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France Camus-Pichon (Traducteur)
EAN : 9782226177209
255 pages
Albin Michel (02/05/2007)
3.57/5   14 notes
Résumé :
« Avec trois fois rien, Charles D'Ambrosio a le don de nous déchirer le cœur. » Eric Neuhoff .
À travers cet éblouissant recueil de nouvelles, ce sont les mystères familiaux qui sont offerts au lecteur à travers une palette de relations complexes et de sentiments troubles. De la relation entre un père et son fils schizophrène au périple destructeur d'un couple en quête de recommencement, ces histoires de famille, d'amour et d'amitié capturent ce moment crucia... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Huit nouvelles d'un écrivain né à Seattle , dans une famille italo-irlandaise.
Et beaucoup d'émotion. Bien sûr, c'est très retenu,pas vraiment noir, mais gris foncé...
Pas de winners dans ce monde américain ( le vrai, que l'on découvre très vite dès que l'on s'éloigne un peu des grandes villes et des quartiers chics), mais des quidams qui cherchent vaille que vaille , même pas à vivre. A survivre. Orphelins, schizophrènes , ados suicidaires, marginaux de toutes sortes. Tous des personnages légèrement en porte-à-faux,plus ou moins exclus d'un système qui ne fait aucun cadeau.
Ce n'est même pas triste, c'est glaçant, c'est la réalité.
De temps en temps , au milieu du marasme, des phrases fulgurantes, une langue qui donne vie à des personnages comme ces cantinières bénévoles " avec des cheveux de science-fiction, des nuages de gaz bleuté, des vapeurs de fusées chauffées à blanc, des explosions de frisottis atomiques"

Et puis quelques lueurs.
" L'opposé de l'amour est le désespoir" dit une soeur dans Passage des eaux.
Amour d'une soeur pour son frère, d'un père pour son fils schizophrène..
Mais quand même, tout de suite la note discordante , celle du bébé qui crie tout le temps parce que sa mère rajoute beaucoup d'eau dans le lait, pour que les boites durent plus longtemps...

Bienvenue aux Etats-Unis.
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Le musée des poissons morts,par Charles D'Ambrosio. Des nouvelles écrites par un maître contemporain es qualités, un américain originaire de Seattle, au nord de la côte Ouest. Cet auteur a su créer un monde qui lui est propre, un monde fait d'un ordinaire qu'il sait rendre saillant, drôle ou glaçant, attachant, poétique, .
Drummond est un homme ordinaire qui exerce un métier moins ordinaire : il est réparateur de machines à écrire, occupation sans avenir depuis l'avènement de l'ordinateur, sauf pour quelques passionnés, amoureux de la touche Olivetti ou Remington Streamliner. Drummond est un expert, son magasin est ouvert à tous, les clients comme ceux qui veulent se protéger de la pluie. Drummond a une autre occupation, il élève seul son fils Pete, un jeune adulte autiste. Il fait cela aussi avec amour, essaie de lui apprendre le métier, se promène avec lui, supporte ses facéties. Ce père en or est terriblement émouvant.
Scénariste est une incursion dans le milieu de la psychiatrie, dans un hôpital où se rencontrent psychotiques, suicidaires, monomaniaques. le narrateur est un scénariste à succès, maniaco-dépressif (on dit aujourd'hui bipolaire). Il est fasciné par une ballerine dont le corps, superbe, est criblé de traces de brûlures… Obsession suicidaire et auto-mutilation peuvent-ils s'unir ?
Bénédiction voit une famille réunie à l'occasion de l'anniversaire de jimmy, un jeune homme désargenté et néanmoins chef de famille. On est dans l'arrière pays de Seattle, une région froide et humide où il pleut à faire déborder la rivière Skagit. Sacs de sable, mise en sécurité des objets précieux de la cabane du voisin, très menacée, la lutte contre l'inondation à venir est inégale. Chamailleries, agressivité larvée, ton querelleur, règlements de compte, la vie de famille n'est pas folichonne pour ceux qui n'y adhèrent pas. Règlera-t-on ainsi le besoin d'argent du fils qui veut lancer sa boîte, et celui de reconnaissance de la fille, actrice en mal de contrat ?
Les nouvelles écrites par Charles D'Ambrosio sont des tranche de vie, des morceaux d'existence, sans fin, sans chute, sans artifice. Ordinaires, les protagonistes ne sont pas banals pour autant, intellectuels ou accessoiristes de cinéma, actrice porno ou anciens toxicomanes reconvertis dans une action humanitaire à l'éthique vacillante, mais qui ne situent pas leur rédemption au même niveau, ouvrier latino ou noir, même condition mais cultures opposées…
Une écriture élégante, claire, où les mots créent l'atmosphère mais aussi l'évènement, une ambiance où la recherche d'ailleurs se fait sans évanescence, dans une connivence relâchée avec le lecteur.
[http://www.lireecrireediter.over-blog.com]
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« Pour ma femme, impossible de dire « réfrigérateur ». Elle apprend. Alors elle dit « le musée des poissons morts ». Cette phrase de Rigo a donné le titre au livre de Charles d'Ambrosio. Rigo, travailleur immigré sans papier, est technicien sur un plateau où l'on tourne des films pornos.
Huit nouvelles où les petites gens, les paumés, les laissés pour compte de la société américaine évoluent dans une atmosphère vraie. Les portraits dessinés sont criants de vérité, les personnages à la dérive, désorientés, s'accrochent au moindre bout de bois, près de la folie ordinaire à l'instar de ce scénariste à succès que la dépression conduit à l'hôpital psychiatrique qui s'éprend d'une danseuse qui pratique l'automutilation. Les repas familiaux sont acides, décapants "Là-haut vers le nord" et "Bénédiction". Un régal aigre-doux
Monsieur Drummond est réparateur de machines à écrire, comme son père l'était avant lui. Métier d'avenir s'il en est !! Petit à petit on comprend que son fils n'est pas l'oisif que l'on pourrait penser au début de la nouvelle, mais qu'il souffre de schizophrénie. Cet homme placide n'a aucun avenir dans son métier, ni aucun espoir avec son fils si ce n'est l'accompagner au fil des jours, de tout supporter seul car sa femme les a quittés. Il ne lui en veut même pas ! Je crois que c'est cela l'univers de ce livre, l'absence d'avenir, simplement vivre, supporter le présent. Superbe ! Charles d'Ambrosio m'a émue avec ces tranches de vie banales, ces portraits pas forcément sympathiques pour quelques uns. Il instille un crescendo, une bouffée de suspens et, à la fin, il y a la minuscule lumière de rédemption, d'amour, d'espoir ou simplement de vie.
Une superbe découverte. L'auteur ne demande pas de compassion pour ses personnages, simplement de les écouter vivre, de les aimer dans toutes les facettes qu'il propose et… ça marche. Ces tranches de vie ne sont pas misérables mais humaines.

