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EAN : 9782916136714
264 pages
Les éditions du Sonneur (20/03/2014)
3/5   3 notes
Résumé :
Beau roman sur la vacuité actuelle, écrit par un pessimiste hilare, avec un cynisme jubilatoire.Abhorrant la vie moderne, Philippe Pontagnier s'acharne à tenir ses enfants à l'écart dans une maison où leur seul contact avec les humains est un certain Kuntz, homme étrange censé parfaire leur éducation. Lorsque les trois adolescents parviennent à s'échapper, ils ne connaissent guère du monde que ce que la parole du père et quelques livres bien choisis leur en ont appr... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Philippe, un papa qui vous veut du bien.

«Aussi rapidement que certains attrapent un rhume, Philippe Pontagnier se retrouva orphelin. Exaspéré par les velléités culinaires de ses parents et leur quête dominicale d'une nouvelle auberge où se goinfrer, il avait refusé ce jour-là de les accompagner. Bien lui en prit, vu l'état de la voiture agonisant dans un ravin de coquelicots vermillon.»

Décapant et drôle dès la première phrase, le deuxième roman de Francois Blistène, paru en mars 2014 aux éditions du Sonneur, met en scène un misanthrope psychopathe parfaitement haïssable, mais rempli de bonnes intentions envers ses enfants – «à condition qu'ils ne le déçoivent pas».

Se retrouvant soudain orphelin et à la tête d'une fortune confortable, Philippe Pontagnier se coupe du monde, de cette humanité qu'il abhorre, organisant son retrait avec le soin obsessionnel qui le caractérise, dans sa propriété isolée de tout. Rêvant d'engendrer des êtres parfaits à son image, détachés des divertissements et des exaltations futiles et détestables, il sélectionne une épouse reproductrice et entreprend de façonner le destin de ses trois enfants, et de leur ôter toute envie de sortir de la maison, personnage central du livre.

«Pontagnier leur fit croire un moment qu'une guerre impitoyable se déroulait dehors et qu'ils seraient exterminés s'ils montraient un seul bout de leur nez. Cette version les impressionna beaucoup, modéra leur intrépidité et les conforta dans un certain conservatisme propre aux jeunes. D'autant que Pontagnier poussa son avantage en leur montrant des gravures illustrant le massacre de la Saint-Barthélemy et des reproductions de tableaux de Jérôme Bosch. Les enfants s'interpellèrent plusieurs nuits pour vérifier qu'ils étaient toujours en vie et que l'ogre n'était pas encore venu.
Il serait là bien assez tôt.»

Les enfants ne connaissent ni leur lieu de résidence ni leur nom de famille, tout ce qui leur fournirait des repères par rapport au monde contemporain ayant été éradiqué dans la maison. Hélas pour leur géniteur, les trois bambins mettent un jour la main sur un disque d'Elvis Presley et commencent à soupçonner en l'écoutant que le monde extérieur n'est pas aussi monstrueux que la peinture qu'en a fait leur père. «Bibopaloula.»

Francois Blistène est un excellent conteur, et ce drame parodique, jonché de phrases comme des cailloux blancs qui en annoncent l'issue, est très divertissant, essentiellement grâce à ce monstrueux personnage de père, fou obsessionnel, rêvant de recréer et de transmettre un monde sans humanité.

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On entre dans la maison où a grandi Philippe Pontagnier, personnage du "Passé imposé", comme dans le récit de Francois Blistène.
La décoration y est soigneuse, très travaillée mais un peu surchargée.
On continue tout de même : l'histoire de ces lieux est fort alléchante, et le style, quoique pompeux, offre parfois de jolis moments de lecture.

Philippe Pontagnier se retrouve à dix-neuf ans brutalement orphelin. Après l'hébétude que provoque davantage la surprise qu'un véritable chagrin, il met à profit sa solitude et une confortable situation financière pour vivre enfin comme il l'entend. Finies les frivolités, à bas les mondanités. Pontagnier vivra reclus dans sa gigantesque et infranchissable demeure. Seulement, parvenu à un certain âge, le besoin de perpétuer son nom le titille... Ayant trouvé une femme soumise et discrète, apte à procréer, il s'entoure bientôt de trois enfants qu'il élèvera, loin des turpitudes et des tentations du monde moderne, selon de rigoureux principes.
Culture et exemplarité, exigence intellectuelle sont les maitres mots d'une éducation que pour parfaire, il est obligé de faire pénétrer un tiers dans sa forteresse. Ses aînés sont alors adolescents, en plein bouillonnement hormonal, et leur envie de découvrir un monde extérieur source de fantasmes devient peu à peu une obsession.

Le foisonnement de métaphores, l'humour caustique et le ton distancié qu'utilisent l'auteur auraient pu faire de la lecture de ce roman un moment mémorable. Mais l'alchimie n'a pas prise. J'ai eu l'impression que François Blistène, à trop vouloir en faire, versait dans l'étalage d'érudition, aux dépens d'une légèreté qui affleure parfois, mais qu'une écriture trop sophistiquée finit par plomber.

Avide de découvrir malgré tout les aventures des jeunes Pontagnier parachutés dans le monde moderne, mon intérêt n'a pas perduré bien longtemps...
Leur facilité à se conformer au mode de vie qu'impose une société de l'uniformisation et de la consommation, les rend finalement banals et décevants.

L'atmosphère ténébreuse et anxiogène, elle aussi prometteuse, qui régnait dans la demeure familiale, se dissipe, affadissant l'intrigue.

Dommage...
Lien : http://bookin-ingannmic.blog..
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critiques presse (1)
Actualitte
29 avril 2014
On s'attache très vite à la fausse innocence de l'auteur. Sa plume désinvolte, faussement indifférente, nous fait rire. Elle laisse la porte ouverte à tous les possibles imaginables, joue de situations farfelues, au risque de se perdre, ou de se brûler les ailes, dans une mise en danger constante, et surprenante. Elle introduit le possible dans le récit.
Lire la critique sur le site : Actualitte

Video de François Blistene (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de François Blistene
Soirée en hommage au premier roman de François Blistène, "Moi, ma vie, son œuvre", aux éditions du Sonneur. Michèle Auboiron peint une toile de 200 X 100 cm en écho au roman, dont Claude Aufaure lit parallèlement quelques extraits.
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