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EAN : 9782714479129
1 pages
Belfond (04/10/2018)
3.81/5   45 notes
Résumé :
Après l'immense succès du Train des orphelins, Christina Baker Kline recrée l'histoire de l'une des muses les plus célèbres, et les plus mystérieuses, de la peinture américaine du XX e siècle. Un roman fascinant et plein de tendresse sur l'amitié, le regard de l'autre et la force de l'art. Du monde, Christina Olson n'a rien vu. Paralysée depuis l'enfance, elle vit recluse dans la ferme familiale, perchée sur une falaise du Maine. Sa seule ouverture sur l'extérieur :... >Voir plus
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Un enchantement absolu que ce roman...Une vraie tristesse de quitter la farouche Christina, jeune femme invalide, déterminée, indépendante, fière...son gentil frère Al, taiseux... aussi fier et digne, cette nature du Maine,l'artiste peintre, Andrew Wyeth... qui va devenir l'ami de Christina...celle-ci sera une sorte de double, elle sera sa muse, l'inspirera... Il l'immortalisera
par ce mystérieux tableau, "Le Monde de Christina"qui fascine tant...provoque un grand nombre de questionnements, de rêveries... de mélancolie,une sensation de grand mystère, etc.

Eh bien , nous ne pouvons qu'applaudir le grand talent de Christina Baker Kline, qui va , à partir d'un unique tableau, capturer complètement notre attention, nous faire voyager de façon captivante dans une famille de fermiers du Maine, la rencontre insolite entre une femme invalide, recluse et un artiste peintre, tous deux , des "sauvageons"....qui vont se reconnaître dans leurs doutes, une enfance solitaire, et une sensibilité d'écorchés vifs...


J'ai déniché ce roman par un très heureux concours de "hasards"...J'ai été marquée il y a longtemps par ce tableau connu "Le monde de Christina"...et par un autre concours de circonstance présent, je viens de lire et de découvrir un hommage d'un auteur que j'apprécie, parlant excellemment de l'oeuvre et de l'univers de ce peintre [ cf, Patrick Cloux, "Peindre c'est voir" ...]... autre ricochet: en continuant mes recherches, je suis "tombée" sur ce roman, que je me suis empressée de commander !...

Je joins un extrait très explicite , du 4e de couverture
"(...)Christina Baker Kline recrée l'histoire de l'une des muses les plus célèbres, et les plus mystérieuses, de la peinture américaine du XX e siècle.
Un roman fascinant et plein de tendresse sur l'amitié, le regard de l'autre et la force de l'art.Du monde, Christina Olson n'a rien vu. Paralysée depuis l'enfance, elle vit recluse dans la ferme familiale, perchée sur une falaise du Maine. "

Elle tente de s'accommoder de cet isolement dans la ferme familiale, dans le Maine, , où elle s'occupe de ses frères, de la maison, des repas, de la couture des vêtements... et ce qui la réconforte surtout : cultiver son jardin, comme le faisait la poétesse, Emily Dickinson et lire ses poèmes...jusqu'au jour où un couple, Betsy et son fiancé, le jeune peintre, Andrew Wyeth va réchauffer le quotidien de cette jeune femme infirme , trop seule...

Une amitié naît entre eux trois, et elle apprend à connaître Andrew Wyeth, qui lui parle de son enfance aussi recluse que la sienne, où son père, célèbre illustrateur, lui faisait l'école à la maison, et lui apprenait les bases de son métier d'artiste-peintre... Ce jeune garçon comme Christina, se sentait si différent des autres...

Nous découvrons le peintre , Andrew Wyeth, à travers la vie de son modèle...alternance des paroles entre l'artiste et Christina !

L'art, l'Amitié, La complicité entre deux êtres qui se sentent à part !

Des remarques, observations passionnantes sur l'art , et le talent particulier d'Andrew Wyeth ....Un roman foisonnant d'émotions et de couleurs !

