afin de se rendre à la grande ville, laissant seule sa frêle Emma…
Le Serpent est certainement la nouvelle la plus bizarre du recueil. La plus courte aussi. On y parle de la fascination énigmatique d'une femme pour un serpent venimeux et du plaisir gourmand qu'elle éprouve à le voir occire des rats…
Enfin, Fuite, qui me ferait, elle, davantage penser à La Perle, nous conte la traque dans le maquis de Pépé, le fils de Mama Torres, une fermière d'origine mexicaine. Elle avait envoyé Pépé un remède et du sel à Monterey chez Mme Rodriguez, une amie de la famille. Mais sur place, le vin aidant, le ton monta, la chaleur s'accrut dans les esprits, un couteau fut sorti, des insultes proférées et… Pépé dut défendre son honneur. Il le défendit si bien qu'il dut alors prendre la poudre d'escampette avant qu'on ne lui tombe dessus…

Quatre récits donc où les hommes se cherchent et où les femmes sont leur point de repère, à moins que ce ne soit l'inverse, allez savoir…
Du bon Steinbeck, pas de l'excellent, mais si vous craignez de vous lancer dans l'un des longs et voluptueux trésors de romans qu'il nous a légué, vous pouvez avantageusement vous en faire un avant-goût à la lecture ultra rapide de ce mini recueil. (Bien que j'aurais tendance à vous conseiller, en première approche un petit roman très abordable comme Des Souris Et Des Hommes, plus révélateur à mon sens du talent véritable de son auteur, mais, vous connaissez la musique à présent, ce n'est là que mon avis, un perdu dans la nuée, c'est-à-dire, pas grand-chose.)
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J'étais familière des grandes oeuvres de Steinbeck, qui ont profondément marqué mon expérience littéraire.
Ses grands classiques qui évoquent en grande partie la génération perdue américaine avaient développé mon intérêt pour la littérature du pays de l'Oncle Sam.

C'est avec curiosité que je découvre ce petit recueil de nouvelles. Il est toujours intéressant de saisir la plume d'un auteur dans cet exercice particulier de ce genre littéraire.

Au fur et à mesure de la lecture l'on comprend le soin qu'on a mis à assembler ces quatre nouvelles en particulier, afin de créer une ambiance tout à fait digne de ses plus grands romans.

Toutes les nouvelles sont empreintes d'un grand réalisme et elles ont beau traiter de thèmes différents, elles ruissellent de l'essence des thématiques chers à l'écrivain américain.
Ici ce sont les portraits de quatre femmes fortes qui dans un monde d'hommes, rude et impitoyable, vont faire la différence.
Dans chacune de ces courtes tranches de vie, l'auteur, amoureux viscéral de sa région natale, parvient à partager aussi avec une poésie puissante les paysages splendides de la Californie.

On ne dérange pas si facilement l'ordre du monde et avec nostalgie et un voile de désenchantement Steinbeck tient à nous le rappeler!

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Vendredi soir catastrophe : plus rien à lire !
Enfin si, plein de choses supers, plein de choses "copieuses" et roboratives, plein de choses qui me font de l'oeil depuis longtemps et dont j'espère pouvoir me délecter bientôt, quand je jugerai l'instant propice, mais rien qui puisse se picorer en vitesse, rien qui me permette de tenir le coup jusqu'à demain et la traditionnelle razzia du samedi à la médiathèque...
Panique, sueur froide, tachycardie.
Et puis finalement si ! Miracle, là, oublié sur une étagère : un livre ! Un tout petit, un coupe-faim rapide glané je ne sais où. Sauvé !