Lien : http://zazymut.over-blog.com..
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Un recueil de huit nouvelles noires avec des personnages tous plus paumés les uns que les autres marginaux, jeunes en perdition, schizophrènes, laissés pour compte, désorientés de tout genre. Ce qui peut sembler racoleur ne l'est pas du tout tant les portraits sont criants de vérité, tant ils sont représentatifs de la société américaine, loin , bien loin de ce que l'on peut nous montrer à la télé et dans les journaux. C'est glaçant, triste, acide avec parfois quelques lueurs d'espoir. J'ai beaucoup aimé le style, l'écriture et l'ambiance donnée à chaque nouvelle. Pas de misérabilisme, pas de prise en otage du lecteur par le biais de pathos, non juste des tranches de vie comme il en existe tant à travers le monde.

L'auteur réussi à émouvoir avec des personnages pas toujours droits ni bons. Un panel assez complet de ce qui est peu visible, occulté qui m'a vraiment emportée à tel point que je n'ai vu le temps passer. Un recueil réussi qui change des recueils habituels. On s'attache à certains personnages, on éprouve de la compassion pour d'autres, du désespoir pour quelques-uns, le désir qu'ils s'en sortent pour la plupart.

VERDICT

Un recueil réussi, prenant et une écriture singulière que j'ai beaucoup aimée . Je le conseille fortement
Lien : https://revezlivres.wordpres..
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Elle a soupiré. Ignace, sais-tu quel est le contraire de l'amour?
La haine, j'ai répondu.
Le désespoir, a corrigé la Sœur. C'est le désespoir qui est le contraire de l'amour.
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Le chalet était spacieux et confortable, vaste pièce unique à haut plafond, et bien que je n'y sois encore jamais venu, il me parut familier. Il était rustique et sans prétention, avec ce décor de musée qui se constitue par accumulation au fil des ans dans les vieilles maisons de famille.
(Là- haut vers le nord)
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Des dames nous servaient bénévolement: elles étaient toutes très vieilles et très gentilles, avec des cheveux de science-fiction, des nuages de gaz bleuté, des vapeurs de fusées chauffées à blanc, des explosions de frisottis atomiques.
(Partage des eaux)
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Exactement le genre de paradis immuable que les gens créent pour leurs enfants afin que, longtemps après le dernier été, le passé continue d'exister.
(Là- haut vers le nord)
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