AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782020827065
115 pages
Seuil (08/11/2007)
3.78/5   9 notes
Résumé :
" J'ai appris bien des choses de Claude Lévi-Strauss " dit Lacan. C'est d'abord que la structure symbolique domine. Quoi ? Le social, les relations de parenté, l'idéologie, mais aussi, pour chacun, son rapport au monde, ses relations sensibles, son complexe familial. C'est ensuite que des scénarios imaginaires, à savoir les mythes, et les rites qu'ils fondent, sont nécessaires à voiler les contradictions de la réalité économique et sociale. Troisième leçon : ces for... >Voir plus
Que lire après Le mythe individuel du névrosé : Poésie et vérité dans la névroseVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
On n'a pas forcément envie de connaître la vie de son voisin de table. La psychanalyse a malheureusement légitimé tous les étalages de fonds de placards. Bavardez plus de dix minutes avec quelqu'un, dans la moitié des cas il vous aura servi de son imbuvable soupe existentielle. Certains êtres humains ont besoin de parler, en effet. Qu'on les laisse donc. A condition de se mettre des boules quiès dans les oreilles, ils ne feront rien de mal à leurs semblables. Un jour peut-être se rendront-ils compte qu'on ne doit pas dilapider son secret à tout bout de champ, à n'importe qui et pour justifier n'importe quoi.


Là n'est pas la question du « Mythe individuel du névrosé », prononcé par Jacques Lacan en 1953. Cette leçon est surtout connue pour être la première qui introduit la notion de nom-du-père. Or, nous savons qu'il s'agit là d'un apport essentiel du mec. Venant de se taper le best-of de Claude Lévi-Strauss, encore bien vivant comme moi à cette époque, il se fourre le concept de mythe et de mythème dans la structure pour reprendre le bon vieux « Roman familial des névrosés » de Freud et lui détruire son mythe ternaire à base d'Oedipe. Jacques Lacan, pour se distinguer, comme un majeur gentiment placé sous le menton pour gratter le cou du père, fit prévaloir la plus grande justesse d'une vision quaternaire du mythe, avec dédoublement des figures, cf. le stade du miroir. Dans Oedipe, il y avait moi, la meuf et l'autre mec ; avec Lacan il y a toujours moi, l'autre mec et la meuf réelle, dédoublée encore dans une version fantasmée [mythe d'Oedipe analysé d'après le référentiel mâle hétérosexuel]. N'allons pas trop vite en besogne : Lacan n'avait pas encore institué son système RSI et quand je parle de meuf réelle, j'utilise le mot « réel » dans son acception courante (car les mots courants, avec Jacques, ne sont jamais vraiment ce qu'ils croient être).


A part ça, pas grand-chose d'exceptionnel dans cette leçon. Papa Freud avait déjà dit le plus important : le névrosé est un mec qui se raconte des histoires pourries pour entretenir sa névrose. Lacan rajoute en outre que le système dans lequel va se développer le mythe est nécessaire et que le névrosé ne pourra plus décemment réclamer de copyright. Alors que ses parents achetaient le berceau et les habits bleus ou roses, ils préparaient déjà implicitement, par leurs paroles, leurs pensées et leurs histoires, tout l'environnement qui allait formater leur gosse à devenir un vieux relou. C'est la vie.

Lien : http://colimasson.blogspot.f..
Commenter  J’apprécie          190
Du jacques Lacan tout craché, imbuvable et hautain et pourtant dans la lignée ede son inteclectualité. Les échanges et la disputation, au sens le plus noble qui soit, sont un vrai régal. A lire pour ceux qui s'intéressent à la psychologie et la psychanalyse.
Commenter  J’apprécie          00
idem
Commenter  J’apprécie          00

Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
Quand l’homme oublie qu’il est le porteur de la parole, il ne parle plus. C’est bien en effet ce qui se passe : la plupart des gens ne parlent pas, ils répètent, ce n’est pas tout à fait la même chose. Quand l’homme ne parle plus, il est parlé.
Commenter  J’apprécie          430
L’assomption de la fonction du père suppose une relation symbolique simple, où le symbolique recouvrirait pleinement le réel. Il faudrait que le père ne soit pas seulement le nom-du-père, mais qu’il représente dans toute sa plénitude la valeur symbolique cristallisée dans sa fonction. Or, il est clair que ce recouvrement du symbolique et du réel est absolument insaisissable. Au moins dans une structure sociale telle que la nôtre, le père est toujours, par quelque côté, un père discordant par rapport à sa fonction, un père carent, un père humilié, comme dirait M. Claudel. Il y a toujours une discordance extrêmement nette entre ce qui est perçu par le sujet sur le plan du réel et la fonction symbolique. C’est dans cet écart que gît ce qui fait que le complexe d’Œdipe a sa valeur – non pas du tout normativante, mais le plus souvent pathogène.
Commenter  J’apprécie          90
Je défie qu’on me dise que ce que ça veut dire, l’inconscient collectif. Quant à moi, je n’en sais absolument rien, si ce n’est à le définir comme le discours sans signification, le flatus vocis, le bruit et la fureur des paroles humaines, le discours insensé pour autant qu’il relie dans sa vibration générale ceux qui en sont les supports. Dans l’ensemble, la collectivité ne sait pas ce qu’elle dit, et, à la vérité, on s’en passe fort bien.
Commenter  J’apprécie          140
On s’aperçoit […] par toutes sortes de formes substitutives […] que [l]es craintes [de Goethe] ont été toujours croissantes à l’égard de la réalisation de cet amour [avec Frédérique]. Toutes les raisons qu’on a pu en donner – désir de ne pas se lier, de préserver le destin sacré du poète, voire même différence de niveau social – ne sont que formes rationalisées, habillement, surface du courant infiniment plus profond qui est celui de la fuite devant l’objet désiré.
Commenter  J’apprécie          113
Le symptôme névrotique n’est pas un signe, mais une parole, structurée comme un langage, avec ces deux fonctions essentielles, le signifiant […] dans son rapport avec la signification.
Commenter  J’apprécie          270

Videos de Jacques Lacan (90) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jacques Lacan
Soutenir l'existence de la psychanalyse


Débat avec Robert Beltran (L'Insu), Rémi Brassié (L'Insu et YETU), Fabienne Guillen (érès), Véronique Sidoit (directrice des Éditions de l'Insu), Marie-Jean Sauret (directeur de Psychanalyse YETU).


Marie-Jean Sauret pratique la psychanalyse à Toulouse (membre de l'Association le Pari de Lacan). Il est professeur émérite des universités et chercheur associé au Centre d'étude et de recherche Travail organisation pouvoir (CERTOP-CNRS UMR50-44, université Jean-Jaurès).


--
08/03/2024 - Réalisation et mise en ondes Radio Radio, RR+, Radio TER


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite (https://ausha.co/politique-de-confidentialite) pour plus d'informations.
+ Lire la suite
>Philosophie et théorie>Systèmes, écoles>Systèmes psychanalitiques (329)
autres livres classés : psychanalyseVoir plus
Les plus populaires : Non-fiction Voir plus


Lecteurs (51) Voir plus



Quiz Voir plus

Freud et les autres...

Combien y a-t-il de leçons sur la psychanalyse selon Freud ?

3
4
5
6

10 questions
433 lecteurs ont répondu
Thèmes : psychologie , psychanalyse , sciences humainesCréer un quiz sur ce livre

{* *}