"L'oeil d'Andy est attiré par le moindre ustensile et outil ébréché, fendu ou terni, des objets que nous utilisions quotidiennement autrefois et qui, telles des reliques, existent pour témoigner d'un mode de vie aujourd'hui disparu. A travers lui, je pose un regard neuf sur des choses familières." (p. 65)


Un gigantesque coup de coeur pour ce roman plein de tendresse et de réflexions sur la solitude si intense de certaines existences malmenées, mais aussi sur l'essentiel vital du regard de l'autre... comme du
regard de l'artiste sur le monde et sur son prochain...!!


il est très émouvant d'apprendre dans les notes et remerciements suivant le roman, d'apprendre que ce tableau "Le monde de Christina" a été offert à l'auteure, aussi prénommée "Christina" par son père, alors qu'elle n'avait que 8 ans... Très bouleversant de constater comment un livre ou une oeuvre d'art peut vous accompagner toute une vie, être "comme une seconde peau" , "un ami de l'ombre" !!!

L'histoire d'un tableau qui nous amène aux confins de plusieurs mondes: ceux de la Nature, de l'Art et de l'Amitié !!

"Le monde de Christina.
En vérité, ce lieu- cette maison, ce champ, ce ciel-n'est peut-être qu'un petit morceau du monde. Mais Betsy a raison : c'est le monde entier pour moi. (...)
Je songe à toutes les manières dont j'ai été perçue par d'autres au fil des ans; comme un fardeau, une fille obéissante et dévouée, une petite amie, une pauvre femme méchante, une invalide...
Ceci est ma lettre au Monde qui jamais ne M'a écrit.
Je dis à Andy :
-Tu as montré ce que personne d'autre ne pouvait voir
(...)
La voici, cette fille sur une planète d'herbe. Ses envies sont simples : incliner son visage vers le soleil et en sentir la chaleur. Etreindre la terre sous ses doigts. Echapper et retourner à la maison dans laquelle elle est née.
Contempler sa vie de loin, aussi précise qu'une photographie, aussi mystérieuse qu'un conte de fées.
C'est une fille qui a vécu des rêves brisés et des promesses rompues. Qui vit toujours. Qui vivra toujours sur cette colline, au centre d'un monde qui se déploie entièrement jusqu'au bords de la toile. (...) Son monde est à la fois limité et infini." (p. 310)

