Apparue en Chine fin 2019, l’épidémie de Covid-19 s’est très rapidement propagée à l’ensemble du globe au cours des premiers mois de 2020. Afin de ralentir sa propagation, la plupart des gouvernements ont imposé des mesures strictes pour inciter leurs populations à limiter les interactions physiques – de l’interdiction d’événements publics, à la fermeture d’écoles, d’entreprises non essentielles et des frontières jusqu’au confinement complet du pays. Ces mesures sans précédent ont eu un impact significatif sur l’économie et l’environnement tant à l’échelle nationale que mondiale, du moins à court terme. À moyen et long terme, ces effets restent encore incertains (Helm 2020). En outre, l’impact économique des politiques climatiques, souvent considéré comme positif dans la littérature économique récente (Quirion et Perrier 2018), pourrait être considérablement modifié dans le contexte de la crise de la Covid-19. La situation attire notre attention sur plusieurs questions : quels sont les effets économiques et environnementaux de la crise de la Covid-19 ? quel est l’impact macroéconomique de la mise en place de politiques climatiques au cours de la période post-Covid ? et enfin, quelles sont les difficultés auxquelles fera face la transition vers l’emploi vert ?
En réponse à la pandémie de Covid-19, le gouvernement français a imposé un confinement strict du 17 mars au 11 mai 2020. Les déplacements ont été limités au strict minimum à l’intérieur des frontières nationales, et les frontières de l’espace Schengen ont été fermées.
La crise sanitaire du coronavirus, ou crise de la Covid-19, constitue un événement mondial. Elle a provoqué une mortalité exceptionnelle, s’est brutalement insérée dans notre intimité et a transformé notre rapport à la maladie. Elle nous a conduits à reconsidérer la distance physique légitime dans nos relations quotidiennes, bouleversant ce qui constitue la base même de nos sociétés et ce qui fonde la sociabilité : l’être-ensemble, le vivre-ensemble. Il nous a fallu prendre des risques difficilement appréhendables pour aller travailler, avant tout pour les professions qui se sont révélées essentielles au fonctionnement de la vie économique et sociale. Enfin, nombre de pays ont fait l’expérience, pour une durée plus ou moins longue, d’un confinement que la plupart associaient à un passé assez lointain. Ce qui était décrit dans les livres d’histoire à propos des grandes épidémies est devenu notre présent. En France, contraints et forcés, nous avons très majoritairement suivi les recommandations du gouvernement pendant cette période. Toutefois, le lockdown n’a pas, tant s’en faut, été ressenti de manière homogène au sein de la population. Plus que jamais, de profondes inégalités de toute nature – économiques, sociales, culturelles, de genre, territoriales, générationnelles ou encore entre nationaux et étrangers – ont émergé.
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