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EAN : 9782221125922
288 pages
Robert Laffont (25/08/2011)
3.84/5   85 notes
Résumé :
Durant la Seconde Guerre mondiale, l’amitié intense de Hannah, 8 ans, et Suzon, 9 ans, qu’un secret impensable finira par séparer. Juive, Hannah, est contrainte de fuir Paris pour la Normandie avant de rejoindre Istanbul avec sa mère. A son retour, Hannah veut croire que son père a échappé à la déportation. Les années passent, les jeunes filles grandissent et prennent des chemins différents...
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Hannah est Juive, elle née un peu avant la Seconde Guerre Mondiale à Paris. Son père vient de Turquie, sa mère de Roumanie. Lui rêvait de la France des Lumières, elle fuyait l'antisémitisme de son pays.
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J'ai aimé le début du livre, avant guerre, la description de la vie dans le "Petit Istanbul" de Paris, les relations entre voisins, l'amitié entre Hannah et Suzon....Par peites touches, on goûte cette vie, cette époque.
Puis arrive la guerre. Monte la tension pour cette famille de Juifs qui plus est non français....
J'ai aimé ces deux tiers du livre.
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En revanche, la suite, l'après-guerre est moins passionnante. J'ai l'impression d'un soufflé retombé. Ce qui fraisait vivre le livre a disparu. Là on n'a plus qu'une liste à la Prévert des événements suivis par l'héroïne devenue journaliste (événements mondains, sportifs, faits divers etc etc, liste assez irréaliste...). J'ai perdu le souffle qui alimentait la première partie du livre et je l'ai fini un peu déçue.... La découverte de la cause de l'arrestation du père d'Hannah est trop rapide... Il m'a manqué un petit quelque chose....
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"Le monde d'Hannah", est d'abord celui de la rue Popincourt, quartier populaire du 11e arrondissement de Paris, c'est celui où elle va se lier d'amitié avec Suzon. Puis ce monde va très vite se tacher d'horreurs. Les risques encourus par les Juifs deviennent de plus en plus importants. Hannah fini par partir avec sa mère à Istanbul en attendant que son père Haim, originaire de Turquie, les rejoigne, ce qu'il ne fera pas.
En revenant en France en 45, Ariane Bois montre ce que découvre Hannah et ce qu'elle va vivre en tant que jeune adulte jusqu'en 1968. "Le monde d'Hannah" n'est pas un témoignage mais bien un roman qu'il faut lire comme tel même si tout n'est pas inventé et que ce roman se base bien évidemment sur des faits historiques. Par ailleurs, Ariane bois m'a fait découvrir un peu de l'Histoire. J'ai effectivement appris que la Turquie était resté neutre durant cette guerre, je ne savais pas non plus que les Juifs ressortissants d'un pays neutre n'avaient pas l'obligation de porter l'étoile jaune.
C'est donc un petit plus pour moi.
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C'est avec un immense plaisir que je retrouve cette auteure qui m'avait bouleversée avec son livre aussi court qu'intense : "Et le jour pour eux sera comme la nuit".

Même si l'histoire d'Hannah, l'héroïne de ce roman, est prenante, je n'ai pas éprouvé un déferlement d'émotions. Cela est sûrement dû à la narration qui à mon avis, évoque plutôt le portrait d'une époque. J'ai moins aimé la première partie où l'on découvre le quotidien de cette petite fille juive pendant l'Occupation à Paris. C'est une période dramatique certes, mais vue à travers les yeux d'une enfant à qui les adultes cachent beaucoup de choses.
Ce n'est que dans la deuxième partie qui relate l'après-guerre, qu'Hannah, alors devenue adulte, prendra pleinement conscience des conditions dans lesquelles son père et des milliers d'autres ont disparu. Cela fera d'elle une écorchée vive impliquée dans toutes les exactions contre les minorités, notamment à travers son métier de journaliste. J'ai aimé cette période de quête, même si une fois de plus, elle se noie dans une chronique historique. Alors que la France libérée du joug allemand veut oublier, la jeune femme reste fidèle à la mémoire des siens.

Pour illuminer ce récit qui survole une longue période de notre Histoire, de 1939 à 1968, il y a bien sûr la belle écriture d'Ariane Bois, mais aussi un fil rouge magnifique sur l'amitié d'une vie, entre Suzon la rousse extravertie et Hannah la blonde discrète. 13/20 pour cette lecture.
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Petit Istanbul. Quartier populaire du XII arrondissement de Paris. Nous sommes en 1939. Hannah et Suzon sont deux amies. Elles ont à peine 10 ans. Leur relation est tout l'une pour l'autre. Elles passent leur temps ensemble. Elles sont pourtant tellement différentes. Hannah est Juive, rangée, intéressée par l'école, par l'étude. Suzon fait fi de la religion, elle est fougueuse, téméraire, pas rangée du tout. Mais pourtant. Et puis, contexte historique oblige, les Juifs commencent à être persécutés, chassés, stigmatisés. Mais Suzon en fait fi, et continu d'aimer Hannah… Cette dernière doit fuir Paris, a la demande de ses parents, pour la sauver, la protéger. D'abord la Normandie, c'est les nonnes, et puis Istanbul… Au retour, après cette horreur de guerre, la relation entre Hannah et Suzon reprendra, mais pas sans heurts. La guerre change les gens, même les enfants. Un beau roman sur l'amitié qui brille même au-travers une guerre qu'on comprend mal. Un récit qui bouleverse, qui marque… Une excellente lecture !