Une impatience à lire son premier roman traduit, "Le Train des orphelins" !...pour prolonger ma "connaissance de cette auteure qui m'a enthousiasmée...au delà de tous les mots que je pourrais écrire dans cette chronique !!!
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Une muse fragile dans le Maine rural
*
Je n'ai pas cette habitude de lire des romans ou essais sur l'art. Mais la curiosité l'emporte quand l'occasion de découvrir une belle histoire derrière un tableau assez connu m'est proposée.
De surcroît dans un environnement aussi romantique et mystérieux que le Maine rural du début du 20e siècle. Rajoutez à cela une pincée d'histoire tragique de sorcières de Salem. C'est bon, vous m'avez ferré :)
*
Connaissez-vous ce tableau "le monde de Christina" peint par Andrew Wyeth ? J'en avais une vague idée, l'ayant entraperçu dans des documentaires ou autres articles artistiques. Cette femme couchée dans l'herbe haute regardant la ferme grise au loin.
C'est une biographie très romancée de Christina Olson, muse du peintre.
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L'auteure a réalisé un important travail de documentation sur la vie de Christina. Pour cela, elle a arpenté cette région sauvage et rude. Visité cette maison mystérieuse. Et mené différentes interviews avec les descendants et quelques contemporains encore vivants. On sent dans le récit que l'auteure est tombée amoureuse de cette histoire touchante et émouvante de cette jeune fille handicapée.
*
Une histoire qui se déroule par petites touches , telles les couleurs sur un tableau encore vierge. Alternant le passé (sa vie de fille, jeune fille puis femme mûre) et le présent (présence d'Andrew et ses séances de peinture), on découvre une vie faite de dur labeur, d'abnégation, de souffrances, d'espoir, d'amour, de déception, d'amertume, de désillusions et aussi d'apaisement.
Christina subira bien des épreuves. Son handicap sera un barrage pour un certain nombre de choses. Notamment la restriction de ses mouvements. Elle verra sa maison comme une prison . Puis Andrew - son alter ego, son âme soeur - sera la lumière dans sa vie sombre et étriquée.
*
C'est un texte fort, vibrant de sensations. J'ai été touchée par cette sensibilité à fleur de peau qu'évoque cette histoire. Intime, pudique mais aussi révoltante par bien des côtés (la place de la femme dans cette société encore conservatrice et moralisatrice), bouleversante et instructive.
*
Un beau portrait de femme forte et fragile. Une magnifique parenthèse où l'histoire et l'art se complètent parfaitement avec une petite touche d'imagination romanesque.
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Le monde de Christina Christina Baker Kline Editions Belfond le cercle Belfond. Octobre 2018 #Christina Baker Kline #NetGalleyFrance
Allez j'avoue avant d'ouvrir ce roman mis entre mes mains par les éditions Belfond via NetGalley je n'avais jamais entendu parler du Monde de Christina, toile emblématique de la peinture américaine peinte en 1948 par Andrew Wyeth et exposée au Muséum of Modern Art de New York depuis 1949; Dans ces notes l'auteure affirme "Christina incarne nombre des caractéristiques que nous en sommes venus à considérer comme typiquement américaines: individualisme farouche force tranquille, bravade face aux obstacles, persévérance acharnée."Mais qui est donc Christina Olson?
Christina Olson vit dans une ferme du Maine et malgré une maladie invalidante qui peu à peu l'a privée de son autonomie motrice elle continue à se battre jour après jour . Bravant le regard des autres, elle continue à avancer. Sa vie n'a pas été vous l'imaginez sans aucun doute un long fleuve tranquille mais elle fait face. Christina Baker Kline est fascinée depuis l'enfance par cette toile et s'est penchée sur le destin hors norme de celle qui est devenue la muse d'Andrew Wyeth. Restant au plus près de ses sources elle retrace sa vie, celle des ses parents et mieux , celle de ces hommes et femmes fermiers, pêcheurs qui vivent "à l'ancienne" pour beaucoup sans se préoccuper de ce que les gens de la ville pensent.L'auteure sait trouver les mots justes, touchants sans atermoiements, les hommes sont là , bien présents , vivants dans une nature luxuriante et rétive qu'ils aiment et respectent. Un bien beau roman que celui-ci servi par la plume élégante et efficace de Christina Baker Kline. Un beau voyage humain et pictural que je vous recommande chaleureusement.
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Le monde de Christina de Christina Baker Kline m'a été envoyé par les éditions Belfond, via net galley.
Christina Olson est paralysée depuis l'enfance, elle vit recluse dans la ferme familiale, perchée sur une falaise du Maine. Elle rêve, se nourri des aventures de ses ancêtres.
L'arrivée de nouveaux voisins, la pétillante Betsy et son fiancé, le jeune peintre Andrew Wyeth, va bouleverser le quotidien de cette femme solitaire. Alors qu'une amitié naît entre elle et le couple, Christina s'interroge : pourra-t-elle jamais accéder à la demande d'Andrew de devenir son modèle ? Comment accepter de voir son corps brisé devenir l'objet d'étude d'un artiste, d'un homme ?
L'art est le reflet de l'âme. Et sur la toile, Christina redoute de voir apparaître ses failles, et celle qu'elle aurait tant désiré être...
Le monde de Christina est un magnifique roman, qui m'a fait découvrir un peintre et sa muse. Je ne connais pas grand chose à l'art, je l'avoue, et le nom de Andrew Wyeth ne me disait rien du tout. Je suis donc aller voir ce qu'il a peint, par curiosité :)
J'ai donc découvert un artiste, sa muse, et une très jolie histoire. Tout m'a plu dans ce roman, que ce soit les personnages, l'histoire, la façon de l'auteure de la traiter. C'est bien écrit et j'ai pris plaisir à découvrir ce livre. Christina est une femme touchante, blessée par la vie, et j'ai beaucoup aimé ce personnage.
Ce livre est une réussite, et mérite un gros cinq étoiles :)
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Je t'ai parlé il y a peu de l'autre roman de l'auteure : « Le train des orphelins ». Aujourd'hui, après presque 1 mois qu'il est lu, il est temps de te donner mon avis sur la sortie récente dans la collection le Cercle Belfond de « Le monde de Christina ».
Sache avant tout, que, bien que j'ai beaucoup aimé cet autre oeuvre de l'auteure, les deux romans n'ont rien en commun, si ce n'est qu'une fois de plus Christina Baker Kline part d'un fait historique réel, ici en l'occurrence il s'agit d'une peinture « Christina's World » de Andrew Wyeth (le lien Wikipédia du peintre si cela t'intéresse)La peinture