Sur la couverture une fourche, quatre dents rouillées pour évoquer (sans doute) les quatre nouvelles réunies dans l'ouvrage.
Quatre histoires brèves, quatre petits drames succincts qui - hélas - ne n'auront que modérément enthousiasmé. S'il est bien sûr plaisant de retrouver la plume toujours efficace de Steinbeck (Nobel de littérature 1962, excusez du peu !) et de croiser la route de nouveaux personnages aux portraits joliment croqués, j'avoue être un peu resté sur ma faim, sans vraiment comprendre où l'auteur a voulu m'emmener. Quel est donc le message, pourquoi cette petite compilation de textes courts, presque lapidaires ? C'est là le principe de la nouvelle, me direz-vous (et vous aurez raison !) mais à mon goût il a manqué systématiquement un élément capital : la pirouette terminale, la chute imprévue, la surprise finale. Chaque lecture est plaisante (à l'exception peut-être de la dernière nouvelle, "La fuite", nettement moins réussie à mes yeux...), bien construite (mention spéciale à celle initulée "Le serpent"), mais aucune ne se conclut par un dénouement absolument percutant ou inattendu.
Dommage.

Je regrette aussi le caractère un peu disparate des quatre récits, d'où ne se dégage aucun véritable sentiment d'unité. La quatrième de couverture promettait pourtant "quatre portraits de femmes fortes, dans un monde d'hommes, rude et impitoyable". S'il est vrai qu'à chaque fois le personnage féminin était le plus intéressant, il n'occupait cependant jamais le devant de la scène et se trouvait vite éclipsé par des premiers rôles masculins (deux maris dans "Le harnais" et "Le meurtre", un docteur dans "Le serpent", un fils dans "La fuite") qui s'accaparaient toute l'attention et ne méritaient pas d'être ainsi mis en lumière. L'idée de laisser ainsi les femmes dans l'ombre - alors que bien sûr c'est d'elles que veut nous parler l'auteur ! - était pourtant originale, mais il a manqué quelque chose pour que j'accroche complètement. La fatigue du vendredi soir, sans doute...
Re-dommage.

Quelques réserves, donc, mais rien de rédhibitoire !
Bien sûr je n'en ai pas fini pour autant avec Steinbeck (merci à lui pour m'avoir tenu compagnie en ce vendredi de pénurie !) dont je reste un grand admirateur, et je sais que nous nous retrouverons bientôt !
Sans rancune, John.
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📕 "Le meurtre" et autres nouvelles John Steinbeck

📖 4 destins de femmes dans la grande vallée de Salinas en Californie dans les années 30. Emma qui malgré la maladie veut tout contrôler. Jelka, la yougoslave d'apparence parfaite. Une femme sans nom qui est fascinée par les serpents. Mama Torres, à la fois mère et père de 3 enfants.

✒ Ces 4 nouvelles font en réalité partie d'un recueil qui s'appelle "La grande Vallée" et qui est composé de 15 nouvelles décrivant la vie modeste et ordinaire des gens de cette région fermière.

👎 Ma critique première ne porte pas sur l'écriture de Steinbeck mais plutôt sur le choix éditorial de réunir ces 4 nouvelles sous une accroche erronée que je cite "Dans un monde d'hommes, rude et impitoyable, quatre portraits de femmes fortes". Intégrer un message féministe totalement propre à notre époque en extrayant ces 4 nouvelles parmi 15 autres est une démarche tout à l'honneur de l'instigateur mais totalement à côté de la plaque. Ces textes étant rédigés en 1936, je n'ai perçu à aucun moment ce caractère fort qui est mis en avant. Ce sont avant tout des histoires d'hommes derrière lesquels se cachent des femmes surtout ingénues et mystérieuses. Certes elles jouent toutes un rôle important dans la vie de ces hommes mais ce ne sont pas elles les sujets principaux de ces nouvelles.

