Je vais commettre ici un acte qui me répugne, tant il se voit banalisé dans l'univers compassionnel, l'acte de s'afficher, dans le registre de la story telling. J'espère simplement que l'on comprendra, sous l'affichage, la dimension argumentaire. Voilà: avant même que ledit "président-philosophe" ne soit élu, ainsi lors de sa campagne, il a fait un détour par l'Algérie. Là, il a osé qualifier la présence française de génocide. Il se trouve que j'ai cette origine. Mon grand-père (croix de guerre 1916, gazé à Verdun), mon père (campagne Rhin et Danube, croix de guerre, balle dans la gorge) tenaient un (très modeste) garage à Alger. Deux femmes arabes dans la famille...Maintenant, je passerai sous silence les "évènements" eux-mêmes...L'accueil de la gauche en France... Simplement, je coupe SYSTEMATIQUEMENT dès qu'apparaît la figure de Macron sur un écran. Quant à ceux qui ne comprennent pas cette réaction (viscérale) dans sa dimension argumentative....Je n'ai rien à leur dire.
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L'historien François Dosse, qui a présenté le jeune Emmanuel Macron à Paul Ricoeur, raconte dans Le Philosophe et le Président, la complicité intellectuelle qui a lié les deux hommes.
Lire la critique sur le site : Lexpress
En février 2003, Ricœur est célébré à Paris dans plusieurs cercles d’amis pour ses 90 ans. Il déploie encore, en ce début d’année, une activité intellectuelle soutenue. J’ai eu la chance d’être à ses côtés et aux côtés d’Emmanuel et de Brigitte Macron à l’occasion de la petite fête organisée en son honneur chez Jean-Pierre et Catherine Goldenstein le samedi 1er mars 2003. Au milieu du petit cercle de proches qui se regroupe autour de lui, après avoir découvert ses cadeaux, Ricœur sort de sa poche un petit papier et fait aux présents ce petit discours : « Quand je pensais à l’avance à cet anniversaire, je passais par deux sentiments contraires : la dénégation ironique, l’emphase présomptueuse. La dénégation : cette date du calendrier ne marque qu’une banale transition qui ne me fait qu’un jour plus vieux qu’hier, oublions les décennies. Emphase : c’est un jour inaugural : le premier de la suite de ma vie : oublier la fin. Je cherche à garder quelque chose du banal et de l’inaugural : d’un côté il y a le rapport à la mortalité, plutôt le rappel à la mortalité qui reste toujours à apprendre. Montaigne évoquant l’ennemi qui ne se peut éviter écrivait : “Ôtons-lui l’étrangeté, pratiquons-le, accoutumons-le.”
« Tout au contraire, ce « en même temps » renvoie aux exigences d’une pensée tensive qui privilégie le « et », comme le fait Ricoeur, en cherchant des médiations pour penser ensemble et articuler des situations de double contrainte, des pôles irréductibles, incommensurables l’un l’autre. »
Rencontre avec François Dosse autour de Vincennes – heurs et malheurs de l'université de tous les possibles paru aux éditions Payot.
François Dosse, né en 1950 est professeur des universités à Paris 12, maître de conférences à l'Institut d'Études Politiques de Paris, chercheur associé à l'IHTP. Il a notamment publié: Les vérités du roman, une histoire du temps présent (éditions du Cerf, 2023), Macron ou les illusions perdues (Le Passeur, 2022), Amitiés philosophiques (Odile Jacob, 2021), Pierre Vidal-Naquet, une vie (La Découverte, 2020) et La saga des intellectuels français I et II (Gallimard, 2018).
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07/02/2024 - Réalisation et mise en ondes Radio Radio, RR+, Radio TER
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