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À travers les yeux d'une petite fille très éveillée, qui est née quelques années avant la deuxième guerre mondiale dans un milieu d'émigrés juifs de Turquie, pauvres, mais qui s'efforcent de vivre dignement de leur travail et d'offrir une éducations soignée et surtout française à leurs enfants, le lecteur vit les affres de la montée des discriminations, puis des persécutions, puis des raffles auxquelles sont soumis les juifs étrangers sous l'occupation. Ariane Bois parvient à générer au fil de la lecture, toujours par petites touches, une profonde émotion, par sa description de ce combat quotidien que devient la vie de la famille d'Hannah, et des obstacles qu'élèvent souvent l'indifférence, la lâcheté, l'hostilité de personnes sur lesquelles elle aurait cru pouvoir compter, et par sa relation des tentatives désespérées des parents de Hannah pour trouver des solutions pour survivre, et surtout pour assurer la sécurité de leur fille.
Après la guerre, la famille amputée de ceux qui n'ont pas eu la chance de s'en sortir, tente difficilement de reprendre un vie à laquelle, malgré la réussite professionnelle d'Hannah, elle a du mal à redonner un semblant de normalité, avec ce passé qui la hante et dont elle arrive d'autant moins à se détacher qu'elle est meurtrie dans ses affections les plus solides par de nouvelles informations sur ce qu'elle a vécu pendant les années sombres de l'occupation. Et, toujours sans jamais appuyer, le livre vous fait admirablement partager la détresse qui saisit parfois Hannah, et le besoin déchirant de sa mère de trouver enfin à se libérer de ce passé oppressant.
Le livre conclut enfin magnifiquement, dans une fin comme peu de roman parviennent à offrir, par un retournement qui, s'il constitue le terme de l'ouvrage, ouvre sur une perspective qui forme le début d'un autre horizon que le lecteur est libre d'imaginer.
Ces énormes qualités font passer au second plan quelques incohérences, dans le déroulé des faits, qui parsèment le récit, et qui, dans un roman au souffle émotionnel moins présent, auraient pu irriter.
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Citations et extraits (20) Voir plus Ajouter une citation
Des nuages inoffensifs couraient après le soleil, le ciel restait d'un bleu presque violet. Par un temps pareil, on pouvait oublier cette histoire de France confondue pour un temps avec le projet maléfique d'un dictateur allemand, les matins gammés. Stop, se dit-elle, assez pour aujourd'hui. "Prenez garde à la tristesse, écrivait Flaubert, c'est un vice."
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Octobre arriva, avec l'entrée en septième d'Hannah. Elle lisait de plus en plus, fascinée par les histoires, les personnages. "La Petite Fadette" et "Ivanhoé" comptaient parmi ses romans préférés. Elle tentait de faire partager ses engouements à Suzon, qui répliquait : "Pas le temps, pas envie, pas besoin." Une vraie ligne Maginot antilivres.
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À l'époque, elle priait pour qu'on la croie chrétienne. Avec ses cheveux blonds et ses yeux clairs, c'était plausible. Elle avait honte de ce reniement, mais préférait la honte à la peur.
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« Je crois que ceci t'appartient », osa Hannah, à bout de souffle, à la traîne d'une chevelure rousse qui filait dans la rue de la Roquette. Dans sa main, elle tenait une écharpe, écarlate, comme son visage. La fille, qui portait un tablier gris identique au sien, ne se retourna même pas. Hannah avait dû courir derrière ces jambes montées sur ressort, ce cartable marron qui brinquebalait, ces boucles fauves telle une myriade de feuilles mortes dans la lumière de l'automne parisien. Interloquée, elle insista :
« Dis... Elle est à toi, cette écharpe ? » Cette fois, la grande s'arrêta net et lui fit face. Une nuée de taches de rousseur, un nez long, trop long dans un visage tout rond. Ses yeux d'un vert irréel, couleur de salade mouillée, transpercèrent Hannah, qui bredouilla :
« Je l'ai trouvée par terre, là-bas... »
Silence. Hannah chercha quelque chose à répondre quand l'étrange créature lui arracha l'écharpe des mains en sifflant :
« Très bien... Et maintenant, laisse-moi tranquille. Sinon je t'étrangle avec ! »
Puis elle relança sa course infernale, ses cheveux de feu au vent, prêts à rompre l'élastique qui les retenait.
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Elle avait l’impression de se cogner aux bords de son cerveau. Son univers venait de basculer une seconde fois. En rompant avec Suzon et sa famille, elle avait coupé l’autre fil qui la reliait à son ancienne vie. Elle tenta de se reprendre avant de remonter chez sa mère, de résister à ce gel intérieur qui la figeait. Résister, toujours résister.
Une autre aurait été fière de son parcours de journaliste. Mais prendre le pouls de la planète s’accompagnait chez Hannah d’une implacable et secrète remise en question. L’avènement de ce monde libre dont on se gargarisait la laissait froide. Elle n’oubliait pas que cette France si civilisée avait laissé partir 73 000 vies en fumée, dont 3 qu’elle chérissait. Et rien, ni tombe ni dépouille. Le pays ruisselait d’héroïsme, mais on ne parlait jamais des juifs exterminés. Dans l’imaginaire collectif, seuls les combattants, les résistants, les déportés politiques pouvaient prétendre au rang des victimes. Personne n’assumait Vichy dont les principaux cadres, plus de 10 ans après, dirigeaient toujours l’Administration. On escamotait, on réécrivait l’histoire.
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Vidéo de Ariane Bois
Ariane Bois nous fait découvrir, grâce à ses personnages Léo et Margot, le Camp des Milles, le plus grand camp de concentration et d'internement situé en zone libre, près d'Aix-en-Provence.
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