La plume de Steinbeck est assez fluide mais pourvue de nombreux descriptifs pour la derniere nouvelle, ce qui a plombé ma lecture. Les descriptions des personnages sont toutefois bien faites. Les différentes chutes se ressemblent beaucoup avec une absence (volontaire?) de fin sans pour autant amener à une ouverture car l'intérêt pour une éventuelle interprétation personnelle retombe très vite.
Je ne peux pas dire que je n'ai pas aimé cette lecture, elle a titillé ma curiosité à certains moments mais l'engouement n'était pas présent. Je retenterai prochainement un roman de l'auteur.
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Dans ce petit livre de John Steinbeck, les quatre nouvelles se passent dans le comté de Monterey en Californie.
- "Le harnais": Peter Randall vient de perdre sa femme qui avait une grande influence sur lui. Maintenant , il se sent prêt à vivre ses projets , sa vie...
- "Le meurtre": Jim Moore épousa Jelka Sepic, une Yougoslave dont la beauté l'enchantait. C'était une femme tranquille, une maîtresse de maison parfaite, une épouse remarquable, mais pas une vraie compagne. Il ne pouvait pas communiquer avec elle...
- "Le serpent": Une femme vient acheter un serpent au docteur Phillips dans son petit laboratoire.
- " Fuite" : Mama Torres mène sa ferme seule depuis la mort de son mari il y a dix ans et élève ses trois enfants. Son fils aîné préfère jouer avec son couteau plutôt que lui donner un coup de main...

Un plaisir de se plonger dans ces quatre nouvelles dépaysantes de Steinbeck !
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Cette fois, il ne se déplaça pas si doucement, mais traversa la cuisine sur la pointe des pieds et se planta dans l'entrebâillement de la porte de la chambre à coucher. Jelka bougea son bras et entrouvrit les yeux. Soudain, ses yeux s'élargirent brusquement, immenses, puis l'humidité les fit scintiller. Jim la regarda dans les yeux ; son visage était vide d'expression. Une petite goutte coula du nez de Jelka et se logea dans le creux de sa lèvre supérieure. À son tour elle le dévisagea.
Jim leva son arme. Le déclic de l'acier résonna sur toute la maison. Sur le lit, l'homme s'agita nerveusement dans son sommeil. Les mains de Jim frémissaient. Il épaula sa carabine et la tint fermement appuyée contre son épaule pour l'empêcher de trembler. Dans la mire, il vit le carré blanc entre les sourcils de l'homme et ses cheveux. [...] La détonation déchira l'air.

LE MEURTRE.
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J'ai pensé que ce serait épatant de mettre tout mon terrain du bord de l'eau en pois de senteur. Pense comment ça serait de voir de la véranda tous ces arpents de bleu et de rose, tout d'une masse. Et quand le vent soufflerait là-dessus, pense à cette odeur. Une odeur à vous mettre à l'envers.
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-Où est votre femme, monsieur Moore? Interrogea le délégué du shérif.
-Je ne sais pas, répondit-il d'un ton las. Elle doit être quelque part dans les parages.
-Vous êtes bien sûr de ne pas l'avoir tuée, elle aussi?
-Non. Je ne l'ai pas touchée. Je la trouverai et je vous l'amènerai cet après-midi. Du moins, si vous ne tenez pas à ce que je vous accompagne.
-Nous avons votre déposition, dit le coroner. Et bon Dieu ! Quoi,on n'est pas aveugles, n'est-ce pas Will ? Naturellement, il y a contre vous une inculpation de meurtre, mais c'est purement théorique, l'accusation ne sera pas retenue. Elle ne l'est jamais, par ici. Allez-y doucement avec votre femme, monsieur Moore.
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Puis vinrent les fleurs: quarante-cinq arpents de couleur, quarante-cinq arpents de parfum. Les gens disaient que ça se sentait jusqu'à Salinas, à six kilomètres de là. Des autocars amenèrent des enfants des écoles pour les voir. ..
Peter Randall s'asseyait dans un rocking-chair , sous sa véranda, chaque après-midi. Il contemplait les grands carrés roses et bleus et le carré délirant de couleurs panachées. Quand la brise de l'après-midi se levait, il aspirait profondément. Sa chemise bleue était ouverte sur sa gorge, comme s'il avait voulu avoir le parfum contre sa peau.
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Pépé leva la tête et regarda le sommet desséché de la crête prochaine. Il vit une forme noire se détacher contre le ciel, la silhouette d'un homme debout sur une pointe de roc, et il détourna vite les yeux pour ne pas paraître curieux. Quand, un moment plus tard, il regarda de nouveau, la silhouette n'était plus là.
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« Les raisins de la colère » de John Steinbeck, à lire en poche chez Folio.
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