Andrew Wyeth est un peintre du Maine, du courant réaliste, célèbre dans le monde entier. L'auteure a reçu de son père lors d'un de ses anniversaires une reproduction du tableau et c'est cet objet qui est à la base de son roman.

Christina Baker Kline essaie de coller aux faits historiques qui ont eu lieu quand c'est possible. Ainsi, la Christina, héroïne du roman, est née par exemple, à la même date que la Christina du tableau.

Les notes de l'auteure t'expliquent tout ceci et plus encore. Je ne te les écris pas toutes, car je risque de te spolier le roman et surtout je t'enlèverais beaucoup d'émotion de ta lecture. Quand j'ai commencé le livre, comme d'habitude je n'ai rien lu avant ni résumé ni recherche internet.

Rentrons à présent dans le vif du sujet : mon avis

Le récit commence en 1939, Christina est occupée à travailler sur une courtepointe quand Betsy, 17 ans, arrive à la ferme. Elle est accompagnée d'un ami qui souhaite peindre un tableau de la maison de Christina et Al, son frère. Cet ami c'est autre que Andrew Wyeth, le fils de N.C. Wyeth, l'illustrateur de L'île aux trésors. À ce moment, c'est un jeune homme, pas encore connu.

Le chapitre suivant tu retrouves dans le passé en 1896 pour comprendre l'histoire de Christina. Qui est-elle ? Pourquoi n'a-t-elle jamais quitté la maison familiale ? Pourquoi Alvaro ou Al, son frère, habite-t-il avec elle ?

L'intrigue se déroule à Port Clyde (lien Wikipédia) principalement autour de la maison de Christina. Une maison qui en devient, pour moi, un personnage à part entière du roman. Chaque pièce et objet de la bâtisse à son histoire soit en lien avec notre héroïne ou avec ses ancêtres. Tout est passionnant. de Salem à l'Irlande, des pirates et des marins, il y a une trace de leur passé dans la maison. Une maison comme un cabinet de curiosité. Par le biais des souvenirs de l'héroïne ou en plongeant dans le passé, tu apprends toute l'histoire passionnante de la famille de Christina.

Christina vit avec sa famille et sa mamey, sa grand-mère, une femme qui n'a jamais considéré Christina comme handicapée, elle l'a toujours poussé et l'a toujours encouragée dans sa curiosité du monde qui l'entoure. C'est sa mamey qui lui confie le passé de ses ancêtres.

Une jeune fille qu'on a obligée à arrêter l'école pour qu'elle aide sa mère. Son père, en en prenant cette décision, brise son plus grand rêve ; celui de devenir institutrice. Christina est « condamnée » à rester à la ferme. Même si l'on peut comprendre qu'à cette époque les parents de Christina craignaient pour elle à cause de son handicap c'est une décision horrible qu'ils ont prise là. Il n'empêche que Christina continuera à lire et se cultiver à s'interroger sur le monde même si son seul point de vue est celui de sa maison. Christina malheureusement va se « résigner » à ce rôle domestique qu'on lui a donné jusqu'à y être prisonnière, je dirais.

Très intelligente, curieuse et pragmatique, avide de savoir elle possède, surtout une volonté de fer, une résilience que peu de personnes peuvent se targuer de posséder. Ce que l'on prend chez elle pour de la fierté n'est que de la volonté d'y arriver seule. Elle est têtue et en deviendra même amère avec le temps, je ne peux pas te dire pourquoi si c'est que même dans la ferme elle n'est pas à l'abri de tous les drames qui peuvent survenir dans une vie entière.

Tu tournes les pages, tu lis les souvenirs du personnage principal. Les bons comme les mauvais. Tu te demandes aussi quel peut bien être la maladie dont elle souffre, contractée quand elle était enfant, elle ne s'en est jamais remise, elle s'aggrave même avec le temps. J'ai souffert pour elle. le premier médecin qu'elle a rencontré toute jeune l'a torturé, il lui faudra beaucoup de temps avant qu'elle accepte d'avoir un autre avis médical. Il y a encore cette peur de souffrir, mais surtout la peur de trop espérer.

Christina refuse toute charité et pitié, et ce, durant toute sa vie. Elle ne possède peut-être pas grand-chose de matériel, mais elle possède, ce qu'il ya de plus important pour moi : la bonté et la grandeur d'âme.

Elle peut détester son corps, mais que quelqu'un lui dise qu'elle est courageuse ou la regarde d'un air peiné, c'est un volcan qui entre en éruption.

Tu vas lire avec Christina et son frère Al, les dures années de guerre avec l'engagement de John, son neveu préféré. al et sa soeur vivent comme ils ont toujours vécu sans électricité et eau courante le black-out ne les touche pas ni les restrictions alimentaires puisque tout provient de leur terre ou de la mer.

Les personnages sont tous intéressants et charismatiques, tu as ceux dont je t'ai déjà parlé et Katie et John, ses parents. Son unique et fidèle amie Sadie Hamm. Ramona et son frère dont je ne peux pas trop te parler. Ensuite dans les années 40, Betsy et son mari Andy, peintre il passe des heures à représenter la maison de Christina. Tu rencontreras aussi Lora et Mary ses belles-soeurs.

Tous ces gens l'ont souvent plainte, mais peu ont essayé de la comprendre. Jusqu'à Andrew. Lui comprend qu'elle a été habituée à être regardée, mais jamais vue. Les gens, proches, amis ou inconnus sont inquiets pour elle, ils s'arrêtent à ses difficultés. Ils veulent l'aider, mais ce n'est pas ce que Christina attend. Avec les années, elle apprend à dévier l'attention de son corps. Intérêt pitié ou pire curiosité. Christina se montre toujours très digne et réservée, distante parfois hautaine et agressive. Peu ont compris que c'était une carapace pour moins souffrir moralement. Tout ce que Christina désire c'est être vue comme une fille. Juste ça.

Andrew et Christina tous deux des êtres pleins de contradictions. Ils mènent une vie austère, mais aiment la beauté, ils sont curieux du monde et des gens, mais restent très secrets. Ils sont obstinément indépendants, mais ils sont cependant tributaires des autres pour s'occuper de leurs besoins essentiels.

Christina Baker Kline ne se contente pas de dresser le portait d'une héroïne inoubliable. Elle te raconte la vie des hommes autrefois. Fermiers, pêcheurs, ils menaient une vide simple, mais rude. Ce qui compte pour eux ce,'est pas la richesse ou la propriété, mais la nature et tout ce qu'elle a à leur offrir.

Un roman intéressant pour la culture historique comme la fabrication de la glace et sa vente, la pêche du homard, a fabrication de la tempera (une peinture à l'eau avec du jaune d'oeuf) tu auras beaucoup de références littéraires comme Emily Dickinson, TH Lawrence, Jane Austen, etc.

En bref :

Je qualifierai ce roman de roman du souvenir. Ce que j'ai préféré c'est le passé de Christina. L'amour qu'on tait par pudeur pour celui entre al et sa soeur, l'autre amour celui qui brise le coeur.

Christina est devenue réelle à mes yeux, et ce, avant que je lise les notes de l'auteure. Un personnage très réaliste, car elle n'est pas parfaite. Christina Baker Kline ne l'épargne pas, notre héroïne va parfois avoir des réactions égoïstes.

L'auteure utilise un procédé d'écriture que je qualifierais d'intimiste.

J'ai vécu chaque situation, chaque déception et joie, chaque secret et souvenirs très forts comme si j'étais assise à côté de notre héroïne dans sa cuisine ou que j'écoutais aux portes.

Intimiste et visuel. Les descriptions paysagistes sont magnifiques et poétiques.

Un roman touchant et sensible qui mêle habilement fiction et réalité. le livre idéal à lire cet automne avec un plaid et un thé. J'ai préféré son autre livre, mais j'ai aimé le portait dressé de cette muse malgré elle. Prisonnière d'un corps et de son héritage familial Christina n'a d'autres choix que celui d'accepter.

Dans les autres thèmes abordés, tu auras surtout celui de la famille et des sacrifices encourus pour préserver l'héritage. Combien c'est difficile de vivre isolé du monde ! Vu les années, tu te doutes que tu auras des passages liés aux deux guerres mondiales. Et cette question sous-jacente durant tout le roman : Comment mener une vie normale lorsque l'on est handicapé au début du 20e siècle dans la campagne du Maine quand il faut préserver avant tout l'héritage familial ?

Bien sûr tu a s aussi les thèmes du regard de l'autre, de l'amitié, la force de l'esprit et l'art.

Christina, victime de son handicap ? Plus que le handicap, ce sera le regard et l'attitude des autres qui empêcheront la jeune femme de mener une existence normale.

Lien : http://unesourisetdeslivres...
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Citations et extraits (39) Voir plus Ajouter une citation
- Tu es une fille plutôt indépendante, pas vrai ?
-Je suppose, oui.
-Tu n'as jamais rencontré personne comme Christina, Walton, déclare Ramona. (...)
-Est-ce que c'est une suffragette, comme miss Pankhurst ? demande-t-il d'une voix moqueuse.
Je me sens lamentablement ignorante. Je ne sais pas ce qu'est une suffragette et je n'ai jamais entendu parler de miss Pankhurst. Je songe à toutes ces années pendant lesquelles Walton étudiait tandis que je lavais et cuisinais et nettoyais.
- Une suffragette ?
- Tu sais, ces dames qui font la grève de la faim pour obtenir le droit de vote, explique Ramona. Celles qui pensent, à Dieu ne plaise, qu'elles peuvent faire tout ce qu'un homme peut faire. (p. 125)
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-On a un toit au-dessus de nos têtes. Certains n'en ont pas atant.
ça fait du bien de se souvenir de ça, je suppose; Mais j'ai du mal à me débarrasser de ma tristesse de ne plus fréquenter l'école. (...)
A mesure que le temps passe, je trouve des manières de rendre ça supportable. (...)
Je commande des paquets de graines et cultive un jardin d'agrément semblable à celui qu'entretenait Emily Dickinson avec des capucines, des pensées, des jonquilles et des oeillets d'Inde. Une utopie de papillon, comme elle l'appelait. (p. 99)
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Les poèmes [d'Emily Dickinson ] sont particuliers, en ordre inversé, et je ne suis pas sûre de comprendre ce qu'ils signifient. J'imagine Emily Dickinson dans une robe blanche, installée à son bureau, la tête penchée sur sa plume d'oie qui gratte sur la feuille ces fragments de phrase heurtés.
- Ce n'est pas grave si vous ne comprenez pas complètement, a dit Mrs Crowley à la classe. Ce qui compte, c'est la manière dont le poème résonne en vous.
Quelle impression ça devait faire, de capturer ces pensées sur le papier ? Comment d'attraper des lucioles, j'imagine. (p. 93)
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Chaque enveloppe , un colis de mots pour nourrir mon âme qui en est affamée, m'ouvre une porte sur un monde où des étudiants s'attardent dans des salles de classe lambrissées pour parler à leurs professeurs, où l'on peut passer des journées entières à la bibliothèque, où ce que vous écrivez et comment vous l'écrivez est la seule chose dont vous avez à vous soucier. (p. 139)
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Quand Mère referme la porte derrière elle, Mamey soupire. Elle ne peut pas croire qu'elle a élevé une enfant qui a voyagé dans le monde entier mais qui ensuite s'est contentée de laisser le monde venir à elle. Elle dit que Mère serait restée vieille fille si Père n'avait pas grimpé la colline, lui offrant une autre option. (p. 47)
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